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par exemple; le Grand-Maréchal commandeur à Königsberg, devant s'absenter souvent pour se mettre à la tête de l'armée, c'étoit le Hauss-Commenthur qui étoit chargé du Commandement de cette grande ville. Ces Commandeurs avoient aussi séance dans les tribunaux des villes où ils habitoient. Il y a encore actuellement dans l'Ordre, des chevaliers qui portent le titre de Hauss - Commenthur; mais les circonstances actuelles rendent leurs fonctions moins importantes qu'elles ne l'étoient dans la Prusse et dans la Livonie. Quant aux Commandeurs des maisons situées dans des pays où l'Ordre n'étoit point habituellement en guerre, tels que ceux de l'Allemagne, ils n'étoient proprement que les administrateurs des biens qui leur étoient confiés : cependant on envoyoit souvent des Commandeurs et d'autres freres de l'Allemagne et des autres pays au secours de ceux de la Prusse et de la Livonie, qui avoient presque toujours les armes à la main,

Ce que nous venons de dire des Commandeurs ne souffre pas de difficultés: mais si on vouloit entrer en détail sur les freres qui avoient d'autres emplois, il y auroit une extrême difficulté à débrouiller ce cahos. En effet, s'il y a eu beaucoup de variété dans la dénomination des premieres personnes de l'Ordre, comme nous l'avons observé en parlant des Maîtres provinciaux etc., il n'y en a pas eu moins dans celle des personnes qui leur étoient subordonnées. Nous allons en rapporter des exemples, moins

pour prouver ce que nous avançons, que pour tirer de l'oubli quelques restes de l'antiquité,

L'an 1202 il y avoit un frere Gérard Maître Confusion

dans les

qui dénomina-]

tions.

16.

Guden,

tom. 4. P.

et Prieur de la Commanderie de Palerme, étoit la premiere du Baillage de la Sicile. On Mongitrouve entre les témoins d'une chartre de Her- tore pag. man Supérieur de toutes les maisons de l'Ordre en deçà de la mer, Henri qualifié de Maître, dipl. (Henricus Magister de Aldenburch), dont le nom Ord.n.4. est placé entre ceux des Commandeurs de Porsendorf et de Halle: ainsi Henri n'étoit qu'un Commandeur d'Aldenburch, Dans une chartre de l'an 1238, Henri Commandeur-provincial du Baillage des Vieux-Joncs (Altenbiesen), prit Miraci aussi la qualité de Maître; il est vrai qu'on ne oper.dip. peut pas s'y tromper; car il ne prend le titre 548. de Maître que des Vieux-Joncs et des parties inférieures; c'est-à-dire de la base Germanie (Magister Henricus Domus Theutonicorum Stae. Mariae de juncis et partium inferiorum). Un écrivain polonois parlant du couvent des Reli- Sczygi gieuses Bénédictines de Culm, rapporte qu'il a été bâti en 1274 par Jean Maître des Teutoniques; PolonoBenedict. il n'y avoit alors, ni Grand-Maître, ni Maître de Prusse qui se nommât Jean; ainsi il est probable que ce prétendu Maître étoit un Comman deur du pays de Culm 4).

4) Il y a aussi eu de la confusion dans la dénomination des emplois, chés les Hospitaliers de St. Jean de Jérusalem. Ces chevaliers, ainsi que les Teutoniques avoient une maison à Mergentheim; ils eurent des difficultés pour quelques bornes; et l'on convint d'un arbitrage auquel les Hospitaliers

elski

Aquila

p. 225.

C'étoit surtout en Italie qu'il y avoit une grande variété, ou pour mieux dire, une grande confusion dans la dénomination tant des supé-`, rieurs que des inférieurs. Dans quelques ex

traits de chartres relatives au Baillage de la Lombardie et à la Commanderie de Padoue, qui m'ont été communiqués par Mr. l'Abbé Gennari le Commandeur - provincial est communément désigné par le nom de Précepteur; quelque fois le mot provincial y est ajouté; d'autres fois il n'est nommé que provincial. Dans deux chartres des années 1383 et 1389 il est nommé provincial d'Italie, malgré qu'il y eût encore dans cette contrée un autre Baillage que celui de la Lombardie. Dans une chartre de l'an 1373, il est nommé Gardien (Custos et Preceptor); dans une autre de la même année, il n'est nommé

