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CAPITULUM XIX.

Que constituta fuerunt ad honorem et utilitatem regni.

Circa finem hujus anni domini duces Biturie, Burgundie, regis Francie patrui, et dux Aurelianis ejus frater, qui una cum consiliariis palatinis regni ardua disponebant, statuerunt fieri ad honorem et utilitatem regni que secuntur.

Dominum namque Karolum, regis primogenitum filium, puerum adhuc novennem, qui hucusque in regia educatus nundum exierat in publicum, statuerunt noviter equitare, ut a regnicolis, quod diu affectaverant, videretur. Tunc cum insigni comitiva ducum, comitum et baronum, per Parisius deductus ecclesiam beati Dyonisii patroni Francie visitavit, ubi cum solemni processione receptus, ut moris est, usque extra valvas ecclesie, cum post solemne prandium ab habitantibus ville et ecclesia munera recepisset, ad cetera loca ville Parisiensi propinqua flectit iter. Quocunque se tunc divertit, occurrente et populo et clero universo cum hypmnis et canticis spiritualibus, multo preventus honore et omni gracia non absque fluxu munerum susceptus est; qui omnes cordialiter orabant ut hunc regni Francie heredem legitimum feliciter et longeve Dominus

conservaret.

Iterum quia Anglie rex Henricus, non promissorum oblitus, dominum Thomam de Persiaco et quemdam episcopum Calesium miserat ad tractandum cum Gallicis, ob hoc eciam episcopus Carnotensis, dominus Johannes de Hengest et Gonterus Colli, regis secretarius, missi sunt apud Boloniam, prius tamen recipientes in mandatis ne tractando Henricum regem Anglie nominarent. Qui quidem, peracto negocio, et ultima die marcii

CHAPITRE XIX.

Mesures prises pour l'honneur et dans l'intérêt du royaume.

Vers la fin de cette année, messeigneurs les ducs de Berri et de Bourgogne, oncles du roi, et le duc d'Orléans son frère, qui gouvernaient l'état avec les conseillers du Palais, prirent plusieurs mesures pour l'honneur et dans l'intérêt du royaume.

Monseigneur Charles, fils aîné du roi, alors âgé de neuf ans, élevé jusqu'à ce moment dans le Palais, n'avait pas encore paru en public. Les ducs le firent monter à cheval pour le montrer au peuple, qui désirait le voir depuis long-temps. Le jeune prince, accompagné d'un brillant cortège de ducs, de comtes et de barons, fut conduit de Paris à l'abbaye de Saint-Denys, le patron de la France; il fut reçu processionnellement, selon la coutume, aux portes de l'église. On lui offrit un diner magnifique; les habitants de la ville et les religieux lui firent des présents; puis il continua sa promenade dans les environs de Paris. Partout le peuple et le clergé allaient à sa rencontre, en chantant des hymnes et des cantiques; partout on l'accueillait avec toutes sortes d'honneurs et de marques d'affection, on le comblait de présents, et on priait ardemment le Seigneur d'accorder de longs et heureux jours à cet héritier légitime du trône de France.

Cependant Henri, roi d'Angleterre, voulant accomplir sa promesse, envoya à Calais messire Thomas de Percy et un évêque, pour traiter avec la France. De son côté le roi de France fit partir pour Boulogne l'évêque de Chartres, messire Jean de Hangest et Gontier Col son secrétaire, avec ordre de ne point donner à Henri dans le traité la qualification de roi d'Angleterre. Ces ambassadeurs s'étant acquittés de leur mission, revinrent le dernier jour de mars, et annoncèrent,

redeuntes, coram rege habita audiencia, retulerunt induciale pactum concessum ab Anglicis usque ad festum Penthecostes.

Cum eciam tunc instaret indulgencia magna Rome, et ubique christicole ad visitandum principis apostolorum limina se aptarent, ad ecclesiam beati Dyonisii in dedicacione ejusdem tanta confluit populi multitudo, quod tantam memoria hominum minime recolebat eo festo convenisse. Rex eciam, recenter sospitatem receperat, cum patruis et fratre solemnitatem eamdem more solito personaliter honorare statuerat. Sed hii omnes cum conventu tantam impressionem hominum perpessi sunt, quod vix processionem solitam potuerunt peragere, et in eadem oppressione duo homines extincti sunt. Et quia occasione hujus peregrinacionis infinite de regno asportabantur peccunie, auctoritate regia ubique voce preconia edictum est ne regnicole amplius Romam tenderent, constitutique fuerunt qui regni exitus propter hoc custodirent.

