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instrumentum in presencia multorum episcoporum, abbatum et comitum.

CAPITULUM XII.

Dux electus est in regem.

Et quoniam regnum sine rectore manebat, die mercurii prima mensis octobris, apud Vetus Monasterium utriusque status regni celebratum est colloquium generale, in quo a parte sinistra viris ecclesiasticis collocatis, in alia inter duces et comites dux Henricus tenuit primam sedem. Post eum dux Eboracy, ejus patruus, ac filius ejus, duces deinde Aricensis, et Exconstrie, et inde Arundelli, Marchie, de Narnia, de Pennebroc, de Saluslenc, Danustac comites et dominus Dispensator ordinate consederunt. Tunc surgens Eboracensis archiepiscopus et pro themnate assumens: Habuit Jacob benedictionem a patre suo, cum prolixe qualiter Esau primogenitus paternam benedictionem non habuit, sed Jacob, ostendisset, instrumentum lectum fuit qualiter Richardus corone renunciaverat, et se insufficientem reputaverat ad regnandum. Omnia in instrumento contenta Cantuariensi archiepiscopo testes protinus evocati deposuerunt esse vera. Qui collacione peracta : « Ex « quo, inquit, rex asserit se fore insufficientem ad regnandum, <«< et renunciavit corone, bonum est ut unum alterum regem « eligamus.

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Quod cum populus hic presens magnis clamoribus approbasset, facto quoque silencio, cum de duce Eboracy et multis aliis sigillatim interrogasset si vellent ut coronarentur, et negative respondissent, tandem inferens : « Vultis ducem Lencastrie?» omnes simul clamaverunt : « Ita, ita; sit nomen Domini bene

ciation en présence d'un grand nombre d'évêques, d'abbés et de

comtes'.

CHAPITRE XII.

Le duc de Lancaster est élu roi.

L'Angleterre était sans roi. Le mercredi 1er octobre, il se tint à Westminster une assemblée générale des deux ordres de l'État. Les membres du clergé prirent place à gauche, le duc Henri s'assit à droite au premier rang parmi les ducs et les comtes. Derrière lui se placèrent son oncle le duc d'York accompagné de son fils, les ducs de Harford et d'Exeter, les comtes d'Arundel, de la Marche, de Nairn, de Pembroke, de Saluslenc, d'Anustac' et le sire de Spenser. L'archevêque d'York se leva et prononça un long discours dont le texte fut : Jacob reçut la bénédiction de son père. Il démontra comment Jacob avait obtenu la bénédiction paternelle de préférence à son frère aîné Esaü. On lut ensuite l'acte par lequel Richard avait renoncé à la couronne et s'était reconnu incapable de régner. Puis on fit venir des témoins qui déposèrent devant l'archevêque de Canterbury de la vérité de tout ce qui était contenu dans cet écrit. Ce prélat prit alors la parole: «< Puisque le roi, dit-il, se déclare incapable de régner et « a renoncé à la couronne, il est bon que nous avisions à l'élection «< d'un autre roi. »>

Le peuple qui se trouvait là applaudit à grands cris. Lorsque le silence fut rétabli, l'archevêque proposa successivement pour roi aux

'Froissart raconte que Richard résigna sa couronne publiquement, devant une assemblée des principaux seigneurs, prélats, ducs, comtes, barons et chevaliers, et des plus notables hommes de Londres. Le moine

d'Evesham dit que Richard ne fut pas présent au parlement, et qu'on lut la résignation qu'il avait rédigée devant témoins.

› Ces deux noms sont évidemment altérés.

dictum. » Cumque in hunc vota omnium consedencium concurrissent, et rediens ad populum, cum ter jam clamore terribili iterasset: «Ita fiat, ita fiat; et qui contradixerit moriatur, » inde sibi fieri peciit publicum instrumentum. Hiis peractis, cum dux electioni consensisset, tunc ab archiepiscopis flexis genibus perlectis intelligibiliter que reges Anglie servare tenentur, ab eisdem benedictione percepta, post pacis osculum, sibi anulum regium per dominum Thomam de Persyaco fecerunt cum pacis osculo presentari atque indicem ornari. Abhinc sede regia constitutus, conestabulario aureum baculum, ut moris est, deferendum tradidit, sibique a marescallo, cancellario et custode secreti sigilli juramento fidelitatis exhibito, filium suum primogenitum principem Wallie constituit. Cui cum omnes assistentes fidelitatem jurassent et promisissent servare, secundo filio suo ducatum concessit Lencastrie. Hiisque cerimoniis peractis, pro die coronacionis regis diem sancti Edwardi elegerunt.

CAPITULUM XIII.

De coronacione regis et de cedula sancti Thome.

