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mandatum sub aquila; le voici, qu'en pensez-vous? J'y ai vu que Hoffman dans la nouvelle supplique demande que les trois cours soient médiatrices et que la cause soit renvoyée ad judicium ".

Liége, le 25 octobre 1789, Hansen au magistrat : " Dohm a dicté une note au comte Charles De Geloes, par laquelle il conseille d'envoyer des députés aux autres cours et de supplier le roi de Prusse d'envoyer un seul bataillon à Liége pour y faire la police. Le commandant de Wesel a déclaré à Fabry, qui y a passé, qu'il avait ordre de mettre les troupes en mouvement, et il a ajouté le même conseil que Dohm ".

Liége, le 27 octobre 1789, Hansen au magistrat : « Les députés à Aix sont revenus; ils ont fait un rapport verbal; ils ont été bien reçus des ministres directoriaux; ceux-ci leur ont dit qu'il n'arriverait pas de troupes à Liége, hormis le cas de nécessité d'y maintenir la police. Dohm leur a conseillé de demander un bataillon pour protéger l'ordre public".

§ 5.

La Chambre impériale de Wetzlar, qui avait été saisie par les patriotes et le prince, dès l'année 1787, de la question constitutionnelle, si celui-ci avait le pouvoir d'édicter en matière de police, s'était réservé la solution de cette question, et avait plusieurs fois ordonné aux patriotes d'observer les édits jusqu'à décision ultérieure. Elle fut bientôt instruite par les sujets dévoués du prince que les patriotes venaient de faire une révolution dans la principauté et que cette révolution était fondée sur les mêmes principes que celle de France. Craignant que cette épidémie révolutionnaire ne gagnât tout l'empire d'Allemagne, elle crut avec raison devoir l'arrêter à ses frontières. Elle rendit, le 27 août, un décret par lequel elle ordonna aux rebelles d'obéir à leur prince, de déposer les armes et les cocardes, de s'abstenir de toute menée révolutionnaire et de poursuivre leurs droits, s'ils en avaient, par

devant les tribunaux; elle chargea les trois directeurs du cercle de Westphalie (le prince de Munster, le duc de Juliers et le duc de Clèves) de soumettre les rebelles par la force des armes, de réintégrer le prince-évêque avec ses conseillers et fidèles serviteurs, de rétablir l'ancienne forme de gouvernement, la constitution, et les magistrats déposés ou démissionnaires, et enfin de faire une enquête contre les auteurs et complices de la rebellion.

Les Trois-Etats, qui n'eurent connaissance de ce décret que le 5 septembre, mirent dès lors tout en œuvre pour en empêcher l'exécution. Les députations qu'elles envoyèrent, dans ce but, à Trèves où le prince s'était retiré dès le 27 août, à Wetzlar et à Aix, n'eurent aucun succès'.

Le 10 octobre 1789, les trois directeurs du cercle lancèrent leur mandement déhortatoire, par lequel ils sommèrent les villes d'obéir à la sentence de Wetzlar et de l'exécuter dans les huit jours.

Ce mandement fit une forte impression sur le magistrat de Hasselt. Mais avant de prendre un parti, il députa son bourgmestre Briers à Liége pour s'y informer de l'état des choses. Briers y arriva le 16 octobre, jour où la cité de Liége envoya une circulaire aux bonnes villes, ses alliées, pour les engager à différer leur soumission.

Briers était à peine de retour à Hasselt, que le magistrat l'envoya, le 19 octobre, avec le conseiller Cox, à Aix, pour y parler aux députés du Tiers-Etat et aux ministres des trois directeurs du cercle, et pour s'y informer des moyens propres à empêcher l'exécution de la sentence de Wetzlar.

la

Briers et Cox doivent avoir rapporté au magistrat que l'exécution aurait lieu; car celui-ci publia, le 21 octobre, sentence de Wetzlar du 27 aoùt et le mandement déhortatoire du 10 octobre.

4) L'Etat-primaire ne s'y était associé que sous l'influence de la contrainte que les patriotes exerçaient sur lui.

"

Les démarches que plusieurs villes flamandes avaient faites près des ministres directoriaux à Aix déplurent au Tiers-Etat. Aussi, déclare-t-il, le 26 octobre, désapprouver la conduite des villes qui ont pu se permettre des démarches de cette espèce. Il ne peut regarder, continue-t-il, les démar ches particulières d'une ville quelconque sur cet objet que comme l'effet d'une crainte mal fondée ou comme une suite des conseils pernicieux suggérés par l'intrigue, et même comme une contravention formelle à leur pacte fédératif; des suites de laquelle elle sera responsable envers les autres villes, ses alliées. "

Cette circulaire n'arrêta pas le magistrat de Hasselt dans la voie de la soumission où il était entré. Le 27 octobre, il révoqua, à ses deux députés au Tiers Etat, leur mandat et il chargea Vos de ramener Hansen de Liége. Le lendemain tout le nouveau conseil communal se démit de ses fonctions. Toutefois ces résolutions ne furent pas exécutées immédiatement. L'ancien magistrat, qui avait été élu le 28 juin, ne reprit ses fonctions que le 24 novembre 1789. Quant à Hansen, il continua à siéger au Tiers Etat comme député de Hasselt, sans doute, avec le consentement tacite du magistrat de la ville.

