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L'Académie impériale des sciences, belles-lettres et arts de Lyon met au concours les sujets suivants :

Prix de géographie historique du moyen âge (médaille d'or de la valeur de 1,500 fr.). Pour le tableau géographique et physique des pays qui forment aujourd'hui les départements du Rhône et de la Loire pendant l'époque féodale, c'est-à-dire depuis la fondation du second royaume de Bourgogne par Boson, en 880, jusqu'à la réunion de la ville de Lyon au domaine royal sous Philippe le Bel, en 1312.»

Les mémoires devront être envoyés avant le 1 avril 1858.

Prix de poésie (médaille d'or de la valeur de 600 francs). « Premier puits artésien creusé dans le Sahara. »

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Chronicon placentinum et chronicon de rebus in Italia gestis historie stirpis imperatoriæ Suevorum illustrandæ aptissima; ad fidem parisiensis et londinensis codicum nunc primum recensuit, edidit et præfatione instruxit J. L. A. Huillard-Bréholles, auspiciis et sumptibus H. de Albertis de Luynes. Paris, imprimerie et librairie de Plon, 1856, in-4° de XLVI-428 pages. Les deux chroniques inédites que publie M. Huillard-Bréholles, sous les auspices et aux frais de M. le duc de Luynes, ont été signalées pour la première fois aux érudits par M. Pertz dans un article inséré il y a trois ans parmi les Mémoires de l'Académie royale de Berlin (année 1853, p. 498-515). La première, le Chronicon placentinum fait partie d'un manuscrit conservé à la Bibliothèque impériale de Paris, n° 4931, ancien fonds latin; c'est une compilation rédigée au XIII° siècle par un habitant de Plaisance, nommé Jean Codagnello, et dans laquelle sont exposés les principaux faits de l'histoire depuis le déluge universel. Le récit a peu d'intérêt pour les temps anciens, et il est souvent mělé de fables bizarres; mais, une fois engagé dans l'histoire contemporaine, le compilateur puise ses renseignements aux meilleures sources, et sa chronique devient précieuse pour l'histoire de Plaisance et de l'Italie supérieure. Un peu aride jusqu'en 1199, le récit prend, à partir de cette date, un plus grand développement; on sent que l'auteur est contemporain des faits qu'il raconte et même qu'il y a pris pari. Cet ouvrage, où domine un esprit guelfe très-prononcé, s'arrête au commencement de l'année 1253. La seconde chronique, Chronicon de rebus in Italia gestis, fait partie des manuscrits de la Bibliothèque du British museum, où elle a été découverte par M. Panizzi. Elle provient du fonds Harlay, et porte le n° 3678. C'est l'œuvre d'un ardent Gibelin qui vivait dans la seconde moitié du XIII° siècle, et qui était né probablement à Plaisance. Toutefois, cet ouvrage est bien plus qu'une simple chronique municipale. On peut le considérer comme la chronique des Gibelins d'Italie, où mieux de Lombardie, jusqu'à la fin du XIII° siècle. En effet, l'écri vain anonyme donne aux événements qui concernent la Lombardie une proportion considérable. Le point de vue exclusif de l'auteur est celui d'un parti beaucoup plus

que d'une ville; ainsi, il parle plus volontiers de la Sicile, profondément gibeline, que des provinces napolitaines du continent, plus rapprochées de la Lombardie, mais devenues guelfes sous la domination de Charles d'Anjou. A partir de l'année 1154 jusqu'à la mort de saint Louis, le chroniqueur s'est évidemment servi de mémoires ou de récits composés avant lui; mais, à partir de la mort de saint Louis, 1270, il raconte les événements comme un homme qui en a pris note presque tous les jours. L'ouvrage se termine à l'année 1284. Ces deux chroniques, que M. le duc de Luynes et M. Huillard Bréholles ont rencontrées dans le cours de leurs recherches sur l'Histoire diplomatique de l'empereur Frédéric II, n'offrent pas seulement de l'intérêt pour la biographie de ce monarque ou des princes de sa famille; elles reproduisent avec des détails et des développements nouveaux les principaux événements dont la haute Italie fut le théâtre au xır et au x1° siècle, et constituent une source nouvelle d'informations utiles à consulter sur une des périodes les plus dramatiques du moyen âge. M. Huillard-Bréholles fait ressortir avec soin dans sa préface le genre d'intérêt que présentent ces textes inédits. Des notes, un glossaire, des tables de noms d'hommes et de lieux placés à la fin du volume, témoignent du soin apporté par l'éditeur à cette publication.

