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lièrement avec le grand lien 1); Ta-li aussi fut arrangé en une commanderie et on choisit pour chefs héréditaires du peuple les membres de la famille Touan.

Le grand-père du tchong-chouen ta-fou et administrateur général (Touan) Long) fut (Touan) Che3) qui eut les titres de tchong-fong ta-fou, ts'an tche tcheng che du hing-tchong-chou-cheng du Yun-nan, et qui eut le titre posthume de duc de la commanderie de Wouting; énergique et vaillant'), il avait de hautes visées 5); il avait fixé son cœur dans la Règle intérieure ), il vénérait les Trois joyaux (Triratna) 7) et avait foi en eux; il pensait que, dans les désordres introduits ) par les guerres ), c'était le cas de s'appuyer sur la force du Buddha. Il éprouva le bienfait de Che-tsou 10) dont la vertu chérissait la vie 1); toute sa famille resta

1) Je considère le mot

comme l'équivalent du mot

捆.

2) Touan Long, qui fut gouverneur de Ta-li de 1317 à 1330 est le personnage qui fit ériger la stèle que nous traduisons en ce moment. Voyez la fin de l'inscription.

3) Touan Che fut gouverneur de Ta-li de 1261 à 1282; sa biographie se trouve dans l'histoire des Yuan qui lui donne le nom de sin-ts'iu Je; nous l'avons traduite précédemment (cf. p. 15-20).

4) Cf. Che king, section Siao ya, décade V, ode 4, str. 6: 無拳無勇

énergie et sans courage».

<sans

5) Cf. Sseu-ma Ts'ien, Mém. hist., chap. VIII, trad. fr., t. II, p. 326: ¤

«il avait sans cesse de grands projets». Le Dict. de K'ang-hi explique ici le mot

度 par expression 度量

(6)內典ou內法

de la religion bouddhique.

est une expression bien connue qui désigne les enseignements

7) Buddha, Dharma, Samgha.

8) Cf. Chou king, chap. Yin tcheng (Legge, C.C., vol. III, p. 165): 1**

«<ils ont introduit le désordre dans les règles célestes». Le mot 俶 signifie 始: le mot 擾 signife 亂

9) Littéralement les boucliers et les lances».

10) Koubilaï.

11) Cf. Chou king, chap. Ta Yu mo (Legge, C.C., vol. III, p. 59):

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FR«Votre vertu qui chérit la vie (c'est-à-dire qui s'efforce de conserver

la vie des hommes) a pénétré dans le cœur du peuple».

vivante et rassemblée et ne tomba pas sous les pointes des lances et des flèches. Alors donc il forma le vœu d'établir grandement un édifice consacré au Buddha afin de reconnaître la bonté sans supérieure du Compâtissant (Maitreya), et afin de prolonger et d'agrandir la prospérité qui subsistera pendant dix mille générations et qui est surnaturellement durable 1) de la dynastie impériale des Yuan.

Le temple Tchong-cheng à Ta-li est au pied de la montagne Tien-ts' ang 2) qui se trouve dans cette commanderie; il a été fondé par la famille Mong 3). Le temple ayant souffert des fléaux 1), le duc de Wou-ting 5) se conduisit en grand t'an-yue (dānapati) o); il dépensa ses propres richesses pour le réparer et pour l'orner. Les livres saints et les images, les salles principales et les bâtiments autérieurs d'une manière magnifique redevinrent nouveaux; les trois tours 7) se dressèrent fort haut; l'or et les pierres verdâtres unirent leur éclat. Grand et magnifique spectacle! quand on le voyait

1) Cf. Tang chou, chap. CXLV, p. 3 ro: «Wang Tsin s'adressa à l'empereur en ces termes: «De votre gouvernement la prospérité bienheureuse et la durée surnaturelle, c'est ce qu'assure la récompense accordée à vos œuvres qui méritent le bonheur»

祚靈長福報所馮

2) Le Tien ts'ang chan est la montagne à l'Est de laquelle est adossée

Ta-li fou.

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3) D'après le Ta Ts'ing yi t'ong tche (chap. CCCLXXVIII, p. 6 v°), le temple Tchongcheng fut fondé pendant la période k'ai-yuan (713–741) des Tang. Or c'est à la fin de cette période que Pi-lo-ko, prince de la famille Mong, s'établit à T'ai-ho tch'eng à 15 li au Sud de l'actuel Ta-li fou, et c'est donc vraisemblablement à la même époque que fut construit le temple Tch'ong-cheng. Cependant la tour du centre paraît être plus vieille d'un siècle, si l'on en croit l'inscription de Wei-tch'e King-tö; cf. Première partie, p. 360, n. 1. Il semble donc que les édifices constituant le temple aient été construits en deux fois, ce qui justifierait les deux dates différentes assignées à la fondation du temple.