de St. Jean ne voulurent pas se tenir. Les Teutoniques s'en plaignirent au Pape Boniface VIII, qui délégua quelques dignitaires du chapitre de Würtzbourg pour mettre la sentence arbitrale en exécution; dans cette bulle le chef des Teutoniques de Mergentheim est nommé Commandeur, et celui des Hospitaliers est qualifié de Maître. L'Ordre Teutonique acquit ensuite, cette commanderie de l'Ordre de St. Jean, au moyen d'un échange. L'Ordre de St. Jean a donc eu réellement une commanderie à Mergentheim, mais elle n'a jamais été une place forte destinée à perpétuer le souvenir de l'importante forteresse de Margat que les Hospitaliers avoient eue en Palestine. Ceci doit servir à rectifier ce que j'ai dit dans l'histoire de l'Ordre (tom. I. pag. 474.) d'après un passage de l'histoire de Malthe de l'Abbé de Vertot.

que Commandeur, et dans un acte de l'an 1396 il est désigné par la dénomination de provincial et recteur. On voit encore dans une chartre de l'an 1256, un frere Henri Prieur et Recteur de la maison de Padoue, mais qui ne paroît pas avoir été le Commandeur - provincial 5).

J'ai la copie de deux chartres qui sont conservées dans les archives du chapitre métropolitain de Brindes au Royaume de Naples, qui contiennent des dénominations singulieres, et dont la premiere est encore remarquable par sọn ancienneté 6); Si, par le nom d'allemands il falloit entendre ici, les freres Teutoniques, cet acte prouveroit qu'ils avoient une maison à Brindes, composée de sept freres, qui venoit d'être bâtie peu de tems avant le mois de Juin de l'an 1191, date de la chartre: le Supérieur s'y qualifie de Maître: Ego Guinandus Magister hospitalis Alamanorum quod in Brundusio noviter est constructum. L'Archevêque ayant permis à ces hospitaliers de construire une église, cet acte contient les obligations qu'ils contractoient envers lui et le chapitre métropolitain. Il se pourroit qu'il s'agisse plutôt ici, d'un hôpis tal établi en faveur des croisés allemands qui alloient s'embarquer pour la Terre - sainte, que d'un établissement des Teutoniques qui auroit

5) La note se trouve à la fin du volume Num. II. 6) C'est à Mr. Tiraboschi bibliothécaire du Duc de Modene, que je dois la connoissance de ces doux chartres qui ont été copiées en ma faveur, par Mr. Annibal de Leo Archidiacre de l'église de Brindes.

été fait en moins d'un an après la fondation de l'Ordre. Quoiqu'il en soit, il est certain que cet hôpital a appartenu dans la suite à l'Ordre Teutonique, comme on peut s'en convaincre en combinant cette chartre, avec une autre de l'an 1325 dont nous parlerons incessamment. Il faut remarquer que le nom de Maître qu'y prend Guinand est synonyme avec celui de Prieur. On y lit: Prior quoque seu Magister hujus nostrae Domus Alamanornm Hospitalis, sicut egò Guinandus. L'union des mots Domus et Hospitalis Alamanorum si usitée dans l'Ordre, et que l'on voit dans ce passage, porte à croire qu'elle a été originairement une maison des Teutoniques: si cela est, on peut conjecturer avec beaucoup de vraisemblance, que c'est le premier établissement que l'Ordre ait eu en Europe.

La seconde chartre qui est du 7. d'Avril de l'an 1325, est un accord fait entre l'Archevêque et le chapitre de Brindes d'une part, et le Commandeur - provincial et les freres du Baillage de la Pouïlle de l'autre, relatif à la maison dont on vient de parler. Le Commandeur-provincial y est nommé Venerabilis, Religiosus et honestus Vir Dominus Frater Johannes de Uberden magnus Preceptor sacrae Domus Hospitalis sanctae Mariae Theotonicorum Ferosolimitani in Apulia. Les stipulations de cet accord ont été faites: Cum consensu et expressa voluntate Religiosorum virorum Fratris Frederici de Spira generalis procuratoris ac preceptoris in domo Genusiî, Fratris Henrici de Alta preceptoris in domo Brundusii, Fratris Guillelmi de Flandera, Fratris Johannis de Basilea prioris in domo Brun

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