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de 1812 et 1814; il avait épousé, en 1810, la fille du marquis d'Herbouville, et succéda en 1830 à son beau-père dans la pairie. Biographie des Contemporains.

* CRINAGORAS, poëte grec, vivait sous le règne d'Auguste, au commencement de l'ère chrétienne. Il nous reste de lui cinquante épigrammes. Ces petites pièces, en général élégantes et poétiques, contiennent quelques détails sur le poëte lui-même. Il était né à Mytilène; et Strabon, qui parle de lui comme d'un contemporain, le cite parmi les hommes éminents de cette ville. Jacobs a induit de quelques passages des épigrammes de Crinagoras que celui-ci vécut entre l'an 31 avant J.-C. et l'an 9 de l'ère chrétienne, ce qui fait supposer qu'il résidait habituellement à Rome, et que, comme tous les poëtes, it eut beaucoup à se plaindre de la fortune. Il avait un frère plus jeune, nommé Euclide. Ses poésies furent recueillies dans l'Anthologie de Philippe de Thessalonique.

Fabricius, Biblioth. Græca, IV. Græc., p. 876-878.

Jacobs, Anthol.

CRINAS, médecin, né à Marseille, vivait dans le premier siècle de l'ère chrétienne. Après avoir pratiqué quelque temps la médecine dans sa ville natale, il alla s'établir à Rome, sous le règne de Néron (54-68). Thessalus y jouissait alors d'une grande réputation, qu'il s'était acquise moins par ses talents que par ses déclamations contre les opinions reçues, par ses doctrines paradoxales et un appareil qui tenait plus du comédien que du savant. Crinas parvint à l'éclipser, en étalant une science astrologique qui attira l'attention générale. Il ne prescrivit pas un seul médicament ni un seul remède sans consulter les mouvements des astres. Cette ridicule supercherie lui valut une telle célébrité, qu'il gagna des sommes immenses. Il en employa une grande partie à élever les murailles de Marseille. Outre ces dépenses, il laissa en mourant à sa ville natale dix millions de sesterces, c'est-à-dire environ 1,960,000 fr.

Pline, Hist. nat., XXIX, 5.

CRINESIUS (Christophe), orientaliste allemand, né en Bohême, en 1584, mort à Altdorf, le 28 août 1629. Il professa d'abord les langues orientales à Wittenberg, puis fut pasteur protestant sur les frontières de la Styrie. Obligé, comme tous les ministres protestants, de quitter les États héréditaires de l'empereur Ferdinand II, il se réfugia à Ratisbonne, puis à Nuremberg, et devint professeur et prédicateur à Altdorf. Ses principaux ouvrages sont : Gymnasium Syriacum, hoc est linguæ Jesu-Christo vernaculæ perfecta institutio, etc.; Wittenberg, 1611, in-4°; Epistola sancti Pauli ad Romanos, lingua syriaca, Jesu Messiæ et sospitatori nostro vernacula, ex Testam. Syr. Viennensi desumpta; ibid., 1612, in-4o; Lexicon Syriacum a N. T. et Rituali Severi, patriarchæ quondam Alexandrini, syro confectum, tribus linguis cardinalibus exposi

tum; ibid., 1612, in-4°; Epistola sancti Pauli ad Titum, lingua syriaca, cum interpretatione latina et versione interlineari; id., 1613; Exercitationes Hebraicæ; Altdorf, 1625, in-4°; Analysis N. T., XXVII tabulis comprehensa, una cum auctario de Thaumaturgia Christi; Nuremberg,1625, 1627, in-8°; - Ortographia Linguæ Syriacæ; ibid., 1628; · Gymnasium Chaldaicum, exhibens chaldaismi hagiographici grammaticam et lexicon; Nuremberg, 1627-1628, in-4°; — De Confusione Linguarum, tum orientalium, scilicet hebraica, chaldaicæ, syriacæ, scripturæ samaritanæ, arabicæ, persicæ, æthiopica; tum occidentalium, nempe græcæ, latinæ, italicæ, gallicæ, hispanicæ, statuens hebraicam omnium esse primam et ipsissimam matricem; ibid., 1629, in-4°; - Lingua Samaritica ex Scripturæ Sacræ libris impressis et manuscriptis fideliter eruta, cum aliis orientalibus quatuor typo xneo collata; Altdorf, sans date, in-4°.

