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BIOGRAPHIE GÉNÉRALE

DEPUIS

LES TEMPS LES PLUS RECULÉS
JUSQU'A NOS JOURS,

AVEC LES RENSEIGNEMENTS BIBLIOGRAPHIQUES

ET L'INDICATION DES SOURCES A CONSULTER;

PUBLIÉE PAR

MM. FIRMIN DIDOT FRÈRES,

SOUS LA DIRECTION

DE M. LE D' HOEFER.

Tome Douzième.

PARIS.

FIRMIN DIDOT FRÈRES, ÉDITEURS,

IMPRIMEURS-LIBRAIRES DE L'INSTITUT DE FRANCE,

RUE JACOB, 56.

M DCCC LV.

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BIOGRAPHIE

GÉNÉRALE

DEPUIS LES TEMPS LES PLUS RECULES JUSQU'A NOS JOURS.

Les articles précédés d'un astérisque [*] ne se trouvent pas dans la dernière édition de la Biographie Universelle, et sont aussi omis dans le Supplément.

Les articles précédés de deux astérisques [*] concernent les hommes encore vivants.

CORTESE (Alexandre), littérateur italien, né en 1469, mort en 1499. Sa fin prématurée l'arrêta dans la carrière des honneurs, qu'il avait commencé à parcourir avec éclat; il était déjà secretarius brevium et nuntius apostolicus. Il fut l'ami de Politien, et cultiva avec succès la poésie latine. Ses Carmina ont été imprimés à Florence en 1483, et de nombreuses pièces de sa façon se trouvent dans les Delicia Poetarum Italorum, t. I, p. 779. On a publié aussi son Poemation en l'honneur du roi de Hongrie Mathias Corvin. G. B.

Tiraboschi, Storia della Letteratura, t. XVII, p. 224. CORTESE (Grégoire (1)), théologien italien, né à Modène, en 1483, mort à Rome, le 21 septembre 1548. Après avoir fait ses études à Bologne et à Padoue, il fut quelque temps attaché an cardinal Jean de Médicis, depuis pape sous le nom de Léon X. Le goût de l'étude et la faiblesse de sa santé l'ayant ramené dans sa ville natale, il devint en 1504 recteur de l'église paroissiale d'Albareta, chanoine de la cathédrale de Modène et vicaire général du diocèse. Trois ans plus tard il se retira à Polirone, près de Mantoue, dans un Couvent de l'ordre des Bénédictins du MontCassin. Chargé, en 1515, par l'évêque de Grasse d'introduire la règle bénédictine dans le monastère de Lérins, il en devint le prieur et l'abbé, en 1524. Après avoir administré plusieurs autres Couvents de bénédictins, il fut nommé visiteur général de son ordre. Appelé à Rome en 1536, il fut créé cardinal le 2 juin 1542, sur la pressante recommandation des cardinaux Contarini et Sadolet. En 1543 Paul III lui conféra l'évêché d'Urbin. On ne saurait faire un plus bel éloge

(1) Il s'appelait Jean-Baptiste de son nom de baptême, et prit celui de Grégoire en entrant dans l'ordre de Saint-Benoît.

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C

du cardinal Cortese qu'en citant ce passage d'une lettre de Sadolet à Paul III : « Is autem est Gregorius Cortesius abbas de quo nemo est profecto qui nesciat, quæcumque in magno et bono sacerdote postulanda sunt, omnia in eo excellenter inesse, ingenium', consilium, eloquentiam, doctrinam, et quæ his quoque laudabiliora sunt, quoniam christianis moribus sunt propria, pietatem præterea, continentiam, religionem. >> Cortese laissa un assez grand nombre d'ouvrages, presque tous manuscrits; Hersilie Cortese, sa nièce, ou plutôt sa fille naturelle, fit paraître les deux suivants: Epistolarum familiarium latino sermone liber ;— Adversus negantem Petrum apostolum Roma fuisse; Venise, 1573, in-4°. Les œuvres complètes de Cortese furent publiées par Jean-Augustin Gradenigo, évêque de Ceneda, sous ce titre : Gregorii Cortesii, monachi Casinatis, S. R. E. cardinalis, omnia quæ huc usque colligi potuerunt Opera ab eo scripta, sive ad illum spectantia; 1774, 2 vol. in-4°.

