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de XL-589 et 613 pages. Ces lettres inédites de Voltaire, dans lesquelles on remarque la même variété que dans sa correspondance déjà connue, avaient échappé à l'habile éditeur Beuchot. Elles ont été recueillies pendant vingt ans par M. de Cayrol. L'origine en garantirait suffisamment l'authenticité, si le style n'en était pas la meilleure preuve. La plupart de ces lettres viennent des successions de La Harpe, de l'ambassadeur Falkener, de Ruault, secrétaire de Condorcet, de Talma, du libraire Renouard. Quelques notes de l'éditeur éclaircissent les événements peu connus ou les allusions à des personnages oubliés. Les indications et les renvois rattachent ces deux volumes à toutes les bonnes éditions in-8° des œuvres de Voltaire, depuis celle de Kehl jusqu'à celle de Beuchot. L'Académie française, à laquelle l'éditeur avait soumis le projet de sa publication, a exprimé l'avis que ces nouvelles lettres de Voltaire ont un caractère aussi agréable qu'authentique, et qu'elles enrichiront, sans la surcharger, une collection que d'autres appendices moins heureux paraissaient rendre trop vastes. La partie de cette précieuse correspondance, qui comprend les lettres à d'Aguesseau, au duc de Choiseul, à Maupeou, à Malesherbes, à Turgot, a surtout un grand intérêt historique. On y trouve des détails curieux et ignorés sur les tentatives du prétendant Charles-Edouard, généreusement défendu par le gouvernement français après sa défaite, sur le traité de paix d'Aix-la-Chapelle, la guerre de Sept ans et les négociations secrètement suivies à cette époque par le cabinet de Versailles.

Souvenirs d'Orient, par M. Emile Gentil. Metz, imprimerie et librairie de Verronnais; Paris, Lecoffre, 1856, in-8° de 580 pages, avec planches. — Écrit sans aucune prétention littéraire, ce livre est un simple recueil de notes et de souvenirs qui pourra être consulté avec fruit pour l'étude des lieux, des mœurs, des traditions de l'Orient. Le voyage de Lyon à Jérusalem, en passant par Malte, le Liban et les côtes de Syrie, forme la première partie de l'ouvrage. La seconde partie comprend une description détaillée de la ville sainte et de ses environs; elle se termine par le récit du voyage de l'auteur en Égypte.

Bulletin monumental, ou collection de mémoires et de renseignements sur la statistique monumentale de la France, par les membres de la société française pour la conservation des monuments, publié par M. de Caumont, 3° série, t. I, imprimerie de Hardel, à Caen; Paris, librairies de Derache et de Dumoulin, 1856, in-8° de vi-696 pages.

La troisième série du Bulletin monumental, recueil riche d'observations et de renseignements archéologiques de tout genre, s'ouvre par ce premier volume, où l'on trouve un grand nombre de mémoires et de dissertations d'un intérêt très-varié. Nous y avons remarqué entre autres une notice sur la mosaïque romaine de Nennig, par M. G. Boulangé: des recherches sur les maîtres des œuvres des ducs de Bourgogne, par M. Marcel Canat; une Notice sur le village et l'église de Sept-Saulx, par M. Ed. de Barthélemy; une épigraphie de la Seine-Inférieure, par M. l'abbé Cochet, et une histoire du château et de l'église de Montfort-sur-Rille, par madame Le

maître.

La réforme et la ligue en Anjou, par Ernest Mourin, professeur agrégé d'histoire, etc. Paris, librairie de Durand, 1856, in-8° de x11-321 pages. L'auteur de cette étude, en traçant, à l'aide des documents contemporains, un tableau complet des événements qui ont marqué, en Anjou, l'histoire de la réforme et de la ligue, a mis en lumière un grand nombre de faits et de personnages peu connus; son travail, bien conçu et bien écrit, nous paraît devoir être consulté avec fruit par les écrivains qui s'occuperont de l'histoire religieuse ou civile du xvi siècle.

