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utilis, cum ejus forma quasi omnium aliarum precelleret speciem mulierum.

CAPITULUM VIII.

De incolumitate regis, et coronacione novi imperatoris.

Mensis februarii vicesima quinta die, rex, expulsis ignorancie tenebris, quibus a decima nona die januarii obnubilatus fuerat, cum se peniteret ecclesiam beati Dyonisii die dedicacionis ejus minime visitasse, id devotissime peregit in octavis, cum prius sibi in itinere occurrisset dominus Manuel Grecie imperator. Sane septembri mense exacto, auxilium petiturus regi Anglie transfretaverat; et esto ignorem quid ibi impetraverit, scio tamen quod ambo prenominati principes, mutuo se prevenientes honore, simul totum diurnum servicium devotissime audierunt. Id non credidi addidisse sine causa, cum nonnulli circumspecti et eminentis sciencie viri inde scandalizati indignum dicerent Francos participare cum Grecis ab Ecclesia romana separatis. Sed regem alii sic excusabant, quia ut ad ipsam redirent modis omnibus laborabat.

Ipsa et eadem die, inclitum ducem Bavarie solemnitate Purificacionis beate Marie et in colonia Aggripina insignia imperatoria recepisse, palam prius lectis articulis, per quos indignum tanto honore regem Boemie electores reputabant, rex per litteras cognovit. Hiis inserebatur succinte, quod de negociis imperii non curans penitus, cum justiciam non servaret, ubique per Germaniam crudelius solito excercebantur prede et incendia libere, suosque furenti similis et tyranno interficere solitus erat sine lege. Ecclesie eciam nephandissimum scisma, quod publice et reiteratis vicibus sedare juraverat, negligebat.

CHAPITRE VIII.

Rétablissement du roi. Couronnement du nouvel empereur.

Le 25 février, le roi, délivré du mal qui depuis le 19 janvier l'avait privé de sa raison, et regrettant de n'avoir pas visité l'église de SaintDenys le jour de la dédicace, s'y rendit dévotement à l'octave de cette fête, après avoir été au devant de monseigneur Manuel, empereur de Grèce, qui avait passé en Angleterre au mois de septembre dernier pour demander des secours au roi Henri. J'ignore quel avait été le résultat de ce voyage. Le roi Charles et l'empereur se traitèrent réciproquement avec beaucoup d'égards, et assistèrent ensemble à tous les offices du jour avec la plus grande dévotion. Ce qui m'a déterminé à faire mention de cette particularité, c'est que des gens de savoir et d'expérience furent scandalisés et indignés de voir les Français entretenir de telles relations avec les Grecs, qui s'étaient séparés de l'Église romaine. D'autres au contraire excusaient le roi, en disant qu'il faisait tous ses efforts pour les ramener dans le sein de l'Église.

Le même jour, le roi apprit par des lettres d'Allemagne que l'illustre duc de Bavière avait reçu les insignes de la dignité impériale dans la ville de Cologne, le jour de la fête de la Purification de la Vierge, après avoir fait lire les articles du décret par lequel les électeurs avaient déclaré le roi de Bohême indigne de la couronne. Les principaux griefs exposés dans ce décret étaient que Wenceslas ne prenait aucun soin des affaires de l'empire, et ne faisait point respecter la justice; qu'il laissait l'Allemagne plus que jamais exposée aux déprédations et aux incendies, qu'il faisait périr ses sujets sans raison comme un tyran forcené, et ne tenait aucun compte des serments qu'il avait faits publiquement et à plusieurs reprises de travailler à l'extinction du malheureux schisme.

Sic tum ad imperium Notbertus sublimatus, quanquam provecte etatis existeret, collecta multitudine ducum, baronum et pugilum, Romam ire disposuit, ut cetera imperialia insignia viribus obtineret, ut moris est; sed in via impedimentum repperit non speratum. Dominus namque Mediolani, nuper a rege Boemie ducis titulo insignitus, pugnatores alienigenas, quos tenebat ne subditi tyrannidem ipsius hucusque consuetam viribus impedirent, adunavit ad imperatori novo resistendum. Et quamvis nostra non intersit gesta imperatorum nisi sub breviloquio et incidentaliter scribere, universis tamen generaliter notum fuit, quod, predicto duce mediante, nec Romam intrare potuit, nec in via aliquid operatus est dignum laude. Urbes namque aliquas ab antiquo imperio subditas frustra temptavit viribus occupare, contra gentes dicti ducis infeliciter pugnavit, multis ex suis occisis, consumptisque peccuniis et jocalibus amissis, tandem cum hyemps instaret, ne sui fame perirent, indutus confusione et pudore, rediit cum modica

comitiva.