Tiraboschi, Storia della Letteratura Italiana, t. VII, part. I, II. - Le Mire, Bibliotheca ecclesiastica. - Ginguené, Hist. litt. d'Ital.- Moréri, Grand Dictionnaire historique. Auberi, Hist. des Cardinaux. - Teissier, Éloges des Savants.

*CORTESE (Jules-César), poëte napolitain, né vers la fin de 1570 (on ignore la date de sa mort). Il appartenait à une famille noble, et se rendit fort jeune encore à la cour du grand-duc de Toscane, Ferdinand de Médicis. Il soupira pour une jeune beauté, qui reçut fort mal ses déclarations de tendresse, et il revint dans sa patrie, livré à un chagrin profond. Dans le but de se distraire et de se venger, il s'avisa de composer un poëme satirique dirigé contre les femmes; mais, au lieu de s'en prendre à des dames de haut parage, il choisit pour héroïnes les

1

vajasse, ou servantes des ménages bourgeois. La
Vajasséide, partagée en cinq chants, parut en
1604;
elle eut en quatorze ans seize éditions.
Comme tableau des habitudes populaires de Na-
ples à cette époque, c'est un livre amusant et
digne du succès qu'il obtint; les fêtes du peuple,
les superstitions nationales s'y montrent sous
une physionomie vivante et réelle.

Encouragé par ce brillant début, Cortese reprit la plume et mit au jour divers ouvrages. Dans ses Micco Passaro innamorato, il chante les aventures, les mœurs, les revers d'un fanfaron, passablement poltron en réalité, et type alors en vogue d'une classe de personnages qu'avaient enfantés les discordes civiles et l'habitude du désordre. Le Cerriglio incantato est un poëme en six chants, rempli de narrations de sorcellerie, de combats avec des géants et d'épisodes chevaleresques et facétieux; ce genre était alors fort à la mode. Dans tous ces écrits on rencontre une facilité inépuisable, un style pittoresque, une phrase tellement vive qu'elle réclame le secours du geste, une versification sonore et pleine de jactance. Des onomatopées bien autrement expressives que celles qu'a enregistrées Charles Nodier s'y rencontrent en foule. Cortese a laissé quelques autres ouvrages; mais ils offrent moins d'intérêt que les trois poëmes cités. Le Voyage au Parnasse est une production en sept chants, froide et manquée; la pastorale de La Rose, inspirée par le Pastor fido, est gâtée par les exagérations et les images fausses qui dominaient alors dans la littérature. Le roman en prose des Aventures de Ciullo et de Gerna n'offre rien de remarquable, si ce n'est qu'il est écrit en napolitain. Cortese n'a laissé aucun ouvrage en italien pur, et c'est un bonheur pour lui, car les poëtes patois de l'Italie perdent tous le mérite qu'ils peuvent avoir lorsqu'ils veulent faire usage de l'idiome classique de la Toscane.

Collezione di tutti i Poemi in lingua Napoletana; Napoli, 1783.- Foreign Quarterly Review, no IX, novembre 1829. - Ferrari, De la Littérature populaire en Italie, dans la Revue des Deux Mondes, 15 février 1840. ~ Ginguené, Hist. litt. d'It., IX. - Toppi, Bibl. Napolet. CORTESE (Paul), théologien italien, né à San-Geminiano, en 1465, mort en 1510. Il entra dans les ordres, et s'adonna à l'étude de la littérature latine, s'attachant particulièrement à Cicéron, et s'efforçant de l'imiter. Il composa à vingt-cinq ans sur les hommes savants de l'Italie un dialogue élégant, qu'il adressa à Politien. Il fut secrétaire apostolique sous Alexandre VI et Pie III, protonotaire et enfin évêque d'Urbin. On a de lui : De Hominibus doctis Dialogus: cet ouvrage a été publié par Alexandre Politi, plus de deux siècles après la mort de Cortese; Florence, 1734, in-4°; — In quatuor libros Sententiarum P. Lombardi Rome 1503; Paris, 1513; Bâle, Commentarii; 1540;- De Cardinalitu, libri tres; 1510, in-fol. Paul Cortese avait deux frères: Lactance, qui écrivit sur les Commentaires de César, et Alexandre (voy. CORTESE [Alexandre]).

