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dîme de Linsmeau. De rares parcelles étaient exemptes, telles, par ex., le douaire du curé d'Orp. (1)

En 1754 la dîme fut louée à 332 fl.

Au cahier des impôts elle est estimée à 278 fl., y compris 80 fl. pour la dîme du curé. La dîme payait donc autant d'impôts que 69 1/2 bonniers de terre, estimés chacun à 4 florins.

SEIGNEURS FONCIERS

L'abbaye avait aussi à Pellaines un livre de cens seigneuriaux, consistant les grands cens en 4 dozins de blé, un muid d'avoine par trois bonniers sur 44 bonniers 12 verges, et les petits cens en 17 deniers bon argent et 9 œufs par trois bonniers: le fait que ces cens sont identiques aux cens perçus par le seigneur de Pellaines, démontre que c'est encore un démembrement de la seigneurie et probablement un cadeau fait par Renier de Zétrud ou quelque autre seigneur.

- En 1210 et 1225 Jacques de Pellaines donna encore à l'abbaye une aumône de treize sous de cens annuel. (2) D'autres bienfaiteurs inconnus léguèrent à la chapelle de l'abbaye une rente de 17 setiers de blé, à "la Porte " (ou budget des pauvres de l'abbaye) 9 setiers, à “l'Infirmerie" 7 verges de terre, à la "Pitance des religieux“ 6 setiers, à l'abbaye sans indication ou but spécial 64 setiers et 9 florins, 7 1/2 sous, à l'office de "l'Extrusus, ou extraordinaire 44 setiers de blé.

A cet office de l'Extraordinaire appartenait aussi la ferme que l'abbaye possédait à Pellaines et qui a été démolie vers 1740. Cette ferme était louée tantôt avec

(1) Record ou description de la dîme de 1614, carton 2936, 2933 et d'autres nombreux documents de la même abbaye.

(2) En 1771 les grands cens ont produit 115 1/2 florins, les petits 8 florins 5 sous. Les petits cens consistaient alors en 14 chapons, 67 deniers louvignois, 11 oboles, 4 sols tournois, 4 sols louvignois.

35, d'autres fois avec 49 bonniers de terre. (1)

L'origine de ces terres est partiellement connue. Les chartes de l'abbaye nous apprennent qu'en 1150 Rodolphe de Yscha a donné un manse et 4 bonniers de terre. En 1189 Evrard et saint Albert de Louvain, archidiacres de Liége, furent délégués par le cardinal Henri, évêque d'Albano, délégué apostolique, pour juger une contestation qui s'était élevée entre l'abbaye d'Heylissem et Conrad, chanoine de St Martin à Liége, au sujet de neuf bonniers de terre sous Pellaines. Le chanoine prétendait que ces terres lui revenaient par droit d'héritage. Au contraire l'abbé prétendait à la possession trentenaire avec titre de donation. La cause ainsi entendue, les archidiacres déboutèrent le chanoine, et l'abbaye resta en possession des terres litigieuses. En 1242 Pierre de Pellaines donna en engageure à l'abbaye deux autres bonniers de terre sous Pellaines, relevant en fief de la cour de Jean de Pellaines, fils de Jacques de Pellaines chevalier, à condition de payer une rente annuelle de quatre muids de froment et de payer un denier de cens au jour de saint Remi. Enfin l'abbé acheta en 1510 une dizaine de bonniers de terre sise sous Pellaines, relevant de la Souveraine Cour féodale. Le vendeur s'appelait Jean de Thenis (2)

(1) Fermiers de l'abbaye d'Heylissem à Pellaines :

1535 Gerard Depont.

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1597 N. Duchène dont la veuve épousa Toussaint Paillet et alla occuper la ferme de l'abbaye à Maret.

1624 Jean Petit.

1646 Jean Petit et Lucie Tombeur.

1659 Wauthier Petit et Barbe Grimon.

....1727 Jean de Chentinnes.

1727 Jérôme Denis.

(2) Arnould, Sr de Pellaines avait marié Mathilde, fille de Jean van Bost et d'Ydenoia son épouse. Par testament de 1397 ce Jean van Bost fonda dans l'église St Germain à Tirlemont l'autel de St Julien et dans l'église d'Autgaerde une messe du S. Sacrement et lègua à son beau fils, Arnould de Pellaines, une maison que celui-ci occupait à Tirlemont, marché au Fromage. (MOULAERT, Notice sur N. D. au Lac à Tirlemont.)

(van Thienen), dit de Pellaines, et semble un descendant de l'ancienne famille des Pellaines.

