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vœux

coeur profond, le troisième un coeur rétrospectif et offrant des un coeur détaché (de tous les liens mondains) et de suprême sincérité, agissant sincèrement envers tous les êtres créés. Tchi (suprême) signifie «entier» (s'occuper uniquement de). Tching (sincère) signifie «véritable» (honnête). Le Livre des Rites dit:

Ce que la détermination atteint». Atteindre est arriver à. Le commentaire du Yih-king dit: «Conservez votre sincérité»; c'est pourquoi qu'il est dit Sincérité suprême.

Or comme, selon le professeur Kern, bhuta signifie aussi <atteint, accompli, effectué», l'exégète chinois a trouvé à force d'étymologie, le sens de «atteindre» dans bhûtâtma, peut-être en connection avec le mot prabhûta qui signifie e. a. suprême, et qu'on emploie comme superlatif». (Benfey, op. cit., p. 661 a).

«

En tout cas le bouddhiste chinois comprend sous le terme hoei hiang sincérité suprême» ou «arriver à la sincérité», naturellement par une contemplation rétrospective (hoei) vers (hiang) son for intérieur. Bunyiu Nanjio identifie dans son catalogue le 410 向輕經 avec le Bhava samkrânti sûtra. Mais il vaut mieux le rendre par Bhava (coeur; mind, heart, Benfey, Skt. Dict. p. 650a) Samkranti (réflexion, Ibid. p. 990 в) quand le terme signifierait,

comme les Chinois l'expliquent, réflexion du coeur». Notons encore que le Fan-yih ming-i parle dans son XVIIe chapitre, fol. 16 recto, de, «dix espèces de Hoei hiang». Je traduis donc le passage entier:

«Par les mérites nommés ci-dessus (c'.-à-d. la distribution de 300.000 lisez 30.000 Sûtras et la récitation de 30.000 Sûtras), il avait atteint la sincérité suprême (hoei hiang) et il s'était armé (sangnaddha) avec ses compagnons (toung); c'.-à-d. qu'ils avaient pris le vêtement ecclésiastique pour se rendre en pélerinage à l'Inde 1).

1) Si l'on tient au participe passé, il faudra traduire par «et, ainsi que», et on lira «il avait atteint la sincérité suprême, et était armé (spirituellement)».

Le mot teh, que M. Chavannes traduit par mérites, signifie selon le Fan-yih ming-i bonnes actions». Dans son XIe chapitre, ce dictionnaire traite des «les moyens des pratiques vertueuses » parmi lesquelles sont énumérées celles du hoei hiang1) et du Sangnaddha.

initiaux

Dans la première ligne, le passage entier est régi par les mots «faire un vœu». Dans la seconde ligne, on trouve ☐☐£±ÃE. M. Chavannes n'a pas su déchiffrer les

deux caractères mutilés, mais suppose que le second pourrait être . J'ai réussi à les déchiffrer tous les deux comme «faire vœu», 發願

comme dans la première ligne, la partie supérieure de étant parfaitement lisible dans mes estampages et photographies.

La phrase se lit done: 同發願往生內陀 (le maître Koui-pao et tous ces bhadantas) avaient ensemble (F) fait le vœu d'aller () s'armer, (ou d'aller armés, sangnaddha). Ici le caractère toung est répété comme dans la première ligne

où le caractère «aller» ne se trouve pas.

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Par ces éclaircissements la seconde objection de M. Chavannes que sangnaddha serait une phrase banale, d'aucune valeur spécifique dans la langue religieuse» tombe du coup. Nous avons vu que le Sangnaddha est une des grandes actions méritoires dans la religion bouddhique et aussi dans la religion catholique, dans laquelle le vœu de prendre le froc de pélerin pour aller visiter les lieux saints, est compté parmi les actions de foi les plus méritoires. L'expression daus le texte est donc parfaitement à sa place.

Que l'auteur de l'incription confond le participe passé avec l'infinitif ne signifie absolument rien, les Chinois n'ayant pas d'idée de flexions

1) Hepburn traduit l'expression, prononcé en Japonais Yei-kō

on Ye-kō I, par «saying mass or prayers for the dead, praying for blessings upon others». Or ces

actions sont des actions méritoires 功德 ou 善行 qui dérivent

du hori-hiang ou de la réflexion du coeur.

ou

grammaticales. Dans leur langue

signifient aussi bien «se couvrir d'une armure» ou <mettre une armure» que <être revêtu d'une armure», «couvert d'une armure». Le Fan-yih ming-i prend évidemment le mot sangnaddha comme l'infinitif <s'armer, s'équiper», et non comme le passé défini «équipé».

Quant au chiffre de 300.000 pélerins et 300.000 chapitres du Sûtra de la naissance supérieure, dont M. Chavannes se formalise à bon droit, je fais remarquer que pendant des siècles après la dynastie de Han, 100.000 est pris pour 10.000 + . Feu mon ami Terrien de Lacouperie m'écrivit dans le temps qu'il avait rencontré souvent cette confusion dans les auteurs.

