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Guden. dipl. ord. num, 13.

seigneur le Grand - Maitre actuel, Antoine Victor Archiduc d'Autriche, doit être compté pour les cinquante-quatrieme, aussi long-tems que l'on n'aura pas fait d'autres découvertes sur Gé rard de Marprurc, sur Guntherus, sur Poppon de Wertheim et sur quelques autres personnages dont nous parlerons plus loin. Pour prouver que c'est au Grand - Maître Henri de Hohenlohe que le Pape a adressé les différentes bulles don't on a rendu compte, on n'a qu'à rapprocher le passage de la quatrieme où il est dit: presertim cum tu fiii Magister sibi apud sedem Apostolicam quadringentas Marcas argenti dederis pro suis debitis persolvendis, de la chartre datée du mois de Juillet de la même année 1245, par laquelle Théodoric de Gruningen Maître de Livonie et Lieutenant du GrandMaître en Allemagne, disposa du bien de Busenheim pour le payement des dettes que le Grand-Maître Henri de Hohenlohe avoit contractées à la cour de Rome (pro debitis solvendis a Magistro nostro Henrico de Hointo in curia Romana contractis) soit que ces dettes aient été contractées par Hohenlohe pour payer les quatre cents marcs qu'il a dû compter à Malberg, ou pour payer les frais du procès qu'il paroît avoir eu avec lui à la cour de Rome, on conviendra que ces deux passages ont un si grand rapport entre- eux, que l'on ne peut guere douter qu'ils n'aient eu un même objet.

Nous avons différentes autres preuves de l'existence de Henri de Hohenlohe comme Grand-Maître, à cette époque. L'an 1245 l'Empereur Frédéric II. brouillé avec Innocent IV.,

l'Ord. t. I

P. 486.

ib.p.355

et Baczko

t. I p.261.

envoya le Grand-Maître Henri de Hohenlohe, v. hist. de l'Evêque de Freisingen et Pierre des Vignes au Concile de Lyon où il avoit été cité; ambassade qui n'empêcha pas que le Pape ne prononçât une sentence de déposition contre l'Empereur, le 17. de Juillet,, en présence, mais non avec l'approbation du Concile: la même année, Frédéric donna, par un diplome, à ce Grand- 359 et487. Maître, la Livonie, la Courlande et la Samogitie: l'an 1246 le Grand-Maître de Hohenlohe donna un privilege à la ville d'Elbing: la même année il permit aux Dominicains de bâtir un Couvent, avec une église, dans cette ville; on voit un diplome de l'an 1247 où Hohenlohej est nommé Maire général: il paroît comme témoin avec la même qualité, dans une chartre de la même année: enfin l'an 1248 il fit un acte par lequel il permit de vendre quelques revenus qui appartenoient à l'Ordre.

Il n'est pas inutile de remarquer, qu'avant d'être élevé à la Grande - Maîtrise, Henri de Hohenlohe avoit été long-tems Maître d'Allemagne nous le connoissons en cette qualité depuis l'an 1332; il est vrai que dans les premieres années, il n'est qualifié dans les chartres que de Comthur von Deutschland c'està-dire Commandeur de l'Allemagne: mais nous ne doutons pas que cette dénomination ne soit équivalente à celle de Maître ou de Précepteur: en effet elle indique une autorité général; car il existoit dans l'Allemagne une quantité de Commandeurs qui n'auroient pu se servir de Cette dénomination absolue, sans occasionner une extrême confusion, même dans les affaires

P. 877.

particulieres de leurs Commanderies.

Enfin dans une chartre des Landgraves de Thuringe Guden de l'an 1234, il est nommé Précepteur d'Allemagne; et on le voit encore en cette qualité hist. de en 1239. Dans une chartre du 14. de Mai 1240 l'Ord. t. 1 il est nommé Lieutenant du Grand-Maître en P. 313. Allemagne d'où l'on peut conjecturer, qu'il avoit déja été remplacé comme Maître d'Allemagne par Berthold de Thannenrode; n'étant pas probable qu'il ait réuni les deux qualités: mais cette derniere commission qui le rendoit pour le tems de sa durée, supérieur au Maître d'Allemagne, prouve toute la considération dont il ne cessoit de jouir 9).

