Du G. M. Gérard de ses partisans, ne l'aient reconnu pour GrandMaître légitime; mais c'est là où se borne la confiance que nous avons dans l'autorité des nécrologes. Dès qu'il y a des indices probables, j'ai presque dit certains, qu'il y a eu un Schisme, l'opinion de 'ceux qui ont fait l'inscription, ne peut point être un titre suffisant pour insérer dans la liste des Grands - Maîtres, un personnage inconnu jusqu'à présent, et dont l'existence n'est appuyée par aucune autre preuve. parlera encore ailleurs de Guntherus: en attendant, nous allons nous occuper de Gérard de Malberg, que Mr. Bachem a déja fait connoître au public, en 1802 2). On Il se présente d'abord un doute, celui de savoir s'il n'y a pas eu de suite, deux GrandsMaîtres nommés, l'un Gérard de Marprurc, et l'autre Gérard de Malberg. On connoît un diplome de confirmation des privileges de la ville de Cologne, donné à Capoue au mois de Ap. Han- Mars 1242 par l'Empereur Frédéric II., où l'on selmann voit entre les témoins: Frater Gerardus Ma weit. erl. 1. Hoch. des Haus. Hohen lohe. 2) Mr. de Baczko vient de publier un petit ouvrage sur Gérard de Malberg, en voici le titre: Gerhard von Malbergh Hochmeister des deutschen Ordens. Ein historisch-diplo matischer Nachtrag zum ersten Bande der Geschichte Preussen's von Ludwig von Baczko. Königsberg bey Friedrich Nicolovius 1806. Ce supplément à son his toire de la Prusse est fort bien fait: cependant je ne serai point dans le cas de m'en servir, parceque les notions que j'ai sur l'objet dont il s'agit, sont un peu plus étendues que les siennes gister Domus Sanctae Mariae Theutonicorum in Jerusalem: d'où il s'en suit que le Magistere de Conrad de Thuringe a été moins long que nous ne l'avions cru, et que sa mort doit être arrivée au plus - tard, dans le courant de l'an 1241, et très-vraisemblablement, l'an 1240 le vingt-quatrieme jour de Juillet, comme elle est marquée dans le nécrologe de Maestricht 3). 3) Il ne paroît pas douteux, depuis que l'on connoît le diplome de Frédéric, du mois de Mars 1242, que le Grand - Maître nouvellement élu (creatum noviter) dont il est parlé dans la chronique de Richard de St. Germain, et que l'Empereur avoit envoyé à la cour de Rome, avec l'Archevêque de Bari etc. au mois de Février de la même année 1242, n'ait été Gérard témoin du diplome. J'ai discuté à fond ce passage (hist. de l'Ordre tom. I. p. 478.) dont l'obscurité a entrainé quelques écrivains Italiens dans l'erreur. Mais en prouvant que ce n'étoit point l'Archevêque de Bari qui étoit GrandMaître, je me suis trompé sur le nom de celui qui l'étoit réellement, parcequ'alors, loin d'avoir aueune certitude sur l'existence de Gérard, il paroissoit que ce nom ne se trouvoit qu'abusivement dans la copie de la lettre de créance du 26, de Juin 1243, publiée par Raynaldi. J'ai dit que la mort de Conrad de Thuringe étoit arrivée au plus tard l'an 1241 pour ne point interrompre le fil de la narration par de trop longs détails. J'ajouterai ici, qu'il est très - probable qu'il est mort le 24. de Juillet de l'an 1240. Mr. Simon prêtre de l'Ordre, homme très - instruit, rapporte ce qui suit, dans un savant mémoire sur différentes parties de l'histoire de l'Ordre: lorsqu'on démolit l'église de St. Nicolas à Erfurt, on trouva sous la premiere pierre, un écrit sur vélin, que Mr. le · que C'est très probablement, le même Gérard l'Empereur Frédéric II. a envoyé avec d'autres ambassadeurs, pour féliciter Innocent IV, sur son élevation au Pontificat: la lettre de créance et de félicitation dont ils furent chargés, est datée de Bénévent le 26. de Juin de l'an 1243. Cette lettre rapportée dans la continuation des annales ecclésiastiques par Raynaldi, existe encore en original dans les archives du château St. Ange à Rome: j'en ai une copie authentique sous les yeux, dans laquelle on lit: Fratrèm Girardum de Marprurc venerabilem Magistrum Domus Sancte Marie in Jerusalem. Si l'on considere le peu d'intervalle qu'il y a entre les époques, professeur Hanold se procura, lequel porte en