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Cette charte ne a appliqat qo potamnes 4. foi qui possédulent che maleon a Lorna et aux étrangers qby ara.ent séjourné l'an et jour mana yn seigneur y eût fait opposition. Dailleurs, los cultivatesra de Lorra n'étalent point attaches ad sol; chacun avait la liberte de changer de résidence et pouvait vendre sea biens.

M. Pron analyse toutes les dispositions de la charte qui concernent les droits seigneuriaux, les privilèges commerciaux, la justice, la procédure et le droit pénal. Il signale en passant l'usage de la procédure par le duel, et semble surpris que ce mode de trancher les débats ait été employé par la justice temporelle des églises.Sans doute ce fait est incontestable; mais, ce qui est non moins incontestable, c'est que l'Eglise, comme propriétaire foncière, était une personne du siècle; aussi n'y a-t-il pas à s'étonner de la voir se comporter comme les autres personnes du siècle. Au surplus, on peut dire que c'est elle seule qui, dès l'époque Carolingienne, condamna le duel judiciaire; plus tard les ordonnances de saint Louis ne firent que répéter ses prescriptions.

Les derniers chapitres, et non les moins importants, retracent la pro pagation de la Coutume de Lorris dans le domaine royal, dans le do

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En resume, la dissertation de M. Prog, sobre, nette et precise, Le entice pas mediocrement à éclairer l'histoire des classes agricoles en France au xe siècle.

F.

L'empereur Frédéric II et la chute de l'empire germanique du moyen age. Conrad IV et Conra din, par Jules ZELLER, membre de l'institut. Paris, Emile Perrin, 1885, in-8 de 478 p.

Ce volume est le cinquième de l'histoire de l'Allemagne entreprise par M. Zeller. Il contient le tableau de cette période profondément agitée qui s'ouvre par la mort de Henri VI et se ferme sur l'échafaud de Conradin. Avec elle finit cette grande race dont le nom, à la fois acclamé et détesté, représente au moyen âge les plus hautes ambitions, les projets les plus insensés, d'éclatants triomphes payés plus tard par d'écrasants revers, en un mot tout ce que la fortune connaît de plus grand et de plus misérable. Quelle tragédie que ces événements, dont les personnages principaux sont Frédéric II, Innocent III, Innocent IV, Philippe-Auguste, saint Louis; dont les scènes se passent à Bouvines, au Latran, en Terre-Sainte, sous les voûtes de l'antique primatiale de Lyon, et sous ces murs de Brescia

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et de Parme où l'Italie combattait pour sa liberté ! Quelles luttes que celles dont l'enjeu est la domination universelle ou la liberté des âmes! Y eut-il jamais sujet plus grandiose et plus digne de tenter un historien ?

Le livre que M. Zeller a consacré à cette dramatique histoire n'est pas destiné aux érudits: il est facile de s'en apercevoir à la seule inspection du volume, où les notes et les citations n'apparaissent que rarement. L'auteur s'adresse bien plus au grand public; son œuvre offrira surtout une utilité réelle aux maîtres qui sont obligés d'exposer dans quelques leçons l'histoire de ces périodes agitées du moyen âge : ils y trouveront un résumé clair de ces grands événements. D'ailleurs (et ceci n'est point pour leur déplaire) le livre est fécond en aperçus généraux. Voyez les pages consacrées à la situation de l'Église et de l'empire, aux transformations de la Constitution allemande, à la rivalité des deux pouvoirs, aux projets que poursuit Frédéric dans sa lutte contre Innocent IV.

