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LÉOPOLD DE CHÉRANCÉ, O. M. Cap. Sainte Élisabeth de Hongrie. Paris, librairie Saint-François, 1927. In-8°, 246 p. 9 fr., franco 10 fr.

(Euvre d'édification illustrée de nombreux dessins à la plume, mais nullement critique. L'A. n'a pas fait une étude des sources, il ignore l'excellent ouvrage de Fr. SCHMOLL, Die heilige Elisabeth in der bildenden Kunst des 13, bis 16. Jahrhunderts, Marburg, 1918, in-8°; il attribue à la sainte franciscaine (p. 170-173) les Révélations de la Vierge qui appartiennent à sainte Élisabeth de Schönau, O. S. B. (cf. Antonianum, t. I, p. 24-83); il ne semble pas avoir connu l'opinion de notre Revue (t. II, p. 275-276) sur les reliques de la duchesse de Thuringe. Notons aussi la confusion de Roubaix avec le Roubeau de Marseille (p. 228).

FR. DE S.

E. DES ROBERT. A propos d'un ouvrage récent sur la bienheureuse Marguerite de Lorraine. Les armoiries de la maison de Lorraine (Extrait des Mémoires de l'Académie de Stanislas). · ger-Levrault, 1927. In-8°, 14 p., I pl.

Nancy, Ber

Le monastère des Clarisses d'Alençon conserve deux bandes de broderie sur toile découpée, que la tradition considère comme l'œuvre personnelle de la bienheureuse Marguerite de Lorraine, veuve de René, duc d'Alençon, laquelle fit profession au couvent de Sainte-Claire d'Argentan, en 1520. Ces pièces de broderie ont été exposées parmi les reliques de la pieuse princesse, lors des fêtes qui ont suivi la reconnaissance de son culte en 1921. Plusieurs auteurs en ont parlé sans émettre de doutes touchant leur authenticité.

Ce qui a inspiré confiance au public religieux et à quelques érudits, c'est la présence aux deux extrémités de l'une des bandes, des armes de Lorraine formées de huit quartiers Hongrie, AnjouSicile, Jérusalem et Aragon, en chef; Anjou moderne, Gueldres, Juliers et Bar en pointe, avec l'écu propre de Lorraine brochant sur le tout.

Or, de ces huit quartiers, il en est deux (Gueldres et Juliers) qui ne sont entrés dans les armes de Lorraine que vers 1545. Marguerite de Lorraine est morte en 1521. Le blason deux fois représenté sur la broderie des Clarisses ne peut donc être considéré comme le sien.

C'est ce que M. des Robert démontre fort clairement. A ce propos, il donne un historique des armoiries des ducs de Lorraine, aux xve et xvIe siècles. Il est regrettable que l'auteur, à l'appui d'opinions très justes, cite certains monuments qui ne méritent aucune confiance. Je veux parler d'un émail de la collection de Valencia de Don Juan, et d'une chaire, naguère encore exposée au Musée de Cluny.

Ces meubles ont subi, l'un et l'autre, au XIXe siècle, des restaurations indiscrètes les parties armoriées en sont toutes modernes.

Max PRINET.

E. STAAFF. Quelques observations sur les recueils de « laude » d'Udine et de Pordenone. Göteborg, 1925; in-4°, 23 p. (Extrait des

Mélanges de Philologie offerts à J. Vising).

Notice sur un manuscrit des « Laude » de Jacopone da Todi conservé au musée Condé (Chantilly). (Extrait des Studi Romanzi de la « Società Filologica Romana », t. XVIII, p. 47-63).

- Sur un manuscrit de Jacopone da Todi conservé à la Bibliothèque royale de Copenhague. Paris, in-8°, 16 p. (Extrait de la Romania, t. LII).

Dans ces trois communications, M. E. Staaff a consigné quelques résultats de l'enquête méthodique qu'il a entreprise sur la tradition manuscrite des recueils de « laude », de celles en particulier de Jacopone. Le premier de ces mémoires est destiné à faire mieux connaître le manuscrit de Paris (Bibl. nat., ital. 2104), négligé par les savants italiens, bien que F. Neri ait attiré sur lui l'attention dès 1908-1909. M. Staaff met en valeur la parenté étroite de ce ms., qui provient de Pordenone, avec le ms. d'Udine, publié en 1907 par M. G. Fabris dans Il più antico laudario veneto (Vicence); il semble que les deux mss. remontent, plus ou moins directement, à un original commun.

Le manuscrit des « Laude » de Jacopone, conservé à Chantilly, est étroitement apparenté au ms. 2306 de la Bibl. Angelica de Rome, dont il paraît être la source plus ou moins immédiate. Peut-être estce en lui, non dans le ms. romain, qu'il faut reconnaître un des << doi exemplari Todini assai antichi » dont parle Bonaccorsi dans sa préface (1490), car il est du xive siècle, et l'exemplaire de l'Angelica date de 1464.

