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dusii, Fratris Henrici Senescalchi in domo praedita etc. 7). Voilà des dénominations singu lieres: le Commandeur - provincial du Baillage de la Pouïlle est nommé Grand-Précepteur; le supérieur de la maison de Genuia est qualifié de Procureur général et de Précepteur $): on voit aussi à Brindes outre le Précepteur, un Sénéchal; dénomination dont je n'ai pas vu d'autre exemple dans l'Ordre, et qui, prise à la lettre, semble désigner le Commandeur des chevaliers, ou plutôt celui qui les commandoit à la guerre 9).

Pour ne rien omettre des singularités que l'on voit dans le peu de renseignements que nous avons sur les freres de l'Italie, je remarquerai que, suivant des notes que j'ai reçues de ce pays, on y a quelquefois donné aux prêtres de l'Ordre la qualité de Dom que l'on donne encore aujourd'hui aux religieux de certains Ordres : mais il est bien plus remarquable que, suivant une chartre de l'an 1254 dont je dois la connois

7) Ces mots de Alta, de Spira, de Flandera, de Ba silea désignent les endroits dont étoient les freres, dont les surnoms sont omis, ce qui se pratiquoit souvent dans ce tems-là. Comme on voit un Précepteur, un Prieur et un Sénéchal de la maison de Brindes, on peut en augurer qu'elle étoit considérable, et probablement la grande Commanderie du Baillage de la Pouïlle, ainsi que la résidence du Précepteur ou Commandeur - provincial.

8) Genuia autrefois Genusium ville de la Messapie, province de la grande Grece, qui étoit à peu près la Calabre d'aujourd'hui.

9) La note se trouve à la fin du volume Num. III.

sance à Mr. l'Abbé Gennari, le Commandeur de Padoue, qui paroît avoir été le Commandeur-provincial de la Lombardie, ait aussi pris cette qualité; on y lit: Dompnus Henricus preceptor Domus et mansionis Alemanorum de Padua etc. Dans un acte du 1. de Janvier 1493 on voit aussi que l'on a donné le titre de pere (pater) à Guillaume de Weyblingen Commandeur - provincial de la Lombardie.

Il y a aussi eu en Allemagne des dénominations extraordinaires. Jean d'Eckh qui de Com-. mandeur - provincial de l'Autriche est devenu simple Commandeur 10), a été nommé Prieur à Brixeney (Brixen) et Commandeur à Laibach. Jean d'Adelmann qui avoit assisté à sept dietes de l'Empire, comme représentant du Maître d'Allemagne, avant de le devenir lui-même, est nommé dans les recez des dietes de Worms en 1497 et de Nuremberg en 1501, Thumbherr à Blumenthal au lieu de Commandeur ainsi qu'il est qualifié aux autres dietes. Si cette dénomination ne se trouvoit qu'une fois, on diroit que c'est une erreur de copiste; mais étant répétée dans les actes de deux dietes différentes, elle peut être regardée comme une singularité. Il sembleroit qu'on avoit cru voir une

sorte

10) Il y a aux archives de Mergentheim un mémoire intéressant fait par Mr. le conseiller intime Polzer sur l'administration de l'Ordre pendant la vacance de la Grande - Maîtrise, dans lequel les événements singuliers qui regardent Jean d'Eckh sont développés.

sorte d'assimilation entre les chevaliers et les chanoines des grandes églises, parceque comme eux, ils étoient nobles, et devoient alors assister aux offices du choeur.

Il est encore remarquable, que l'Evêque élu

heim.

de Penna, l'un des exécuteurs de la bulle de Martin V. qui ordonnoit de rendre à l'Ordre Arch. de Teutonique, la Commanderie et les biens de MergentCastellanis en Espagne, employa dans l'acte qu'il adressa à ce sujet, à l'Evêque de Zamora etc., l'expression de révérend pere (reverendi patris) en parlant de Théodoric de Weitershausen Maitre d'Allemagne: si cette expression étoit échappée à un Evêque qui ne seroit pas sorti de l'Espagne, on la regarderoit comme l'effet de l'ignorance

mais les Teutoniques avoient fait beaucoup de bruit au Concile de Constance: Weitershausen déja Maître d'Allemagne y avoit été long-tems comme ambassadeur de l'Ordre, et l'Evêque de Penna n'expédia cet acte à Constance le 8. d'Avril 1418, c'est-à-dire presqu'à la fin du Concile, qu'à la demande du procureur du même Weitershausen II).

