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diversarum nacionum stragibus, limites sibi vicinos invasit, ubi, deleto divino cultu et honore nominis christiani, hanc pessumdat et convertit Ecclesiam antedictam, usque adeo quod, adjunctis premissis, vere columpna Dei viventis pene videtur nutare, et summi piscatoris sagena cogitur procellis intumescentibus in naufragii profunda demergi, nisi reges atque principes christiani, ut debitam reddant racionem de imperio suo Deo, commoveantur juxta debitum contra ipsius dissipatores Ecclesie, unde spiritualiter nati sunt.

« Quam et si ad reges ipsos et principes, ut sacris canonum docemur eloquiis, debito christiane religionis spectat videre temporibus suis pacatam, nos, qui inter ceteros orthodoxos. reges vinculo speciali astringimur, velut devotus ipsius Ecclesie filius, more progenitorum nostrorum, maternis erumpnis gemitibusque compassi, continuantes quoque actus recolende memorie domini genitoris nostri, qui multa per tempora apud ceteros christicolas reges per solemnes ambassiatas, crebris repetitas vicibus, ut vellent ad Ecclesie unitatem intendere summopere laboravit, ad eosdem reges, postquam idem dominus genitor noster spiritum reddidit almo Patri, ob ipsas easdem causas misimus ambassiatas frequentes; ac demum, non quidem ut singulares, sed cum ipsorum regum ac principum auxiliis, consiliis et favoribus, Ecclesie lacerate, tantisque, proc dolor, agitate turbinibus, integracionem corde sincero procurare volentes, requisiti maxime super hoc tam per omnes felicis recordacionis Clementi quam per certos adversario obedientes reges et principes, quam eciam per adversarium ipsum, spondentem inter cetera quod, quam primum nos ad id disponi sentiret, adhiberet et ipse omnimodam diligenciam nichil de contingentibus obmitendo; preterea et per regni nostri prelatos ac

envahi les états voisins de leur pays; ils y ont détruit le culte divin et l'honneur du nom chrétien; ils bouleversent et anéantissent l'Église à tel point, que la colonne du Dieu vivant semble réellement chanceler, et que le filet du souverain pêcheur sera bientôt entraîné par la tempête au fond de l'abîme, si les rois et les princes chrétiens, qui sont tenus de rendre compte à Dieu de leur gouvernement, ne déploient toute leur puissance, comme c'est leur devoir, contre ces destructeurs de l'Église, leur mère spirituelle.

<«< Si la religion chrétienne, comme nous l'apprennent les saints canons, fait aux rois et aux princes un devoir d'assurer la paix de l'Église, nous, qui lui sommes, entre tous les rois orthodoxes, attaché par des liens spéciaux en notre qualité de fils dévoué de l'Église, nous voulons, à l'exemple de nos ancêtres, compatir plus particulièrement aux souffrances et aux gémissements de notre mère. Afin de marcher sur les traces de monseigneur notre père d'illustre mémoire, qui, à plusieurs reprises, sollicita instamment par de solennelles ambassades les autres rois de la chrétienté de travailler avec lui au rétablissement de l'union, nous avons, depuis que ledit seigneur notre père a rendu son âme à Dieu, envoyé pour la même cause de fréquentes ambassades aux mêmes princes. Voulant enfin aujourd'hui assurer sincèrement, non pas à nous seul, mais avec l'aide, le conseil et l'appui desdits rois et princes, l'intégrité de l'Église, qui est, hélas! déchirée par le schisme et battue par tant d'orages; y étant invité d'ailleurs tant par tous les rois et princes de l'obédience du pape Clément d'heureuse mémoire, que par quelques uns des souverains de l'obédience de son adversaire et par cet adversaire lui-même, qui a pris entre autres choses l'engagement de ne rien négliger et de déployer la plus grande activité pour atteindre ce but, dès qu'il serait sûr de nos dispositions à cet égard; sur les instances réitérées des prélats de notre royaume et de notre bien aimée fille l'Université de Paris, nous avons revêtu la cuirasse brillante de la foi, ceint l'épée de la loi divine, et pris en

predilectam filiam nostram Universitatem Parisiensem pluries incitati, sumpsimus fidei micantem loricam, et accinti divine legis peltum consciencie carpsimus ad conterendum, talium comitati auxiliis, que malignatus inimicus ministrat.

