cheti secretarium, in Britaniam direxit, ut auctoritate sua, motivo cognito guerre inter ducem Britanie, comitem de Pentievre Johannem, et Oliverum de Clichon vigentis, eos pacificarent, si possent. Qui illuc mox adeuntes, comitis et Oliveri auditis racionibus, ipsos promptos obedire regie majestati repererunt, sed longe aliter ducem. Nam non modo eis accessum ad eum pluries denegavit; ymo indignantissime repetebat : << Ad quid veniunt isti Francigene? Recedant in nomine dyaboli, cum ipsis non indigeam. » Se sic minime ignorabat contra ire militari discipline jurique omnium hominum, eciam barbarorum. Militibus quoque hoc sibi improperantibus respondebat, se eos nolle audire, quia timebat ne in verba displicencie prorumpens, in intemperancie facinus incideret. Sed tandem eorum vallidis precibus victus, ipsis dedit licenciam proferendi quod placeret. Baronibus igitur patrie auctoritate regia ad nuncium audiendum evocatis, regem dicunt nusquam excogitasse abuti potencie magnitudine, sed clemencia et lenitate consuevisse gubernare subjectos, et potissime nobiles et barones, qui cum eo per juramentum regnum tueri tenentur. Adduntque prolixiori sermone et se mirari mentem ejus volubilem, indignarique merito quod tractatum modesta deliberacione inter eum nuper et suos emulos compositum, regio corroboratum sigillo, ab ipso eciam duce cum sacramento vallatum, sic precipitanter infregisse. In finalibus, quot et quantis incommodis hucusque sevitum erat in ducatu serietenus narrantes, regem horrere inferunt compatriotarum strages, depopulaciones agrorum, castrorum vastaciones. Ideo partibus precipiebat ut, sedatis sedicionum procellis, ad concordiam redirent; alias hoc procuraret cum vivida dextera prepotenti. Blanchet, un de ses secrétaires, avec mission de s'enquérir en son nom des motifs de la guerre qui avait lieu entre le duc de Bretagne, Jean comte de Penthièvre, et Olivier de Clisson, et de réconcilier ces seigneurs, s'il était possible. Les deux commissaires partirent sur-lechamp; ils écoutèrent d'abord les raisons du comte et de messire Olivier, et les trouvèrent tout disposés à se soumettre aux volontés du roi; mais il n'en fut pas de même du duc. Non seulement il refusa à plusieurs reprises de les voir; mais il répétait avec l'accent de la plus vive colère : «< Que me veulent ces Français ? Qu'ils s'en aillent, au nom du diable ! je n'ai pas besoin d'eux. » Il n'ignorait pas qu'une telle conduite était contraire aux lois de la chevalerie et aux usages des nations même les plus barbares. Quand on lui adressait quelques représentations à ce sujet, il répondait qu'il ne voulait pas recevoir les envoyés du roi, parce qu'il craignait de n'être point maître de sa colère et de se laisser aller à quelque acte d'emportement. Il céda cependant à la fin aux instances de ses chevaliers, et accorda l'audience qu'on lui demandait. Lorsque les barons du pays eurent été réunis au nom du roi pour entendre ce que les commissaires avaient à dire, ceux-ci déclarèrent que leur maitre n'avait jamais songé à abuser de son pouvoir souverain, et qu'il avait coutume de gouverner avec douceur et clémence tous ses sujets, particulièrement les nobles et les barons qui sont tenus par leur serment de défendre avec lui le royaume. Ils ajoutèrent qu'il était surpris de l'inconstance du duc de Bretagne, et s'indignait à bon droit de la prompte rupture d'un traité conclu naguère après une mûre délibération entre le duc et ses adversaires, revêtu du sceau royal et sanctionné par des serments solennels. Ils finirent en rappelant les horreurs et les cruautés qui avaient été commises jusque-là dans le duché. Le roi était révolté, dirent-ils, de tant de massacres, de la dévastation des campagnes et de la destruction des châteaux forts; il enjoignait aux deux partis de mettre un terme à cette guerre civile, et de conclure la paix, s'ils ne voulaient le contraindre à la leur imposer de force. ww Quamvis mandatum regium duci minime placeret, retorquendo tamen in adversarios quod sibi imponebatur, nunciis sic respondit : « Noveritis me justum bellum gerere, cum adversarii <<< extiterint violatores federum in Turonia per regem composito<< rum. Cui tamen volentes obtemperare, agatis ut salvi conductus « concedantur utrobique, ut sic electi a nobis possint liberius et <<< securius mutuo convenire et tractare.»