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batur, ad summum medicum Jhesum Christum recurrere dignum duxerunt devote. Diebus namque statutis, de publico episcoporum decreto indicte sunt regnicolis letanie, et assumptis crucibus et sanctorum patrociniis, episcopi et clerus universus induti sacerdotalibus et leviticis indumentis, nudis in parte magna pedibus et cum multa devocione populum subsequentem de ecclesiis ad ecclesias precesserunt. Ibique doctores, sermones ad populum facientes, omnes quantum poterant incitabant errata corrigere et excessus redigere in modum, ut tandem ad frugem melioris vite redeuntes, et pro commissis digne satisfacientes, Deum regi redderent misericordem.

Ob eamdem racionem ipsemet, quod pluries requisierat instanter, cum comitatu insignium virorum equester ad ecclesiam beati Dyonisii veniens, ipsum Francie peculiarem patronum visitavit; missarque ad altare ejus honeste et absque gestu illicito cum audisset, recedens post prandium episcopum Silvanetensem derelinquit, qui novendium pro ipso perageret in oracionibus devotis. Jussu eciam regine multi alii prelati in ecclesiis famosissimorum sanctorum illud novendium eciam peregerunt.

Et interim dum hec agebantur, dominus Guillelmus vicecomes Meleduni, precepto dominorum ducum Biturie et Burgundie, ad regem Anglie transfretavit, rogans ex parte Francorum ut proloquucio tractatuum usque ad incolumitatem regis in statu remaneret.

Priscorum memoria Francigenas devocius excitatos pro quocunque infortunio minime recolebat. Sed a mense junio usque ad finem mensis januarii Altissimus differens tempora miserandi, tunc ex alto devotas preces regnicolarum audivit, et regem sospitati et plene convalescencie restituit. Sic celitus col

ils prirent la pieuse résolution d'avoir recours au souverain médecin, à Jésus-Christ. En vertu d'un mandement général des évêques, on récita les litanies dans tout le royaume à des jours fixes; on fit aussi des processions avec les croix et les bannières des saints. Les prélats et tout le clergé, vêtus de leurs ornements sacerdotaux et de leurs aubes, allaient d'église en église, accompagnés d'une foule immense qui les suivait nu-pieds et dans un profond recueillement. Les docteurs faisaient des sermons au peuple; ils excitaient leurs auditeurs, autant qu'il leur était possible, à réformer leur conduite et à mettre un terme à leurs excès, afin d'obtenir, par un retour à de meilleurs sentiments et par un sincère repentir, que Dieu eût pitié du roi.

Le roi lui-même, suivant le désir qu'il en avait manifesté plusieurs fois, se rendit à cheval, avec un cortège d'illustres seigneurs, à l'église de Saint-Denys, et fit une visite au patron particulier de la France. Il entendit la messe à l'autel du martyr d'une manière décente, et sans commettre aucune extravagance. Il partit ensuite après le dîner, et laissa dans l'abbaye l'évêque de Senlis, en lui recommandant d'y faire dévotement une neuvaine en sa faveur. Beaucoup d'autres prélats firent aussi une neuvaine par ordre de la reine dans les églises des principaux saints.

la mer

Cependant messire Guillaume, vicomte de Melun, passa conformément aux instructions de messeigneurs les ducs de Berri et de Bourgogne, et alla trouver le roi d'Angleterre pour lui demander, de la part des Français, qu'on suspendît jusqu'à la guérison du roi les négociations relatives aux traités.

Au dire des vieillards, jamais malheur n'avait excité plus de sympathie en France. Le Tout-Puissant, qui avait fait attendre les effets de sa miséricorde depuis le mois de juin jusqu'à la fin de janvier, daigna enfin exaucer du haut des cieux les ferventes prières des habitants du royaume; le roi entra en convalescence et recouvra pleinement la santé. Cette insigne faveur combla de joie les princes des fleurs de lis;

lata gracia maximam partem lilia colencium tanto gaudio replevit, ac si quisque proprium patrem resuscitatum recepisset; et inde gracias agentes Deo, devotissime orabant ut conscii maleficii perpetrati in majestatem regiam venire possent in lucem, ut tante prodicionis penas luerent ut decebat.

CAPITULUM VIII.

De nativitate domine Marie.

