cum regina liberisque eorum, duces quoque Biturie, Burgundie, de Borbonio, ac eciam Boemie et Hungarie reges cum eorum avunculis, marchionibus de Moravia, illi eciam qui de sanguine regali descenderant sive procreandi essent primitus exciperentur. Iterum et cum prefatis duces Mediolani et Lothoringie, comitem de Cleves, dominum de Clychon omnesque vassallos suos, qui nuper sibi juramentum fidelitatis fecerant, nominavit; sicque federe jurato decima septima die junii et amborum ducum sigillis roborato, dux Henricus usque ad recessum regis Anglie moram fecit Parisius. CAPITULUM VII. Reginam Anglie indecenter Anglici tractaverunt post regis recessum. In regem Anglie perpetratum facinus sui ipsius attrocitate satis habundeque sufficeret vel omnino fidem excludere vel suspectam reddere veritatem, nisi quod in Anglia nichil miracli est similia monstra scelerum perpetrari, que revera pocius tragedorum sunt defflenda boatibus quam annalibus contexenda. Anglorum tamen repentinam alteracionem posteris relinquam, ut reges eorum, qui fortune funibus alligati suam ex rerum affluencia gloriam mecientur, Richardi casu moniti beatos se desinant predicare, ne tociens miseros rursus se clamitent, cum a dignitatis gradu deciderint. Is igitur qui inter occidentales reges potencius se gloriabatur regnare, quoniam egre ferebat Ybernie sibi subditam porcionem rebellionis spiritum assumpsisse, hujus anni principio huc statuerat transfretare cum armatorum multitudine et ingenti copia thesaurorum. Et ne, eodem absente, civiles motus assueti patriam perturbarent, ducem Eboracy, avunculum suum, du sang royal. Il comprit encore parmi ses alliés les ducs de Milan et de Lorraine, le comte de Clèves, messire Olivier de Clisson et tous ses vassaux qui lui avaient naguère prêté serment de fidélité. Ce traité fut juré le 17 juin et scellé du sceau des deux princes. Le duc Henri resta à Paris jusqu'au départ du roi d'Angleterre. CHAPITRE VII. Mauvais traitements exercés par les Anglais contre la reine d'Angleterre après le départ du roi. L'attentat commis sur la personne du roi d'Angleterre est tellement atroce, qu'on n'y ajouterait aucunement foi, ou du moins qu'on douterait de sa réalité, si l'on ne songeait que des crimes si monstrueux n'ont rien qui doive surprendre en Angleterre. Un tel sujet serait plus digne des déclamations de la tragédie que du récit de l'histoire. Cependant je transmettrai à la postérité cette révolution soudaine, afin que les rois d'Angleterre qui, aveuglés par les faveurs de la fortune, mesureront leur grandeur sur leur prospérité, trouvent un enseignement dans la chute de Richard, cessent de vanter leur bonheur, et ne déplorent point si amèrement leur misère, lorsqu'ils seront tombés du faîte de la puissance. Ce prince, qui pouvait se considérer comme un des plus puissants rois d'Occident, irrité que la partie de l'Irlande qui était soumise à sa domination se fùt révoltée contre lui, avait résolu au commencement de cette année de passer dans ce pays avec une puissante armée et des sommes considérables. Pour prévenir les troubles qui pourraient éclater en Angleterre pendant son absence, il confia la direction des affaires à un conseil composé du duc d'York, son oncle, et des chevaliers Guil Guillelmum Scrop, Thomam de Bossiaco, Thomam Bigot ac Johannem Ruffi milites relinquit, de quorum fidelitate et industria' confidebat, qui regni ardua sagaciter pertractarent. Consortem eciam dilectissimam, adhuc signaculo puellari decoratam, filiam regis Francie, eorum providencie commendavit ; quam tamen postmodum, et, ut creditur, in odium Gallicorum, indecentissime tractaverunt. Sane utriusque sexus omnem sibi gratam familiam, cujus dulci alloquio tristiciam elongacionis parentum et patrie sepius mitigabat, de Anglia expulerunt, duntaxat quadam domicella et confessore exceptis. Iterum statuerunt ut, consueto statu diminuto, paucis servitoribus contentaretur anglicis, apud Wantlinforde quasi solitaria moraretur et ne deinceps Francigenam aliquem secrete reciperet, nec cum eo publice loqueretur. Unde rex, regina Francie et omnes lilia deffereutes