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Soeurs

hospitalie

res, leur réunion pouvoit être regardée comme une espece de couvent: des personnes pieuses et charitables servant peut-être avec elles in caritate, leur auront donné quelques biens; et comme ils étoient insuffisants pour les faire vivre, elles auront préféré de les abandonner aux freres pour qu'on leur fìt un anniversaire particulier, s'en rapportant à eux, du soin du pourvoir tant à leur nourriture qu'à leur entretien. Il paroit donc que ce couvent, si toutefois il a jamais porté ce nom, n'étoit qu'une réunion de quelques soeurs hospitalieres et servantes, dependantes du Commandeur de Hitzkirch.

Il y avoit également à Spire, des soeurs res à Spire. pour servir les malades et les pauvres dans l'hôpital de la Commanderie: elles portoient l'habit religieux, probablement de la maniere que nous l'avons expliqué dans la premiere note de ce chapitre; mais elles ne formoient point une communauté religieuse proprement dite, quoiqu'elles fussent logées ensemble dans un endroit séparé, puisque le Commandeur disposoit sans les consulter, de ce qui regardoit cet établis

sement.

Else ou Elisabeth de Heidelsheim 4) ayant été attachée à l'hôpital de Spire, comme ser

C'est probablement le nom de l'endroit où elle étoit née on peut dire la même chose de toutes les personhes de basse extraction, quand on voit la préposition de précéder le nom qu'on leur donne. Il n'en étoit pas de même d'Ulric de Francfurt dont on parlera tout-à-l'heure; la noble et ancienne famille de ce nom, étoit très-connue dans les corps équestres de l'Empire.

vante des soeurs 5) avoit été renvoyée pour n'avoir pas fait son devoir. Quelques années après, elle pria le Commandeur Ulric de Francfurt, de la recevoir de nouveau; ce qui lui fut accordé aux conditions suivantes. Elisabeth reçue comme servante de l'hôpital, promettoit de servir fidelement, d'être obéissante à tout ce que le Commandeur lui ordonneroit, de mener une vie religieuse, de se lever pour assister aux offices de la nuit comme il étoit de coutume, et de porter des habits, des souliers, enfin tout le vêtement religieux, comme les autres soeurs 6). Si elle devenoit infirme ou hors d'état de remplir ses devoirs, on devoit lui donner une prébende de l'hôpital, c'est-à-dire la nourriture et l'entretien comme aux autres soeurs 7). Elisabeth laissoit tout son bien présent et futur à l'hôpital après sa mort, ainsi que vingt florins qu'elle avoit déja comptés: si la dite Elisabeth venoit à manquer à son devoir, soit dans son état de servante, soit après avoir obtenu sa retraite ou sa prébende, le Commandeur avoit le droit de la renvoyer: si elle méri

5) als ein Magt der Orden Swestern.

6) Kleider, Schu und alles Gewand tragen geistlich und als die andern Swestern. On peut conjecturer de ce passage, qu'elles avoient des chaussures différentes de celles des femmes du monde.

7) Ici c'est Elisabeth qui parle: So soll ich die Spital Pfrunde sorgemelt han als die

andern Swester.

toit cette expulsion, ou si elle sortoit, de sa propre volonté, son bien n'en devoit pas moins rester à l'hôpital, mais le Commandeur s'obligeoit dans ce cas-là, de lui donner chaque an Arch. de née, un florin à la St. Martin 8). Ces particu Merg. larités sont tirées de l'acte d'engagement fait en 1451, le Mecredi d'après la fête de St. Urbain.

Elisabeth n'étoit pas religieuse, puisqu'elle pouvoit sortir, et qu'on avoit le droit de la renvoyer: mais rien ne nous apprend si les soeurs de l'hôpital étoient liées ou non par des voeux: il est vrai qu'Elisabeth leur étoit assimilée pour l'habilement et par l'obligation d'assister aux of fices, et qu'on lui promettoit une prébende dans ses vieux jours, c'est-a-dire l'entretien et la nourriture comme des soeurs; mais l'assimilation est loin de l'identité: d'ailleurs on ne lui promettoit de la traiter comme les autres soeurs que lorsqu'elle seroit hors d'état de servir, et comme une récompense de ses travaux: ainsi les engagements pris avec Elisabeth, n'empê chent pas de croire, que les autres hospitalieres n'aient été de vraies religieuses.

