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BRIEF DISCOURS

DE LA

BATAILLE DE SAINT-GILLES

ADVENUE LE 27 SEPTEMBRE 1562.

TOME V.

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BRIEF ET VÉRITABLE DISCOURS

DE LA

DEFFAITE DES PROVENÇAUX

APPELÉE

LA BATAILLE DE SAINCT-GILLES (1),

ADVENUE L'AN 1562, PRÈS LA VILLE DE SAINCT-Gilles, en
LANGUEDOC, SITUÉE PRÈS LE BRAS DU RHOSNE QUI SÉPARE

LE LANGUEDOC DE LA CARMAGNE, ANCIENNEMENT DIT CAMPUS
MARIUS, DISTANT QUATRE LIEUES DE LA VILLE DE NISMES.

!

Chacun sçait comme l'entreprinse du triumvirat sur l'estat de France a peu à peu prins pié, ceste faction ayant esté mise en avant par trois personnages, dont l'un (2) et principal autheur d'icelle ne s'estoit rien moins proposé que de s'investir de la coronne de France, à quoy il avoit failly et assez lourdement (ainsi comme peuvent juger les hommes), possédant de tout en tout le Roy François, second de ce nom ( mari de sa niepce), ensemble les estats

(1) Ce discours a été composé par un huguenot ; il avait été faussement attribué par le P. Lelong à Raymond de Pavie, sieur de Forquevauls, officier de l'armée catholique. Les derniers éditeurs de la Bibliothèque historique de France, n° 38,072, ont relevé cette erreur. (#) Le duc de Guise.

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de France, finances, parlemens. Bref, il n'y avoit rien qui ne branslast et tremblast sous le nom de Guise. Mais Dieu, seul autheur de paix et repos, brisa tellement les desseins de ceste affamée famille, qu'il monstra sur le chef d'icelle un merveilleux exemple de son juste jugement. Le second (1) de ceste conspiration (homme addonné à toute inıpudicité, vilainie, meschanceté, larcins et excez) fut un gentilhomme de médiocre maison; néantmoins, pour les causes que dessus, avancé aux plus grands honneurs de France, lequel se voyant en défaveur par la mort du Roy Henry, son bon maistre, ne sceut moins faire, pour entretenir son estat et grandeur, que d'adhérer aux mauvais conseils, entreprises et conjurations du premier. Le tiers (2), sur la teste duquel y avoit un glaive pendu, qui pouvoit tomber sur icelle à la volonté du premier, désirant semblablement estre entretenu et maintenu en ses estats, honneurs et biens (combien qu'aucuns d'iceux soyent assez mal acquis), fut attiré à ceste ligue, lesquels ayans ensemble conspiré, se proposèrent esmouvoir plustost le ciel et la terre que de ne venir en fin de leurs entreprises.

Le Roy de Navarre qui, comme le plus proche prince du sang, et pour ceste cause le plus habile d'estre employé au gouvernement du royaume, sous un Roy mineur d'aage, suivant les loix du pays, manyoit avec la Roynemère les affaires de France, laquelle avoit esté donnée par les estats pour compaigne au Roy de Navarre, fut aisément et tost tiré à la cordelle et parti du triumvirat, et ce par les menées et prattiques du sieur d'Escar, de l'évesque de Poitiers son frère (3), et de l'évesque d'Auxerre,

(1) Le maréchal de Saint-André.

(2) Le connétable de Montmorency.

(3) Il se nommait Charles de Peirusse d'Escars. On ne trouve dans la Gall.

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