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Ugel.

Ital. sacr.

tom. I.

Ugelli rapporte un diplome donné par l'Empereur Frédéric II. à l'église d'Arezzo, dont les coll. 422. témoins sont: Pada Bergensis, Marsebrugensis, et Coloniensis Episcopi. S. Venerius Magister Domus Sanctae Mariae Teutonicorum in Jerusalem. A. Dux Austriae et Stiriae, Rolandus Dux Spoleti, Comes S. Defroburcae, Comes S. de Gurettin, Rolandus Comes Tusciae Palatinus etc. Acta sunt haec anno Dom. Incarnat. 1225 mense Julli, 13 indict. etc. Datum apud s. Germanum etc. Malgré que Venerius soit caractérisé de maniere à ce qu'il semble qu'on ne peut se réfuser de le reconnoître pour Grand - Maitre, la copie de cette chartre est si défectueuse qu'on ne peut y ajouter foi, avant d'avoir la certitude qu'elle est conforme à l'original: et si l'on acquéroit cette certitude, il faudroit encore examiner de près, le diplome même. On voit au premier coup d'oeil, que cette copie n'a pas été faite avec soin, puisqu'on y lit Marsebrugensis pour Merseburgentis: mais il est encore plus étonnant d'y voir le chef de l'église de Cologne, qualifié simplement d'Evêque, et nommé après deux autres Evêques: il y avoit déja eu une longue suite d'Archevêques de Cologne, depuis que la dignité métropolitaine avoit été attachée à ce siége; et l'on voit dans toutes les chartres, que les Archevêques sont toujours distingués par cette qualité, et nommés avant les Evêques, dont ils sont, sous certains rapports, les supérieurs immédiats.

L'an 1225Herman de Salza étoit Grand-Maître de l'Ordre Teutonique, et le fut encore longtems après ce grand homme jouissoit alors,

non seulement de la bien veillance, mais encore de la confiance du Pape et de l'Empereur; et ce fut vers ce même tems, qu'ils lui en donnerent les marques les plus distinguées. Herman par ses talents et ses hautes protections pouvant être regardé comme l'auteur de la grandeur de son Ordre, il n'est pas apparent qu'il ait pu avoir un compétiteur. Si le diplome est vraiment de l'an 1225, j'avoue que je ne vois presque pas de moyen de former la plus simple conjecture, sur ce Venerius: peut-être que le copiste aura lu Venerius pour Venerabilis qui pouvoit être écrit en abrégé; épithete que Frédéric II. a aussi donné à Gérard de Malberch quand il l'a envoyé pour féliciter Innocent IV. sur son élevation au Pontificat; dans cette supposition, c'est Herman de Salza qui a été temoin de ce diplome. Quant à la lettre S. qui précéde le mot Venerius, le copiste peut l'avoir mise au lieu d'une F. lettre initiale du mot Frater. Il est vrai que dans cette supposition, cette lettre auroit dû suivre le mot Venerius ou, Venerabilis; mais un copiste qui a su réduire l'Archevêque de Cologne au rang de simple Evêque, et le mettre hors de sa place, peut bien aussi avoir confondu et déplacé une lettre, et avoir pris un mot pour un autre. J'avoue que ces conjectures sont trèsvagues, n'étant fondées que sur l'inexactitude. apparente, d'un copiste ou d'un imprimeur: il faut encore remarquer, pour faire mieux conster de cette inexactitude, que la lettre initiale du nom du Duc d'Autriche, est un A. tandis que suivant l'art de vérifier les dates, c'étoit alors Leopold VI. qui étoit Duc d'Autriche; et que,

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memor.

Vienn 1789.

selon un manuel chronologique imprimé à adjumen- Vienne, c'étoit Frédéric le Belliqueux : sans entrer en discussion sur les divers rapports des auteurs de ces ouvrages, il suffit d'observer que la lettre A. ne pouvoit indiquer le nom de l'un, ni de l'autre de ces princes. Nous observerons enfin, que le Duc de Spolete a été souvent témoin des diplomes de l'Empereur Frédéric, dans ce tems-là, et que son nom est communement écrit Raynaldus et non Rolandus. voilà assés pour engager les écrivains futurs, à ne faire usage de la copie défigurée de ce didiplome, qu'avec beaucoup de circonspection.

En

CHAPITRE XXII.

LISTE DES GRANDS-MAITRES RECTIFIEE D'APRES LES NOUVELLES DECOUVERTES. DERNIER ETAT DE L'ORDRE.

Comme la liste des Grands-Maîtres, suivant

l'histoire, est fautive, nous croyons devoir en donner une nouvelle, conforme aux observations qui ont été faites dans le chapitre XXI.

I. HENRI de WALPOT premier Grand-Maître de l'Ordre en 1190: mort le 24. d'Octobre de l'an 1200.

II. OTTON de KERPEN en 1200

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mort le 2.

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rant de l'an 1241, et beaucoup plus probablement, le 24. de Juillet 1240.

VI. GÉRARD de MALBERG en 1240, ou

1241, si Gérard de Malberg est la même per

sonne que Gérard de Marprurc, ce dont je ne doute pas, la premiere preuve diplomatique que l'on ait de son existence, est du mois de Mars 1242. Malberg fut déposé, ou contraint de renoncer à sa dignité, assés longtems avant le 16. de Janvier 1245: il passa dans l'Ordre des Templiers, avec la permission du Pape.

VII. HENRI Comte de HOHENLOHE fut élu à la place de Malberg: on vient de voir qu'il est impossible de fixer l'époque de son élection. Il paroît qu'il est mort vers le même tems que l'Empereur Frédéric II, c'est-à-dire en 1250, ou 1251.

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SCHISME.

Après la mort de l'Empereur Frédéric II. arrivée le 13. de Décembre 1250, l'Empire fut divisé entre Conrad IV. son fils et son légitime successeur et Guillaume Comte de Hollande que le Pape ennemi de Frédéric, avoit fait élire Roi des Romains, quelques années auparavant. Il paroît que ce schisme dans l'Empire, en occasionna un second dans l'Ordre: on n'a point, à la vérité, de certitude sur cet objet, mais voici ce qu'il y a de plus vraisemblable. Après la mort du Grand - Maître Henri de Hohenlohe, que nous croyons être arrivée vers le même tems que celle de l'Empereur Frédéric II., les chevaliers attachés au Roi Conrad IV., choisirent pour Grand - Maître Guntherus ou Gonthier dont on ignore le nom de famille: d'un autre côté, quelques partisans de Guillaume de Hollande, la créature du Pape, s'assemblerent à Ve

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