Etudes historiques sur les clercs de la Bazoche, par Adolphe Fabre. Paris, librairie de Potier, 1856, in-18 de 414 pages. Les premiers chapitres de cet ouvrage sont remplis par des recherches sur l'organisation, les priviléges, les coutumes et les cérémonies de la Bazoche, cette célèbre association des clercs du Parlement, qui eut pendant cinq cents ans son chef, ses soldats et sa justice spéciale. L'auteur donne aussi quelques détails sur la bazoche du Châtelet et sur la communauté des clercs de procureurs de la Chambre des comptes, qui portait le nom d'empire de Galilée. Le rôle de la Bazoche dans le mouvement dramatique du moyen âge est le sujet de la dernière partie du livre. M. Fabre y donne l'analyse de quelques-unes des pièces, moralité, farces et sotties, qu'il attribue à cette corporation, et parmi lesquelles il croit pouvoir placer la farce de Pathelin.

Etude sur le xvi siècle. Hubert Languet, par Henri Chevreul, ancien magistrat. - Deuxième édition revue et augmentée. Paris, Potier, libraire, quai Malaquais, 1856, 232 pages.

Etude sur le texte et le style du Nouveau Testament, par J. Berger de Xivrey, membre de l'Institut (Académie des inscriptions et belles-lettres). Paris, imprimerie et librairie de Meyrueis, 1856, in-8° de 163 pages. Rechercher la véritable rédaction primitive des apôtres, tel est l'objet de cette étude, dans laquelle sont passés en revue et appréciés avec érudition les travaux entrepris à diverses époques sur le texte du Nouveau Testament. C'est une œuvre de critique littéraire, et non de polémique religieuse. L'auteur s'est attaché à ne point empiéter sur le terrain de la théologie et à ne blesser la foi d'aucun lecteur chrétien.

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Les historiettes de Tallemant des Réaux, troisième édition entièrement revue sur le manuscrit original, et disposée dans un nouvel ordre, par MM. de Monmerqué et Paulin Paris, tome V. Paris, imprimerie de Wittersheim, librairie de Techener, 1856, in-8° de 480 pages. Cette excellente édition de Tallemant des Réaux, à laquelle les notes instructives de MM. de Monmerqué et Paris donnent un prix tout particulier, sera prochainement complétée par un sixième et dernier volume, qui contiendra la table générale de tous les noms cités dans l'ouvrage. Nous reviendrons sur cette publication lorsqu'elle sera terminée.

Etude sur la poésie populaire en Normandie et spécialement dans l'Avranchin, par Eugène de Beaurepaire. Avranches, imprimerie et librairie de Tostain, 1856, in-8°

de 87 pages. Les anciens chants populaires de la Normandie ont été peu étu diés jusqu'ici, et il faut convenir qu'ils sont très-inférieurs aux barzaz- breiz de la Bretagne et aux ballades de la Flandre. M. de Beaurepaire, qui avoue de bonne grâce cette infériorité, n'en a pas moins fait un travail intéressant et utile en recueillant différents types des vieilles poésies qui se chantent encore en Normandie, surtout aux environs d'Avranches, et en faisant connaître les sources variées où ces poëtes de rencontre sont allés chercher leurs inspirations. Souvent, à la vérité, ils n'ont fait que reproduire, avec moins de bonheur, les chants en usage dans les provinces limitrophes; mais ils ont aussi parfois rencontré des pensées heureuses et originales. Il est plusieurs de leurs cantiques, de leurs vilanelles, de leurs chansons de veillées, qui méritent de figurer honorablement dans la collection générale des chants populaires de la France.