substance: que l'Ordre Teutonique a été fondé en 1190 sous le pontificat du Pape Célestin III. et pendant le regne de l'Empereur Henri VI.; que Ste. Elisabeth mourut en 1231, et que Conrad de Thuringe son beau-frere est mort en 1240. Il est inutile de faire remarquer que l'on a confondu, à l'instar de presque tous les écrivains, l'époque de la fondation de l'Ordre, avec celle de sa confirmation par Célestin III. Mr. Simon cite beaucoup d'autres autorités pour prouver que Conrad do Thuringe est mort en 1240, et je suis entiérement de son avis. Si Conrad est mort le 24. de Juillet, comme il est marqué dans le nécrologe de Maestricht, on ne peut guere douter qu'il n'ait fini ses jours en Allemagne, et non à Rome comme quelques uns l'ont prétendu, puisque nous connois sons un acte fait à Wirtzbourg le 14. de Mai de la même année, auquel il est intervenu. V. l'hist, de l'Ordre tom. I pag. 313. (poques, on ne peut pas douter que ce n'ait été au même Gérard de Marprurc, que le Pape a donné l'investiture de la Prusse, par une bulle datée d'Anagni le premier d'Octobre de la même année 1243. On trouve une copie défectueuse de cette bulle, dans le quatrieme tome du num. 21. code diplomatique de la Pologne, malgré que les éditeurs aient attesté qu'elle avoit été faite sur l'original: j'ai sous les yeux, une copie authentique de la dite bulle d'investiture, faite sur le registre original d'Innocent IV., conservé aux archives du Vatican, qui démontre évidemment l'erreur qui s'est glissée dans le code diplomatique de la Pologne. Quand j'écrivis l'histoire, je ne connoissois pas le diplome de Frédéric II. donné à Capoue au mois de Mars 1242: trompé d'ailleurs par les éditeurs du code diplomatique de la Pologne, qui ont substitué le mot Conrardum à celui de Girardum dans la bulle d'investiture du er d'Octobre 1243, je crus que le mot Girardum avoit été mis abusivement dans la copie de la lettre de créance de l'Empereur imprimée dans les annales ecclésiastiques de Raynaldi, et qu'il falloit lire Conrardum; en conséquence, j'ai Hist. de tâché d'expliquer comment Conrad de Thuringe avoit pu être nommé Conrad de Marprurc; 488. mais aujourd'hui je reconnois l'erreur dans laquelle j'ai été entrainé par les éditeurs du code de la Pologne. Si nous n'avions pas d'autres connoissances, on ne pourroit guere douter qu'il n'ait existé entre les époques susdites; c'est-à-dire, depuis le mois de Mars 1242 jusque passé le 1. d'Octo Tome II. l'Ordre bre 1243; un Grand - Maître nommé Gérard de Marprurc: mais on va voir qu'il a aussi existé un Gérard de Malberg, qui s'est mal conduit, a abdiqué, a été remplacé, et a occasionné de grands troubles dans l'Ordre; et nous apprenons tous cela par des documents irréfragables, datés du 16. de Janvier de l'an 1245. Or il est bien difficile de se persuader que tant d'événe. ments se soient passés en si peu de tems. Gé rard de Marprurc ayant été envoyé au Pape au mois de Juin 1243, on ne peut guere douter qu'il n'ait encore été en Europe au mois d'Oc tobre de la même année, époque où il obtint du souverain Pontif l'investiture de la Prusse: en supposant qu'il soit mort immédiatement après, il a fallu du tems pour faire parvenir la nouvelle de sa mort au couvent d'Acre en Palestine, où devoit se faire l'élection de son successeur. De l'époque où l'on a su son décès, on ne peut pas compter moins de trois mois jusqu'à celle fixée pour l'élection d'un autre, parceque l'on devoit y appeller plusieurs des principaux précepteurs de l'Europe: on ne peut donc point supposer que Gérard de Malberg ait pu être élu avant le printems de l'an 1244: delà jusqu'au 16. de Janvier 1245 il y avoit neuf ou dix mois; et comment, je le répéte, se persua der que le Grand - Maître sortant, pour ainsi dire du chapitre où il avoit été élu, se soit assés mal conduit pour soulever l'Ordre contre lui; pour avoir mérité d'être déposé, ou obligé de faire une abdication involontaire; pour avoir lui et ses partisans cherché à diffamer le GrandMaître qu'on lui avoit substitué, au point que |