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deux vignes sises à Chariez (1); - en 1316, 1o la reprise de fief au comte de Poitiers et de Bourgogne (Philippe, mari de Jeanne de Bourgogne, plus tard Philippe VI, roi de France) par ledit Jean de Faucogney, des dîmes de Luxeuil, St-Sauveur, St-Valbert, Froideconche, Baudoncourt et la Chapelle (2) ; — 2o l'engagère faite entre ses mains par Guiotte, veuve de Villemin de Vallerois et Jehan, son fils, de tout ce qu'ils ont dans les villages de Servigney et de Genevrey, moyennant le paiement de la somme de 80 livres estevenins (3); 3o l'acquisition sur Vuillemin Raguenaz et Jean, son frère, fils de Vautherel, de Port-surSaône, de la seizième partie des bois de Fahy pour le prix de cent livres estevenins (4); en 1317, l'acquisition faite de la terre de Port-sur-Saône sur Hugues de Seveux, chevalier, pour le prix de 600 livres estevenins (5).

C'est le dernier acte que nous ayons de Jean II, qui dut mourir dans l'intervalle de janvier 1317 à décembre 1319, car le compte des recettes et dépenses de la terre de Faucogney, dressé par Jean de Quincey, notaire, le jeudi 27 décembre 1319, porte un article ainsi formulé; « Ce sunt li despans faictz pour l'enterrement mon seigneur de Faucoigney: 1o par Jehan de Quers pour poisson, pour hues (œufs), haranz, painz, vin 8 livres et 16 sols, sans seize amines une quarte de froment que sunt euz à l'enterrement mon seigneur et 17 amines et 2 quartes avoinne pour les chevals, 75 livres, 6 solz pour le fourrier pour poissons, pour cire, pour les baisemenz (offrandes) et pour les pres

(1) Archives du Doubs. B. 333.

(2) Idem. B. 462.

(3) Cartulaire de Faucogney. N. 24.

(4) Archives du Doubs. B. 391. Les domaines de Port-sur-Saône relevaient du comte de Bourgogne comme le prouvent les hommages rendus en 1293 par Aimé de Faucogney et en 1299 par Héluyse de Joinville. (Archives du Doubs. B. 391).

(5) Cartulaire de Faucogney. No 87.

tres. Si en doit-on ès lombars de Saincte Marie: 20 livres ; pour le prévôt de Faucongney pour poissons baillez au maire de Melisey: 10 solz; donné à Poillez de Dambenoît: 16 livres, 15 solz; à Jehan Le Vieil: 11 sols, 3 deniers; à Perrel de la Goutte: 4 livres, 12 solz pour harengs, cire et despens ». Somme totale des dépenses: 105 livres, 15 sols, 4 deniers estevenins valant 84 livres tournois, soit en monnaie de nos jours environ 2,000 fr. Les maires de Quers, Dambenoît, Bithaine avaient dans cette circonstance fourni de l'avoine, du froment, quatre muids de vin et une émine de pois. On voit aussi qu'un service avait été célébré trente jours après la mort de Jean II dans l'abbaye de Bithaine où il avait été inhumé à côté de son aïeul Jean Ier et probablement aussi de son père Aimé. Les maires des villages voisins avaient fourni pour ce service 14 quartes d'avoine, un muid de vin et un drap d'or qui avait été laissé ensuite à l'église de Quers (1). Il est permis de conjecturer que si le compte de ces dépenses a été dressé en décembre 1319, le décès avait dû avoir lieu sept ou huit mois auparavant, ce qui le placerait au commencement de l'année 1318.

Dans aucun des actes nombreux dont nous venons de donner l'analyse sommaire, Jean de Faucogney, pas plus que son père Aimé, ne prend le titre de vicomte de Vesoul. Ces documents montrent cependant que s'il n'exerçait plus ces fonctions, il jouissait encore néanmoins du revenu des possessions territoriales qui dépendaient de la vicomté. Ils indiquent aussi qu'il chercha même à recouvrer celles. qui en avaient été détachées, la seigneurie de Port-surSaône entre autres. Enfin, tous ses efforts tendirent comme ceux de son père à reconstituer l'ancien domaine seigneurial des Faucogney dans les vallées du Breuchin, de la Lanterne et de l'Ognon supérieur. Nous ne reviendrons pas sur les titres relatifs à l'acquisition de Montigny-les-Vesoul

(1) Archives de la Côte-d'Or. B. 4675 (bis),

et aux arrangements conclus avec Héluyse de Joinville que nous avons analysés dans le paragraphe précédent. Mais il nous reste, en revanche, à exposer le rôle joué par Jean II dans les événements qui se déroulèrent dans le comté de Bourgogne au commencement du XIVe siècle.

