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C.

Oukase de sa Majesté l'empereur au Senat dirigeant.

(Traduction officielle.)

Revenu après une heureuse conclusion des affaires exterieures dans l'empire que Dieu nous a confié, nous avons été informés par beaucoup de notions, de plaintes et de rapportes des circonstances suivantes :

L'ordre religieux des Jésuites de l'église catholique Romaine avoit été aboli par une bulle du Pape. En conséquence de cette mesure, les Jésuites furent expulsés, nonseulement des états de l'église, mais aussi de tous les autres pays; ils ne purent demeurer nulle - part. La Russie seule, constamment guidée par des sentimens d'humanité et de tolérance, les conserva chez elle, leur accorda un asyle et assura leur tranquillité sous sa puissante protection. Elle ne mit aucun obstacle au libre exercice de leur culte; elle ne les en détourna ni par la force, ni par des persécutions, ni par des séductions; mais en retour elle crut pouvoir attendre de leur part de la fidélité, du devouement et de l'utilité. Dans cet espoir, on leur permit de se vouer à l'éducation et à l'instruction de la jeunesse. Les pères et les mères leur confièrent sans crainte leurs enfans pour leur enseigner les sciences et former leurs

moeurs.

Maintenant il vient d'être constaté qu'ils n'ont point rempli les devoirs que leur imposoit la reconnaissance; qu'ils ne se sont pas maintenus dans cette humilité que commande la religion Chrétienne, et qu'au lieu de demeurer habitants paisibles dans un pays étranger, ils ont entrepris de troubler la religion Grecque qui depuis les temps les plus reculés est la religion dominante dans notre empire, et sur laquelle comme sur un roc inébranlable, reposent la tranquillité et le bonheur des peuples soumis à notre sceptre. Ils ont commencé d'abord par abuser de la confiance qu'ils avoient obtenue. Ils ont dé

tourné de notre culte des jeunes gens qui leur avoient été confiés, et quelques femmes d'un esprit foible et inconséquent, et les ont attirés a leur église.

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Porter un homme à abjurer sa foi, la foi de ses ayeux, éteindre en lui l'amour pour ceux qui professent le même culte, le rendre étranger à sa patrie, 'semer la zizanie et l'animosité dans les familles, détacher le frère du frère, le fils du père, et la fille de la mère, faire naître des divisions parmi les enfans de la même église; est-ce là la voix et la volonté de Dieu, et de son divin fils JésusChrist, notre Sauveur, qui a veré pour nous son sang le plus pur, « afin que nous menions une vie paisible et tranquille, dans toutes sortes de piété et d'honnêteté. » Après de pareilles actions, nous ne sommes plus surpris, que l'ordre de ces religieux ait été éloigné de tous les pays, et toléré: nulle part. Quel est en effect l'état qui pourra souffrir dans son sein ceux qui y répandent la haine et le trouble?

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Constamment occupés à veiller au bien être de nos fidèles sujets, et considérant comme un devoir sage et sacré d'arrêter le mal dans son origine, afin qu'il ne puisse mûrir et produire des fruits amers, nous avons en conséquence résolu d'ordonner:

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I. Qué l'église catholique qui se trouve ici, fût rétablie de nouveau, sur le pied où elle étoit durant le règne de notre ayeule de glorieuse mémoire, l'imperatrice Cal therine II. et jusqu'à l'année 1800.

II. De faire sortir immédiatement de St. Pétersbourg tous les religieux de l'ordre des Jésuites.

III. De leur défendre l'entrée dans nos deux capitales. Nous avons donné des ordres particuliers à nos ministres de la police et de l'instruction publique, pour la prompte exécution de cette détermination, et pour tout ce qui concerne la maison et l'institut occupés jusqu'ici par les Jésuites. En même tems, et pour qu'il n'y ait point d'interruption dans le service divin, nous avons

prescrit au métropolitain de l'église catholique Romaine, de faire remplacer les Jésuites par des prêtres du même rit qui se trouvent ici, jusqu'à l'arrivée des religieux d'un autre ordre catholique, que nous avons fait venir à cet effet.

Le 20. Décembre 1815.

L'original est signé: ALEXANDRE. Į

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1.

Bull of Pope Pius VII, for the Restoration of the Order of Jesuits. (Printed by Order of the House of Commons July 11, 1815.)

Sanctissimi in Christo patris, et Domini nostri Domini Pir, divina providentia Papae septimi constitutio, qua societas Jesu in statum pristinum in universo orbe

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Catholico restituitur.