Voigt, Effigies Virorum eruditorum Bohemiæ. Gust.-George Zettner, Vita et effigies Profossorum Aldorfinorum. - Virdungus, Programma academicum in C. Crinesii funere; Altdorf, 1629.

* CRINIS (Kpíviç), philosophe grec, d'un époque incertaine. Il est souvent cité par Diogène Laerce. Il appartenait à l'école stoïcienne, mais il en modifia les doctrines. Il écrivit un livre intitulé Traité de Dialectique (Διαλεκτικὴ Τέχνη), mentionné par Diogène Laerce et par Arrien. Diogène Laerce, VII, 71.

CRINITO OU RICCIO, c'est-à-dire le Chevelu (Pierre), biographe et poëte italien, né à Florence, en 1465, mort vers 1504. Élève de Politien, il se chargea, comme lui, de l'éducation de quelques enfants des premières familles de Florence. Il paraît que dans l'exercice de ces fonctions il n'apportait pas toute la gravité convenable. On le soupçonna même des vices dont on avait accusé son maître. D'après Paul Jove, un jour qu'il jouait avec ses écoliers, un d'eux lui jeta à la tête un verre d'eau froide; le malheureux professeur en mourut de saisissement et de honte (doloreque contumeliæ in ȧxxvý ætatis decessit, dit Vossius). Il n'avait pas encore quarante ans. Outre un certain nombre d'ouvrages inédits, dont on peut voir la liste dans Fabricius, il laissa: De honesta Disciplina; Florence, 1500, Paris, 1510, in-fol.; Bâle, 1532, in-4°; Lyon, 1543, 1555, in-4o, 1561, in-12; Genève, 1598, in-12: cet ouvrage, en vingt-cinq livres, est dédié à Bernard Caraffa, évêque d'Antioche, et composé à la manière d'Aulu-Gelle. On y trouve, au rapport de Muret, beaucoup de choses communes au lieu de raretés, beaucoup d'erreurs au lieu de vérités; - Vitæ Poetarum latinorum, imprimées à la suite du précédent : cet ouvrage, en cinq livres, contient les biographies, aussi inexactes qu'incomplètes, des poetes latins depuis Livius Andronicus jusqu'à Sidoine Apollinaire; Carminum Li

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CRINITO libri II, imprimés avec les précédents; Lyon, 1543, 1555. Ugolino Verino, un des maîtres de Crinito, a fait un grand éloge des vers de son disciple, qui, dit-il, vivront éternellement :

Discipulique mei Criniti carmina Petri
Æternum vivent.

Gyraldi n'en juge pas aussi avantageusement. << Pierre Crinito, dit-il, a laissé des vers de différentes sortes; ils ne manquent pas de grâce, mais ils sont comme ses ouvrages en prose, qui promettent beaucoup plus qu'ils ne tiennent. Tout ce qu'a écrit Crinitus est plus propre à contenter les oreilles que l'esprit. Ce ne sont pour ainsi dire que des riens sonores (nugæ canora). » Fabricius, Bibl. Latina medii ævi, t. I, p. 1229.- Rescoë, Histoire de Leon X, t. I. Paul Jove, Elogia, p. 130-132.- Negri, Scrittori Fiorentini, p. 462. — Tiraboschi, Storia della Letteratura Italiana, t. VI, p. 11. Vossius, De Historicis Latinis, 1. III. — Lil. Gyraldi, De Poëtis sui sæculi, lib. I.