Enfin M. Staaff décrit en détail, dans la Romania, un manuscrit de Jacopone, entré en 1920 à la Bibliothèque royale de Copenhague, et qui est resté jusqu'ici peu connu; l'écriture en paraît remonter à la fin du XIVe siècle ou au début du xve au plus tard. Le recueil appartient au groupe vénitien des mss. de Jacopone, et s'apparente surtout au manuscrit florentin Laur. Gadd. 27.

H. HAUVETTE.

S. BONAVENTURA DA BAGNOREGIO, Opuscoli mistici, volgarizzati dal latino con introduzione del P. AGOSTINO GEMELLI, Francescano. Milan, Società editrice « Vita e pensiero », [1926]. In-16,534 p. Traduction en langue italienne, faite par le R. P. N. Rosadi, O. F. M., et Mme Maria Sticco, et accompagnée de notes, des dix opuscules mystiques de saint Bonaventure, tenus pour authentiques par les Pères de Quaracchi dans la monumentale édition bien con

nue et reproduits dans l'édition mineure: Decem opuscula Seraphici Doctoris S. Bonaventurae ad theologiam mysticam spectantia, in textu correcta et notis illustrata a PP. Collegii S. Bonaventurae, editio secunda, ad Claras Aquas, 1900.

Cette traduction est précédée d'une magistrale introduction, du R. P. Gemelli, O. F. M., à l'étude de la mystique bonaventurienne, introduction d'une cinquantaine de pages, qui évidemment n'épuise pas le sujet, mais qui a le très grand mérite de mettre à la portée des profanes, sous une forme d'une remarquable clarté, les notions nécessaires pour pouvoir aborder avec fruit l'étude des opuscules.

Ce nous est un vif plaisir de noter en passant l'hommage rendu, dans sa bibliographie, par le R. P. Gemelli au livre, classiquepeut-on dire, de l'éminent collaborateur de cette revue, M. Étienne Gilson...richiamando in modo particolare l'attenzione del lettore sul volume del Gilson che è la monografia più recente e più penetrante (p. 56).

ALEXANDRE MASSERON.

FR. PELSTER S. J., S. Thomae de Aquino quaestiones de natura fidei (Opuscula et textus historiam Ecclesiae... illustrantia. Series scholastica et mystica, ed. M. Grabmann et Fr. Pelster. Fasc. III). Monasterii, Aschendorff, 1926. In-16, 64 p.

Les textes sur la foi édités par le P. Pelster sont les Dist. 23-24 du Commentaire sur les Sentences de saint Thomas d'Aquin. L'éditeur les a choisies de préférence aux Quaestiones de Veritate, qu. 14, ou à la Summa theologica na пae qu. 1-7, pour la raison, fort bonne d'ailleurs, que le texte du commentaire est le plus difficilement accessible aux étudiants. En outre, ce texte étant le plus ancien des trois, il permet d'étudier le développement de la pensée thomiste sur ce point important. Le texte du livre des Sentences a été établi d'après le manuscrit de Munich 18109 corrigé à l'aide de l'édition franciscaine de Quaracchi, 1916. Le texte de saint Thomas suit principalement le Vat. Ottob. lat. 190; il est excellent.

ÉT. GILSON.

LUD. BAUR, S. Thomae Aquinatis de ente et essentia (Opuscula et textus historiam Ecclesiae... illustrantia. Series scholastica et mystica, ed. M. Grabmann et Fr. Pelster, Fasc. I). - Monasterii, Aschendorff, 1926. In-16, 60 p.

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Le de ente et essentia de saint Thomas était un texte tout désigné pour inaugurer une collection destinée à l'usage scolaire; il est concis, hérissé à souhait de difficultés techniques, à quoi s'ajoute que les textes imprimés jusqu'à présent restaient très fautifs. M. Lud. Baur a établi son édition sur huit manuscrits des xine et xive siècles. Le texte ainsi obtenu réalise un progrès très net par rapport à ceux dont nous disposions. Par une intéressante coïncidence, on peut la

comparer avec celui que publiait dans le même temps le P. RolandGosselin (Le De ente et essentia de S. Thomas d'Aquin, Bibl. Thomiste, VIII: Le Saulchoir, 1926). La comparaison est d'autant plus intéressante que le P. Roland-Gosselin a établi son texte sur huit manuscrits parisiens, dont pas un n'a été utilisé par M. L. Baur, et que l'accord des résultats est en somme des plus satisfaisants. Les références aux textes d'Avicenne et d'Averroès sont soigneusement données par M. L. Baur bien que, de ce point de vue, son édition reste loin de celle du P. Roland-Gosselin dont le commentaire historique est merveilleusement riche et précis. Il n'est que juste d'ajouter que le plan de la collection où paraît l'édition de M. C. Baur ne comportait pas ces développements.

ÉTIENNE GILSON.