Toutefois, si excellentes que soient les qualités de cet ouvrage de vulgarisation, il semble, sur plus d'un point, prêter le flanc à la critique. Tout d'abord, l'auteur ne pénètre pas profondément dans l'étude de la politique européenne au XIIIe siècle : il paraît souvent s'arrêter à la surface sans essayer de montrer les influences qui dirigent la conduite des principaux personnages du temps. Ainsi, par exemple, il s'occupe peu du rôle de saint Louis dans la querelle entre le pape et l'empereur, et n'indique pas les raisons morales et politiques qui lui imposèrent son attitude à la fois si modérée et si

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ferme. Il dit bien qu'en 1247, Innocent IV, craignant d'être attaqué à Lyon par les impériaux, demanda le secours du saint roi, mais il n'ajoute pas que Louis IX annonça l'intention de se mettre à la tête d'une armée pour défendre le concile.-Frédéric II cherchait dans toute l'Europe des adversaires au clergé. M. Zeller ne mentionne pas son alliance avec Raymond VII et les communes du Midi favorables aux hérétiques; il ne saisit pas ces efforts des agents et des amis de Frédéric, occupés partout à susciter des difficultés à l'Église. - Sur bien des points, les informations de M. Zeller semblent en défaut je ne vois pas qu'il se serve de collections d'une importance considérable, telles que les registres d'Innocent IV publiés par M. Berger, ou les Acta imperii inedita de Winkelmann (Innsbruck, 2 vol., 1880 et 1885). On peut se demander s'il a tiré un parti suffisant des travaux de l'érudition contemporaine, par exemple des recherches de M. SchefferBoichorst sur la politique de PhilippeAuguste en Allemagne (dans les Forschungen zur Deutschen Geschichte, 1868), ou de celles de M. Sternfeld sur la conduite de Frédéric II à l'égard du royaume d'Arles (Sternfeld, das Verhaeltniss des Arelats zu Kaiser und Reich, Berlin, 1881). Au surplus, un critique minutieux pourrait relever, chemin faïsant, de nombreuses inexactitudes : pourquoi dire positivement de Conrad de Marbourg qu'il était franciscain, alors que rien n'est moins certain (p. 275)? Pourquoi parler du duc de Savoie au temps de Frédéric, puisque la Savoie n'a été érigée en duché qu'au xve siècle (p. 380)? Pourquoi placer l'abbaye d'Hautecombe snr le Rhône, au mépris des

droits du lac du Bourget (p. 379)? naissance approfondie des sources : etc., etc.

Ce ne sont pas seulement des inexactitudes de détail qu'il faut signaler à la charge de M. Zeller: plus d'une fois on pourrait contester la justesse de ses aperçus généraux, notamment lorsqu'il s'agit de l'Eglise. Je lis, par exemple, cette phrase étrange, qui me parait contenir une allusion à la fête du SaintSacrement: « N'est-ce pas aussi le temps (il s'agit du XIIIe siècle) où se généralise pour la croyance et s'applique dans la cérémonie la plus caractéristique du culte, la doctrine, longtemps latente, mais maintenant (1) explicite qui investit le prètre consacré du pouvoir de changer le pain et le vin de la communion dans le corps et le sang même du Christ et de les donner ou de les refuser au fidèle en signe de salut ou de damnation (p. 27)? » Qu'on veuille bien ne pas étendre cette critique à toutes les appréciations de M. Zeller. J'aime bien mieux le passage où, sans se laisser égarer par les séductions de la légende, il estime plus favorable à l'intérêt genérat l'établissement de la maison d'Anjou à Naples que ne l'eût été la victoire de Conradin.

P. F.

Simon de Montfort, comte de Leicester, sa vie, son rôle politique en France et en Angleterre, par Charles BEMONT, docteur-èslettres. Paris, A. Picard, 1884, in-80 de 385 p.

M. Charles Bémont, déjà connu par plusieurs mémoires consacrés au comte de Leicester, vient de publier sur la vie de ce personnage une importante et remarquable étude. L'auteur se distingue par une con

tant en France qu'en Angleterre, il a frappé à toutes les portes où il espérait trouver une information. Il expose le résultat de ses recherches en un style net et simple qui convient bien aux œuvres d'érudition.