CAPITULUM IX.

Captan de Beu rex concessit comitatum Fuxinensem.

Nundum exacto februario, insignis gasco captan de Beu, miles strenuus in armis, quod nuper conestabulario Francie vi coactus promiserat cupiens adimplere, ad regem accedens Parisius, sibi in presencia ducum et baronum assistencium deinceps servare fidelitatem promisit et juramento firmavit contra quoscunque viventes. Rex vero suorum illustrium consilio et assensu, ut prius fuerat ordinatum, non modo liberos ejus ob hoc traditos obsides restituit, sed et quod vallidis pre

Robert, ainsi élevé à l'empire, se disposa malgré son grand âge à aller à Rome avec une nombreuse armée de ducs, de barons et de

gens de guerre, pour obtenir par la force les autres insignes de la dignité impériale. Mais il rencontra en chemin un obstacle imprévu. Le seigneur de Milan, qui avait été récemment investi du titre de duc par le roi de Bohême, rassembla les troupes de mercenaires étrangers qu'il avait pris à sa solde pour affermir sa tyrannie, et s'opposa au passage du nouvel empereur. Il n'entre point dans notre sujet d'écrire l'histoire des empereurs; nous ne devons en parler qu'incidemment et en peu de mots. Cependant il est de notoriété publique que par suite de la résistance du duc de Milan l'empereur ne put aller à Rome, et ne signala son voyage par aucun exploit. Il fit de vaines tentatives pour s'emparer de quelques villes qui avaient dépendu jadis de l'empire, et combattit sans succès les troupes dudit duc. Cette guerre lui coûta un grand nombre d'hommes, des sommes énormes et tous ses joyaux. Enfin, voyant l'hiver approcher et craignant que ses troupes ne mourussent de faim, il s'en retourna couvert de honte et de confusion avec les débris de son armée.

CHAPITRE IX.

Le roi fait don du comté de Foix au captal de Buch'.

Avant la fin du mois de février, l'illustre et vaillant chevalier gascon que l'on appelait le captal de Buch, voulant accomplir la promesse qu'il avait été naguère contraint de faire au connétable de France, se rendit à Paris auprès du roi, et lui jura fidélité envers et contre tous, en présence des ducs et des barons de sa cour. D'après le conseil de ces seigneurs, le roi lui rendit, ainsi qu'il avait été convenu, les deux fils qu'il avait donnés en ôtage, et lui céda même

Archambaud de Grailly.

. II

• Voir ci-dessus, livre xix, chap. vii, p. 651. 98

cibus pluries exposcerat, et sibi debitum consanguinitatis jure comitatum Fuxinensem eidem et successoribus concessit perpetuo possidendum. Munus diu peroptatum, concomitante milicia assistenti, cum graciarum actionibus acceptavit. In signum exuberantis leticie, et ut ceteros milites ad amorem alliceret, peractis hastiludiis et jocis militaribus, solemne prandium regi et suis obtimatibus celebravit. Hic, grandevus existens atque famosus, hucusque regem Anglie coluerat, ad quem forsitan deserendum et ambicio comitatus et excecrabilis intronizacio ejus commoverat. Sed de fidelitate successorum plurimum dubitabatur. Nam sicut per fide dignos habui pro comperto, dum in regis et dominorum Francie curiis dulciter et amicabiliter filii ejus tractabantur, antiquiori junior mortem sepe minatus est, si se redderet Gallicum, leopardum semper liliis aureis preferendo. Hac de causa, post ejus obitum, antiquiorem filium comitem designavit. Et cum regi de dominio predicto fidelitatem manualiter exhibuisset cum pacis osculo, totum quod in Gasconia possidebat sue subdidit dicioni, promittens quod in brevi castrum de Bouteville et quedam alia sibi subderet, ne amplius occasione ipsorum regnum dampnificaretur. Auctoritate quidem ejus multi exquisiti pugiles et acephale conciones, in armis tamen strenue, predicta custodiebant, que viatores spoliantes usque ad viginti leucas agrestes accolas ad pastum annuum quinquaginta milia scutorum auri cogebant.

Regi tum et ducibus vale dicto, quia sciebat gentem illam tantum questum nolle sponte amittere, quamdiu oppidorum custodia potirentur, cum vires non suppeterent ut quod promiserat de facto adimpleret, difficultatem tali supplevit astucia. Ad sodales namque de Bouteville, qui tractatum penitus ignora

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