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perce ça et là; ce qui n'autorise cependant pas à parler de partialité. L'A. en citant ALKG I, 223, exagère en disant que les Constitutions des Fr. Prêcheurs de 1228, ordonnaient que leurs écoles théologiques conventuelles devaient devenir partout des écoles publiques» (109). Aussi la poussée de l'évolution de 1228 à 1229 (sic) ne put-elle pas être si forte que le croit l'A., suivant en cela le P. Mandonnet. Dans ce contexte on relève (1. c.), qu'après avoir obtenu, en 1229, une chaire à l'université de Paris, les Dominicains ont dû considérer comme devoir essentiel de leur ordre l'étude de la théologie en rapport avec l'enseignement public, et non plus seulement en rapport avec la prédication. Ceci admis, on se demande, pourquoi l'A. ne fait pas une remarque analogue pour les Franciscains, quand eux aussi, en 1231, obtinrent leur première chaire à l'université de Paris (130).

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Travail savant et bien fait, c'est ainsi que nous caractérisons le dernier ouvrage de l'ex-gardien de Fribourg: Le Couvent des Cordeliers de Fribourg au Moyen Age par le R. P. BERNARD FLEURY, Cordelier. Extrait de la Revue d'histoire ecclésiastique suisse [XV, 1921, 26-44, 93-121, 193-206, 279-302] augmenté d'une Table de matières et d'un Index alphabétique, Fribourg, Imprimerie de l'Oeuvre de Saint-Paul, 1922, in-8°, 90 pp.

Le couvent de Fribourg, appartenant à la Custodie de Bâle de la Province de la Haute-Allemagne (Strasbourg), fut fondé en 1256. Un chapitre provincial y ayant eu lieu en 1281, il faut en conclure que les bâtisses étaient alors déjà achevées. Un second chapitre y fut célébré en 1327 (13 s.; AF II, 139 s.). En 1375 le couvent fut enclavé dans les murs de la cité. Les assemblées générales de la ville se tenaient dans l'église des Cordeliers de 1404 à 1798. Signalons parmi les religieux distingués du couvent: Maître Fréderic d'Amberg, gardien, provincial de l'obédience d'Avignon, qui y demeura depuis 1384 jusqu'à sa mort, arrivée le 27 juin 1432 (22-7); Conrad Grutsch (1457-61), lecteur et prédicateur, Jean Engelfried (1471-81), lecteur et organiste, Rodolphe Stos, mort en 1501, copiste, relieur et organiste (66-73) et le gardien et lecteur bibliophile Fr. Jean Joly, né à Fribourg même vers 1440, mort le 29 mars 1510 (75-7). L'A. a reproduit, en les résumant, toutes les inscriptions du Livre des anniversaires ou obituaire du couvent, refait vers 1518 (57-64). Il a aussi parlé, quoique bien brièvement, de quantité de MSS. de la bibliothèque de son couvent. Plusieurs de ces MSS. ont fourni des textes importants à notre revue: AFH II, 431 ss.; III, 502 ss.; IV, 544 ss.; V, 698 ss., 708 s.; VI, 257 ss., 385 s.; VII, 58 ss.; VIII, 81 ss.; X, 47 ss. Les notices par lui recueillies sur les trois maisons à Fribourg des Béguines-Tiercelines (19 s., 38, 44, 64, 73), sont elles aussi, très appréciables. +

*** P. X. WEBER, Das aelteste Jahrzeitbuch der Barfuesser zu Luzern, c. 1290-1518, dans Der Geschichtsfreund, vol. 72, Stans 1917, 1-68. Le plus ancien anniversaire des Franciscains de Lucerne » que l'A. publie ici (texte 33-50: Us dem Jahrzytbuch zun Barfuossen ») ne nous a pas été conservé. Nous n'en avons qu'un extrait, fait vers 1590 Renward Cysat, stadtschreiber» i. e. greffier de la ville de LuArchivum Franciscanum Historicum. AN. XV.

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cerne. Il se trouve parmi ses Collectanea, L, fol. 95-100 à la bibliothèque municipale. L'introduction de M. Weber nous donne un précis historique du couvent fondé vers 1240, par Guta de Rotenburg, morte en 1333 (1-12, 26 31). Il y relève aussi les noms de beaucoup de Sœurs Tertiaires mentionnées dans l'anniversaire (19-22) et signale les Frères Mineurs les plus fameux du couvent: Henri d'Isny, Ioh. Vitoduranus, Ioh. von Blatten, suffragan de Constance, Thom. Murner, etc. (22-3, ainsi que les familles distinguées de la ville qui se firent enterrer chez les Cordeliers (24-26). Cysat a ajouté lui-même plusieurs dates aux notices du Nécrologe, qui en tout cas est plus ancien que celui qui avait été publié autrefois dans la même revue: XIII, 1857, 1-27, par Joseph Schneller, Jahrzeitbücher des Mittelalters, no 8 : Der Mindern Brüder in Lucern. Les plus anciennes dates certaines de Cysat se rapportent aux années 1290-1300; le Nécrologe de Schneller contient plusieurs anciennes notices que l'on chercherait en vain dans l'extrait de Cysat (15-18. L'appendice: Von der stiftung... und wäsen des Gottshuses s. Francisci... in Luzern (51-8), est un extrait de Cysat, Collect. C, fol. 256 ss., où celui-ci disserte sur la fondation et l'histoire du couvent. P. 60-1 bibliographie du couvent; p. 62-7 index alphabétique des noms du Nécrologe.