Annales civiles, militaires et géologique du pays d'Avranches, par M. l'abbé Des

roches. Caen, imprimerie et librairie de Hardel, 1856, in-4° de 425 pages. - Ce grand travail, qui a dû coûter à son auteur de laborieuses recherches, est le complé ment d'une histoire religieuse de l'Avranchin publiée par lui en 1847. La multiplicité des faits locaux et des personnages que cite M. l'abbé Desroches fait regretter qu'il n'ait pas joint à sa publication une table des matières et une table onomastique.

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Mélanges d'épigraphie ancienne, par Raphaël Garrucci, de la Compagnie de Jésus, membre résidant de l'Académie d'Herculanum, etc., première livraison. Paris, librairie de Benjamin Duprat, 1856, in-4° de 48 pages. Ce nouveau recueil, que le nom de son auteur suffit pour recommander à l'attention des érudits, ne se compose encore que d'une première livraison, laquelle renferme une dissertation sur l'épitaphe grecque chrétienne attribuée à saint Abercius, un nouvel examen de l'inscription grecque d'Autun, avec le fac-simile photographique de cette inscription, et le commencement d'un mémoire intitulé: Appréciation des motifs produits par M. J.-P. Rossignol, membre de l'Institut, pour attribuer au vir siècle l'inscription d'Autun. Les livraisons suivantes contiendront: la suite de cette appréciation de l'inscription d'Autun; un travail qui aura pour titre : Les inscriptions de Bénévent, corrigées sur les pierres récemment découvertes par l'auteur, et sur les manuscrits inédits de George Gualtherus, de Marius Verusius, de Jordan de Nicastro, de François et Joseph Pacca, etc., avec deux cents inscriptions inédites; un mémoire sur l'origine et l'usage des accents ou signes employés, par les anciens Romains, sur les monnaies et dans les inscriptions lapidaires jusqu'à la fin du v siècle de l'empire (ce mémoire a été couronné par l'Institut de France en 1854); enfin, un choix d'inscriptions latines, grecques et phéniciennes, inédites ou mal interprétées.

Mémoires de la société des Antiquaires de Picardie, 2° série, t. IV. Amiens, imprimerie de Duval et Hermant, 1856, in-8° de 797 pages.-Parmi les treize mémoires, notices ou dissertations compris dans ce volume, nous avons remarqué, outre les recherches de M. Peigné-Delacour sur la position de Noviodunum Suessionum et de divers autres lieux du Soissonnais, ouvrage qui a été tiré à part et dont nous avons donné l'analyse dans notre dernier cahier, un mémoire de M. Rigollot sur des instruments en silex trouvés à Saint-Acheul, près d'Amiens; une notice de M. Janvier sur les anciennes corporations d'archers et d'arbalétriers des villes de Picardie; un essai de bibliographie picarde par M. Ch. Dufour, et un discours de M. l'abbé J. Corblet sur la destruction de l'empire d'Orient.

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Histoire de Justinien, par M. Isambert, Paris, imprimerie et librairie de F. Didot frères, 1856, deux volumes in-8°, ensemble de cIV-756 pages. Ce nouvel ouvrage historique de M. Isambert se divise en deux parties. La première partie s'ouvre par une introduction qui renferme des considérations générales sur Justinien et son époque. On trouve à la suite de ce travail un tableau des divisions de l'empire romain sous ce prince, des recherches sur le chargement des navires, les mesures itinéraires et de longueur, la livre romaine, les monnaies, la proportion entre la valeur des métaux et le prix des subsistances, et une traduction des Anecdotes de Procope, traduction que M. Isambert avait donnée avec le texte grec, dans une publication spéciale qui a paru il y a six mois. La seconde partie de l'histoire de Justinien comprend une chronologie détaillée du règne de cet empereur, de l'an 527 à l'an 565, suivie d'une table analytique des matières.