Ces especes de prébendes monacale (Pfrunde), avoient aussi lieu dans d'autres Ordres. Les Benedictins auteurs de l'histoire de Metz, ouvrage moderne, nous apprennent pag. 179. que dans l'Ordre de St. Benoît, les converses et les données étoient occupées dans les basses

tom. 2.

8) C'est une rétribution bien modique qu'un florin: mais il faut considérer que, vu la rareté du numéraire dans ce tems - là, un fiorin en valoit plusieurs d'aujourd'hui.

cours, aux fonctions du ménage; que l'usage de nourrir ces femmes dans les Abbayes, et de leur donner des prébendes monacales, avoient donné lieu anciennement, à des dames séculieres, de s'en faire accorder de semblables: abus, disent-ils, qui fut défendu dans le dio-. cese de Metz, à la demande de l'Abbé et des religieux de St. Vincent par Bertrand Evêque de Metz en 1203, ainsi que par l'Evêque Conrad en 1212, sous peine d'excommunication; excepté, dit le dernier dans son décret, les femmes qui servent en choses nécessaires, ce quị désigne les converses. Ainsi Elisabeth pouvoit être une espece de converse dans le sens que l'entendent les Bénédictins, mais non dans celui que nous avons expliqué en parlant des soeurs de Bern, qui étoient de véritables religieuses.

peces de

soeurs.

Le nécrologe de Hitzkirch nous fait con- Autres esnoître diverses soeurs, entre lesquelles il y en a qui ont fait des dons à la maison; on peut remarquer dans ce nombre Ita de Kernis qui est nommée converse et non soeur; ce qui indique qu'on faisoit une distinction entre les personnes qui portoient ces différents noms 9). Le nécro

9) Je n'ai trouvé la dénomination de demi-soeurs dans aucun monument authentique, excepté dans le chap. 33. de la regle, qui permet d'en recevoir: ce n'est pas que Hartknoch et d'autres modernes après lui, n'aient parlé des demi - soeurs, mais il semble qu'ils n'ont eu d'autre fondement pour employer ce nom, que le même chapitre de la regle. Comme l'Ordre a reçu beaucoup de femmes, et que la regle a permis de recevoir des demi-soeurs, on ne peut pas douter qu'il n'y en ait eu d'ad

loge de la Commanderie de Maestricht fait aussi mention de beaucoup de soeurs, dont plusieurs ont fondé des anniversaires, ou fait des dons à la maison. On y voit aussi des soeurs qui étoient au service des couvents et probablement professes, telles que Godina de Harstal, soeurs de la maison de Liege. Entre les soeurs qui pa roissent n'avoir pas servi dans les couvents, on doit remarquer Elisabeth de Wellen, qui étoit en même tems Beguine 10). Les notions que

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le

mises sous cette dénomination: mais on a vu à l'article des demi-freres, que l'on confondoit souvent ce nom avec celui de frere; d'où l'on peut conjecturer qu'il en a été de même des demi-soeurs,

10) Anniv. Elisabeth de Wellen Beghinae sororis nostrae. Les Béguines dont il s'agit ici, devoient leur origine à Lambert de Begue prêtre du diocese de Liege, qui mourut en 1177, ou selon d'autres, dix ans plus tard: c'étoient des filles dévotes qui vivoient dans des maisons séparées, mais contenues dans une enceinte fermée qu'on nommoit Béguinage: elles étoient sous la direction d'une prieure ainsi que d'un ou de plusieurs ecclésiastiques, car les constitutions des Bégui nages n'étoient point uniformes; elles portoient un habit religieux et devoient réciter un assés grand nombre de prieres: elles faisoient voeu de chasteté pour le tems qu'elles demeuroient dans cet état, qu'elles pouvoient quitter quand elles vouloient. Je ne crois pas qu'il y ait eu des Béguinages ailleurs qu'aux Pays-bas et dans celui de Liege, où ils étoient très-multipliés. Ces établissements qui étoient des retraites honorables,

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