Le livre est précédé d'une substantielle introduction qui contient la bibliographie de Simon. Sans autre préambule, M.Bemont entreprend ensuite le récit de la vie de son héros; il est forcé de reconnaître qu'on ne peut préciser la date de sa naissance et qu'on ne sait que fort peu de chose de son enfance et de son éducation. Simon n'apparaît réellement dans l'histoire qu'au jour où, bien accueilli par Henri III, il sollicite la restitution de son comté de Leicester et de son titre de sénéchal. Désormais Simon de Montfort est considéré par les Anglais comme «homme du pays; il n'aura rien à craindre de ces mouvements violents qui, pendant le long règne de Henri III, ont si souvent menacé les Poitevins, les Provençaux ou les Savoyards attirés à la cour par la faveur royale. Le mariage de Simon avec Aliénor, sœur du roi, vint mettre le comble à sa fortune en lui donnant un rang éminent entre tous les membres de l'aristocratie anglaise.

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Ce mariage, contracté en dépit d'un vou formé par Aliénor, ne fut pas invalidé par la cour de Rome, ce qui ne manqua point de mécontenter un groupe de rigoristes et d'ennemis de Montfort: Matthieu Paris en fut l'interprète. M. Bèmont semble Simon de Montfort une concession croire qu'en cela Grégoire IX fit à importante. « Le pape, dit-il, n'avait rien à refuser en une pareille affaire qui était de discipline, non de dogme,

à l'empereur victorieux, au roi d'Angleterre, son vassal dévoué, à Simon enfin qui s'était montré jusqu'alors le vassal dévoué d'Henri III (p. 9). »

Je ne pense pas que la cour romaine ait dù en cette circonstance abandonner les principes de la jurisprudence canonique. Il parait bien, d'après les aveux de Matthieu Paris lui-même, que le vœu d'Alié nor n'était qu'un you simple et non un vœu solennel; or, d'après le droit des Décrétales, il faut un vœu solennel pour annuler le mariage : un vou simple ne saurait amener la nullité d'un mariage postérieur. Voyez sur ce point les Décrétales de Grégoire IX, livre IV, titre 6, et les canonistes contemporains, par exemple le cardinal d'Ostie, Henri de Suse, qui s'exprime ainsi : « Tu dicas quod tantum votum solemne dirimit, sed simplex impedit. » (Summa Hostiensis. Lyon, 1639, in-fol., f. 250.)

Après s'être associé à l'expédition conduite en Terre-Sainte, en 1240, par Richard, de Cornouailles, Simon revint en Occident, et prit part, du eôté des Anglais, à la campagne de Taillebourg et de Saintes. Quelques années plus tard, en 1248, il était envoyé en Gascogne afin d'y gouver ner la province pour le roi d'Angleterre; l'auteur montre comment les affaires de Gascogne l'amenèrent à une rupture avec Henri III. Après avoir raconté les événements qui aboutirent à cette extrémité, M. Bémont ajoute: Mûri par l'âge et le maniement des grandes affaires, aigri par toutes, les injustices qu'il se croit en droit de reprocher à Henri III, Simon va s'éloigner de lui de plus en plus. La faveur du roi, qui l'avait élevé si vite et si haut, est trop incertaine; la situation de

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M. Bèmont envisage maintenant le rôle de Simon de Montfort comme chef du parti aristocratique. Mais auparavant, dans une longue digression, il recherche qu'elle était la fortune de Simon; il étudie sa famille et ses amis; il expose ses idées et ses projets; bref il tente, non sans une certaine timidité, de faire entrevoir l'homme : le lecteur regrettera que M. Bèmont n'ait pu ou n'ait osé dessiner avec plus de vigueur les traits de son héros..