CRINITUS (David), poëte allemand, natif de Hlawaczowa, en Bohême, vivait dans le milien du seizième siècle. Son nom bohémien était Kuczera, c'est-à-dire Chevelu. Il passa pour un des bons poëtes latins de son temps. On a de lui: Fundationes et origines præcipuarum in Bohemia urbium; 1575; - Psalmi pœnitentiales VII, metrice descr.; Prague, 1580, in-12; Vitam Christi Joannis Avenarii ex bohemico in latinum carmen vertit; ibid., 1583, in-12; ibid., 1597, in-8°; - Rytmy czeske, a latinske na Evangelia (Poésies bohémiennes et latines tirées des Évangiles); ibid., 1577 et 1598; · Pietatis Puerilis Initia, en langue latine et bohémienne, in-12; - Psalmy S. Dawida (les Psaumes de David); Prague, 1596; - Cantica Canticorum versibus elegiacis. On a encore de lui plusieurs pièces insérées dans le Recueil des Poésies latines des poëtes bohémiens.

Balbinus, Bohemia docta, part. II, p. 288.

CRINSOZ DE BIONENS ( Théodore), théologien protestant suisse, né en 1690, à Nyon, près de Genève, mort vers 1750. Il avait entrepris une nouvelle traduction de la Bible; mais le clergé de Genève, qui voulait sans doute se venger de ce qu'il avait refusé de signer la formule de consentement, ne lui permit pas de la publier. Les grands événements dans l'église de Genève pour l'année 1747, dont il avait cru voir la prophétie dans le Jer chapitre de l'Apocalypse de saint Jean, ne se réalisèrent pas. Ses principaux ouvrages sont : Le livre de Job, traduit en françois d'après le texte hébreu; Rotterdam, 1729, in-4°; le Livre des Psaumes, traduit en françois, sur l'original hébreu; Yverdun, 1729, in-4°; · Essai sur l'Apocalypse, avec des éclaircissements sur les prophéties de Daniel qui regardent les derniers temps; 1729, in-4°; Quelques ouvrages de polémique.

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Adelung, Suppl. à Jöcher, All. Gel.-Lexic.

CRISP (Tobie), théologien anglican, chef de

CRISPINUS

474 la secte des antinomiens, né à Londres, en 1600, mort le 27 février 1643. il fut d'abord ministre de Brinkworth, dans le comté de Witt. Dès que les troubles du règne de Charles Ier éclatèrent, il revint à Londres, où les opinions qu'il émit sur la grâce lui attirèrent un grand nombre d'adversaires. Ses sermons, publiés en 1646, in-4°, ont été souvent imprimés.

Rose, New biographical Dictionary.

* CRISPI ( Jérôme ), prélat italien, né à Ferrare, le 30 septembre 1667, mort dans la même ville, en 1746. Il était fils du comte François Crispi. Il étudia dans sa ville natale, y devint docteur en droit en 1696, se fit prêtre, et devint bientôt archidiacre. En 1708 il fut nommé auditeur de rote, et en 1720 archevêque de Ra. venne. Il quitta ce siége pour le patriarcat d'Antioche, et en 1743 il fut nommé archevêque de Ferrare. Ses ouvrages sont: Discorsi ed Imni altri; Ravenne, 1722; sacri; Rome, 1720;- Discorse ed Imni sacri Compendium vitæ Clementis XI; ibid., 1723; Decisiones J. Rotæ romanæ in tres tomos distributæ; Urbin, 1728, in-fol.

Adelung, Suppl. à l'Allg. Gel.-Lexic.
CRISPIN. Voyez CRESPIN.

CRISPINA, impératrice romaine, vivait dans le second siècle de l'ère chrétienne. Fille de Bruttius Præsens, elle épousa Commode en 177. Ayant été convaincue d'adultère, elle fut répudiée par son mari, et réleguée à Capoue, où elle fut mise à mort.