Parvenu à la Grande- Maîtrise, Hohenlohe fut très agréable au Pape qui lui rendoit la justice la plus complette; on en a vu la preuve dans les bulles d'Innocent IV. Il fut également agréable à l'Empereur qui avoit conçu de lui la

9) On a vu que Gérard de Hirzperch Maître d'Allemagne a pris en même tems la qualité de Lieutenant du Grand - Maître dans la chartre d'affiliation donnée à l'Abbaye de Quedlinbourg, malgré qu'elle fût située dans les limites de sa province: mais il est probable qu'il ne l'étoit que ad hoc, parcequ'il s'agissoit d'accorder la participation aux bonnes oeuvres de l'Ordre entier, ce qui ne pouvoit se faire que par le Maître général, ou par son autorité. Hors de quelques cas particuliers, comme celui-là, il n'est pas probable, que l'on ait donné la qualité de Lieutenant du Magistere à un Maître provincial qui sans cela, avoit toute l'autorité possible dans sa province, toujours dépendente de celle du Grand - Maître.

ce

plus haute idée, comme il le témoigna dans son diplome de l'an 1245, et qui l'employa dans des occasions très- importantes 10), Hohenlohe fut reconnu pour Grand-Maître en Palestine, que l'on a vu par les bulles d'Innocent IV: il fut reconnu dans la Prusse où il donna des privileges: il le fut en Allemagne et en Livonie, ce que nous avons vu clairement, par la chartre de Théodoric de Gruningen Maître de Livonie et son Lieutenant en Allemagne, qui le nomme Magister noster: enfin il le fut en Italie, d'où l'on peut conclure sans le moindre doute, qu'il a été reconnu par l'Ordre entier. Ces détails ne paroîtront pas superflus, quand nous aurons examiné ce que Grunau rapporte à son sujet II)..

10) Confidentes de prudentia ejusdem Henrici de Hohenlohe Magistri, quod sit homo potens opere et serr mone, et per suam et fratrum suorum instantiam potenter incipiat et pro conquisitione terrarum ipsarum viriliter prosequetur nec desistet inutiliter ab inceptis, sicut plures, multis laboribus in eo negotio frustra tentatis cum viderentur proficere, defecerunt. V. hist, de l'Ordre t. I. p. 359.

11) Voici l'extrait d'une chartre qui n'a jamais été im◄ primée, qui prouve que les Teutoniques de l'Italie, Ont reconnu Henri de Hohenlohe pour Grand-Maitre. Millesimo ducentesimo quadragesimo septimo. Indictione quinta, die quarto decimo exeunte marcio. Paduae in comuni Palacio presentibus Dominis .. judicibus frater Conradus preceptor Domus Alemannorum per totam provinciam Austrie nuncius et vicarius Magistri et fratris de Bonloch tocius Ordinis Fratrum Alemannorum et Hospitalis Jerosolimitani, presentibus fratre Felice preceptore domus AlemanTM

Jusqu'ici nous avons travaillé à perfectionnor l'histoire, en faisant connoître un GrandMaître dont l'existence a été ignorée si longtems: la tâche qui nous reste à remplir est plus désagréable; nous n'avons plus rien de certain à démontrer que des erreurs. On dira peut-être ; si ce sont des erreurs, pourquoi s'en occuper? Mais nous répondrons: que c'est encore travailler pour l'histoire, que de mettre ceux qui viendront après nous, én garde contre des écrivains et contre certains documents, dont l'autorité apparente pourroit les seduire : d'ailleurs, les récits les plus absurdes contien nent par fois des vérités dont la connoissance peut devenir importante à ceux qui seront assés heureux pour faire de nouvelles découvertes; et il en reste beaucoup à desirer.

Nous avons dit dans l'histoire, qu'il y avoit

norum de Padua, et fratre Federico preceptore dɔ-
mus Alemannoram de Bozano et Lengmos - pactio-
nes fecerunt etc. On reconnoît aisément le nom de
Hohenlohe, que l'on trouve plusieurs fois écrit
Honlóch, que le copiste a défiguré par le change-
ment de la premiere lettre qui apparemment, n'é-
toit pas
bien lisible. Je dois la connoissance de
cet acte aux bontés de Mr. l'Abbé Gennari de Pa-
doue, qui a bien voulu m'envoyer des extraits de
trente-deux chartres concernant la commanderie
que l'Ordre avoit autrefois dans cette ville, et qui
n'ont jamais été publiées. J'ai déja fait men-
tion de plusieurs de ces chartres dans le cours de
cet ouvrage en citant l'Abbé Gennari; me réser
vant de
marquer ici publiquement ma vive recon-
noissance à ce savant, qui s'est particuliérement
distingué par les profondes connoissances qu'il a
acquises sur l'histoire de son pays.

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