M. PASCAL ANGLADE, O. F. M., Les Cordeliers de Morges (14971536) dans la Revue historique vaudoise. Bulletin historique de la Suissé romande, XXII, 1914, 139-54. L'A. raconte la brève histoire de ce couvent, fondé pour les Observants par Aymon de Montfalcon, évêque de Lausanne. Celui-ci paraît avoir été en rapport avec le Fr. Amable d'Antioche, appartenant à une famille distinguée de Savoie. Il voulait fonder pour les Observants un couvent à Lausanne même, et obtint dans ce but une bulle d'Alexandre VI, le 4 août 1494 (v. Wadd. XV, 92). Son projet paraît avoir été contrecarré par les Cordeliers de Lausanne. L'évêque acheta donc à Morges (Morsee) le terrain nécessaire et le mit, le 10 sept. 1497, à la disposition des Observants. Le 24 mai 1500 il bénit la première pierre de leur église. En 1536 les Bernois saccagerent le couvent et l'église, qui ne furent plus restaurés. Cf. p. 582.

* Les Académies de Berlin, Göttingen, Leipzig et Munich ayaut décidé, en 1906, de publier une collection de catalogues des bibliothèques du moyen âge dans les pays de langue allemande, Mr. le Prof. PAUL LEHMANN, à Munich, fut chargé de recueillir et d'éditer ceux de l'Allemagne du Sud, et de la. Suisse. En 1918 il lança le premier volume de cette collection, embrassant les territoires des anciens diocèses de Constance et de Chur (Coire). Mittelalterliche Bibliothekskataloge Deutschlands und der Schweiz. I Band: Die Bistümer Konstanz und .Chur, bearbeitet von PAUL LEHMANN. Mit einer Karte. München, C. H. Becksche Buchhandlung, 1918, gr. in-8o, XVIII, 599 pp. (M. 36,00). Il est aisé de concevoir la haute importance d'un tel recueil pour l'histoire littéraire du moyen âge. On y trouve une nouvelle édition du catalogue de la bibliothèque des Sœurs Tertiaires de Wonnenstein près de Saint-Gall (451-4); v. AFH XIV, 336. Ce catalogue, dressé entre les années 1499 et 1510, contient surtout des ouvrages

d'ascétique et de mystique. Leurs titres trop sommaires en rendent l'identification extrêmement difficile; voir p. ex.: Sanct Franciscus buch (452); Item sant Claren buch (453). L'A. publie en outre une lettre du Provincial de la Province de Strasbourg, du 13 août 1344, permettant au gardien du couvent de Königsfelden d'acquérir pour la bibliothèque: Alexandrum [Halensem?] super Iohannem; postillam Nycolai [Lyrani] super Lucam et Matheum et alias 4 postillas in uno volumine (185). Sur 96, les seuls numéros 35 et 81 cités regardent directement des bibliothèques franciscaines. En revanche les autres catalogues contiennent un grand nombre de MSS. franciscains, qu'il sera d'ailleurs aisé de trouver à l'aide de la table très détaillée (487-592). Contentons-nous de relever: Fr. Bertholdus Rusticanus, de tempore (160, 475); Petrus de Aquila, Super sententias (36); Ioh. Duns Scotus, Super sententias in 3 voll. (220); Alvarus, De planctu ecclesie (334); Alex. Halensis, Summa, pars I-III, bien décrite (336); G. Ockam, Dialogus; De potestate ecclesiastica (340); In l. I sentent. (392); Bernardinus Senensis, Sermones (298); De contractibus (10); Tractatus (146); Ioh. a Capistrano, Sermones (298), sans indication plus précise. On y rencontre beaucoup de MSS. de S. Bonaventure (v. 518). A la p. 598 il est question d'un MS. provenant du couvent O. M Obs. de Fremersberg.