plois subal

Après avoir vû les difficultés qui résultent Des emde la variété des dénominations, il reste à par- ternes. ler des emplois subalternes: mais l'impossibilité de discerner ceux que l'on donnoit aux chevaliers, d'avec ceux qui étoient confiés aux freres servants, ne permettant pas de les classer, on n'en parlera que sommairement et en bloc. Suivant les écrivains de la Prusse, il y avoit un

11) La note se trouve à la fin du volume Num. IV. Tome II,

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grand nombre d'hospitaliers, de cellériers (Kellermeister), de Maîtres d'hôtel ou de cuisines (Kuchmeister), de proviseur (Pfleger), de Baillis ou d'Avoués (Vogt), de Maître de la pêche (Fischmeister) et de Maîtres des moulins (Mühlmeister.

Les Hospitaliers proprement dits devoient être fort multipliés dans un Ordre où l'on faisoit profession d'avoir soin des pauvres et des malades ces charitables fonctions étoient remplies également par des chevaliers et des freres servants: mais si les premiers en avoient communément la direction, il est probable que le nombre des derniers étoit beaucoup plus grand. Au commencement du seizieme siecle les Hospitaliers furent souvent nommés infirmiers (Fir mereyer). Dans la liste des chevaliers qui se trouvoient dans la Prusse lorsqu'Albert de Brandebourg entreprit de mettre la derniere main à la révolution qui devoit le rendre maître de ce pays, on en voit un seul nommé Spittlmeister ou Maître de l'hôpital à Osterode; en revanche, on y compte dix Firmereyer ou infirmiers, dans autant de villes, à la reserve de celle de Lyck où il y en avoit deux. Tous ces infirmiers, ou chefs des hôpitaux étoient chevaliers outre le titre de la liste qui l'annonce, il s'y trouve des noms qui n'en laissent pas douter; tels que ceux d'un Henri Reufs de Plauen Infirmier à Bartenstein, d'un Egloffstein à Balga; d'un Buttler à Johannisburg et d'autres dont les familles florissent encore aujourd'hui.

Après les Hospitaliers, viennent les Kellermeister, ce qui signifie proprement som

melier ou maître des caves. Dans les Ordres religieux le Kellermeiser a communément l'intendance de la cuisine et des caves; ce mot est rendu en françois par celui de cellérier lorsqu'il s'agit de religieux: j'ai cependant vu des Abbayes considérables, où le cellérier étoit le premier officier de la maison pour les affaires temporelles, ayant sous lui un procureur, et laissant le soin de la cuisine et des caves à un autre religieux nommé Maître d'hôtel. La dénomination de cellérier dans l'Ordre Teutonique, ne peut pas être prise dans ce dernier sens; cependant il semble qu'elle doit avoir encore signifié autre chose que l'emploi de celui qui faisoit faire la bierre pour la distribuer au couvent 12). Il paroît, en effet, que cet emploi domestique n'auroit dû être exercé que par des freres servants, et nous voyons pourtant, qu'il y a eu des chevaliers qui ont été Kellermeister ou cellériers. Dans la liste dont nous avons fait mention en parlant des Hospitaliers, on voit quatre chevaliers qui sont désignés par la qualité de Kellermeister; l'un à Königsberg, l'autre à Brandenbourg, et les deux autres à Osterode et à Ragnit. On trouve aussi entre les témoins d'un privilege qui a été donné en

12) Il n'y a pas de vignes en Livonie, ni dans la Prusse. Les chevaliers en avoient d'abord planté dans la partie de la Prusse qui est baignée par la Vistule; mais la mauvaise qualité du vin les leur a fait abandonner. La dénomination de cellérier est employé dans l'ordonnance d'Eberhard de Seyne, Lieutenant du Grand- Maître, dont nous avons parlé.

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