Archéologie des monuments religieux de l'ancien Beauvoisis pendant la métainorphose romane, par le docteur Eugène Woillez, correspondant du comité historique, etc. Imprimerie et librairie de veuve Danicourt, à Clermont (Oise); in-folio de VIII 220 pages, avec 129 planches. Ce livre contient l'histoire de l'architecture romane dans le Beauvoisis jusqu'au commencement du XIII° siècle. On y trouve trente-sept monographies étendues d'édifices religieux, et, dans un appendice, la description d'environ cinquante autres monuments du même temps. La seconde partie du texte offre une série de chapitres intéressants sur la classification des édifices du moyen âge en général, et forme comme une introduction à cette étude. Les descriptions les plus étudiées et les plus développées sont celles de la Basse-OEuvre de Beauvais et des églises de Saint-Germer et de Saint-Leu d'Esserent.

Abecedario de P. J. Mariette et autres notes inédites de cet amateur sur les arts et les artistes, ouvrage publié d'après les manuscrits autographes conservés au cabinet des estampes de la Bibliothèque impériale, et annoté par MM. Ph. de Chennevières et A. de Montaiglon; tome troisième. Paris, imprimerie de Pillet, librairie de Dumoulin, 1856, in-8° de 390 pages. Nous avons précédemment annoncé les premiers volumes de cette publication, et nous en avons signalé l'intérêt pour l'histoire de l'art. Le tome troisième de l'Abecedario ou Dictionnaire des artistes, de Mariette, contient les lettres J, L et le commencement de la lettre M. La biographie du célèbre graveur Claude Mellan s'y distingue par son étendue et son impor

tance.

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Observations sur la prononciation et le langage rustiques des environs de Paris, par Émile Laignel. Paris, imprimerie de Pillet, librairie de Schlesinger, in-12 de 118 pages. Ce travail a été principalement entrepris dans un intérêt historique. L'auteur s'est attaché à constater l'état actuel du langage rustique des environs de Paris, et à montrer que ce langage, qui semble si dur et si grossier à nos oreilles modernes, n'est autre que notre langue nationale des xv° et xvi° siècles, telle qu'on la retrouve dans les meilleurs écrivains de ces époques. La première partie de ces observations se rattache à la prononciation, la seconde à la forme même du langage rustique.

Gérard de Roussillon. S'ensayt l'histoire de Monseigneur Gérard de Roussillon, jadis due el comte de Bourgongne et d'Acquitaine. Lyon, imprimerie de Perrin, 1856, in-8° de L-149 pages, avec une planche. Ce livre est une réimpression, exécutée par les soins de M. de Terrebasse, de l'édition publiée à Lyon par Olivier Arnoullet, au commencement du xvi' siècle. L'éditeur a fait précéder le texte d'une introduction contenant des recherches historiques sur Gérard de Roussillon.

Agnès Sorel; étude morale et politique sur le xv' siècle, par M. Vallet de Viriville.

Paris, imprimerie de Pillet; librairie de Dumoulin, 1855, in-8° de 42 pages. — Nouvelles recherches sur Agnès Sorel, mémoire lu à l'Académie des sciences morales et politiques en mai 1856, et augmenté de divers développements, par le même; même librairie, 1856, in-8° de 88 pages. Dans le premier de ces deux opuscules, M. Vallet de Viriville examine quelle a été l'influence d'Agnès Sorel sur les événements de son temps, et s'attache à déterminer le rôle politique qu'elle a joué. Cette étude conduit l'auteur à confirmer, du moins en partie, la tradition populaire suivant laquelle Charles VII, sur le point de céder sa dernière ville aux Anglais, retrouva près d'Agnès le sentiment de l'honneur, et lui dut le salut de son royaume. Pour arriver à cette conclusion, il fallait détruire une objection grave: la liaison de Charles VII avec Agnès Sorel n'est constatée qu'à partir de 1444, et l'expulsion presque complète des Anglais est antérieure à cette époque. M. Vallet de Viriville répond à cette objection en essayant d'établir que les relations du roi Charles VII avec Agnès remontent à l'année 1432 environ. C'est principalement dans ses Nouvelles recherches que l'auteur se livre à une discussion approfondie pour fixer les limites chronologiques entre lesquelles s'est exercée l'influence de la dame de Beauté, et pour éclaircir plusieurs points de sa biographie. Sans nous prononcer ici sur le système qu'il a adopté, nous ne pouvous que recommander les deux mémoires de M. Vallet de Viriville comme une étude intéressante sur un des points les plus curieux et les plus controversés de l'histoire de France au xv° siècle.

