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parlais de votre digne président, ce vaillant soldat, ce praticien habile, qui, depuis la bataille de Worth jusqu'aux jours sinistres de la Commune, n'a pas quitté ses chers blessés; de ces membres éminents du clergé dont chaque volume de vos annales contient une étude savante; de ce pionnier ardent et infatigable, que l'archéologie compte au nombre de ses heureux et meilleurs travailleurs ; — de ce joûteur aimable et délicat dont les plaidoyers éloquents seraient à la hauteur d'un plus grand théâtre...

«Ici, tout se coudoie et s'estime. Esculape, l'appui et le soutien des malades, vit en bonne amitié avec Mercure représenté par un nom, synonyme d'honneur, qui vous a donné trois présidents. Le droit administratif ne saurait être mieux su que par un de vos anciens déjà. La froide et sévère Thémis, elle-même, se déride aux suavités de l'archet merveilleux d'un artiste dont le talent égale la savante érudition. La théologie s'y montre avec l'autorité des Ecritures. La paléographie, cette œuvre de bénédictin, cette science de Champollion, déchiffre les vieilles chartes et les ordonnances de nos premiers rois. Le journalisme, créé par Renaudot, y paraît avec ses articles spirituels, ses traits toujours fins et son esprit malin. La botanique, l'histoire naturelle et la météorologie vous font connaître le résultat de leurs patientes recherches et de leurs fidèles observations. Enfin, l'agriculture, cette mère nourricière du monde. entier, apporte par votre doyen d'âge, l'un des premiers récompensés de la nouvelle décoration française, son contingent de félicités matérielles à l'ensemble de cette république des lettres, aimable entre toutes.

« Voilà, Messieurs et chers collègues, le tableau raccourci et bien affaibli de ce qu'est votre Compagnie. Vous venez de l'honorer à nouveau en vous associant, récemment, à la grande œuvre humanitaire de Louis Pasteur, l'un de vos membres honoraires, une des gloires du dixneuvième siècle.

« L'accueil si flatteur que vous m'avez fait en me nommant des vôtres me donne le devoir, bien doux, de vous parler du vénérable M. Eugène Juglar, auquel je succède, mais que je ne remplacerai jamais. L'estime et la reconnaissance perdraient leurs plus belles fonctions si l'on pouvait oublier les morts. Vous vous rappelez cet homme aimable, savant et modeste, ce beau vieillard aux cheveux de neige, qui contribua, pendant si longtemps, au charme de vos réunions. Sa perte est vivace à vos esprits; personne, en effet, ne peut oublier son aimable franchise, son air de dignité et son attachement pour votre compagnie.

« Il aimait les sciences, il les protégea, et plus d'un d'entre vous l'avait proclamé maître. La nature n'avait plus de secrets pour lui. M. Juglar a enrichi, de son magnifique herbier, le musée de notre ville. C'est ainsi que la plupart d'entre vous consacrent les plus doux moments de leur vie pour collectionner avec amour, avec passion mème, le fruit de leur récolte et en faire profiter les masses en les instruisant. Nulle peine, nulle fatigue ne coûtait à M. Juglar pour découvrir et classer ces plantes qui rappelleront son nom à ceux qui nous suivront. Mon hommage sera d'autant moins suspect, que je suis le seul d'entre vous qui n'ait point profité du bonheur de l'avoir eu pour confrère.

« Puisque vous avez bien voulu m'appeler parmi les officiers de votre bureau, comme trésorier, je ne saurais oublier d'associer, dans un même éloge, notre très excellent confrère, M. Marcilly, mon honorable prédécesseur, dernier trésorier. Momentanément éloigné de nous par une cruelle maladie, nos vœux les meilleurs et les plus sincères

lui sont offerts pour le rétablissement de sa santé. Vous vous souvenez avec quel zèle, quelle exactitude, quel soin scrupuleux il administrait, en bon père de famille, les fonds de la Société; vous conserverez un souvenir fidèle de l'homme vertueux, plein de cette urbanité qui rend les rapports si agréables! Ma tâche, en lui succédant, sera lourde, mais avec votre bienveillance habituelle et mon ardent désir de justifier votre confiance, je pense y arriver en ne perdant pas de vue votre belle devise, c'est-à-dire en me rendant << utile. »

RÉSULTATS

DES CONCOURS OUVERTS PAR LA SOCIÉTÉ

POUR 1885.

Une médaille de vermeil à M. Louis Hermant, de Paris pour recueil de poésies avec l'épigraphe: Et decus et robur.

Une médaille de bronze à M. l'abbé Cizel, de la Chapelle-sur-Rougemont (Haut-Rhin), près Belfort, pour poé– sie intitulée Corneille.

Une médaille de bronze à M. Mercier (Louis), à Besançon, rue Rivette, 16, pour poésie intitulée : Ma Chaumière.

Prix Savey.

Mile Grégoire (Elise), à Heiltz-l'Evêque (Marne). Une médaille d'or à Me Rigollet (Victoire-MarieBerthe), à Recy (Marne)..

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Une médaille de vermeil à M. Chémery de la Hocarderie, à Moiremont (Marne).

Une médaille d'argent à M. Morand, à Faux-Fresnay (Marne), pépiniériste.

Une médaille de bronze à M. Liard, à la Forestière (Marne).

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