Dum sic rex peregrinis vexaretur incommodis, mensis augusti vicesima quarta die, in domo regia Sancti Pauli ei peperit filiam regina venerabilis, que baptizata Maria vocata fuit; et hanc Deo dicandam et ejus servicio perpetuo mancipandam vovit, si ipsum a tenebris ignorancie liberaret et votum quod emiserat approbaret. Nec multum post, domina Aurelianensis ducissa, uxor domini ducis Aurelianensis, fratris regis, filium. peperit, quem Philippum placuit nominare.

CAPITULUM IX.

Universitati rex concessit ut eligerentur vie ad habendum unionem.

Ne ingratitudinis nota rex Karolus culparetur, de incolumitate adepta Deo gracias agens multiplices, ut voto se astrinxerat, ecclesiam beati Michaelis archangeli in maris periculo circa mensis januarii medium peregre statuit visitare. Quod audiens Parisiensis Universitas veneranda, magistrorum congregacionem evocavit, et processum iterum ad pacem et unionem Ecclesie promovendam reiterare statuit, et id regiis persuadere auribus, injuriosas repulsas ob hoc jam passas multiplices parvipendens.

on eût dit que chacun d'eux avait retrouvé un père. Ils en rendirent grâce à Dieu, et le prièrent instamment de faire connaître les auteurs du maléfice dirigé contre la personne royale, afin qu'ils fussent punis comme méritait une si noire trahison.

CHAPITRE VIII.

Naissance de madame Marie.

Pendant que le roi était encore en proie à son étrange infirmité, l'auguste reine Isabelle accoucha, le 24 août, dans l'hôtel royal de SaintPaul, d'une fille, qui reçut au baptême le nom de Marie. La mère promit de vouer cette enfant à Dieu et de la consacrer pour toujours à son service, si le roi recouvrait la raison et qu'il approuvât le voeu qu'elle venait de faire. Peu après, madame la duchesse d'Orléans, femme de monseigneur le duc d'Orléans, frère du roi, mit au monde un fils qui fut nommé Philippe.

CHAPITRE IX.

Le roi permet à l'Université d'aviser aux moyens de rétablir l'union.

Le roi Charles, ne voulant pas encourir le reproche d'ingratitude, rendit à Dieu de solennelles actions de grâces pour son rétablissement, et résolut d'aller, suivant le voeu qu'il avait fait, visiter en pèlerinage vers le milieu de janvier, l'église de l'archange Saint-Michel in periculo maris'. A cette nouvelle, la vénérable Université de Paris tint une assemblée de professeurs; il y fut décidé qu'elle renouvellerait ses démarches pour rétablir la paix et l'union de l'Église, et qu'elle chercherait à faire entrer le roi dans ses vues, sans s'inquiéter des refus

Le mont Saint-Michel, près Tomblaine, dans le diocèse d'Avranches.

Ipsas minime ignorabat non proprio motu regis vel defferencium lilia, sed aulicorum quorumdam sugestione processisse. Quare omni pudore semoto, ad perseverenciam se ipsos mutuo excitabant. Nam sicut contigit pluries jaculari, et tandem signum tangitur, sic reiterando propositum unum posse corda principum mutari affirmabant. Sic spe bona et recta intencione freti, de quatuor facultatibus quosdam solemnes magistros cum rectore direxerunt ad regem apud Sanctum Gerinanum in Laya tunc degentem; in cujus comitatu multi barones insignes, inter quos marescalli et admirallus Francie, habebantur, nonnulli eciam de regio sanguine procreati, quos omnes dux Aurelianensis, frater ejus, dux Borboniensis ejus avunculus, et ejus patrui Biturie atque Burgundie duces auctoritate precellebant.

Tunc petita audiencia et obtenta, magister in theologia deputatus, collacionem faciens, primo Deo gracias retulit de incolumitate regis, asserens Christum vota supplicantis populi tunc benigno favore prosequutum et regnicolarum acquievisse precibus, ut deinceps regno proficeret et Ecclesie sancte Dei. Deinde abhorrens scisma pestiferum, inconveniencia inde oriencia cunctis nota luculenter ostendit, et ut occasione ipsius prius infelix mundus, in maligno positus, ad deteriora declivis, omnem Dei et hominum post tergum dederant reverenciam, noxia sequendo et salutaria declinando. Que omnia cum elegantissimo et prolixo disseruisset sermone, tandem ex parte filie sue Universitatis supplicavit ut ad hoc eradicandum vices suas interponere non differret, evidentissime probans quod ad istud, ne titulum christianissimi regis perderet, tenebatur.

Inter lilia jure cognacionis defferentes, antiquitatis jure ab

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