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dominam anullo benedicto subarravit. Et sic illustris assistencium comitiva regale petens convivium, in disco principali prefatus patriarcha, rex, regina Anglie, regina Blancha, regina Sicilie, et duo comites anglici consederunt. Secundum autem qualitatem personarum ceteri sessionis ordinem tenuerunt.

Nundum prefata domina septimum annum attingerat, rege Anglie tricesimum annum jam agente. Unde multi inproporcionem istam admirantes, et scientes quod post duodecimum annum viro debebat offerri, dubitabant ne interim sponsionis immemor existeret; sed aliter contigit quam credebant. Tempus namque anticipare cupiens, per nuncios suos regem Francie instantissime rogavit ut sibi futuram dilectissimam consortem destinaret. Quod rex eisdem concessit; et tunc nunciis vale dicto, insigni virgini tanto culmini destinande rex immensarum sumptuum ornamenta et modum nesciencia statuit preparari.

Nobiles et ignobiles peroptatam a quinquaginta annis et ultra concordiam se speraverunt adeptam, voraginesque guerrarum occasione domine Ysabellis filie Philippi regis Pulchri inchoatas et hanc secundam Ysabellam finiendas non immerito speraper bant; et potissimum hac de causa, quia per matrimonium suum Anglici in regno non erant porcionem aliquam percepturi.

Sane ut honor regis et regni servaretur, et cum accelleracione temporis nupciarum acceleraretur et pactum peccuniale promissum, longe lateque per regnum exactores regii trausmittuntur, qui sub collecte universalis titulo peccunias a regnicolis collegerunt. Et ut lecius et sine murmure solverentur, cunctis publice asserebant, quod rex indempnitati plebis providens, gabellam salis, imposiciones rerum venalium, quartum quoque vinorum ad tempus relaxabat. Et hoc utique peractum est; sed, nundum anno exacto, prefate exactiones iterantur.

che, le roi, la reine d'Angleterre, la reine Blanche', la reine de Sicile et les deux comtes anglais occupèrent les sièges d'honneur; les autres personnes prirent place suivant leur qualité.

Madame Isabelle n'avait pas encore atteint sa septième année, et le roi d'Angleterre avait trente ans. Bien des gens étaient frappés de cette disproportion d'âge, et lorsqu'ils songeaient que la reine ne devait être remise entre les mains de son mari qu'après sa douzième année, ils craignaient que le roi d'Angleterre ne se souvînt plus de ses engagements; mais ils se trompaient dans leurs conjectures. Le roi Richard voulant avancer l'époque fixée, fit prier instamment le roi de France, par ses ambassadeurs, de lui envoyer sa fiancée bien aimée. Le roi y consentit, et, en congédiant les ambassadeurs, il fit préparer toutes sortes de parures du plus grand prix pour la jeune princesse destinée à un si haut rang.

La noblesse et le peuple pensèrent que la paix, après laquelle ils soupiraient depuis plus de cinquante ans, se trouverait ainsi assurée. Ils espérèrent que le gouffre de la guerre qui avait été ouvert à l'occasion du mariage de madame Isabelle, fille du roi Philippe-le-Bel', allait être fermé par cette autre Isabelle. Leur espoir était d'autant plus fondé, que les Anglais ne devaient acquérir par ce mariage aucune portion de territoire dans le royaume.

Sous prétexte de satisfaire à l'honneur du roi et du royaume, et de hâter le paiement des sommes stipulées dans le traité du mariage, dont l'époque avait été ainsi avancée, on envoya de tous côtés dans le royaume des exacteurs royaux, pour lever de l'argent sur les habitants à titre de collecte générale. Afin que chacun payât avec plus d'empressement et sans murmure, on assurait hautement que le roi, voulant donner un dédommagement au peuple, diminuait pour un temps la gabelle, l'impôt sur les marchandises, et le quart sur les vins. Cela eut lieu en effet ; mais, avant la fin de l'année, ces taxes furent rétablies.

I

Reine douairière de France, veuve du roi Philippe de Valois

'Isabelle avait épousé Édouard II. Ce fut

du chef de cette princesse qu'Édouard III réclama la couronne de France, à la mort de Charles-le-Bel en 1328.