Capitolin, Marc

Dion Cassius, LXXI, 33; LXXII, 4. Aurèle, 27. Lampride, Commode, 5. * CRISPINILLA CALVIA, dame romaine, vivait dans le premier siècle de l'ère chrétienne. Confidente, ou plutôt, selon Tacite, intendante des débauches de Néron, elle excita Claudius Macer, gouverneur d'Afrique, à venger la mort de ce prince, en empêchant l'importation du blé à Rome. Claudius Macer fut tué par l'ordre de Galba, et le peuple demanda le supplice de Crispinilla. Celle-ci, à force d'intrigues, évita la mort ; elle put même conserver les biens qu'elle devait aux libéralités de Néron. Comme elle était fort riche et n'avait pas d'enfants, l'espoir de son héritage lui fit trouver des protecteurs et même des flatteurs parmi les premiers personnages de l'empire.

Tacite, Hist., I, 73. — Dion Cassius, LXIII, 12.

* CRISPINUS de Lampsaque', hagiographe grec, vivait probablement vers la fin du quatrième siècle de l'ère chrétienne. Il écrivit la Vie de saint Parthenius de Lampsaque, qui fut, dit-on, évêque du temps de Constantin le Grand, Une traduction latine de cette Vie a été imprimée dans les collections des Vies des Saints de Nurius et de Bollandus (au 7 février). Un manus→ crit contenant l'original grec existe dans la Bibliothèque impériale de Vienne.

Fabricius, Billiotheca Green, XI.

*

CRISPINUS (Daniel), littérateur suisse, vivait dans la seconde moitié du dix septième

siècle. On a de lui : Sallustius, cum interpretatione et notis in usum delphini; Paris, 1674 et 1726, in-4°; Ovidii Opera, interpretatione et notis illustrata, ad usum delphini; Lyon, 1689; Venise, 1731, in-4°.

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Adelung, Supplément à Jöcher, Allgem. Geleh.-Lex CRISPO (Antoine ), médecin italien, né en 1600, à Trapani, en Sicile, mort le 30 novembre 1688. Devenu veuf, il quitta l'exercice de la médecine pour embrasser l'état ecclésiastique. On a de lui In acuta febri historiam Commentarius; Palerme, 1661, in-4°; In Lethargum febri supervenientem acuta Commentarii duo, in quibus, etc.; ibid., 1668, in-4°; De sputo sanguinis a partibus corporis infimis provenientis cum tussi et sine vomitu, Consultatio; Trapani, 1682, in-4°; - Medicinalis Epistola, in qua respondetur et simul exponitur ratio curandi febres putridas per venæ sectionem et purgationem per alvum ; Palerme, 1682, in-4°; - In medicinalem Epistolam Dilucidationes, et simul interrogationibus respondetur per epistolam factis a philosophiæ ac medicinæ doctore nepote Antonio Ruasi; Trapani, 1682, in-4°; De SS. Cosma et Damiani thermalibus aquis liber, in sex divisus sectiones, in quibus earum non solum, sed etiam nonnullarum aliarum aquarum, vires et facultates exponuntur et rectus administrationis usus indicatur; ibid., 1684, in-4°.

Mongitore, Biblioth. Sicula. Éloy, Dictionnaire de

la Méd.

CRISPO (Jean-Baptiste), poëte et savant italien, natif de Gallipoli, dans le royaume de Naples, mort vers 1595. Il embrassa l'état ecclésiastique, fut lié avec les plus grands hommes de son temps, et devint secrétaire du cardinal Seripando. Ses principaux ouvrages sont : La Vita di Sannazaro; Rome, 1583; Naples, 1633, in-8°: c'est un de ses meilleurs ouvrages; De Medici laudibus Oratio, ad cives Gallipolitanos; Rome, 1591, in-4°; Il Piano della città di Gallipoli; ibid., 1591: cette carte annonce des connaissances en mathématiques et en géographie; De Ethnicis philosophis caute legendis; ibid., 1594, in-fol.; Due Orazioni sulla guerra contra gli Turchi ; ibid., 1594, in-4°.