La pression exercée par les patriotes de Liége et les maux dont ils menaçaient leurs adversaires, empêchèrent le magistrat et les habitants de Hasselt de se prononcer ouvertement pour le rétablissement du prince, et les contraignirent à suivre, quoique à regret, le mouvement révolutionnaire.

§ 6.

Le duc de Clèves (le roi de Prusse) fut infidèle au mandat que lui avait confié la chambre de Wetzlar. Au lieu d'exécuter la sentence du 27 août, de concert avec le prince de Munster et le duc de Juliers, il en empêcha ceux-ci, et fit occuper la principauté de Liége par ses propres troupes. Son but était de s'en déclarer un jour le souverain et de l'annexer à ses états,

en même temps que d'intervenir dans les affaires des PaysBas autrichiens. Les patriotes de Liége n'avaient rien négligé pour obtenir la médiation et même l'intervention armée du roi de Prusse; ils étaient disposés à lui livrer leur pays plutôt que de le voir rentrer sous l'obéissance du princeévêque. Les troupes prussiennes commandées par De Schlieffen entrèrent à Liége le 30 novembre, aux acclamations des patriotes. Ce général, fidèle aux instructions qu'il avait reçues de comprimer partout le mouvement en faveur du prince et d'empêcher les villes de faire leur soumission à la sentence de Wetzlar, plaça à Huy, à Verviers, à Spa, des détachements de ses troupes. Il répartit entre les villes de Tongres, de Saint-Trond et de Hasselt, un corps de 800 hommes avec huit pièces de canons. Les troupes étrangères, qui étaient au nombre de 5000 hommes, restèrent au pays jusqu'au 16 avril 1790 et coûtèrent plus de 6000 florins par jour aux caisses publiques. La ville de Hasselt fut obligée de contribuer dans ces frais pour une somme de 1768 florins.

La présence des troupes étrangères n'empêcha point le magistrat de Hasselt de députer au tribunal des XXII, au mois de décembre 1789, un adhérent du prince, à savoir, le bourgeois Drip.

Le séjour des troupes prussiennes étant une ruine pour le pays et un danger pour son indépendance, toutes les classes de la société, à l'exception des chefs des patriotes, en avaient demandé le rappel. Le roi de Prusse avait cédé à leurs instances, ainsi qu'à celles de plusieurs princes d'Allemagne.

Les adhérents du prince avaient espéré que le jour de leur départ, un mouvement réactionnaire se produirait dans tout le pays, mais leur espoir fut déçu, parce que le général prussien n'avait retiré ses troupes qu'à mesure qu'elles étaient remplacées par celles des patriotes de Liége.

La lettre que l'échevin Luesemans, de Saint-Trond, adressa le 14 avril 1790, au comité aristocratique de Hamal, renferme

quelques détails sur l'état des esprits à Hasselt: Tongres, dit-il, a repris les cocardes. Hasselt a 300 patriotes armés. Je vous prie de faire écrire à M. De Lelien' et de lui dire que le maître des postes à Hasselt y a joué un rôle infâme, qu'il court tous les cabarets, qu'il déclame contre le prince de la manière la plus indigne, qu'il entonne, la pinte à la main, les chansons patriotiques devant la canaille et fait chorus avec eux, que lui, avec son cousin l'échevin Bosch de Hasselt et l'avocat Claes, sont les seuls de tous les honnêtes gens de la ville, qui soufflent l'esprit de rébellion au peuple, qu'il est le chef des rebelles, qu'il sème l'argent parmi eux, qu'il fait crier vivat Hansen (ce Hansen est son oncle) et que ce vivat est le signal de l'attroupement, comme cela est arrivé cent fois. Il faut que De Lelien non seulement lui dise de ne plus s'en mêler, mais qu'il lui ordonne dans les termes les plus précis de quitter la ville pour quelque temps. "

§ 7.

La Chambre de Wetzlar, mécontente de ce que le duc de Clèves avait protégé les patriotes au lieu d'exécuter contre eux sa sentence du 27 août 1789, ordonna de nouveau, le 19 avril 1790, aux trois directeurs du cercle de Westphalie d'exécuter sa sentence, et elle leur adjoignit, à cet effet, les directeurs des cercles du Haut et du Bas-Rhin et ceux des cercles de Franconie et de Souabe. Aussitôt les ministres des cours de Munster et de Juliers notifièrent aux villes (le 22 avril) que les sentences de Wetzlar seraient infailliblement exécutées, et ils ordonnèrent aux habitants de s'abstenir de tout attroupement, de toute violation des personnes et des choses. Le magistrat de Hasselt fit afficher cette notification des ministres le 26 avril.

Les patriotes de Liége se préparèrent à une vigoureuse

1) Le directeur des postes impériales.

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