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M. de Mas-Latrie a également signalé quelques exemplaires qui ont échappé à Pauli et Paciaudi (1), sans cependant être complet.

Quelque inexacts qu'ils soient au point de vue de la netteté et de la précision, les dessins de S. Pauli ont pour nous un grand intérêt; ils reproduisent, en effet, des sceaux dont la plupart sont aujourd'hui perdus, et dont nous ne connaissons pas d'autres exemplaires. Ils méritent donc, à ce titre, une sérieuse attention.

La série des sceaux des grands maîtres et du couvent est presque complète. Nous avons nous-même déjà cherché à faire sur ce point un travail d'ensemble et à combler les lacunes des archives de Malte à l'aide des sceaux des divers dépôts dans lesquels sont conservées aujourd'hui les archives des langues de l'Ordre (2). Quant aux sceaux de Terre Sainte, c'est sans contredit la partie la plus importante et la plus précieuse de la collection; quelques spécimens sont dans un état de conservation parfaite; ce sont pour la plupart des bulles de plomb, comme celles des Templiers, des Hospitaliers ou des papes, et cette circonstance augmente l'intérêt qu'elles présentent.

Nous croyons utile de donner ici l'inventaire des principaux sceaux conservés à Malte avec l'indication des volumes qui les renferment et des reproductions auxquelles ils ont donné lieu. DIVISION I, VOL. 1. No 20. Sceau de cire brune, ovale, lacs de soie rouges et blancs, de Pierre, archevêque de Césarée (vers 1220). Evêque debout, crossé, mîtré, bénissant. Pas de contre-sceau. Reproduit dans Pauli, pl. 1, no 6, d'après un exemplaire incomplet et aujourd'hui perdu (div. 1, vol. 1, no 21).

No 21. Sceau de cire rouge, rond, sans contre-sceau, d'Eustorge, archevêque de Nicosie (vers 1220). Evêque assis, crossé, mîtré, bénissant. Reproduit dans Pauli, pl. 1, no 7.

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No 30. Sceau de plomb de Gauthier, seigneur de Césarée (1135). Type équestre. Au revers un château. Légendes entre deux cercles concentriques.

N° 34. Sceau de plomb, appendu à une charte de 1137, de Guillaume, patriarche de Jérusalem. Reproduit dans Pauli, pl. II, no 13, d'après un exemplaire aujourd'hui perdu (div. 1, vol. 1, no 33, et décrit dans Douet d'Arcq : Inventaire des sceaux des Archives.., no 6281).

No 45. Sceau de cire, fruste, apposé à un vidimus du trei

(1) Notice sur les archives de Malte à Cité La Valette, p. 7.

(2) J. Delaville Le Roulx : Note sur les sceaux de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Paris, 1881, 34 p., in-8°.

zième siècle d'un document de 1145. On ne peut déterminer, dans l'état de la cire, s'il s'agit du sceau de P..., archevêque de Césarée, d'Hugues, archevêque de Nazareth, ou de Q..., abbé de Josaphat. Ces divers sceaux ont été indiqués, avec quelques inexactitudes, par M. de Mas-Latrie (Notice sur les archives, p. 7).

DIVISION I, VOL. 2. Ce volume ne contient qu'un sceau de plomb (no 25), celui de Raymond, comte de Tripoli. Il est appendu à une charte du 19 janvier 1163. Type équestre. Au revers : une porte de ville. Reproduit dans Pauli, pl. 11, no 23. Il a échappé à M. de Mas-Latrie.

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DIVISION I, VOL. 4. No 9. Sceau de plomb de Baudoin iv, roi de Jérusalem, appendu à un diplôme de 1181. Reproduit dans Pauli, planche II, no 17, d'après un exemplaire aujourd'hui perdu (div. 1, vol. II, no 3). Le roi assis, avec la boule et le sceptre, couronné. Au revers : la ville de Jérusalem.

No 31. Sceau, en cire brune, de l'évêque d'Antioche, qui a vidimé, le 11 décembre 1254, un diplôme du 1er février 1186. Indiqué assez inexactement dans Mas-Latrie.

N° 3.

DIVISION I, VOL. 5. Grand sceau de plomb de Bohémond iv, prince d'Antioche et comte de Tripoli, scellant un acte du 26 octobre 1231. Il semble inédit. Type équestre. Légende : + BOAMVD': PRICEPS: ATIOCH. I COMES TPL. Revers: saint Pierre et saint Paul, de face, debout, à mi-corps. Légende: + SANCTVS. PETRVS SANCTVS PAVLVS. Indiqué dans Mas-Latrie, mais avec une erreur dans l'attribution, et cité d'après la numérotation ancienne.

No 24.

Sceau de plomb du grand maître des Hospitaliers, frère Guillaume de Châteauneuf (acte du 30 mai 1243). Type ordinaire des bulles magistrales. Reproduit dans Pauli, pl. vIII, no 8, et indiqué dans notre Notice sur les sceaux de l'Ordre de SaintJean de Jérusalem, p. 19.