Die dicta, eumdem primum regem inunctum unctione olim celitus a beata Maria Virgine collata Thome martiri glorioso, et inclusa in quadam ampula lapidea infra aquilam auream et gemmatam, Anglici asserebant; quibus assentiri vel dissentiri mens non est. Sed quia in testimonium veritatis cedulam aquile auree alligatam et manu propria gloriosi martiris scriptam, ut dicebant, ipsi regi tradiderant, ut noscant posteri si in eadem ad laudem ejus contenta effectui poterit mancipare, tenorem cedule hic inserere dignum duxi, qui talis est :

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Quando ego Thomas archiepiscopus, exul in Anglia, fu

assistants le duc d'York et plusieurs autres princes. La foule ayant répondu négativement : « Eh bien, dit-il, voulez-vous du duc de Lancaster?»-« Oui, oui! s'écrièrent-ils tous à la fois, et béni soit le nom du Seigneur. »> Toute l'assemblée s'étant rangée à cet avis, l'archevêque se retourna vers le peuple, et cria trois fois d'une voix forte: «< Ainsi soit, ainsi soit, et meure quiconque ira à l'encontre! >> Puis il demanda qu'on dressât un acte authentique de cette élection. Cela fait, et le duc ayant accordé son consentement, les archevêques lui lurent à genoux, à haute et intelligible voix, tout ce que les rois d'Angleterre sont tenus d'observer, lui donnèrent leur bénédiction et le baiser de paix, et lui firent présenter et mettre au doigt l'anneau royal par messire Thomas de Percy, qui lui donna une seconde fois le baiser de paix. Le duc, montant alors sur le trône, remit suivant l'usage, le sceptre d'or entre les mains de son connétable, reçut le serment de fidélité du maréchal, du chancelier et du garde du sceau secret, et déclara son fils aîné prince de Galles. Il lui fit prêter serment par toute l'assemblée, et conféra à son second fils le titre de duc de Lancaster. Toutes ces cérémonies achevées, on fixa le jour du couronnement à la fête de saint Édouard.

CHAPITRE XIII.

Du couronnement du roi et de la cédule de saint Thomas.

Le sacre eut lieu au jour marqué. Les Anglais assurent que Henri fut le premier de leurs rois qui ait été sacré avec l'huile sainte appertée du ciel par la Vierge Marie au glorieux martyr Thomas, et contenue dans une ampoule de lapis que renfermait un aigle d'or enrichi de pierreries. Je ne veux ni soutenir ni contester cette tradition. Mais comme ou avait, disait-on, remis au roi, en témoignage de la vérité, une cédule attachée à l'aigle d'or et écrite de la propre main du glorieux martyr, j'ai cru devoir en insérer ici la teneur, afin que la postérité juge si le roi pourra réaliser tout ce que cet acte promet de la gloire de son règne. Il était ainsi conçu :

Quand moi Thomas, archevêque, banni d'Angleterre, je me

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giebam ad Franciam, veni ad papam Alexandrum, qui tunc << Senonis erat, ut ei ostenderem consuetudines malas et abu«<siones, quas rex Anglie in Ecclesia introducebat. Quadam <«< nocte, cum essem in ecclesia sancte Columbe in oracione, rogavi reginam virginum ut daret regi Anglie et heredibus << suis propositum et voluntatem emendendi se circa Ecclesiam, << et quod Christus pro sua misericordia ampliori dilectione ipsum faceret diligere Ecclesiam. Statim apparuit michi beata Virgo, habens in pectore istam aquilam auream, manu te« nens parvam ampullam lapideam; et accipiens aquilam de pectore suo, ampullam inclusit, et aquilam in manu mea <«< cum ampulla posuit, et hec verba per ordinem michi dixit: « Ista est unctio, de qua debent ungi reges Anglorum, non isti qui modo regnant, sed qui regnabunt, quia maligni sunt et « erunt, et propter peccata sua multa amiserunt et amittent. << Sunt autem reges Anglorum futuri, qui ungentur unctione ista, benigni et pugiles Ecclesie erunt. Nam isti terram amissam a parentibus pacifice non recuperabunt, donec ampullam cum aquila habeant. Est autem rex Anglorum futurus, qui primo ungetur unctione ista, qui terram amissam a parentibus, scilicet « Normaniam et Aquitaniam, recuperabit in pace sine vi. Rex iste << erit maximus inter reges, et est ille qui edificabit multas eccle« sias in Terra sancta, et fugabit omnino paganos de Babilonia, «<et in eadem plures ecclesias edificabit. Quocienscunque rex « portabit aquilam in pectore, victoriam de inimicis habebit, et « regnum ejus semper augmentabitur. Tu autem, futurus es « martir. Et tunc rogavi beatam Virginem ut ostenderet michi « ubi custodirem tam preciosum sanctuarium ; que michi dixit : «Est vir in civitate, Guillelmus nomine, monachus sancti Cypriani Pictavensis, ejectus injuste ab abbate suo de abbacia,

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