Floire et Blanceflor, poëmes du x111' siècle, publiés d'après les manuscrits avec une introduction, des notes et un glossaire, par M. Edélestand Du Méril. Paris, impri

merie de Guiraudet et Jouaust, librairie de P. Jannet, 1856, in-12 de ccXXXIV-319 pages. (Bibliothèque Elzévirienne.) - Deux textes différents du roman de Floire et Blanceflor, l'un et l'autre de la fin du XIII° siècle, forment le fond de cette nouvelle publication de M. E. Du Méril. Le savant éditeur y a joint des variantes, des notes, un excellent glossaire, et il a fait précéder son travail d'une introduction très-développée, où l'on retrouve toute l'ingénieuse érudition dont il a fait preuve dans ses précédents ouvrages.

Description d'un fusil oriental, par M. Reinaud, membre de l'Institut. Paris, imprimerie impériale, 1856, brochure in-8°. - Ce nouvel opuscule de M. Reinaud a pour objet de rendre compte de l'inscription gravée sur un fusil donné à un Français il y a quelques années, par Korreck Singh, fils de Randjit-Singh, roi de Lahore. Cette inscription, dont le savant professeur donne la traduction, est en partie arabe et en partie persane. Elle se compose de préceptes du Coran et de vers persans sur l'usage du fusil. Cette arme, qui porte la date de l'an 1230 de l'hégire (1815), paraît être de fabrication indienne.

Essai critique sur la littérature indienne et les études sanscrites, avec des notes bibliographiques, par A. Philibert Soupé. Paris, imprimerie de Bailly et Divry, librairie de A. Durand, 1856, in-12 de 122 pages. - Cette histoire, très-élémentaire, de la littérature sanscrite, présente, sous une forme facile à saisir, une sorte d'inventaire bibliographique des travaux principaux de la science moderne sur le sanscrit.

Nouvelle grammaire hébraïque analytique et raisonnée, par C. Bonifas-Guizot, professeur d'hébreu. Montaubau, imprimerie de Forestié; Paris, librairie de Benjamin Duprat, 1856, in-8° de x-420 et 24 pages. Cette nouvelle grammaire est précédée d'un avant-propos dans lequel l'auteur expose la méthode qu'il a suivie, et d'une introduction contenant des principes de grammaire générale, appliqués à la grammaire hébraïque.

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Mémoires présentés par divers savants à l'Académie des sciences de l'Institut impérial de France et imprimés par son ordre. Sciences mathématiques et physiques, tome XIV. Paris, imprimerie impériale, librairie de F. Didot, 1856, in-4° de 828 pages. Ce vo-. lume contient les mémoires suivants : Étude de l'appareil reproducteur dans les cinq classes d'animaux vertébrés, au point de vue anatomique, physiologique et zoologique, par G.-J. Martin Saint-Ange; Mémoire sur la torsion des prismes, Histoire avec des considérations sur leur flexion, etc., par M. de Saint-Venant; anatomique et physiologique des scorpions, par M. Léon Dufour; - Essai d'une restitution de travaux perdus d'Apollonius sur les quantités irrationnelles, d'après les indications tirées d'un manuscrit arabe, par M. F. Woepcke; - Considé rations anatomiques et thérapeutiques sur les fistules vésico-vaginales, par A.-J. Jobert de Lamballe; - Mémoire sur l'intégration des équations différentielles de la mécanique analytique, par M. Edmond Bour.

ANGLETERRE.

Johannis de Garlandia de triumphis Ecclesiæ libri octo; a latin poem of the thirteenth century, edited from the unique manuscript in the British museum, by Thomas Wright, printed from the Roxburgh club. London, Nichols, 1856, in-4° de XII-166 pages.-Le poëme de Jean de Garlande, De triumphis Ecclesiæ, n'est pas, comme pourrait le faire creire son titre, un ouvrage théologique. L'auteur, qui écri

vait en 1252, avait assisté à quelques-uns des grands événements de son temps, notamment à la guerre contre les Albigeois. Il a célébré en vers les faits dont il avait été témoin, et qu'il considérait comme autant de triomphes pour l'Église. De là le nom de son œuvre; ce poëme est bien réellement historique, et, quoiqu'il ajoute peu de chose peut-être à ce qu'on sait sur l'histoire du XIII° siècle, on saura gré à M. Thomas Wright d'avoir fait connaître cet ouvrage inédit de Jean de Garlande.