CAPITULUM XX.

De Universitate Parisiensi.

Quia prelati Francie, substractione durante, de beneficiis ecclesiasticis suppositis Universitatis Parisiensis non competenter, ut promiserant, providebant, nec exactores regii eos uti suis privilegiis antiquis et libertatibus non sinebant, per totam quadragesimam a lectionibus et predicacionibus cessaverunt. Ob hoc nonnulli scolares de Parisius recesserunt; et quia sic verbo vite tam sancto tempore anime non pascebantur, et re vera in scandallum omnium christicolarum, rex, mediantibus quibusdam bonis viris, querimoniis scolarium promisit subvenire; et sic lecturas et predicaciones resumpserunt.

dans l'audience que le roi leur donna, que les Anglais avaient consenti une trêve jusqu'à la fête de la Pentecôte.

Sur ces entrefaites arriva la grande indulgence de Rome, et partout les chrétiens se disposèrent à visiter l'église du prince des apôtres. Il y eut en même temps à Saint-Denys, à l'occasion de la dédicace de cette église, un tel concours de peuple, qu'on ne se souvenait pas d'avoir jamais vu tant de monde à cette fête. Le roi, qui venait de recouvrer la santé, voulut, suivant sa coutume, honorer de sa présence cette solennité, et s'y rendit avec ses oncles et son frère. Mais la foule fut

si grande, que l'on put à peine achever la procession accoutumée, et que deux hommes furent étouffés. Comme le pélerinage de Rome occasionnait une exportation considérable d'argent, on défendit au nom du roi et par la voix du héraut d'aller à Rome, et l'on fit surveiller les frontières pour empêcher les habitants de sortir du royaume.

CHAPITRE XX.

De l'Université de Paris.

Comme durant la soustraction les prélats de France ne donnaient point, ainsi qu'ils l'avaient promis, une part suffisante des bénéfices ecclésiastiques aux suppôts de l'Université de Paris, et que les exacteurs royaux ne respectaient point leurs priviléges et libertés, les leçons et les prédications furent suspendues pendant tout le carême. Cela fut cause que quelques écoliers s'éloignèrent de Paris. Les âmes étant, au grand scandale de tous les chrétiens, privées de la parole de vie dans un temps si saint, le roi promit, à la demande de quelques gens de bien, de donner satisfaction aux plaintes des écoliers. Sur cette assurance, les leçons et les prédications recommencèrent.

CAPITULUM XXI.

Expulsus fuit de regno Sicilie dominus Ludovicus.

Inclitus rex Sicilie Ludovicus, fraude cujusdam comitis, qui hucusque sibi faverat, et cujus ope et industria in Neapoli ardua disposuerat prudenter et cum vivida dextera prepotenti, ab hac urbe expulsus est, sequenti occasione, ut familiares sui retulerunt, mediante.

Nam comes prenominatus quamdam filiam habebat, quam rex fratri suo Karolo principi Tarentino spoponderat in matrimonio dare. Sed attendens comes per biennium frustra filie nupcias expectasse, Karolo principe penitus hoc renuente, dolens inde et contra regem conspirans, ipsum Neapolitanis exosum reddidit, et Landislaum vel Lancelotum quondam Karoli de Pace consanguineum, ejus adversarium capitalem, in urbem introduxit. Qui a civibus favorabiliter receptus, cum in regem ibi consensu omnium fuisset coronatus, mox legatos Romam misit ad intrusum, qui se dicebat Romanum pontificem, supplicans ut sibi prefatum regnum auctoritate apostolica confirmaret.

Dominus autem Ludovicus sic expulsus dilectissimum cognatum regem Francie visitavit. Inde per Cenomaniam Andegaviam tendens Provenciam, que sibi obediebat, quia quedam castra prope Neapolim sibi subdita habebat, comitem Marchie cognatum suum illuc misit cum copia bellatorum, qui custodiendo illa Neapolitanos proposse dampnificarent.

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