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CRISPUS (Flavius-Julius), prince romain, fils de Constantin le Grand et de Minerva, né vers le commencement du quatrième siècle de l'ère chrétienne, mort en 326. Son nom lui venait sans doute de son bisaïeul Crispus, frère de Claude le Gothique. D'après saint Jérôme, il eut pour maître Lactance. Il fut nommé césar le 1er mars 317, en même temps que son frère Constantin et son cousin, le jeune Licinius, et fut investi du consulat l'année suivante. Il débuta peu après dans la carrière militaire, se distingua dans une campagne contre les Francs, et remporta, pendant la guerre contre Licinius, une grande victoire dans l'Hellespont, en 323. Malheureusement sa gloire excita la jalousie de sa belle-mère, Fausta, qui par ses calomnies poussa Constantin à le faire mourir. Il existe de ce prince un grand nombre de médailles, presque toutes en bronze. Elles portent généralement les titres de Cæsar et de Princeps juventutis. On lit au revers: Alamannia devicta, inscription qui se trouve aussi sur les médailles de Constantin.

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CRISTEINER (Jean- Ulric), poëte allemand, vivait dans la première moitié du dix-septième siècle. Il était forgeron à Augsbourg, et consacra à la poésie les loisirs que lui laissait son métier. On a de lui en vers allemands une Chronique, contenant les événements les plus remarquables dans le monde, de l'an 1600 à 1628; Augsbourg, 1628. Jöcher, Allg. Gel.-Lex.

CRISTIANI (Beltrame, comte DE), homme d'État italien,, né à Gênes, en 1702, mort en 1758. Il fut successivement chargé des finances du duché de Plaisance, gouverneur de la même ville, administrateur général du duché de Modène, et enfin grand-chancelier du Milanais. Le comte Cristiani fut un ministre non moins éclairé que juste et modéré. Le Milanais était régi par des lois de diverses origines; il entreprit de les réduire en un seul code. La belle cathédrale de Milan était encore inachevée; il forma le projet de terminer ce chef-d'œuvre de l'art. Habile négociateur, il assura par un mariage l'héritage de la maison d'Este à la maison d'Autriche : l'impératrice Marie-Thérèse lui écrivait : « Je me consolerais plus aisément de la perte de la moitié de mon armée que de celle d'un ministre tel que vous. » On disait encore: « Il n'y a que trois hommes en Italie : le pape Benoît XIV, le marquis Tannucci, et le comte Cristiani. » Cristiani a laissé : Lettre d'un Ami à un Ami, sur la guerre de 1737, en latin et en français; - Mémoire sur Il Fondo di Malgrate; un traité Sopra l'Asilo sacro; Milan, 1738. Muratori, Annali d'Italia.

* CRISTIANI (Giovanni), peintre de l'école florentine, né à Pistoja, florissait de 1360 à 1396.

Il doit être le même que Giovanni di Cristiano cité dans les Notizie de Ciampi, à l'année 1382. On ignore la date de sa naissance; on sait seulement qu'il fut du Conseil des Anciens de Pistoja en 1374, et qu'il travailla jusque vers la fin du quinzième siècle. Vasari, qui l'appelle Giovanni da Pistoja, dit seulement, dans la vie de Pietro Cavallini, qu'il fut élève de ce maître, et qu'il exécuta dans sa patrie des peintures de peu d'importance. Baldinucci en parle à peu près dans les mêmes termes, et dit qu'il florissait vers 1360. Les seuls ouvrages que nous connaissions de ce maitre sont des fresques exécutées de 1387 à 1388 suivant Ciampi, de 1368 à 1369 selon Brunozzi; elles se voient sous le porche de la cathédrale et à la façade de San-Domenico de Pistoja. Ses nombreuses fresques à la confrérie supprimée de la Disciplina de' Rossi n'existent plus. A la cathédrale, Cristiani avait peint trois voûtes, dont une est entièrement effacée. Les deux qui subsistent représentent des traits de la Vie de saint Jacques. La manière de Cristiani tient beaucoup de celle du Giotto, ce qui est surtout sensible dans la lunette représentant l'Adoration des Mages, qui existe encore au-dessus de la porte de l'église Saint-Dominique. Quelque endommagée que soit cette peinture, on y trouve un charme dans le faire, une intelligence dans la composition qui ne permettent pas de pardonner à Vasari et à Baldinucci l'espèce de dédain avec lequel ils ont traité ce peintre, qui ne fut pas inférieur à la plupart de ses contemporains. Tolomei croit pouvoir attribuer également à Cristiani plusieurs anciennes fresques, qui se voient encore dans les corridors et les escaliers du palais communal de Pistoja.

