Les Bollandistes sont d'avis que la pieuse personne qui est honorée dans cette localité, est une femme qui habita dans le voisinage, de même que Saint Véron était un habitant des environs de Lembecq, qui fut inhumé dans l'église de cette paroisse.

Ils font ressortir les erreurs, les contradictions et les absurdités nombreuses que cette légende présente. Les légendaires de ces temps manquaient de science historique et d'exactitude; aussi leurs bévues sont-elles aussi énormes que fréquentes.

Il est certain que Louis-le-Germanique vécut jusqu'en 876. Or, sainte Verona serait morte vers 870; elle n'a donc pas pu succéder à cet empereur.

Véron et Verona, enfants jumeaux, seraient nés en 831. Véron aurait quitté sa famille à l'âge de seize ans, soit en 847, et il n'aurait résidé à Lembecq que durant cinq années ; ainsi il serait mort en 852, à l'âge de vingt-un ans. Or à cette époque, les Normands ne ravageaient pas le pays. Olbert de Gembloux rapporte que c'est pendant leurs invasions que saint Véron mourut.

Le légendaire raconte que Verona refusa d'épouser le fils d'un roi de Hongrie, nommé Conrad. C'est une vaine allégation. Aucun roi de ce nom n'est connu.

L'auteur ajoute que, bientôt après, les parents de Verona moururent et que celle-ci distribua alors ses biens aux pauvres. En même temps, elle aurait fondé l'abbaye de Veronhove. On ne peut pas trouver des assertions plus contradictoires. Verona n'a pu disposer des biens de l'empire, et après s'être dépouillée, elle ne pouvait fonder un monastère. Du reste, on n'a pas pu découvrir cette prétendue fondation.

Le voyage de Verona à Lembecq est accompagné de circonstances romanesques et ne peut être admis comme véritable. Il est impossible aussi que Verona ait gouverné l'empire à Mayence en régissant son abbaye vers l'embouchure du Rhin. La fin de sa vie et son inhumation dans la