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Itaque tunc, ne tantum obessemus silencio et desidia, quantum verbo et sollercia poteramus prodesse, excitavimus Clementem jam dictum ad scevam hujusmodi dolendi scismatis elidendam peştem, et super hoc penes ipsum, quantum fuit possibile, adhibuimus operam diligentem. Successive sede appostolica post obitum dicti Clementis vacante, langoris ipsius Ecclesie et gemituum non obliti, scripsimus sancto collegio cardinalium ut differrent futuri electionem pontificis, quatinus, per hoc cessione adversarii levius procurata, prefati scismatis evulsio facilius sequi posset. Verum cardinales ipsi, priusquam nostre super eis directe ad ipsorum possent pervenire noticiam, intraverunt conclave, ubi de futuri pastoris electione deque Ecclesie unitate, quam melius poterant, ut tenebantur, tractantes, singulariter singuli, ad sancta Dei evvangelia, ut inde nobis debite patuit, promiserunt et juraverunt pro Dei servicio, unitate Ecclesie sue sancte ac salute animarum fidelium omnium, quod absque dolo, fraude et machinacione quibuslibet, ad unionem Ecclesie et finem imponendum scismati, quantum in eis esset, quantumque pertineret ad eos, laborarent fideliter et eciam diligenter, nec ad eam differendam darent consilium vel favorem, directe vel indirecte, publice vel occulte; quin ymo quilibet eorum, eciam si ad appostolatum assumptus esset, servare sane et veraciter hec omnia, sine machinacione, excusacione vel dilacione quibuslibet, eciam usque ad cessionem inclusive per ipsum de papatu faciendam, si cardinales qui tunc erant vel essent in futurum de tunc existentibus, aut majori

main le bouclier de la conscience, pour déjouer avec l'aide de tous nos alliés les machinations de l'esprit malin.

<< Ne voulant point compromettre l'Église par notre silence et notre inaction, quand nous pouvions la servir par nos actes et nos paroles, nous avons engagé ledit Clément à combattre ce cruel et déplorable fléau du schisme; nous lui avons même adressé les plus vives instances à ce sujet. Lorsque le siége apostolique est devenu vacant par la mort dudit Clément, nous n'avons pas oublié les souffrances et les plaintes de l'Église, et nous avons écrit au sacré collége des cardinaux de surseoir à l'élection du futur pape, afin qu'on pût arriver plus facilement par ce moyen à obtenir la cession de l'adversaire et à extirper ledit schisme. Mais les cardinaux étaient entrés en conclave avant que notre message fût parvenu à leur connaissance, et après avoir mûrement délibéré, comme ils y étaient tenus, sur l'élection du futur pape et sur l'unité de l'Église, ils ont tous, ainsi que nous en avons eu depuis l'assurance, promis sur les saints Évangiles, et juré pour le service de Dieu, pour l'unité de la sainte Église et pour le salut des âmes de tous les fidèles, de travailler fidèlement et diligemment, sans fraude, dol ou machination quelconque, autant qu'il leur appartiendrait et qu'il pourrait leur appartenir, à l'union de l'Église et à l'extirpation du schisme; de ne donner à personne, directement ni indirectement, en public ni en secret, aide ou conseil pour en retarder l'accomplissement; enfin de remplir chacun pour soi, même après avoir été élevé au pontificat, toutes ces promesses sainement et véritablement, sans machination, excuse ou délai quelconque, fallût-il en venir à céder la papauté, si les cardinaux qui étaient alors dans le sacré collége et ceux qui en feraient partie à l'avenir, ou seulement la majeure partie d'entre eux, le jugeaient nécessaire au bien de l'Église et au rétablissement de l'unité'. C'est ce qui ressort évidemment et plus au

• Voir ci-dessus, livre xv, chap. vIII, page 199, et livre xvi, chap. x, page 309.

parti eorumdem id expedire videretur pro bono Ecclesie et unitatis predicte, prout lacius per cedulam factam in ipso conclavi subscriptamque propriis manibus ipsorum cardinalium clare

patet.

<< Inde facta et subscripta per singulos eosdem cardinales hujusmodi cedula, elegerunt de ipsorum gremio existentem cum eis in eodem conclavi Petrum, tunc cardinalem, vulgariter dictum de Luna, post ejus assumpcionem hujusmodi nuncupatum nomine Benedictum. Quo ad regendam Petri naviculam sic assumpto, iteravit solemniter, prout nobis vere nunciatum est, hujusmodi juramentum. Subsequenter assumpcione sua nobis ilico nunciata, exultavit cor nostrum in Domino, et gracias innumeras egimus, sperantes quod per ipsius medium attulerat nobis Deus circa prefatam integracionem Ecclesie desideria cordis nostri. Postmodum vero ipse parte sua per ejus ambassiatores solemnes viva voce nobis exponi fecit, quod magnum zelum gerebat ad extirpacionem scismatis et Ecclesie unionem, quodque in hoc nichil facere volebat sine consensu, directione et voluntate nostris, exhortans nos et deprecans ut in hoc negocio vellemus sine intermissione intendere siquidem et ad ipsum destinare notabiles et fideles viros, veram et cordialem affectionem ad Ecclesie unitatem gerentes, plene de viis et modis utilibus et accomodis per nos in hac materia deliberatis instructos, fulcitosque potestate opportuna, qua ulterius non recurrendo ad nos deliberata possent execucioni mandare, quibus et ipse nudare posset integre intrinseca sue mentis, ubi nichil apud eos de conceptu ipsius occultare, nichil volebat incognitum remanere; subjungens se advisasse unam viam optimam atque brevem, qua faciliter unio sequi posset, seque illam aperturum ambassiatoribus mittendis per nos, dum tamen tante

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