On sait que son fils Bartolommeo, son petit. fils Giovanni, et son arrière-petit-fils Jacopo furent aussi peintres; mais on ne possède aucun renseignement sur leur vie ou sur leurs ouvrages. E. B-N. Ciampi, Notizie.

- Vasari, Vite. - Baldinucci, Notizie. - Tolomei, Guida di Pistoja, CRISTINI (Bernardin ), chirurgien italien, de l'ordre des Franciscains, né en Corse, de la famille des Castiglioni de Giovellina, mort à Venise, à la fin du dix-septième siècle. Sans renoncer aux devoirs que lui imposait son caractère de religieux, il étudia la chirurgie et l'exerça à Gênes et à Venise. Il la professa même avec succès dans cette dernière ville. On a de lui: Arcana Riverii, cum institutionibus, consultationibus et observationibus Fr. Bernardini Cristini, quibus accesserunt centuriæ quinque curationum morborum tractatus de lue seu morbo venereo, de febre pestilentiali, cum brevi Romæ contagii descriptione; Venise, 1676;— Practica medicinalis in omni specie morborum per Fr. Bernard. Cristini a Jovellina Cyrneum ord. Min. S. F., professorem medicinæ ; ibid.,

1678.

Wadding, Script. ord. Minorum.

CRISTOLANO. Voy. BUFFALMACCO.

* CRISTOFANO ( Michel-Agnolo), poëte italien de la fin du quinzième siècle. Il composa une épopée chevaleresque dans laquelle il célébra La Incoronatione del re Aloysi, figliuolo di Carlo Magno, imperadore di Francia. Cet ouvrage, devenu extrêmement rare, est très-peu connu; mais rien n'indique qu'il soit digne de sortir de l'oubli où il est plongé.

Melzi, Bibliografia dei Romanzi e dei Poemi romaneschi d'Italia, p. 298.

* CRISTOFORI (Pietro-Paolo), célèbre mosaïste italien, mort dans un âge avancé, en 1740. On lui doit les plus belles mosaïques de SaintPierre de Rome, la Sainte Pétronille du Guerchin, la Communion de saint Jérôme du Dominiquin, et le Baptême de J.-C.. de Carlo Maratta. La première surtout est regardée comme ce que cet art a produit de plus parfait. E. B-N.

Documents inédits.

* CRISTOFORO, poëte italien, né à Florence, vivait à la fin du quinzième siècle et au commencement du seizième. Il se livra à l'improvisation, et obtint en ce genre des succès tels que ses contemporains lui décernèrent le surnom d'Altissimo. On ignore la date de sa mort, mais elle doit être placée après l'an 1514, car ce fut alors que l'habile typographe Philippe Quinta lui dédia une édition de l'Arcadie de Sannazar. La vogue était alors aux romans de chevalerie; Cristoforo, mettant en œuvre des traditions fort répandues, improvisa de très-longues séries de vers, arrangeant ainsi en rimes une composition relative à Charlemagne et à ses paladins, et bien connue sous le nom de I Reali di Francia. Cette épopée comprend 98 chants en octaves, et toutefois elle n'embrasse que le premier livre du roman en prose italienne, dont la première édition avait paru à Modène, en 1491. Publiée à Venise en 1534, elle fut réimprimée en 1572 et en 1599. Quadrio attribue au même auteur un autre poëme, La Spagna, dove se contene le bataglie che fece il re Carlo in la provincia di Spagna, ouvrage souvent réimprimé à partir de 1487. Plusieurs éditions signalent comme ayant produit cette composition un autre Florentin, Postegno di Zonobi. G. B.