ALLEMAGNE.

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Malavika und Agnimitra..... Mâlavikâ et Agnimitra, drame en cinq actes, de Kâlidâsa, traduit pour la première fois du sanscrit par A. Weber. Berlin, librairie de Ferd. Dümmler, 1856, in-12 de XLVIII-104 pages. Le texte original de ce drame sanscrit avait été publié à Bonn, en 1840, par O. F. Tullberg, qui est mort avant d'avoir donné la traduction qu'il avait annoncée. Cette tâche a été remplie par M. Weber, qui a joint à sa version allemande des notes et des éclaircissements. Le savant traducteur soutient, contre l'opinion de M. Wilson, que les Indous ont raison d'attribuer le drame de Mâlavikâ et Agnimitra au célèbre Kâlidâsa, l'auteur de Sakountala, pièce qui, la première, a donné à l'Europe une idée du théâtre indien.

TABLE.

Pages.

De quelques écrits intimes de Laurent de Jussieu. (2° et dernier article de
M. Flourens.). . . . . . . .

449

1° Lexicon etymologicum linguarum romanarum, italicæ, hispanicæ, gallicæ, etc.;
2° La langue française dans ses rapports avec le sanscrit et avec les autres
langues indo-européennes, etc.; 3° Grammaire de la langue d'oil,
etc.; 4°Guil-
laume d'Orange, etc.; 5° Altfranzösische Lieder, etc. (8 article de M. Littré.).
Recherches expérimentales sur la végétation, etc. (6o article de M. Chevreul.)..
Observations sur un passage du Livre de Josué. (Article de M. Quatremère.)...
Nouvelles littéraires..

FIN DE LA TABLE.

458

473

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501

DES SAVANTS.

SEPTEMBRE 1856.

ANNALES DE L'OBSERVATOIRE DE PARIS, publiées par O.-S. Leverrier, directeur de l'Observatoire. Tomes I et II, in-4° avec figures. Paris, Mallet-Bachelier, 1855-1856.

Quoique les deux volumes dont nous donnons le titre en tête de cet article ne nous paraissent pas susceptibles d'extrait, ils ont, par euxmêmes, et par le projet de publications continues qu'on y annonce, une importance scientifique trop grande pour que nous puissions omettre de signaler leur apparition à nos lecteurs.

Au commencement de l'année 1854, l'Observatoire de Paris, qui avait été jusqu'alors, nominalement plutôt que de fait, soumis à la direction du bureau des longitudes, fut exclusivement confié à M. Leverrier. A son entrée en fonctions, le nouveau directeur présenta au Gouvernement un rapport dans lequel il expose l'état actuel de cet établissement, le nouveau mode d'organisation qu'il se propose d'y introduire, les divers genres d'observations astronomiques et physiques qu'il compte y embrasser; enfin les détails du matériel et du personnel que cet ensemble exige. Le texte de ce rapport occupe les soixante-huit premières pages du premier volume. Le plan que l'on y a tracé est-il celui qui convenait le mieux, pour faire renaître et propager le goût de l'astronomie d'observation, depuis longtemps éteint en France? Les sujets de recherches qu'on y signale, sont-ils tous réellement propres à un grand observatoire astronomique entretenu par l'État; et pourront-ils y être suivis avec l'utilité scientifique qu'on en espère ? Même, puisqu'on entreprenait une œuvre de réorganisation, convenait-il de main

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