Après avoir essayé de déterminer le pouvoir de la royauté anglaise au milieu du XVIIIe siècle et l'étendue de l'influence des rois Plantagenets, M. Bémont raconte la lutte mémorable qui, après la victoire de Lewes et divers retours de fortune, amena Simon à la catastrophe d'Evesham. Nulle histoire ne mérite à un plus haut degré l'attention: cette campagne de l'aristocratie ecclésiastique et laïque contre la royauté eut pour résultat la fondation définitive de la constitution anglaise. Est-il vrai qu'en appelant en 1265 la nation tout entière au Parlement, en y dornant une place aux représentants des comtés et des villes, Simon ait été le créateur de la Chambre des Communes ? L'affirmer serait lui attribuer une gloire imméritée;comme le dit très bien M. Bèmont, la représentation des Communes ne fut en 1265 qu'un expédient,ce n'est que depuis 1295 qu'elle devint la règle.« Le véritable créateur de la Chambre des Communes.c'est le politique Edouard Ier, ce n'est pas le révolutionnaire Simon de Montfort. » En tous cas, la part que Simon prit aux événements de cette époque justifie bien la conclusion de M. Bèmont: « Sans

peut-être en avoir conscience, il a créé un des précédents les plus caractérisés qui préparèrent la lente évolution de l'Angleterre vers la liberté politique; il n'a pas créé autre chose, mais cela suffit à sa gloire. »>

Le livre se termine par un certain nombre de pièces justificatives bien choisies et correctement publiées. Dans tout cet ouvrage, M. Bèmont a donné le modèle d'une œuvre d'érudition sobre, claire et consciencieuse. Aussi ne pouvons-nous qu'applaudir à la décision de l'Académie française qui a récemment honoré cette œuvre d'une de ses distinctions les plus enviées.

P. F.

Histoire du Charles VII, par G. DU FRESNE DE BEAUCOURT.Tome III. Le Réveil du Roi, 1435-1444. Paris, librairie de la Société bibliographique, 1885, grand in-8° de 544 p.

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Le tome III de l'ouvrage de M. de Beaucourt renferme l'histoire du règne de Charles VII depuis le traité d'Arras jusqu'à la trève avec l'Angleterre. L'auteur a très heureusement caractérisé la période comprise entre 1435 et 1444 en donnant à son troisième livre (car le livre II se confond avec le tome 111) ce soustitre Le réveil du Roi. Toutes choses, en effet, presque dès les premières pages de ce volume, prennent une face nouvelle, et ce n'est pas seulement au point de vue militaire, c'est aussi au point de vue adminis tratif que l'ancien roi de Bourges devient Charles le Victorieux. Avec un talent et un savoir qui ne sont plus à louer, l'historien a retracé un tableau remarquable de ces dix prospères années d'un règne dont les

commencements avaient été marqués par de si cruels revers. Dans dix-sept chapitres pleins de faits lumineusement exposés, M. de Beaucourt s'oc cupe tour à tour des événements militaires depuis 1435 jusqu'en 1444; de Charles VII dans l'exercice du pouvoir jusqu'à la Praguerie (14351439); des suites du traité d'Arras (1435-1438); des conférences de Gravelines (1439); de la Praguerie (1440); de la délivrance du duc d'Orléans (1440); de l'expédition de Champagne et du siège de Pontoise (1441) : de l'assemblée de Nevers (1441-1442); du voyage de Tartas et de la campagne de Guyenne (1442): de la trève avec l'Angleterre (1442-1444); de Charles VII etAgnès Sorel; des relations avec les puissances étrangères (1435-1444); des relations avec Rome et le Concile de Bâle, et de la Pragmatique sanction (1435-1438); des relations avec Rome et Bâle (suite, 1438-1444); de la Grande Ordonnance de 1439 de l'administration de 1435 à 1444 (Royauté, administration centrale, parlement, états généraux, clergé, noblesse, tiers état); de l'administration de 1435 à 1444 (Finances, agriculture, commerce, industrie).. Sur tous ces points les recherches de l'auteur ont été si vastes et si profondes, soit dans les imprimés, soit surtout dans les ma nuscrits (voir aux pièces justifiatives p. 485-536, une quarantaine de lettres inédites de Charles VII tirées des collections de la Bibliothèque nationale et des archives de Lyon, de Reims,de Tournai, de Tours, etc.), qu'il a pu compléter avec abondance et rectifier avec sureté tous les travaux antérieurs. Au nombre des lacunes parfaitement comblées nous citerons ce qui regarde (p.14-16) cette expédition en Agenais, Arma

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