Dupin, Bibliothèque des Auteurs ecclésiastiques du

seizième siècle. - Moréri, Grand Dictionnaire historique. - Tiraboschi, Storia della Letteratura Italiana, t. VI, part. I, II.

CORTESE DEL MONTE (Hersilie), femme poëte italienne, née à Rome, le 1er novembre 1529, morte vers la fin du seizième siècle. Fille naturelle du cardinal Grégoire Cortese, et légitimée en 1541, elle épousa J.-B. del Monte, neveu de Jules III. Après la mort de son mari, tué à La Mirandole, en 1552, elle reçut du pape la principauté de Negri, et usa de sa faveur auprès du pontife pour protéger les savants et les poëtes. Très-instruite elle-même, elle cultivait avec succès les belles-lettres, et entretenait une correspondance suivie avec les plus célèbres poëtes de son temps, Aretin, Annibal Caro, Speroni, Ruscelli. Restée veuve, et encore jeune, belle, spirituelle et très-riche, elle refusa de se remarier, malgré les instances des Caraffa, neveux tout-puissants de Paul IV. Ce refus attira à Hersilie Cortese une persécution de peu de durée. On a d'elle des poésies dans le recueil des Rime delle Donne Romane, publié en 1575, par Muzio Manfredi.

Tiraboschi, Storia della Letteratura Italiana, t. VII, part. III. Bibliotheca Modenese, t. II.

CORTESI (Jean-Baptiste), médecin italien, né en 1554, à Bologne, mort en 1636. Mis en apprentissage chez un barbier, dont il exerça la profession pendant plusieurs années, il employa ses heures de loisir à l'étude de la langue latine, de la philosophie et de la médecine. II s'exerça à la dissection sous le célèbre Aldobrandi, fut reçu docteur, et professa pendant quinze ans la médecine et l'anatomie à l'université de Bologne. Il se rendit en 1599 à Messine en qualité de professeur d'anatomie, et y passa trente-cinq ans. Ce long séjour en Sicile ne fut pas favorable à ses travaux scientifiques. Il se plaint lui-même dans ses ouvrages de n'avoir pu obtenir que deux ou trois cadavres pendant tout ce temps, et d'avoir ainsi manqué de ressource pour continuer ses recherches sur la structure du corps humain. Les biographes ne sont pas d'accord sur le lieu de sa mort. Suivant les uns, il revint mourir dans sa patrie; selon les autres, il termina sa carrière à Reggio, où il était allé soigner un malade de distinction. On a de lui : Consultatio et curatio pro Ferdinando Matuti, steatoma exulceratum a dextri femoris interna regione marsupii in modum penMisdens patiente; Messine, 1614, in-fol.; cellaneorum medicinalium Decades denæ, in quibus pulcherrima vel utilissima quoque ad anatomen spectantia, sparsim continentur; Messine, 1625, in-fol. Dans la troisième décade de ce curieux ouvrage, Cortesi parle de la méthode adoptée par Tagliacozzi pour réparer la perte du nez, ou des lèvres ou des oreilles; il attribue à Pierre Boïani l'invention de ce singulier procédé ; Pharmacopxa, seu antidota rium Messanense, in quo tum simplicia, tum composita medicamenta usu recepta accurate examinantur; Messine 1629, in-fol.;

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