tam ignaviam nostris seculis devenisse, quod tantillo indiguerit auxilio? Plusque miror fide dignos postea retulisse quod, marescallo recedente, cives in baratrum desperacionis devenissent, nisi validis precibus dominum de Castromorant cum centum viris armatis ad custodiam illorum reliquisset, forsan Deo disponente, qui cum paucis ut cum multis terret adversarios, quando placet. Nam tunc cum Turcorum proverbium esset : Nunc tempora transierunt quibus Grecus persequebatur tres Turcos, quoniam nunc e converso Turcus tres Grecos solitus est fugare, hec tamen modica manus, hostium invasiones potentissime repellens, non passa est matrem urbium famis inedia laborare. CAPITULUM IV. De fluviorum excremento excessivo et mortalitate. Inter ceteras fluviales aquas regni Secana cum rippariis subalternis solito dampnabilius alveum suum exivit, et a quarta ebdomada marcii usque ad medium aprilis terre culte germina ejus collimitancia littora in parte maxima putrefactione consumpsit. Insolitum excrementum viros quamplures terruit eciam circumspectos; et quamvis ob inundanciam ymbrium preteritam hoc non ignorarent processisse, antiquiores tamen asserebant alias tam inordinatum tempus mortalitatem sequtam ; quod et contigit isto anno et duobus subsequentibus aliis. Epydimiales sane pestis et apostematum infectio Burgundiam, Campaniam, Bryam, Meldense Parisienseque territoria afflixit a fine mensis maii usque ad finem novembris. Qua durante, quamvis promiscui sexus multa fuerint funera, plura tamen solito et in majori numero mulierum que de novo pepererant, antequam dies pur chal, comme je l'ai appris de personnes dignes de foi, les habitants seraient tombés dans le plus profond désespoir, si sur leurs instantes prières Boucicault ne leur eût laissé pour les garder messire de Chateaumorant avec cent hommes d'armes. Dieu voulait sans doute faire voir par là qu'il sait, quand il lui plaît, effrayer ses ennemis avec une poignée d'hommes comme avec une armée nombreuse. C'était alors un proverbe parmi les Turcs, que le temps était passé où un Grec mettait en suite trois Turcs, et que maintenant au contraire un Turc suffisait contre trois Grecs. Cependant cette poignée de Français résista vaillamment aux attaques de l'ennemi, et délivra la capitale de la détresse dans laquelle elle était plongée. Parmi les fleuves du royaume qui débordèrent cette année, la Seine, grossie par ses affluents, fut un de ceux qui causèrent les plus grands dégâts. Elle inonda les campagnes riveraines depuis la quatrième semaine de mars jusqu'au milieu d'avril, et pourrit presque toutes les semences. Cette crue extraordinaire des eaux fit craindre quelque grand malheur. Les gens même les plus sages s'en effrayèrent. On n'ignorait point que ce fléau provenait de l'abondance excessive des dernières pluies; mais les plus anciens assuraient qu'ils avaient vu jadis une pareille inondation suivie d'une grande mortalité. Ce fut aussi ce qui arriva cette année et les deux suivantes. Une épidémie et un mal qui se manifestait par des abcès affligèrent la Bourgogne, la Champagne, la Brie et tout le territoire de Meaux et de Paris, depuis la fin du mois de mai jusqu'à la fin de novembre. Cette épidémie fit périr une foule de personnes des deux sexes; elle frappa surtout beaucoup de femmes récemment accouchées. Pour que le grand nombre des morts ne jetât point l'épouvante parmi les vivants, on défendit à Paris de gacionis adveniret. Ne decedencium numerus vivis terrorem incuteret, Parisius prohibitum est ne eorum nomina publica proclamarentur, nec pro ipsis more solito fierent processiones celebres. Et cum vis morbi nec humanis subsidiis levaretur, a viris ecclesiasticis institute sunt solemnes letanie et oraciones devote in celebracione divinorum. In hiis sermones fiebant ad populum, et cum apud omnes constare videretur quod propter peccata Dominum ad iracundiam provocassent, de communi statutum est consilio errata corrigere et excessus redigere in modum, ut tandem ad frugem melioris vite redeuntes et pro commissis digne satisfacientes eum sibi redderent placabilem, qui peccatoris non vult mortem, sed ut convertatur et vivat. Episcopi, clerus et populus, arma de ecclesiis ad ecclesias bajulantes spiritualia, utriusque sexus plebe nudis vestigiis subsequente, ante Dominum prostrati cum gemitu et lacrimis corde contritto et humiliato