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Anni Domini

MCCCXCVI.

Ad

CAPITULUM I.

reges christianos rex nuncios misit propter unionem universalis Ecclesie.

ANTE instans festum Paschale, rex Karolus, monitis alme Universitatis Parisiensis acquiescens, post maturam deliberacionem suorum illustrium, ad orthodoxos et summe auctoritatis principes temporales decreverat nuncios destinare, ut Ecclesia sponsa Christi inter procellas discensionum fluctuans ad portum reduci posset securum. Per dominum Alexandrinum patriarcham, Egidium de Campis doctorem in sacra pagina, Navarre, Arragonie et Hyspanie regibus, necnon et eodem titulo insignitis Boemie et Hungarie cognatis per episcopum Silvanetensem, magistrum Petrum Plaon, ac nonnullos alios nobiles et scientifficos viros dignum duxerat intimari quod mente conceperat, rogans omnes ut ad sopiendum nephandissimum scisma Ecclesie cum eo dare operam dignarentur.

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Le roi envoie des ambassadeurs aux rois chrétiens au sujet de l'union de l'Église

universelle.

4

1336.

AVANT la fête de Pâques, le roi Charles avait résolu, après mûre An du Seigneur délibération de son conseil, et suivant les avis de la vénérable Université de Paris, d'envoyer des ambassadeurs aux plus puissants princes de la chrétienté, afin de pouvoir sauver du naufrage et ramener au port du salut le vaisseau de l'Église, épouse de Jésus-Christ. Il députa donc vers les rois de Navarre, d'Aragon et d'Espagne 5, monseigneur le patriarche d'Alexandrie et maître Gilles des Champs, docteur en théologie ; il députa en même temps vers ses cousins les rois de Bohême et de Hongrie, l'évêque de Senlis, maître Pierre Plaon, et quelques autres nobles et savants personnages, en les chargeant de faire connaître à ces princes le projet qu'il avait conçu, et de les prier de vouloir bien travailler de concert avec lui à l'extinction du malheureux schisme qui divisait l'Église.

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BIBLIOTECA GEOGRAPINGES

Primus, de consensu ejus, magister Johannes Luqueti in jure divino, et dominus Robertus de Dours in jure canonico professores, ejusdem quoque professionis reliquis magistri Johannes Brevis Coxe et Petrus Regis, ab Universitate Parisiensi deputati cum multis aliis eminentis sciencie viris, comites individui itineris regiis sumptibus extiterunt. Tanta liberalitate rex usus est erga Universitatem filiam predilectam, quia erarium commune exaustum peccuniis in legacionibus similibus presentes nuncii alleguabant. Qui quamvis regi vale dicto recedentes ad unum finem tenderent, eamdem tamen fortunam in itinere minime pertulerunt.

Germanica namque cervicositas, predis semper assueta, huc illucque discurrens hostiliter, nuncios non passa est maximam partem Austrie, regnum Boemie vel introitum Hungarie absque conducencium et exploratorum mercenario conductu pertransire; et pluries pontes aquaticos destruere in parte oportuit, ne in predam insequencium devenirent. Sane cum sumptu maximo talia excercebantur; et, ut breviloquio utar, ultra inconveniencia ista cum tedio maximo peracta fuit profectio. Nam quamvis Coloniensis, Treverensis et Maguncie archiepiscopi, Austrie quoque et Bavarie duces et viciniores Alemani amborum ambassiatas libentissime audissent, rex tamen Boemie Universitati audienciam pluries denegavit. Prout fama publica referebat, qui premissi fuerant a domino papa Benedicto, equorum et jocalium cotidiana munera offerentes, ad hoc ipsum inducebant. Unde quociens audiencia poscebatur, respondebat : «< Nolumus vos audire, sed si vultis populo predicare, ad eccle<<< sias vos accedere et ibi stacionem facere placet nobis. » Quamvis vallidis precibus non mutaverit intentum, missis tamen cognati sui regis Francie curialiter receptis, responderat

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