ITALIE.

Memorie della Accademia delle scienze dell' istituto di Bologna, tome VI. Bologna, tipografia a San Tommaso d'Aquino, 1855, in-4° de 554 pages. Ce volume contient dix-neuf mémoires sur des sujets divers, la plupart relatifs aux sciences physiques. Nous citerons entre autres l'analyse d'un aérolithe tombé près de Macerata, par M. G. Sgarzi; des observations sur quelques procédés de lithotomie, par M. P. Baroni; des mélanges de botanique, par M. Bertolonii; un mémoire de M. L. DellaCasa sur les courants électriques; un éloge de F. M. Galli Bibiena par M. Michele Medici. La même Académie vient de publier un volume de tables intitulé: Indices generales in novos commentarios Academia scientiarum instituti Bononiensis, in-4° de 88 pages.

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SYRIE.

Les séances de Naazefe Eliadzidji (texte arabe), Beirouth, 1856. Un volume grand in-8°. (Se trouve à Paris, chez Benjamin Duprat.) Cet ouvrage d'un chrétien maronite est fort précieux pour les amateurs de la littérature arabe. Les juges compétents y louent une grande pureté de style, et le comparent, pour le mérite littéraire, aux célèbres séances de Hariri.

TABLE.

Pages.

De la poésie grecque introduite dans le christianisme oriental, et de Synésius, évêque de Ptolémaïs, considéré comme poëte religieux. (Article de M. Villemain.).....

577

D'Antoine de Jussieu et de la Collection des vélins du Jardin des plantes. (3o et dernier article de M. Flourens.). . . . . . . .

591

L'Église et l'empire romain au Iv° siècle, etc. (1o article de M. Littré.)...
Chants du peuple en Grèce, etc. (3o article de M. Hase.).

603

611

Histoire générale et système comparé des langues sémitiques, etc. (1" article de
M. Barthélemy Saint-Hilaire.)....

619

Nouvelles littéraires...

632

FIN DE LA TABLE.

DES SAVANTS.

NOVEMBRE 1856.

MÉMOIRES POUR SERVIR À L'HISTOIRE DE L'ACADÉMIE ROYALE DE peinture et de SCULPTURE, depuis 1648 jusqu'en 1664, publiés pour la première fois par M. Anatole de Montaiglon. Paris, 1853, 2 vol., chez Jannet, libraire, rue des Bons-Enfants, n° 28, Bibliothèque Elzévirienne.

MÉMOIRES INÉDITS SUR La vie et les ouvrages des membres de L'ACADÉMIE ROYALE DE PEINTURE ET DE SCULPTURE, publiés d'après les manuscrits conservés à l'École impériale des beaux-arts, MM. Dussieux, Soulié, de Chennevières, Mantz el de Montaiglon. Paris, 1854, 2 vol. in-8°, chez Dumoulin, libraire, quai des Augustins, no 13.

par

PREMIER ARTICLE.

L'Académie royale de peinture et de sculpture ne fut pas supprimée dès le début de la révolution. La veille du 10 août elle existait encore; on y tenait séance; tout s'y passait, à peu de choses près, dans l'ordre accoutumé. Les professeurs faisaient leurs cours, les lauréats partaient pour Rome; la compagnie se recrutait selon son droit et son usage; en mars et en juin 1791 deux académiciens avaient été élus 1, et, en juillet 1792, on procédait encore à la nomination et d'un nouveau recteur2 et de cinq ou six professeurs nouveaux 3,

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Deseine, le 26 mars; Forty, le 25 juin. —

2

Pajou. David, Houdon, Regnault, Dejoux, Berthelemy,-plus Bachelier, nommé le même jour (7 juillet), adjoint à recteur.

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