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* JAK. WIPF, Sebastian Hofmeister, der Reformator Schaffhausens, dans les Beitraege zur Vaterländ. Geschichte herausgegeben vom historischantiquarischen Verein des Kantons Schaffhausen, Schaffhausen, K. Buchmann, 1918, IX, 1-62. Biographie fouillée, mais un peu trop diffuse, et toute à la louange du réformateur de Schaffhouse. Fr. Sébastien Hofmeister (grécisé: Oeconomus), O. M. Conv., naquit à Sch. en 1476. Le 5 mai 1511 le conseil de la ville pria le P. doctor Steffan Bondorf, custos am Bodensee» de transférer le Fr. Seb. H., de Francfort à Fribourg (en Bade sans doute) pour y étudier. Le conseil se chargea des frais de ses lectiones und anders (61). En 1515 ledit conseil lui assigna 5 fl. en vue de son retour à Paris: will wider uff die hohen schul gen Pariss (11). Y ayant été promu docteur, il signa une sienne lettre à Zwingli: quondam lector Tiguri apud Minoritas, 17 sept. 1520, une autre adressée à Vadian, en 1521: evangelista apud Minores et une troisième à Wolfg. Mykonius, 15 mars 1521: Sebast. Oeconomus (14-5). De Constance où il avait écrit ces trois lettres, favorables aux idées des réformateurs, il fut envoyé lecteur à Lucerne en 1522, mais il n'y put rester à cause de sa prédication évangélique» (15 s.). Il retourna alors dans sa ville natale où il prêchait en 1522 les nouvelles doctrines dans l'église des Franciscains et dans celle des Sœurs de Ste Agnès (21 ss.). Son gardien, Fr. Rudolf Schilling s'y opposa, mais inutilement (23, 39). Le 29 janvier 1523 il prit part à la disputation de Zurich (24ss.). Le conseil municipal de Schaffhouse tolérait les nouvelles doctrines (1523); « l'évangile y triomphait dès 1524 (28-41), mais une réaction se produisit en 1525, par suite d'un soulèvement des artisans, et S. H. dut partir pour Bâle, d'où il passa à Zurich (42-56). La disputation tenue à Ilanz (7 janv. 1526) lui valut une attaque de son confrère Thomas

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Murner (56). En 1528 il fut nommé professeur de langue hebraïque à Berne; il mourut à Zofingen le 26 juin 1533 (57-61). S. H. paraît avoir peu écrit: Eine treue Ermahnung, Bâle 1523 (s. 1. ni d.), et un livre contre J. Eck, en 1524 (31 ss.). Son commentaire sur Isaïe et son autobiographie sont perdus (60).

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GABR. MEIER, O. S. B., Die Beginen der Schweiz dans Zeitschrift für Schweizerische Kirchengeschichte: Revue d'hist. ecclés. Suisse [RHES), Stans 1915, IX, 23-34, 119-33. - Article utile et méritoire, mais susceptible d'être complété. Pour beaucoup de maisons de Béguines l'auteur n'a pas réussi à préciser, si, oui ou non, elles se sont affiliées à un ordre religieux. En Suisse on appelait autrefois ces pieuses femmes: Regulschwestern, arme Töchter, Feldnonnen, Waldschwestern, etc. Après une introduction générale (23-31), le P. G. M. a recueilli sur chaque maison les données historiques à sa portée. Bon nombre adoptèrent la règle dominicaine, quantité d'autres passèrent au Tiers Ordre de S. François: celles de Hasle, Berne (2 maisons), Lucerne, Zofingen, Zug, Fribourg (2), Romont, Soleure, Bâle (15), Schaffhausen, Grimmenstein, Appenzell, Wonnenstein, Bendlehn, St. Gallen, Notkersegg, Altstetten, Galgentobel an der Steinach, Pfanneregg, Rapperswil (3), Baden, Bremgarten. D'autres dépendaient du clergé seculier, des Bénédictins. Augustins, de l'Ordre Teutonique, etc. On cherche en vain des Béguines dans le Tessin; elles étaient peu nombreuses dans la Suisse romande que l'auteur a d'ailleurs exclue de son esquisse historique.

ED. TORRINI, Alcuni documenti riguardanti il papa Innocenzo XI, prima Ben. Odescalchi di Como, ib. IX, 35-46, 134-49. Y sont ajoutées en guise d'Appendice: Alcune memorie riguardanti il già convento dei padri Cappuccini di Mendrisio, atterrato per farvi l'ospizio cantonale (139-49). Le couvent fut fondé en 1619 par les Capucins de Milan. ED. WYMANN, Zehn Briefe des Stadtpfarrers Werro von Freiburg über seine Pilgerfahrt nach Rom und Jerusalem im Jahre 1581, ib. X, 1916, 119-32. Dans sa lettre, datée de Verceil le 26 avril 1581, il écrit, entre autres: Salutabis nomine meo... D. Ioannem Michaelem intimum. Ceci se rapporte au P. Joh. Michael, prédicateur des Cordeliers de Fribourg.