Tiraboschi, Storia della Letteratura, t. XVII, p. 34. Mazzuchelli, Scrittori d'Ialia, t. I, p. 1, p. 539. Crescimbeni, Istoria della Poesia, t. II, p. 309. - Quadrio, Storia d'ogni Poesia, t. II, p. 316. Ferrarlo, Storia degli antichi Romanzi di cavalleria, t. II, p. 170. → Melzi, Bibliografia dei Romanzi, p. 5.

*CRISTOL Ou CHRISTOL (Barthélemy), médecin, reçut le doctorat à Montpellier, exerça longtemps son art dans cette ville, et mourut vers 1545. Il a traduit en français les dix livres de Platina, De Honesta voluptate : « œuvre, ditil, très-nécessaire à toutes personnes qui désirent conserver bonne santé et vivre hounètement »; Lyon, 1505, in-fol.; Paris, 1560, in-8°; Lyon, 1571, in-8°. Les dernières éditions out été corres gées et mises en meilleur langage. L'ouvrage de

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Platina a eu beaucoup de vogue au seizième siècle. MARC GIAMPIETRI.

La Monnoye, Ménagiana, t. I, p. 69.

* CRITOBULE (Kpitóbovλos), médecin grec, vivait vers 350 avant J.-C. Pendant le siége de Méthone, en 353, Philippe, roi de Macédoine, ayant été atteint d'une flèche à l'œil, Critobule la retira avec tant d'habileté que le roi n'en fut nullement défiguré. D'après Quinte-Curce, ce fut aussi lui qui fit l'extraction du trait qu'Alexandre avait reçu à l'assaut de la principale forteresse des Malliens, en 326.

Pline, Hist. nat., VII, 87. - Quinte-Curce, IX, 5. CRITIAS OU CRITIOS (1), sculpteur grec, né à Athènes, vivait vers 470 avant J.-C. D'après toutes les anciennes éditions de Pline, son nom est Critias Nestoclès; mais c'était une erreur manifeste, que Junius corrigea en lisant, d'après le ma. nuscrit de Bamberg, Nésiotès au lieu de Nestoclès. Les critiques regardant le mot de Nésiotés (Nnottηs, insulaire) comme une épithète, cherchèrent à deviner dans quelle île était né Critias; les uns, d'après sa manière, qui se rapproche beaucoup de celle de l'école d'Égine, le firent naître dans cette ile; les autres, à cause du mot Attique, 'Attixós, dont se sert Pausanias en parlant de lui, le crurent originaire de quelque petite île de l'Attique, ou même de l'île de Lemnos, où les Athéniens avaient établi une colonie. Toute ces suppositions sont tombées devant la découverte de deux inscriptions trouvées près de l'Acropole. Une de ces inscriptions appartenait à une statue d'Épicharinus mentionnée par Pausanias'; elle n'est pas intacte, mais elle doit probablement être restituée de la manière suivante :

Ἐπιχαρῖνος ἀνέθηκεν

Κρίτιος καὶ Νησιώτης ἐποιησάτην

En supposant exacte l'orthographe du premier de ces noms, on voit que ce sculpteur s'appelait Critios, et non Critias; quant au mot de Nésiotès, c'est certainement un nom propre. Ce Nésiotès partageait, à ce qu'il semble, les travaux de Critias, et coulait en bronze les statues dont celui-ci faisait les modèles. Les plus célèbres ouvrages de ces deux artistes étaient les statues d'Harmodius et d'Aristogiton dans l'Acropolis. Elles furent érigées en 477. Critias était probablement plus vieux que Phidias, mais il vécut assez longtemps pour voir celui-ci dans tout l'éclat de sa gloire.