DIVISION I, VOL. 6 a 15. Ces volumes contiennent des bulles pontificales, dont beaucoup sont scellées. Nous n'y avons remarqué aucun type qui ne soit déjà connu.

Nous devons cependant faire une exception pour un sceau de plomb de Guillaume, évêque d'Orange, confirmant (11 non. mart. 1280) une bulle de Clément IV (div. 1, vol. x, n° 29). Type: évêque de face, debout, à mi-corps, mitré, crossé, bénissant. Légende: GVILLELMVS:: EPS: AIRVSICEN. (sic). Revers la Vierge, nimbée, de face, à mi-corps, avec la légende: MATER XPISTI.

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Le volume 11 contient également une bulle de plomb de 1401, en double exemplaire; c'est le sceau de l'official d'Avignon. Il est

rond, et porte un évêque debout, bénissant, mitré, crossé, de face, vu jusqu'aux genoux, avec l'inscription entre deux cercles concentriques : BVLLA EPISCOPI AVINIONEN. L'autre face est exactement pareille, comme disposition, légende, etc., sauf que le type de l'évêque est remplacé par une grande mitre avec ses pendants (div. 1, vol. x1, pièces 16 et 25). — Décrit dans Douet d'Arcq Inventaire... no 6952, et dans Blancard, Iconographie des archives des Bouches-du-Rhône, p. 149.

DIVISION I, VOL 16. Parmi les documents émanés des grands maitres qui composent ce volume, un assez grand nombre est scellé; ce qui nous a permis de faire un choix des types les plus curieux et les mieux conservés.

No 1. - Sceau de Castus, 1169.

No 4.

No 7.

No 8.

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Sceau de Hugues Revel, 1276.

Sceau de Jean de Villiers, 1289.
Sceau d'Eudes des Pins, 1295.

N° 14. Sceau d'Hélion de Villeneuve, 1322.

No 44.
No 60.

Sceau capitulaire de 1369.

Sceau capitulaire de 1380.

No 68. Sceau d'Antoine Fluvian, 1430.

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N° 72. Sceau de Pierre d'Aubusson, 1497.

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Le lecteur trouvera dans notre Notice sur les sceaux de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, tous les détails que nous avons pu rassembler sur ces bulles magistrales et la reproduction du sceau de Castus. DIVISION 1, VOL. 18. N° 5a. Grand sceau de cire rouge, sur lacs de soie rouge, de Guillaume, patriarche de Jérusalem, appendu à un acte de 1264. Type d'évêque assis et bénissant. Revers le Saint Sépulcre. Décrit dans Douet d'Arcq, Inventaire, n° 6282.

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No 5b. Sceau de plomb, sur lacs de soie verte, de Pierre, évêque d'Hébron (1254). Type d'évêque, crossé, mitré, bénissant, debout, de face. Légende entre deux rangs de perles. Revers: légende entre deux grènetis; au centre Abraham, Isaac et Jacob. Type ordinaire des sceaux des évêques d'Hébron. Voir Pauli, pl. vi, no 65, qui reproduit un sceau d'un évêque d'Hébron.

No 6. Sceau de plomb, scellé sur soie rouge, du couvent de Sainte-Marie Latine (acte du 29 oct. 1267). La Vierge portant l'enfant Jésus. Legende: ... SANCTE MARIE LATINE +. Au revers l'abbé (ABAS), debout, recevant la crosse des mains de S. Étienne, debout, de face, nimbé. Légende: † S.[.S]CI STEPHANI POTOMRIS. Ce sceau est reproduit dans Pauli, pl. vII, n° 72, qui n'a pu déchiffrer la légende du revers.

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DIVISION 1, VOL. 21. Ce volume, qui contient des bulles des grands maîtres Roger des Pins et Raymond Bérenger, renferme deux sceaux.

N° 2. Grand sceau ovale d'Hélie, archevêque de Nicosie, en cire rouge, sans contre-sceau, scellé sur deux cordelettes de soie rouge à un document de 1336. Le sujet représenté est la transfiguration du Christ; il est exécuté avec un sentiment artistique très prononcé. Au bas, l'archevêque, crossé et mitré, est agenouillé; ses armes sont représentées sur deux écus qui l'accompagnent.

No 8. Sceau rond, en cire noire, de Raymond Bérenger (1362), lieutenant du grand maître. Il représente un griffon passant à gauche. Légende : S. FRIS RAIMĒDI BEREGARII... DIVISION I, VOL. 21 A 35. Dans ces volumes, formés d'actes émanés des grands maîtres, divers actes sont scellés. Il était inutile ici d'inventorier toutes les bulles, puisque la plupart d'entre elles étaient déjà connues. Nous avons recueilli celles qui n'avaient pas encore été signalées, ainsi que les bulles capitulaires intéressantes (voir, sur ce point, notre Notice sur les sceaux de l'Ordre de S.-J. de J., p. 17-21). Nous avons cependant remarqué un sceau de 1374, de Sicard « de Muroveteri, » prieur de S. Gilles, sans contre-sceau, rond, au type ordinaire de l'agneau pascal passant, tenant une bannière dont la hampe est en forme de croix (div. 1, vol. xxiii, no 2).

