semble que l'exposition de M. Genatalis, celle de M. Hue l'est plus cependant dans le cadre qu'il s'est tracé; et puis M. Hue dispose de ressources limitées, il ne peut compter que sur lui-même; tandis que M. Genatalis, n'ayant jamais à calculer les frais de ses cultures, peut faire ce que d'autres ne peuvent tenter. M. Hue ne doit pas voir un échec dans le rang qui lui est attribué : ce doit seulement être pour lui un stimulant pour 1858.

Nous ne pouvons passer non plus sous silence la collection de calcéolaires de M. Deshayes: ces fleurs, dont les variétés sont infinies, ont été choisies et groupées avec un véritable goût.

Puis vient M. Vincent Letellier, qui n'a pas de concurrents pour sa collection de plantes grasses, et qui, cette année comme les autres, remporte le prix qu'il mérite si bien.

Deux collections de fleurs coupées nous ont été envoyées : la première comprend 16 pivoines, cultivées par M. Guérin, de Paris. Il est difficile de décrire ces fleurs, de peindre leur mérite tout indépendant de leur nouveauté : l'admiration qu'excite leur vue est leur meilleur éloge.

La seconde se compose de deux cents variétés d'anémones doubles venant des jardins de Mme veuve Quetel; c'est sans contredit la plus remarquable réunion de fleurs de ce genre. Partout où Mme Quetel se présente, son succès est le même: comment pourrait-il en être autrement? Ses anémones défient le pinceau le plus délicat et la palette la plus riche! Appréciée à sa valeur, Mme veuve Quetel doit revenir parmi nous, et ses cadres seront toujours un des plus beaux fleurons de nos concours.

M. Houdoux et M. Plot nous ont soumis de nombreuses et fraîches primeurs : leurs efforts seront couronnés de succès.

M. Aubert nous a présenté plusieurs spécimens de ses cultures d'ignames de la Chine; ils sont beaux, droits, vigoureux, bien faits; la terre qui les a nourris était profonde et légère; aussi ses rhizomes n'ontils eu aucun obstacle à vaincre. M. Pepin, membre de la Société centrale d'Horticulture, nous a, lui aussi, envoyé des échantillons d'ignames, mais cultivés sur une terre dure, à sous-sol non défoncé; les rhizômes sont tourmentés, tordus; ils ont cependant acquis tout leur développement. Sur une surface de 2 mètres 66 centimètres, il a récolté 20 kilogrammes de tubercules. C'est maintenant dans des terrains de différentes natures que M. Aubert doit continuer ses expériences pour avoir la quantité comparative de produits. M. Aubert a aussi exposé une poire de semis qui se conserve jusqu'à cette époque c'est une précieuse acquisition dont nous le félicitons.

Viennent maintenant les meubles rustiques que deux amateurs ont exposés: M. Lebailly et M. Alphonse Gérault; le premier s'est inspiré des jolies mosaïques du salon rustique de Houdoux; le second, sans avoir pris Houdoux pour modèle, n'en est pas moins gracieux.

Deux arboriculteurs, M. Duhamel et M. Dubois, avaient prié la section d'horticulture de visiter leurs espaliers une commission s'y est rendue; mais comme la taille n'a d'autre but que la fructification de l'arbre, il faut attendre à l'automne pour juger quelle taille est la meilleure.

Enfin se présente M. Acquin, dont les connaissances en arboriculture sont reconnues : il a exposé des branches mutilées dont l'intérêt est médiocre. Qu'il prépare, pour la prochaine année, des espaliers conduits comme il sait les conduire, et la section déléguée aura à prononcer qui, des trois arboriculteurs que j'ai nommés, l'emporte sur ses émules.

Je dois dire aussi un mot sur un mastic liquide propre à la greffe : cette composition, expérimentée par M. Piéton, directeur du jardin Botanique, réunit les deux conditions d'adhérence immédiate et de durcissement complet.

Il ne me reste plus qu'à parler, Messieurs, de deux machines: l'une, à tondre les gazons; la seconde, à faire des paillassons; toutes deux ont fonctionné sous nos yeux, et leur résultat a été très-satisfaisant. La tondeuse tond vite et bien; celle qui fait les paillassons travaille avec une rapidité qui n'empêche pas la solidité de l'oeuvre : elle est dans trois conditions qui doivent la conduire à un plein succès: la rapidité, la solidité et la modicité extrême du prix, qui n'est que le tiers de ce que coûtent les paillassons ordinaires.

J'ai fini, Messieurs, cette récapitulation des mérites de chacun; aussi bien le moment est venu de céder à la légitime impatience de ceux qui attendent la récompense de leurs soins, et de proclamer leurs

noms.

LISTE DES RÉCOMPENSES*.

PLANTES DE SERRE.

PREMIER PRIX (médaille grand module): M. Hervieu, de Caen.

DEUXIÈME PRIX (médaille grand module): M. Genatalis, jardinier du château de Condé.

AZALÉAS.

PRIX (médaille grand module): M. Hue, d'Evreux.

:

CALCEOLAIRES.

PRIX M. François Deshayes, jardinier au château de Miserey.

PLANTES GRASSES.

PRIX: M. Vincent Letellier, d'Evreux.

PIVOINES.

PRIX (médaille grand module): M. Guérin, de Paris.

Médaille d'or M. Houdoux, de la Gueroulde. Mention honorable M. Plot, jardinier de M. le comte d'Escars.

Ces prix ont été distribués dans la séance publique de la Société du 6 mai 1857.

MELONS.

Médaille d'argent et 50 fr.: M. Houdoux, de la Gueroulde.

FRUITS CONSERVÉS.

Mention honorable: M. Plot, jardinier de M. le comte d'Escars.

CULTURE D'IGNAMES.

Mention honorable: M. Aubert, d'Evreux.

MEUBLES RUSTIQUES.

Médailles de bronze: M. Lebailly, d'Evreux.

MACHINES.

Mention honorable : M. Ganneron.

AIDES-JARDINIERS.

PREMIER PRIX: M. Joseph Huet, chez M. de Talleyrand (Breuilpont), 1824-1857 (33 ans de service). DEUXIÈME PRIX: M. Alexandre Camus, chez M. Déranlot d'Evreux (28 ans).

Première mention honorable: M. François Besnier, chez M. de Blosseville (25 ans).

Deuxième mention honorable: M. Baudrel, chez M. Vincent Letellier (24 ans).