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*** A. SCHEIWILER, P. Ludwig von Sachsen. Ein Beitrag zur Gegenreformation in der Schweiz, ib. X, 1916, 241-74. Issu des barons d'Einsidl, noble famille protestante de la Saxe, le P. Louis se convertit au catholicisme et prit à Rome l'habit des Capucins, en 1580. Il fut envoyé, en 1587, à Appenzell, où il devint par ses ferventes prédications le champion du catholicisme. En 1588 il inaugura aussi la réforme des Sœurs Tiercelines de Pfanneregg; pour lesquelles il composa plusieurs petits traités ascétiques (260-70). De 1591 à 1595 il prêchait à Baden, puis à Innsbruck et Graz (1595-1601) et enfin à Augsbourg, où il mourut en 1608. Il a été un des personnages les plus remarquables de la contre-réforme en Suisse ». Cf. p. 581.

*** GABR. MEIER, Phrasen, Schlag- und Scheltwoerter der schweizerischen Reformationszeit, ib. XI, 1917, 81-102, 221-36. L'auteur énumère,

en expliquant leur étymologie, les noms injurieux aussi variés que grossiers que les réformateurs employaient à l'adresse du clergé (81-90) et des religieux (91-2), contre l'Église catholique et ses institutions (92-7). Au contraire les noms donnés par eux à leurs propres doctrines ne manquaient pas de charme (97-102). Les dénominations dont on affublait les novateurs (221-8) et les sobriquets politiques, etc. (229 ss.) variaient d'après les circonstances.

M. REYMOND, Le couvent des Dominicains de Lausanne ib. XI, 175-89, 262-78. Le couvent fut fondé en 1234. Les Dominicains prêchaient, alternativement avec les Cordeliers le carême à la cathédrale de Lausanne (au moins au XV et XVI siècles (266). Liste des inquisiteurs dominicains de Lausanne (1398-1529) et analyse de quelques procès (270-7), sur lesquels l'A. a donné plus de détails dans les Archives de la Soc. Suisse des traditions populaires, Bâle 1908, 1ss.

A. SCHEIWILER, Elisabetha Spitzlin. Ein Beitrag zur Gegenreformation in der Schweiz, ib. XI, 204-20, 279-87. C'est la biographie de la mère supérieure des Soeurs du Tiers-Ordre de Pianne regg, près de Wattwil au Toggenburg. Née en 1545 à Lichtensteig, dans le dit canton, Elisabeth Spitzlin entra chez les Tiercelines en 1559, qui l'élurent supérieure en 1573. Lors d'un pèlerinage à Einsiedeln en 1586, où elle était allée vêtue de sa robe très fine, gris-cendrée, portant bracelets, anneau, ceinture brodée en argent, où pendaient dans des gaînes garnies d'argent de petits couteaux », elle s'y confessa au P. Louis de Saxe (cf. supra, 581). Ce zélé Capucin lui ayant demandé à quel ordre elle appartenait, lui donna de graves admonitions en ajoutant: « Comparez votre habit avec le mien et vous verrez combien vous êtes éloignée de l'esprit de S. François » (208). Mère Elisabeth et ses Sœurs acceptèrent en 1591 la réforme capucine, préconisée par le P. Louis, et bientôt on demanda des Sœurs de Pfanneregg pour l'introduire dans d'autres maisons de leur règle: à Wonnenstein, Lucerne, Fribourg, Steinertobel, Notkersegg, Altstätten, Grimmenstein, Bregenz et Zug. En outre les Tiercelines de Pf. fondèrent de nouvelles maisons à Soleure, Attinghausen, Appenzell, voire même Loreto-Delz près de Freising, Landshut, Salzbourg et à Ensisheim (Alsace) (212-20). En 1600 le Nonce de Lucerne autorisa la mère El. Sp. à agrandir le couvent de Pf., mais le nouvel édifice fut détruit par un incendie le 16 juin 1620. L'abbé de Saint-Gall, souverain temporel, protecteur et visiteur des Soeurs, ne voulant pas en permettre la réconstruction à Pf., lieu trop solitaire, la mère El. transporta son institut près du village de Wattwill (1621), où il existe encore (379-81). El. Sp. y mourut, en odeur de sainteté, le 24 août 1611.

„*. M. REYMOND, La chronique du couvent des Dominicains de Lausanne, ib. XII, 1918, 13-42. Il ne s'agit pas d'un vieux texte, mais d'un exposé chronologique des principaux faits de la vie extérieure du monastère », que l'A. a recueillis dans l'Obituaire, les titres fonciers, etc. Le 16 août 1536 le culte catholique avait cessé dans l'église des Fr. Prêcheurs et des Cordeliers. Ils quittèrent bientôt la ville réformée.

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