orabant, postulantes a Domino ut populum suum clementer ab imminenti liberaret periculo. Morem istum pluries observavit ecclesie beati Dyonisii vene.. rabilis conventus. Semel quoque corpus sancti Ypoliti martiris, ut antiquitus solitum erat fieri in articulo simili, usque ad Stratam defferri fecit, et concomitante promiscui sexus copiosa multitudine missarum solemnia devotissime celebrari. Scriptis istis hoc inserui notanter, quia, et si tunc necessarium eis erat pro incolumitate et delictis Dei misericordiam ́implorare, sic et justissimum eis fuit de collatis beneficiis eidem regraciari. Nam, peste morbida perdurante, in multis abbaciis monachorum agmina in parte maxima exterminavit vel in toto; sed hic grex integer mansit, dumtaxat uno religioso excepto, qui de medio sublatus est et assumptus, ut pie oppinor, ad statum publier les noms de ceux qui succombaient et de faire pour eux les processions ordinaires. Comme tous les remèdes humains étaient impuissants contre la force du mal, le clergé ordonna des litanies et des prières particulières pen dant la célébration de l'office divin et fit prêcher des sermons au peuple. On semblait généralement reconnaître que c'étaient les péchés des habitants qui avaient provoqué la colère du Seigneur. Il fut décidé d'un commun accord qu'on les engagerait à réformer leur conduite et à mettre un terme à leurs excès. C'était en revenant à une vie meilleure et en expiant dignement leurs fautes, qu'ils pourraient apaiser celui qui ne veut pas la mort du pécheur, mais qui préfère sa conversion et son salut. Les évêques, le clergé et le peuple portaient d'église en église les objets sacrés. Suivis d'un nombreux concours d'hommes et de femmes qui étaient pour la plupart pieds nus, ils se prosternaient devant le Seigneur en pleurant et en gémissant, et le suppliaient avec un coeur contrit et humilié de jeter un regard de miséricorde sur son peuple et de le délivrer des dangers qui le menaçaient. Les vénérables religieux de Saint-Denys observèrent les mêmes pratiques de dévotion. Ils portèrent une fois jusqu'à l'Estrée le corps du saint martyr Hippolyte, comme cela se faisait en pareille occasion, et célébrèrent dévotement une messe solennelle en présence d'une grande multitude de personnes de l'un et de l'autre sexe. Je ferai remarquer ici que, si les religieux crurent qu'il était de leur devoir d'implorer la miséricorde de Dieu pour les péchés et le salut des autres, ils n'eurent qu'à lui rendre grâce pour eux-mêmes de la faveur spéciale qu'il leur avait accordée. En effet, tandis que le fléau dépeuplait en partie ou en totalité un grand nombre d'abbayes, le troupeau de SaintDenys resta à peu près intact; il ne perdit qu'un seul religieux, qui passa sans doute de ce monde dans le séjour des bienheureux; car personne ne doutait qu'il ne se fùt conservé pur de toute souillure mortelle. salvandorum, cum a cunctis speratum sit nunquam adhuc sensisse letale contagium. Rex autem videns pestilenciam et cladem magis et magis in populo dominari, ut augusti fervorem et pestilentis aeris declinaret maliciam, assumptis secum patruis et cognatis, cum familiari comitatu ducatum Normanie visitavit; nundum enim illuc introierat epydimialis pestis illa. Sed duobus annis sequentibus similis pestilencia vexavit regni ceteras regiones. Et sic mortalitas illa per triennium duravit; sed inchoavit in partibus supradictis. Tandem tamen supplicaciones ab universa Ecclesia ibidem exhibitas miserator Dominus clementer exaudiens, sospitati eos et plene convalescencie qui remanserant restituit, vota christianorum devota favore clementissimo prosequendo. CAPITULUM V. De memorandis quibusdam que hoc anno in multis mundi partibus evenerunt. Mense novembri transacto, cometa solito clarior et versus partes occiduas dirigens caudam suam octo noctibus successivis visa fuit; que quamvis, secundum astrologos, funera regum terrenorum vel dominiorum mutaciones significare diceretur, id tamen ultimum circumspectorum judicio venturum proximo imminebat, dum mentaliter revolvebant que sequentur. Dum enim flagellum summi judicis Franciam in suo capite humiliaret, ut dictum est, fere christicolarum cuncta regna sic voraginibus guerrarum, rebellionibus, prodicionibusque publicis subjacebant, quod qui jam per transacta tempora meciebantur tempus presens hunc mirabilem annum dicere dignum ducebant. |