Mais peu importe l'exagération! Tchi-I n'aura pas amené une armée, même de 30.000 pélerins à l'Inde. M. Chavannes remarque dans une note qu'il n'y a pas de sûtra qui compte 300.000 chapitres, et qu'il ne faut donc pas traduire le sûtra en 300.000 chapitres mais <300.000 chapitres de sûtras». Le chiffre de 300.000 prouve que n'est pas employé ici dans sa signification de chapitre, mais en sa qualité de particule numérale 1).

Il ne faut donc pas traduire «chapitres», mais volumes > 2). Ce sont 300.000 copies du Sûtra de la naissance supérieure que Tche-i a distribuées, exactement comme nos prêtres et missionnaires inondent le pays de petits traités religieux imprimés en milliers d'exemplaires 3).

Le Sûtra de la naissance supérieure n'est pas mentionné dans le Fan-yih ming-i; mais on y trouve mentionné (Chap. I, fol. 17

1) 卷 a classifier of books, rolls, manuscripts, maps, and such things as roll up.

Wells Williams.

2) Le mot français volume, dérivé du latin volutum «rouleau», a exactement la signification du Chinois, «rouleau».

3) Comp. de Groot, Code du Mahâyâna, p. 97 et 142, sur le devoir de réciter et de propager les livres saints.

verso) le ou le Sûtra de la naissance inférieure, ce qui 下生經 prouve que la version de M. Chavannes «qui procure la naissance

supérieure » est inexacte. Il n'y a pas de procurer dans le texte et

E veut dire «cultiver ou pratiquer la conduite (prescrite

dans le Sûtra) de la naissance supérieure».

M. Chavannes lit le 2e caractère d'un bas de la 1o ligne wang. Dans mes estampages je trouve E ce qui ne peut être que houï et qui signifie lever les yeux vers; il est synonyme de houï, qui signifie lever les yeux et longuement contempler, (眭音作、仰目也。與同。雎仰目也,大視也。 仰目視貌, K'ang-hi);眭金剛座 siguifie done longuement contempler le trône de diamant» (le Vadjrâsana).

Le Pou le «Trône de l'intelligence unique» est la 唯識座 même chose que le, le «Trône précieux de Bôdhi», dont Ki-nieh fait mention dans son itinéraire aux pays de l'Ouest,

itinéraire que j'ai traduit en 1893 dans les Mémoires du Comité

Sinico Japonais, 3e Série, N° 2.

Nous possédons deux Abhidharmas chinois qui portent ce même

titre; l'un «Les 30 discours sur l'unique intelligence» (

=), en Skt. Vidyâ mâtra siddhi tridaça çâstra kârika, et 三十論),

l'autre nommé «Les discours sur l'intelligence unique complète » (成唯識論), en Skt. Vidya mátra siddhi, tous les deux des traités philosophiques écrits par Vasubandhu. (Eitel, Skt.-Chin. dict. p. 166a). La restitution de vijñâna-mátra de M. Chavannes n'est donc pas exacte, quoique le sens soit identique.

Le phrase mutilée au bas de la 2e ligne est lue par M. Cha

vannes

2

5

6

8

2

下'依 ̊烈”功*第*惠 ̊山”品 ̊et traduite: «audessous d'eux1 s'appuyant sur le rang5 qui lui assure un mérite1

4

éclatant3, Hoeï-chan6-7 catégorie3..

traduction qui est inintel

ligible. Le composé

ne se trouve point dans le Peï-wen-yun

fou; mais on y trouve le composé, «différents mérites › ou mérites distingués» (Chap. I, fol. 115 recto). Je propose donc de lire au lieu de ; le caractère est terriblement mutilé dans 殊

l'inscription. Le Peï-wen-yun-fou cite (Chap. LXVII E, fol. 131 recto)

la phrase: 將帥有殊功異效者,其子弟年十歲 И ,quant aux généraux de mérites distin

gués et extraordinaires, on demanda qu'il fut permis à leurs membres de famille agés de dix ans ou plus d'entrer au service de l'état selon le degré (de leurs capacités)».

Nous retrouvons donc dans notre inscription les deux composés 殊功et...第 qui se trouvent dans la citation du Pei-wenyun-fou, qui cite également (fol. 135 verso) le composé §1). Selon mes estampages le dernier signe est yen, qu'il faut bien distinguer de mih. Hoei-yen est le nom d'un des pélerins.

1

3

Conséquemment je lis la phrase: 下依殊”功第”。惠 ̊嵓7,

2

<et les autres [suivaient] selon le degré de leurs mérites

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La partie à restituer à côté de

4

dans la 3e ligne no. 6, est le caractère, qui signifie e. a. «derechef», est écrit actuellement 重2).

Le caractère qui suit, no. 7, ne me paraît pas être tah, <pénétrer», qui compte 9 traits en dehors de la clef. Les membres chinois de la légation de Londres ont bien lukien, <établir». Dans l'estampage on ne lit à côté de la clef que. Cependant on peut aussi lire, signifierait établir, fixer, derechef», et, scruter derechef».

千聖殊勳,

1) Comp. dans la 2o Inscription, Colonne XIX, 18, les actions

d'éclat extraordinaires des mille saints. (Chavannes, op. cit. p. 14).

2) 種增益也、疊也、複也。今作重, Kang-hi.

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