graviter indignati sunt, aperte percipientes quam fugienda essent inclitis mulieribus Francie Anglicorum connubia, Sane ista gens dubia suspectos semper habuit Gallicos, forsan quia timebat ne contra regnum aliquid molirentur, non advertens quod aliunde sibi discrimen proximum imminebat. CAPITULUM VIII. Dux Lancastrie Henricus regnum' Anglie occupavit. Ut regem Anglie transfretasse comperit dux Lancastrie Henricus, opportunitatem nactus suum recuperandi ducatum, mox ad Anglicos destinat apices, de tedioso ac diuturno exilio conqueritur, exprobrat regis severitatem et perjuriium arguit; injuste se exheredatum astruit, rogans ut sibi favorabiles laume Scrop, Thomas de Boissy, Thomas Bigot et Jean Russell, dont la fidélité et les talents lui inspiraient la plus grande confiance. Il recommanda à leur sollicitude la jeune reine, son épouse bien aimée, fille du roi de France. Cependant, en haine des Français, ils exercèrent bientôt contre elle les plus odieux traitements. Ils chassèrent d'Angleterre tous les seigneurs et toutes les dames de sa suite, dont la compagnie lui offrait quelque charme et la consolait souvent de son éloignement et de l'absence de ses parents. Ils ne lui laissèrent qu'une demoiselle et son confesseur, diminuèrent son état accoutumé et restreignirent sa maison à quelques serviteurs anglais. Enfin ils la reléguèrent à Wallingford, et la condamnèrent à vivre dans la solitude, sans lui permettre de recevoir aucun de ses compatriotes, ni d'avoir avec eux des entretiens secrets ou publics. Le roi de France, la reine et tous les princes du sang furent vivement indignés de ce procédé. Un tel exemple montrait à quel point les nobles dames de France devaient craindre d'épouser des Anglais. Ces perfides étrangers ont toujours eu les Français en défiance, et peut-être " redoutaient-ils alors quelque entreprise de leur part contre l'Angleterre. Ils ne songeaient pas qu'un autre danger les menaçait. CHAPITRE VIII. Henri, duc de Lancaster; usurpe le trône d'Angleterre. Dès que le duc Henri de Lancaster fut informé du départ du roi d'Angleterre, il jugea l'occasion favorable pour recouvrer son duché, et écrivit des lettres aux Anglais. Il s'y plaignait des ennuis et de la longueur de son exil, reprochait au roi sa rigueur et l'accusait de parjure; il se disait injustement déshérité, et demandait qu'on prît parti pour lui et qu'on lui vint en aide. Les Anglais, naturellement portés coexistant adjutores. Ut sunt subiti homines et ad res novendas apti, mox sese secretissime uniendo quod petebatur annuunt, et ingentem classem ab oris maritimis Anglie colligentes, fere per tres ebdomadas inter Calesium et Boloniam hujus ducis expectaverunt adventum. Apparatum navium per mare sic vagancium audiens Philippus, dux Burgundie, mandavit Boloniensibus ut se diligencius solito custodirent, ignorans quorsum volebat tendere. Sed Henricus, cui causa non latebat, regi et ducibus Francie separatim cum graciarum actionibus vale dicto, illuc ire disposuit. Et semper cum anglicana astucia excusando se fingebat, dicebat quod in Hyspaniam volebat proficisci. Sic Parisius relinquens, hortatu domini ducis Biturie, ecclesiam beati Dyonisii visitavit; ubi honorifice receptus, et inter plurima verba cum venerabilis abbas prioratum de Durhust in Anglia, ad monasterium spectantem, tunc a laycis detentum, eidem recommendasset, illum proposse restituere promisit; quod et fideliter complevit rex effectus. Inde attingens Boloniam, naves sibi preparatas ingressus est cum armatorum copia, et vento flante secundo ad ducatum applicans Lancastrie, a suis subditis ovanter et cum ineffabili gaudio exceptus est, duce Eboracy avunculo suo tunc regni gubernatore ignorante. Edicto siquidem hujus ducis, Anglici, qui in Guienna a ruricolis subditis regno Francie pastum annuum exigebant, tractatum regum recenter juraverant, quem et regi Francie per dominum Guillelmum Scrop innotescere satagebat. Sed perveniens Dovorium, cum naves non reperisset, easque subductas ad obsequium Henrici comperisset, legacionem postponens et rediens dicto duci commentum fraudis serietenus narravit. |