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DES RELIGIEUSES EXTERNES, ET DES AUTRES
PERSONNES DU SEXE, QUI ETOIENT RECUES
SOUS DIFFERENTES DENOMINATIONS.

Outre les religieuses dont nous

venons de

des

parler, il y a encore eu d'autres personnes du sexe qui ont fait profession dans l'Ordre et qui par conséquent étoient vraiment religieuses: elles servoient dans les maisons habitées par freres, et comme elles avoient un logement séparé hors de l'enceinte du couvent proprement dit, nous leur donnons le nom d'externes pour ne point les confondre avec les religieuses conventuelles.

Hartknoch rapporte d'avoir vu le passage que nous allons traduire, dans la vie de la bienheureuse Dorothée, manuscrit sur papier, con- AltundN. servé à la bibliotheque de Königsberg:,,le même Preuss. pag. 618. ,,jour et à la même heure soeur Catherine veuve ,,de Nicolas, femme professe de l'Ordre de Ste. Marie des Teutoniques, demeurant dans la basse,,cour de l'église de Pomésanie etc." C'est la même

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Doroth. pag. 144. in notis.

Hist. B. dont parle Lilienthal, qui déposa dans le procès commencé pour la canonisation de la bienheureuse Dorothée, et qui est nommée: Soror Catharina relicta Nicolai Mulner, mulier professa Ordinis S. Mariae Theutonicorum. Le passage cité par le premier de ces écrivains, nous apprend que son office étoit d'avoir soin du bétail dans la basse-cour de l'église ou du chapitre de Pomésanie, dont l'Evêque et les chanoines étoient membres de l'Ordre. Hartknoch rap

ut supra loc. cit.

Prieres

porte encore d'avoir vu dans plusieurs anciens livres de l'Ordre, les oraisons suivantes, qu'on employoit à la réception des soeurs. Je vais les transcrire avec toutes les fautes et les lacunes qni s'y trouvent, telles que cet auteur nous les a transmises.

Benedictio super vestimenta, quibus velandae sunt mulieres, mutant vestimenta, atque relinquunt.

pour la réception des soeurs,

**

quae

ORATI O.

**

Visibilium et invisibilium creator, adesto propitius invocationibus nostris, ut haec indumenta castitatis effigiem ostendentia, desuper gratia túa irrigante, benedicere et sanctificare digneris, per etc. 1).

1) Quand cette bénédiction étoit employée pour une religieuse externe, il ne s'agissoit probablement que de la coëffure, du voile et des autres parties du vêtement extérieur, qui étoient de toile: vestimenta quibus velandae sunt: si cette bénédiction avoit eu lieu pour l'habit de la religieuse, il fau droit en conclure qu'elles étoient vêtues de blanc, cette couleur étant le symbole de la chasteté. Je

Benedictio super caput ejus.

ORATIO,

Deus castitatis amator et continentiae conservator, supplicationem nostram benignus exaudi, et hanc famulam tuam propitius intuere, ut et pudicitiam quam vovit tuo auxilio conservet, et sexagesimum conferre fructum continentiae, et vitam aeternam, te largiente, mereatur percipere. Per etc. 2).

Ad comam tondendam mulieri,

ORATI Q.

Omnipotens sempiterne Deus, respice propi tius super hanc famulam tuam N. quam ad novam tondendi gratiam vocare dignatus es, et tribue ei remissionem omnium peccatorum adque

crois que les religieuses conventuelles étoient effectivement vêtues de blanc dans les maisons où l'on ne recevoit que des nobles; mais il ne paroît pas qu'il en ait été de même pour les soeurs employées au service des hôpitaux et au soin du bétail: outre que cette couleur étoit une marque de considération dans l'Ordre, elle auroit été peu convenable pour des personnes destinées à faire de gros ouvrages: il me paroît plus vraisemblable que ces soeurs étoient vêtues de brun, ou de quelqu'autre couleur modeste, et qu'elles n'avoient d'autres marques de distinction que la demi- croix la coeffure, et la guimpe.

a) S'il n'y a pas une faute dans ces mots: Sexagesimany conferre fructum continentiae, j'avoue que loin de les comprendre, je ne devine pas même ce qu'ils peuvent signifier.

Socurs de
Hitzkirch,

coelestium donorum concedas pervenire consortium. Per etc.

Cette collecte est aussi rapportée par Mr. Hennig pag. 213. Il est impossible de déterminer si ces formules ont été employées pour les religieuses conventuelles, aussi bien que pour les externes. Quant à ces dernieres il ne paroît pas douteux que l'on s'en est servi lors de leur réception: Hartk noch les a tirées d'un livre de l'Ordre, ou d'un rituel conservé dans la Prusse, où l'on ne connoît point de maison conventuelle, mais où il y a eu des religieuses externes comme en Allemagne. Outre l'exemple de soeur Catherine dont on a parlé plus haut, nous rappellerons un passage des statuts du Grand- Maître Conrad d'Erlichshausen, faits à Marienbourg, qui porte que, quand un frere étoit décédé, on devoit faire savoir sa mort aux soeurs; qu'on devoit de même annoncer aux freres la mort des soeurs, et que l'on devoit remplir à leur égard, les mêmes devoirs que pour les freres.

Il y a un article remarquable dans un ancien nécrologe de la Commanderie de Hitzkirch dépendante du Baillage d'Alsace. Le voici,,le II. ,,de Février: anniversaire de toutes les soeurs ,,du couvent: elles nous ont donné toutes leurs ,,possessions, hors des quelles le Commandeur doit ,,donner II. quartes de froment pour la table ,,des freres; et ceux-ci sont obligés d'aller visi,,ter leur sépulchre le matin et le soir;" c'està-dire, aller prier dans l'endroit où les soeurs sont enterrées 3).

3) Idus (Februarii) Anniversarium omnium sororam de Dederunt nobis omnes possessiones suas

conpentu.

Ce passage prouve qu'il y avoit un couvent de freres à Hitzkirch: on seroit même tenté, au premier coup-d'oeil, de croire qu'il y avoit aussi un couvent de religieuses: mais il faut faire attention que cet article du nécrologe a été écrit par un frere, dederunt nobis, et probablement par le prêtre qui faisoit les fonctions de curé; ainsi ces mots: des soeurs du couvent (sororum de conventu) ne peuvent avoir rapport qu'au couvent des freres: s'il y avoit eu une communauté de religieuses conventuelles, séparée du couvent des freres, quoique sous la direction du même supérieur, il auroit dû s'énoncer autrement. Cependant, en prenant la chose dans un sens moins strict, on peut dire que les soeurs formoient une espece de couvent, puisqu'elles avoient des revenus séparés; mais il ne s'en suit pas qu'elles aient été des religieuses conventuelles, comme celles de Bern et de Francfort, les revenus des soeurs devoient être très- modiques et incapables de les faire subsister, comme on peut en juger par l'abandon qu'elles en ont fait pour qu'on leur fit un anniversaire, n'assignant que II, quartes de froment pour la table des freres. Voici la maniere dont il semble qu'on peut expliquer la chose. Comme il y avoit plusieurs soeurs à Hitzkirch, employées soit au service domestique, soit à celui de l'hôpital et que certainement elles logeoient dans un endroit séparé de la demeure des fre

de quibus commendator tenetur dare II. quartales tritici fratribus ad mensam, et ipsi debent visitare sepulchrum ipsarum, mane et sero,

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