4) Vraisemblablement un incendie.

5) Titre posthume de Touan Che (qui règna de 1261 à 1282). Cf. p 24, lignes 7-8. 6) t'an transcrit dana, etyue, ancienne prononciation vat, transcrit pati. 7) Ces trois tours ou stupas, qui donnent aujourd'hui encore au temple Tch'ong-cheng son caractère architectural particulier, existaient dès l'origine (cf. Première partie, p. 360, lignes 8-21). Touan Che ne fit que les restaurer.

de loin de l'esplanade ') sur la montagne, on croyait voir quelqu'un des objets situés à l'intérieur des portes du Kouen (-louen) 2). (Le duc de Wou-ting) abandonna des champs pour suffire à l'entretien journalier de plus de cent religieux. Le religieux directeur du temple s'appelait Kio-sing3); par deux fois il reçut des écrits scellés du sceau impérial *) destinés à le protéger; le temple en devint plus illustre.

Pour moi 5), en l'année où, de (membre du) Han-lin et d'historiographe d'état je fus promu au titre d'assistant du gouverneur (de la province) de Tien ), (Touan) Long) envoya un messager me porter une lettre dans laquelle il m'adressait la prière suivante: < Autrefois, lorsque le vénérable Tchao ), (dont le nom posthume <est) Ts'ing-hien, était préfet de Hang "), il fit du temple boud<dhique Miao-yin sur la montagne Long le temple taoïste Piao-tchong

(= qui illustre le loyalisme) en l'honneur de la famille Ts'ien; le <vénérable Sou 10), (dont le nom posthume est) Wen-tchong, composa <le texte (d'une inscription) et l'écrivit sur une stèle, afin de com

1) Au lieu de FF, le Tien hi, VIII, 1, p. 34 v°, lit; mais cette leçon me paraît contredite par l'estampage, et d'ailleurs le Tien hi altère ici profondément la phrase en l'écourtant.

2) La mythologie chinoise place dans les monts Kouen-louen toutes sortes de palais féériques.

3) Kio-sing était encore le chef du temple à l'époque où fut gravée l'inscription de 1311; cf. Première partie, p. 421, ligne 8. D'après le texte que nous traduisons en ce moment, il paraît avoir été mis à la tête du temple dès l'époque où Touan Che (1261—1282)

restaura cet édifice. Quant à l'expression 住持,cf. p. 370, n.8.

4) L'un de ces édits est celui qui est gravé sur la stèle de 1311; cf. p. 420-422. 5) C'est l'auteur de l'inscription, Li Yuan-tao, qui prend la parole en son nom. Cf. p. 21, lignes 7—10.

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8) Sur Tchao Pien††, qui vécut de 1008 à 1084, voyez Song che, chap. CCCXVI,

et GILES, Biographical Dictionary, no 176 (où les dates 994-1070 sont inexactes).

9) Aujourd'hui Hang-tcheou fou, dans la province de Tche-kiang.

10) Sou Che 蘇軾 1036-1101, est un des plus célèbres littérateurs de l'époque

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des Sony; cf. Song che, chap. CCCXXXVIII, et GILES, Biographical Dictionary, no 1785.

<mémorer la gloire de la famille Tsien 1). Mon ancêtre 2) s'est soumis <à la dynastie céleste et a fait tous ses efforts pour la maison im<périale; il a établi le temple bouddhique Tch'ong-cheng dans l'in<tention de reconnaître les bienfaits de l'empire. J'ose vous prier, <ô grand historiographe, de faire une composition littéraire comme <(celle qui fut consacrée) aux anciens actes de la famille Ts'ien, et <d'inscrire (sur pierre) dans le temple les mérites de mon ancêtre <afin de les transmettre et de les montrer à la postérité.»

Je considère que Ts'ien Chou, roi de Wou et de Yue, (appartenait à une famille qui régna) pendant trois générations et durant quatre-vingt une années 3); il remit sa destinée aux Song en leur