> Hoc unum procul dubio ore proferebat, et cogitabat aliud. Nam cum nuncii regii hinc inde propter hoc elaborarent, ad Rupem Dariam, que erat comitis, quod oppidum sui frustra per annum obsederant, accedens, et custode, scilicet vicecomite de Coyniet, corrupto pecunia, illuc intrans, hujus muros solo equari precepit. In legatorum presencia istud egit; quos et tunc sic rigorose tractavit, quod cum in urbe Trigorensi, quam sui pugiles occupaverant, hospitari peciissent instantissime, hoc eis abnuit, dicens non intencionis sue esse ut in favorem eorum sui subsidiarii pellerentur. Jam jamque eciam de villa de Moncontour, ubi dominus Oliverus morabatur, plures salvos conductus attulerant ipsi duci; quos omnes, et non nisi ut sic tempus in vanum tereret, insufficientes reputabat. Quod advertentes legati, et dolentes se sic per quatuor menses in vanum laborasse, ad regem inef ficaces redierunt. CAPITULUM XII. Copia bulle Bonifacii regi misse. Digna scriptu sub compendio tetigi que contigerunt anno isto. Nunc ad incidencia externa, que michi digna videntur memorie, iterum stilus redeat. Superius memini me scripsisse Cet ordre était loin de plaire au duc. Toutefois, en répondant aux envoyés, il se contenta de rejeter sur ses adversaires tous les torts qu'on lui imputait : « Sachez, dit-il, que la guerre que j'ai entreprise est légitime; ce sont mes adversaires qui ont les premiers. « violé le traité conclu en Touraine par l'entremise du roi. Cependant je suis prêt à lui obéir; faites en sorte que de part et d'autre on ac<«< corde des sauf-conduits, pour que des négociateurs choisis par cha«< cun de nous puissent s'aboucher en toute sûreté et entrer en arran«<gement. >> Ces paroles n'étaient point sincères. Tandis que les envoyés du roi travaillaient à aplanir les voies pour une conférence, le duc courut à la Roche-Derrien, qui appartenait au comte de Penthièvre, et que ses soldats avaient assiégée vainement une année entière; il corrompit à prix d'or le vicomte de Coyniet, qui commandait la garnison, se fit ouvrir les portes de la place et en rasa les fortifications. Ce fut en présence des députés qu'il accomplit cet acte de vengeance. Il les traita ensuite eux-mêmes avec une grande rigueur; il alla jusqu'à leur refuser, malgré leurs vives instances, un asile dans la ville de Tréguier, dont ses troupes s'étaient emparées, disant qu'il ne voulait pas déloger pour eux ses soldats. Cependant messire Olivier avait déjà envoyé de Moncontour, où il résidait, plusieurs sauf-conduits au duc de Bretagne; mais le duc, qui ne cherchait qu'à gagner du temps, les trouvait toujours insuffisants. Quand les envoyés du roi virent qu'il en était ainsi, ils partirent pour aller rejoindre leur maître, avec le regret d'avoir perdu quatre mois en efforts inutiles. CHAPITRE XII. Copie de la bulle envoyée au roi par Boniface. J'ai retracé sommairement les événements remarquables qui eurent lieu cette année dans le royaume. Je vais m'occuper à présent des faits du dehors qui me paraissent avoir quelque importance. J'ai rapporté ut de transalpinis partibus Bonifacius, qui se pro papa gerebat, litteras monitorias super unione Ecclesie per duos carturisienses miserat. Et quamvis rex litteras responsivas non scripserit, sed per nunciorum oraculo vive vocis dignum duxerit respondendum, peracta legacione, iterum alias bullas ipsi regi per predictos remisit hanc tenorem continentes: << Bonifacius episcopus, servus servorum Dei, carissimo in << Christo filio, Karolo regi Francorum illustri, salutem et apo<< stolicam benedictionem. « << Prefati, non est diu, que ad materiam congruam vide« bantur, tue sublimitati scripsimus, illam paterne monentes « et eciam obsecrantes ut Dei causam, de qua agitur, prompte suscipiens et constanti animo persequens, commendenda divo« rum progenitorum vestigia imitatus, ac te intemerate veritati << et unitati sancte romane Ecclesie sponse nostre conformans, «< ad instantis reprobi scismatis ac divisionis remocionem et << Ecclesie reintegracionem ingenii tui vires et efficaces operas << adhibere velles, nec ulterius retardare. Tu autem hujusmodi <«< nostris receptis litteris, cum preterea duos fratres cartu<«<siensis ordinis ad tui presenciam misissemus, duos alios ejus<< dem ordinis professores cum dictis aliis fratribus ad nostram presenciam transmisisti. Nos vero ex memorialibus regiis per << eosdem professores delatis, et ex hiis que dicti professores << seriosius exponere curaverunt, vix aliud comprehendere pos<«< sumus, quam quod illi preastuti viri, qui filium, utinam bene<< dictionis! Robertum de Gebenna, olim basilice duodecim Apostolorum presbyterum cardinalem, antipapam aut fece<< runt, aut factum malignitate propria seu aliorum versuciis vel <«<utrisque sunt sequuti, te, adolescenciam vel nundum vel vix << egressum, variis ambagibus detinent involutum, adeo quod |