Les divers registres des archives de Malte contiennent d'assez nombreux sceaux que nous n'avons pas cru utile de mentionner, parce qu'ils nous sont connus d'ailleurs. Diverses donations émanées des empereurs d'Allemagne (div. 1, vol. xxxvIII, XL), les documents relatifs à la cession de l'île de Malte par Charles-Quint à l'Ordre (div. 1, vol. LXII), des actes d'Henri vIII d'Angleterre et d'autres souverains de la Grande-Bretagne (div. I, vol. XXXVI-VII) sont dans ce cas. Il est fort regrettable que le temps ait tant réduit la collection sigillographique, on peut dire, unique, qu'offrait le dépôt de Malte; nous pouvons malheureusement suivre, depuis Pauli (1732), les progrès rapides de cette destruction, déjà commencée alors, et déplorer la perte de tant d'exemplaires précieux; c'est ce qui nous a engagé à préserver, par des reproductions et des descriptions minutieuses, les épaves de cette riche collection d'une destruction et d'un oubli complets (1).

(1) Ce vœu avait été exprimé par M. de Mas-Latrie, dans sa Notice sur les archives de Malte, p. 25, dès 1857 avec beaucoup d'autorité et d'insistance.

BIBLIOTHÈQUE DE MALTE.

Pour quiconque veut étudier l'histoire de l'Ordre de Malte, les documents conservés dans la bibliothèque de Malte doivent être consultés avec soin; ils complètent, avec beaucoup de bonheur, les renseignements recueillis aux archives. Les volumes des Miscellanées principalement renferment nombre de brochures et de plaquettes dont plusieurs sont de véritables raretés, et dont la col· lection ne saurait se rencontrer dans aucun autre dépôt public. MANUSCRITS. Ils sont au nombre de 345 et intéressent, pour la plupart, l'histoire de l'Ordre. Quelques-uns, notamment les nos 1 et 2 des Codici manoscritti (1), proviennent de l'abbaye de S. Antoine de Viennois, réunie à l'Ordre de S. Jean en 1777; quelques autres (nos 14, 6, 12, 20) faisaient partie de la bibliothèque que le bailli de Breteuil a laissée à l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem et qui, avec les volumes légués par le bailli de Tencin, a constitué le premier fonds de la bibliothèque publique de Malte. Les Manoscritti inediti sont également peu anciens (XVI-XVIIIe s.); presque tous concernent l'histoire des chevaliers ou de l'archipel maltais. Les ouvrages d'ensemble sur l'Ordre sont assez rares: Cagliola (2) (nos 31, 204, 205, 131), Salvator Imbroll (3) (no 53 et 274), Cumi (no 173), Ciantar (no 177) (4), Micallef (no 226) (5) ont écrit des vies des grands maîtres ou des histoires de l'Ordre qui n'ont pas une grande valeur historique. Ils se sont servis de documents qui nous sont connus d'ailleurs; nous avons vainement cherché la trace de la chronique de Melchior Bandini, que Bosio a eue entre les mains, et qui est aujourd'hui perdue. Ce qui do

(1) Catalogo dei Codici e dei manoscritti inediti che si conservano nella pubblica biblioteca di Malta, Valetta, 1856, in-8°. M. de Mas-Latrie, dans sa Notice, a donné des extraits assez étendus de ce catalogue, alors inédit (p. 32-50).

(2) Ph. Cagliola, frère mineur conventuel, maître en théologie, commissaire général des maisons de son ordre dans les provinces siciliennes, né à Malte. · On a de lui deux ouvrages, imprimés en 1643 et 1664, concernant l'histoire des Frères mineurs (Abela, Malta illustrata, II, p. 559-60).

(3) Voir plus haut, note 1, p. 46.

(4) Le comte Ciantar vivait à la fin du XVIIIe siècle. Cet érudit s'occupa toute sa vie de l'histoire de Malte et de son archipel. Il réimprima notamment, avec des additions nombreuses, l'ouvrage de J.-Fr. Abela, Malta illustrata, 1772-80, 2 vol. fo.

(5) Ch. Micallef, docteur en théologie, en droit civil et droit canon, prêtre conventuel, commandeur d'Heberfurt (prieuré de Bohême), fut auditeur et secrétaire des grands maîtres de Redin et de Clermont-Gessan. Il mourut le 25 juin 1669. Son principal ouvrage est une Summa jurium Hierosolymit. Equitum (Bibl. de Malte, nos 224 et 225). V. Malta illustrata, II, 558-9.

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