1) Cette inscription, qui est de l'année 1077, est tenue en haute estime par les Chinois parce qu'elle est un spécimen tout à la fois du style et de la calligraphie de Sou Che; elle est gravée sur quatre pierres qui se trouvent aujourd'hui encore dans le temple taoïste Piao-tehong à Hang-tcheou. On en pourra lire le texte dans le Kin che ts'ouei pien, chap. CXXXVII. Voici à quelle occasion elle fut érigée: vers la fin de la dynastie Tang, un certain Ts'ien Licou (852–932) rendit de grands services à

l'empereur en combattant le rebelle Houang Tch'ao, et fut nommé roi de Yue

en 902, et roi de Wou 吳王 en 904 (cf. Wou tai che, chap. LXVII). Pendant la

période troublée des cinq dynasties, ses descendants, qui résidaient à Hang-tcheou, gardèrent le titre de rois du royaume de Wou et de Yue et furent en fait des souverains indépendants. Mais, lorsque la dynastie Song se fut fermement établie et eut reconstitué l'unité politique de la Chine, Ts'ien Choux, quatrième prince de Wou et de Yue, se décida, en 978, à faire sa soumission et à livrer sa principauté à l'empereur. On reconnut son loyalisme en lui conférant les plus grands honneurs. Près d'une centaine d'années après sa mort, Tchao Pien étant préfet de Hang tcheou, regretta de voir négligées les sépultures de la famille Tsien; il adressa donc un rapport à l'empereur pour demander qu'un temple bouddhique abandonné, le Miao-yin yuan, qui se trouvait sur la montague Long, fût transformé en un temple taoïste; ; on y logerait un religieux taoïste nommé Tseu-janqui était le descendant de la famille Tsien et on le chargerait de pourvoir à l'entretien des tombes et du temple ancestral de sa famille. Un décret impérial approuva cette proposition et conféra au temple le nom de Temple taoïste Piao-tchong (c'est-à-dire qui illustre le loyalisme). Sou Che commémora ces événements dans l'inscription qui nous a été conservée.

2) Touan Che; cf. p. 24, n. 3.

3) Tsien Licou, nommé roi de Yue en 902 et roi de Wou en 904, eut

pour successeur, en 932, son fils Ts'ien Yuan-kouan 錢元瓘 qui mourut en 941.

livrant le territoire de treize arrondissements; mais je n'ai point entendu dire qu'il ait eu la gloire d'avoir étendu au loin sa puissance dans les quatre directions 1). Quant à Touan (Long), c'est après (que sa famille eut régné trois cents années 2) et avec un territoire qui comprend dix mille li entre ses limites 3) qu'il est venu nous apporter son dévouement.

Après l'année kouei-tch'eou (1253), son ancêtre Mo-ho-lo-ts'o (Mahārāja)') obéissant aux ordres reçus, combattit dans les quatre directions ceux qui ne rendaient pas hommage à la cour. Il arriva jusque dans le territoire des Song et pénétra profondément dans les régions de Yong 5), de Kouang o) et de Je-nan 7). Puis il mourut au milieu de ces entreprises ).

mourut en 947 et eut pour

Le fils de T's'ien Yuan-kouan, nommé Ts'ien Tso successeur son frère cadet Ts'ien Chou, qui se soumit aux Song en 978. Ainsi, il y eut quatre rois de Wou et de Yue, mais, comme deux d'entre eux étaient frères, on peut dire qu'il n'y eat que trois générations. Quant au nombre de 81 années, il ne paraît pas très exact puisque ce royaume ne dura que de 902 à 978.

1) En d'autres termes, le territoire des rois de Wou et de Yue était restreint et n'est pas comparable en étendue à celui sur lequel régnèrent les membres de la famille Touan. Le mérite des Touan lorsqu'ils se soumirent aux Yuan est donc plus considérable que celui des T's'ien lorsqu'ils se livrèrent aux Song.

2) Cf. Nan tchao ye che, trad. SAINSON, p. 112: «En tout, les deux états de Ta-li et de Heou-li, sous la famille Touan, comptent vingt-deux règnes ayant duré ensemble 315 ans».

3) Cf. Che king, ode IV des sacrifices des Chang (Legge, CC., vol. IV, p. 639): «leurs limites furent étendues » ; ode III de la même section «King a le Ho pour limite».

(Legge, C.C., vol. IV, pp. 688):

4) Après que Touan Hing-tche

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eut été fait prisonnier par les Mongols

en 1254, Mangou khan lui rendit son territoire et lui conféra le titre de mahārāja. Touan Hing-tche est le frère aîné et le prédécesseur de Touan Che (cf. p. 16, lignes 13-14).

5) Yongest aujourd'hui la préfecture de Nan-ning, dans le Kouang-si.

6) Le mot 廣 ne pourrait désigner que la ville de Canton. Mais je crois que ce caractère est fautif et doit être lu 橫; Heng 橫 est le nom d'une préfecture secondaire

du Kouang-si par laquelle passa Ouriangkadaï lorsqu'il envahit le territoire des Song en 1259; nous lisons en effet dans la biographie de ce général (Yuan che, chap. CXXI, p. 3 vo) qu'il triompha du bourg fortifié de la montagne Heng. La même

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