Pline. Hist. nat., XXXIV, 19. - Lucien, Rhetor. Præcept., 9; Philosoph., 18. —Pausanias, I, 8; VI, 3. — Muller, Ægin.; Wien-Jahrb., XXXVIII. -Thiersch, Epoch.

- Marmor, Oxon. epoch., IV. — Ross, Kunstblatt, 1840, n° 11. Raoul-Rochette, Lettre à M. Schorn, supplém. au Catalogue des Artistes de l'Antiquité, p. 264 et 368. Sillig, Catalogus Artificum, p. 162.

-

CRITIAS (Kpitías), écrivain et homme d'État athénien, né vers 450 avant J.-C., mort en 404. Il était fils de Callæchrus, petit-fils lui-même de Dropidès, contemporain et parent de Solon. Dans le Timée de Platon. Critias, un des inter

(1) D'après deux inscriptions attiques découvertes en 1885 et en 1839.

locuteurs du dialogue, raconte la tradition de l'Atlantide; tradition révélée, dit-il, à Dropidès par Solon, et à ce dernier par les prêtres égyptiens. Critias méritait peu d'être le parent du sage législateur d'Athènes; il méritait encore moins d'être l'élève de Socrate.

Les ennemis de ce philosophe lui firent un crime des maux que causèrent aux Athéniens ses deux disciples Critias et Alcibiade. Xénophon a pris soin de justifier leur commun maitre. « Critias et Alcibiade, dit-il, ne s'attachèrent à Socrate qu'afin d'apprendre de lui l'art de discourir, dont ils voulaient abuser pour satisfaire leur coupable ambition. Bien qu'ils ne vissent dans la philosophie qu'une gymnastique propre à les préparer à l'art oratoire et au gouvernement des hommes, ils ne laissèrent pas de se comporter honnêtement tant qu'ils furent sous la direction de Socrate; et ils ne lâchèrent la bride à leurs passions qu'après avoir quitté son école. » Ces deux spirituels brouillons, qui em ployèrent fort mal des talents supérieurs, furent longtemps intimement liés. Critias, dans les vers suivants, conservés par Plutarque, se vante d'avoir fait rappeler Alcibiade :

Le décret qui t'a rappelé, c'est moi qui devant le peuple L'ai proposé et l'ai fait adopter.

Le sceau de ma langue est sur cet événement. En 406, vers le temps de la bataille des Arginuses, nous trouvons Critias en Thessalie, fomentant une révolte des Penestes contre leurs maîtres, et essayant d'établir dans ce pays des gouvernements démocratiques de concert avec un certain Prométhée. Ce nom, d'ailleurs inconnu dans l'histoire de ce temps, pourrait bien n'être qu'un surnom de Jason de Phères. Malgré les services qu'il cherchait à rendre à sa patrie, Critias fut condamné à l'exil. Cette sentence, dont on ignore les motifs, et qui était peut-être injuste, l'irrita profondément. Il passa plusieurs années parmi les Thessaliens, et contracta dans cette société des habitudes de débauche et de cruauté. Rappelé dans sa patrie après la victoire de Lysandre et la destruction de la démocratie, il revint ennemi implacable du parti vaincu, ou plutôt de tous ses concitoyens. Placé au premier rang du parti oligarchique, il entra dans le corps des éphores athéniens, qui ne semble pas avoir été institué par une loi, et que les oligarques établirent probablement entre eux pour arriver plus vite à leurs fins, c'est-à-dire au complet asservissement de leur patrie. Il fut un des trente tyrans nommés par Lysandre en 404, et ne se distingua entre ses collègues que par sa rapacité et ses cruautés. Xénophon semble n'avoir guère exagéré en met. tant dans la bouche de Cléocrite les paroles suivantes : « Les trente tyrans, pour se gorger de richesses, ont fait périr plus d'Athéniens en huit mois que tous les Péloponnésiens n'en ont tué en dix ans de guerre. » En effet Critias et ses collègues ne respectèrent ni la vertu ni la gloire;

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