Pius Episcopus Servus Servorum Dei (ad perpetuam rei memoriam.) SOLLICITUDO omnium ecclesiarum humanitati, nostrae meritis licet, et viribus impari, Deo sic disponente, concredita, nos cogit omnia illa, subsidia adhibere, quae in nostra sunt potestate, quaeque a divina providentia nobis misericorditer subministrantur, ut spiritualibus Christiani orbis necessitatibus, quantum quidem diversae, multiplicesque temporum locorumque vicissitudines ferunt, nullo populorum et nationum habito discrimine, opportune subveniamus..

Hujus nostri pastoralis officii oneri satisfacere cupientes, statim, ac nunc in vivis agens, Franciscus Kareu, et alii saeculares presbyteri a pluribus annis in amplissimo Russiaco imperio existentes, et olim addicti societati Jesu a, felicis recordationis Clemente XIV. predecessore nostro suppressae, preces nobis obtulerunt, quibus facultatem

sibi fieri supplicabant, ut auctoritate nostra in unum corpus coalescerent, quo facilius juventuti fidei rudimentis erudiendae, et bonis moribus imbuendae ex proprii insti tuti ratione operam darent, munus praedicationis obirent, confessionibus excipiendis incumberent, et alia sacramenta administrarent, eorumque precibus eo libentius annuent dum nobis esse duximus, quod imperator Paulus primus, tunc temporis regnans, eosdem presbyteros impense nobis commendavisset, humanissimis litteris suis die undecima Augusti anni Domini millesimi octingesimi ad nos datis, quibus singularem suam erga ipsos benevolentiam significans gratum sibi fore declarabat, si catholicorum imperii sui bono societas Jesu auctoritate nostra ibidem constitueretur.

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Qua propter nos attenti animo perpendentes quam ingentes utilitates in amplissimas illas regiones, evange licis operariis propemodum destitutas, essent proventurae, quantumque incrementum ejusmodi ecclesiastici viri, quorum probati mores tantis laudum praeconiis commenda bantur, assiduo labore, intenso salutis animarum procurando studio, et indefessa verbi divini praedicatione catholicae religioni essent allaturi, tanti tamque benefici principis votis obsecondare rationi consentaneum existimavimus. Nostris itaque in forma brevis litteris datis die septima Martii, anno Domini milesimi octingentesimi primi praedicto Francisco Kareu, aliisque ejus sodalibus in Russiaco imperio degentibus, aut qui aliunde illuc se conferre possent, facultatem concessimus, ut in unum corpus, seu congregationem societatis Jesu conjungi, unirique liberum ipsis esset, in una vel pluribus domibus, arbitrio superioris, intra fines dumtaxat imperii Russiaci, designandis; atque ejus congregationis praepositum generalem eundem presbyterum Franciscum Kareu ad nostrum, et Sedis Apostolicae beneplacitum, deputavimus, cum facultatibus necessariis et opportunis, ut sancti Ignatii de Loyola regulam a felicis recordationis Paulo tertio prae

decessore nostro, apostolicis suis constitutionibus, approbatam, et confirmatam retinerent et sequerentur: atque ut hoc pacto socii in uno religioso coetu congregati juventuti religioni ac bonis artibus imbuendae operam dare, seminaria et collegia regere, et próbantibus ae consentientibus locorum ordinariis confessiones excipere, verbum Dei annunciare, et sacramenta administrare libere possent; et congregationem societatis Jesu sub nostra et Apostolicae Sedis immediata tutela, et subjectione recepimus, et quae ad illam firmandam et communiendam, atque ab abusibus et corruptelis, quae forte irrepsissent, repurgandam visum fuisset in Domino expedire, nobis ac successoribus nostris, praescribenda et sancienda reservavimus; atque ad hunc effectum constitutionibus apostolicis, statutis, consuetudinibus, privilegiis, et indultis, quomodolibet in contrarium praemissorum concessis et confirmatis, praesertim litteris apostolicis memorati Clementis XIV. praedecessoris nostri incipientibus «< Dominus ac Redemptor noster» expresse derogavimus in iis tantum quae contraria essent dictis nostris in forma brevis litteris quarum initium Catholicae et dumtaxat pro Russiaco imperio, elargitis..

Consilia, quae pro Russiaco imperio capienda decrevimus, ad utriusque Siciliae regnum, non ita multo post, extendenda censuimus ad preces charissimi 'in Christo Filii nostri Ferdinandi regis, qui a nobis postulavit, ut societas Jesu eo modo, quo in praefato imperio stabilita a nobis fuerat, in sua quoque ditione ac statibus stabiliretur; quoniam luctuosissimis illis temporibus ad juvenes Christiana pietate ac timore Domini, qui est, initium sapientiae, informandos, doctrinaque et scientiis instruendos praecipue in collegiis scholisque publicis clericorum regularium societati Jesu opera uti in primis opportunum ubi arbitrabatur. Nos ex muneris nostri pastoralis debito piis tam illustris principis desideriis, quae ad majorem Dei gloriam, animarumque salutem unice spectabant,

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