P. GLORIEUX, Le Correctorium corruptorii « Quare ». Le SaulchoirKain (Belgique); 1927. Gr. In-8°, LVI-452 p., 50 fr.

On sait que dans une lettre en date du 1er juin 1285, le Franciscain Jean Peckham, archevêque de Cantorbéry, s'élevait en termes énergiques contre les philosophes qui, depuis une vingtaine d'années, s'employaient à battre en brèche les enseignements de saint Augustin sur les idées éternelles, les puissances de l'âme et les raisons séminales disposées dans la matière. Les théories nouvelles visées par l'archevêque avaient pour principal représentant Thomas d'Aquin. Sentant bien qu'il n'était pas possible de se défendre contre un penseur d'une telle envergure par simple suppression de contact, un Frère Mineur de l'Université d'Oxford, G. de la Mare, entreprit de corriger ses œuvres, d'y relater les thèses dangereuses en les faisant suivre de leur réfutation. Le Correctoire de G. de la Mare se répandit très vite dans les écoles. Au chapitre général tenu à Strasbourg en 1282, les Frères mineurs décidèrent que la Somme de saint Thomas ne serait plus mise entre les mains des lecteurs en théologie qu'accompagnée des corrections du maître d'Oxford. Les Dominicains répondirent par de nombreuses répliques, qu'un facile jeu de mots leur fit intituler Correctorium corruptorii. Nous en connaissons actuellement quatre les correctoires « Sciendum», «Questione », « Circa » et « Quare ». Ce dernier présente deux avantages: il contient la réfutation de tous les articles de G. de la Mare; il reproduit intégralement le texte du maître franciscain de sorte qu'en le lisant on a à la fois sous les yeux l'attaque et la riposte. Il convenait donc de le choisir pour le livrer au public.

Douze manuscrits appartenant par portions égales au xv, xive et XIe siècles contiennent ce Correctorium. M. l'abbé Glorieux n'en a utilisé que six pour l'établissement du texte et principalement l'ottobonien-latin 184 de la Bibliothèque vaticane. Visant moins à donner une édition critique qu'un ouvrage d'étude, il n'a pas indiqué les variantes d'intérêt secondaire, différences d'orthographe, transposi

tions ou inversions de mots. Quant aux variantes très importantes qu'offrent les manuscrits, l'éditeur les mentionne dans le troisième paragraphe de son introduction, il en indique la nature et l'ampleur, et il donne en même temps les raisons qui lui ont fait préférer telle ou telle version.

Ces divergences sont trop profondes pour qu'on les puisse expliquer par des erreurs de transcription ou des gloses de copistes. Leur étude a tout naturellement conduit l'éditeur à un autre problème, celui de la rédaction de l'ouvrage. Deux conclusions se dégagent de ses recherches: 1o Le Correctoire « Quare » a connu deux rédactions successives: une première dont le manuscrit ottobonien, serait le meilleur témoin, une seconde qui aurait consisté dans un remaniement l'ouvrage primitif, afin de le compléter et de l'unifier, et qui serait la source des autres manuscrits. 2o Dans la rédaction primitive il y aurait lieu de distinguer deux mains différentes ou tout au moins deux manières. La première aurait conduit l'ouvrage jusqu'à la fin de la IIa IIae.

Les catalogues et les manuscrits mettent en avant sept noms d'auteurs qui auraient composé des réponses au correctoire de G. de la Mare. Dans une analyse qui nous a paru parfaitement conduite, M. Glorieux montre d'abord que l'auteur du Correctorium « quare » n'est pas, comme on l'a cru longtemps, Gilles de Rome, puisque c'est certainement un Dominicain et un Dominicain d'Angleterre. Comparant ensuite divers passages du Correctoire avec certaines thèses de Richard Clapvell que Jean Peckham condamna solennellement le 30 avril 1286, et qui lui sont identiques pour le fond et jusque dans la forme, il en revendique pour lui la paternité. Cette hypothèse s'accorde d'ailleurs et avec les notes que portent les manuscrits et avec le texte du traité. Elle trouve enfin une confirmation dans le fait que Guillaume de Torto Collo n'a pas écrit le Correctorium «quare »> mais, ainsi que l'a établi le Père Bertrand de Hérédia, le Correctorium « sciendum ».

Une table des articles, une table analytique des matières, une table des citations et enfin des noms propres, achèvent de donner à cet ouvrage, témoin d'un immense labeur, toutes les qualités que l'on est en droit d'exiger de ce genre de publication.

L. BAUDRY.

C. KENNETH BRAMPTON. The « De imperatorum et pontificum potestate of W. of Ockham. Oxford, the University press, 1927. In-12, XXXVIII-108 p. Prix : 7/6.

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C. Kenneth Brampton donne dans cet ouvrage le texte du De imperatorum et pontificum potestate de G. d'Occam d'après un manuscrit que possède le British Museum. Des notes, que malheureusement il rejette à la fin du volume, indiquent les restitutions auxquelles l'éditeur a dû se livrer et les raisons qui l'ont déterminé à choisir telle ou

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