En 1251 l'abbé et Jean de Pellaines étaient ensemble propriétaires du moulin de Pellaines. Pour faire valoir leur industrie, ils s'adressèrent au duc de Brabant et lui cédèrent un tiers de la propriété du moulin. Le duc en échange gratifia le moulin de la banalité en forçant les manants de Pellaines, de Racour et de Wamont d'y faire moudre leur grain. Cependant ce droit de banalité n'a pas subsisté. Il disparut probablement quand les prédits propriétaires ont aliéné la propriété du moulin. (1)

On voit que l'abbaye a eu de nombreux et souvent d'excellents rapports avec la famille seigneuriale des de Pellaines. Après cette date, on ne trouve plus de transaction faite entre eux, mais, en 1277, Jacques de Pellaines prête encore ses bons offices à l'abbaye, en assistant, avec le chevalier Jean de Racour, à un acte concernant les eaux de Noville. Quant à la famille noble en question, il est certain qu'en 1345 et en 1395 elle possédait encore le livre féodal de Pellaines. (2) Plus tard on retrouve des descendants parmi les échevins de Tirlemont.

Après l'abbaye d'Heylissem, l'établissement religieux (3) ayant des biens assez importants, fut le chapitre de St Lambert à Liège. Celui-ci avait reçu en 1280 dix bon

(1) Parmi les feudataires de Jean III, un Jean de Thenis dit de Pellaines, possédait 3 bonniers, 53 verges de terre arable, sous le territoire de Hannut et deux journaux sous Wansigal. Voir GALESLOOT.

(2) Voir aux Anal. XXIV p. 429 un échange de biens, opérés en 1345 entre les abbés de Flone et d'Heylissem: une terre échangée y est dite mouvoir en fief de la cour de Jacques de Pellaines.

(3) Les autres établissements religieux furent les couvents de Berberdael et des dames blanches à Tirlement, des Norbertines de Gempe (dépendance du Parc), de Parc les Dames, d'Argenton, de Lérinnes et d'Aywières; les pauvres de Tirlemont, de Maret, de St André, de Gestial, les églises de N. D. du Floz et St Germain à Tirlemont, St Pancrace de Maret, Ste Gertrude de Landen, de St Jean de Liége; la chapelle de Rumsdorp; les cures d'Orp le Grand, de Racour, de Lincent; les bénéfices de Libertange et d'Aillebroux sous Dongelberg.

niers de terre sous Pellaines, pour l'anniversaire de H. de Aquis ou d'Aix, et avait au même registre des anniversaires douze chapons, 1 poule, 28 deniers, deux dozins de seigle et un demi muid d'avoine. (1)

Au commencement du 15e siècle la famille des Pellaines et Van Thienen disparut et fit place aux Dammeroede ou de Mérode. Ceux-ci avaient aux alentours de nombreux biens et droits, tels le château et la seigneurie de Gossoncourt, la seigneurie de Lincent, une rente de quarante deux muids de blé sur une ferme dite Hollogne à Hannut, une rente de cent florins sous Vieux Waleffe due par le seigneur de Fallais, deux fermes sous Linsmeau et Racour, dont l'une appelée "Putzeys“ avec dix sept bonniers de terre, 58 chapons et deux arrièrefiefs; l'autre ferme dite "Cortenaeken" avec des terres et bois et une petite rente; enfin à Pellaines et Maret ils avaient cinquante deux bonniers de grands cens, vingt quatre chapons, trois poules et des petits cens d'une valeur de 25 sous et avec quelques bois prés produisant, en 1645 (2), un carolus.

En 1433 Warnier de Mérode, fils naturel de Warnier, a vendu la seigneurie de Lincent au chapitre de St Barthélémi à Liége. Le même possédait en vertu d'un transport, fait par Béatrice de Mérode, les biens seigneuriaux de Pellaines; mais quatre ans après qu'il eut vendu les biens de Lincent, il vendit encore ceux de Pellaines à Rigald de Mérode, qui en fit relief à la S. C. féodale le 11 juillet 1437. Les de Mérode n'ont jamais habité de Pellaines.

Leurs biens de Pellaines ont assez fréquemment été légués à des parents de ligne collatérale; c'est pourquoi si on veut comprendre l'ordre de succession des seigneurs et les démêlés dont nous allons parler, il sera nécessaire de se reporter au tableau généalogique suivant.

(1) Arch. de l'Etat à Liége.

(2) Voir Annexe V.

Arbre généalogique des de Mérode.

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Rigald de Mérode fait relief de la Seigneurie de Pellaines en 1437.

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et Duffel. Relief 1558

Guillaume vicomte de Looz

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Guillaume, sr de Royenborch Relief de 1588

Guillaume, sr de Royenborch. Rel. de 1611, fait testament en faveur de Jean de Mérode, Sr de Gossoncourt

Marguerite épouse J. B. Van Halmale

Elisabeth(Isabelle) van Halmale épouse Van Ranst

Elisabeth

citée dans le testament de 1573

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