Aimé, après avoir refusé de prendre parti pour les barons comtois contre Othon IV et Philippe-le-Bel, s'était vu contraint par suite de l'occupation de Vesoul, de s'engager tardivement dans la ligue anti-française. C'est du moins ce qui semble résulter des diplômes des empereurs Adolphe de Nassau et Rodolphe de Habsbourg donnés en sa faveur. Lorsqu'il mourut, en 1298, il était donc l'allié des barons comtois. Son fils hérita de cette situation et guerroya avec Jehan de Chalon, sire d'Arlay, Renaud, comte de Montbéliard, Jean de Bourgogne, Jean et Gauthier de Montfaucon, Thiébaud de Neufchâtel, Humbert de Vienne, sire de Clairvaux, Gaucher de Châteauvilain, Eudes de Montferrant, Jean d'Oiselet, sire de Flagy, Jean de Joux et Guillaume de Corcondray, son oncle. Aussi on le retrouve avec eux, au mois d'avril 1301, lorsque Philippe-le-Bel, ayant fini par avoir raison de ses ennemis, obligea les seigneurs énumérés ci-dessus, stipulant tant en leurs noms particuliers que pour Pierre, sire de Marnay, Girard et Guillaume d'Arguel, Jean de Vienne, Simon de Montbéliard, Etienne d'Oiselet, sire de la Villeneuve, chevalier et Estevenon, sire d'Oiselet, écuyer, « qui pour certaines causes n'estoient pas avec eux ès parties de France, à faire, tenir, garder et employer tout ce que très excellent et puissant prince nostre très chier sire Philippe, par la grâce de Dieu, Roi de France, regardera et dira par lui et par sa court, etc. (1). » Cette charte est encore munie des sceaux des seigneurs comtois, parmi lesquels figure celui de Jean de Faucogney ainsi décrit dans le catalogue des sceaux des Archives Na

(1) Archives Nationales. Trésor des Chartes. J. 253. No 6.

tionales : « dans un trilobe accompagné de trois demifleurs de lys issantes du champ, un écu chargé de trois bandes; en légende S. IOHANNIS DOMINI DE FACOGNEIO (1). »

Le premier mai suivant, Guillaume Thibaut, garde de la prévôté de Paris, déclara que ces seigneurs, pour ochoison de la guerre que il avoyent faite en la contei de Bourgogne contre la volenté nostre seigneur le roi de France, soyent venu et il les ait receuz à son acort et à sa volenté prononciée et déclairiée par lui en la fourme et en la manière qui est contenue et expossée en mes lettres faites sus ce et scelées de leurs seaus, si comme il appert; et pour les choses qui ès diles lettres sont contenues faire el accomplir les devant dites persones fussent tenues et eussent promis à bailler bone seurté souffisant du royaume de France, li chevalier et escuiers dessus nommés, pour ce présents en propre personne pardevant nous, ont baillie, establie et mise pour eus la seurté en la manière qui s'ensuit : c'est à savoir que nobles hons lediz messire Jehan de Chalons mist et establi pour lui plège et rendeur noble homme monsieur Gaucher, seigneur de Chastillon; li cuens de Montbéliard mist pour lui monsieur Hugue de Bourgoigne, son frère ; messire Jehan de Bourgoigne, monsieur Hugue dessus dit ; messires Jehans de Montfaucon mist pour lui monsieur Wautier de Montfaucon, son frère; messires Wauliers de Montfaulcon mist monsieur de Chasteillon devant dit; messires Jehan, sires de Faucoignié, messires Thibaut de Neufchastel el messires Humbert, sires de Chevroz, mistrent pour eux monsieur Jehan de Chalon devant nommé; messire Gaucher de Chasteauvilain mist pour lui monsieur Wautier de Montfaucon ; messires Eudes de Montfaucon mist monsieur Jehan de Chalon; messires Guillaumes de

(1) Catal. des Sceaux des Archives Nationales, par M. Drouet d'Arcq. Tome I, p. 578, no 2136.

Corcondray mist le comte de Montbéliart; messires Jehan d'Oiselet mist Monsieur Gaucher, seigneur de Chasteillon; Jehan de Jou mist monsieur Wautier de Montfaucon ; liquel mis et establis plège et seurté ainsi comme dessus est dit, à la requeste des autres devant diz qui les ont mis et establi pour eus, ont receu en foi et prise ladite plègerie et seurté, et se sont fait et establi par-devant nous plège, seurté et rendeurs de toutes les choses contenues esdites lettres (celles du mois d'avril précédent) faire, tenir et accomplir. etc.» (1). Puis, le 31 mai de la dite année (mercredi après l'octave de la Pentecôte), les mêmes personnages reconnaissent s'être obligés « par leurs lettres, saellées de lours seaulx, envers très-haut et très-excellent prince nostre chier seignour Philippe, par la grâce de Deu, roy de France, au tenir, garder et accomplir les covenances contenues en lour dictes lectres pour ochoison de la guerre que li devant diz et nos aviens ahue et faite en la contez de Bourgongne, avons fait contre la volentey de très excellent prince nostre chier seigneur le Roy dessusdict, nous qui tousjours dessierrons avoir et garder la grâce et la bone volentey de nostre devant dit seignour le Roy, sumes à sa volempley et à son bon acort, et sa merci et il nos ai recehuz et ai ordenez et desclairiez sa volomplé en la manière que s'ensuit: c'est à savoir que nos obligiez à garder, tenir et acomplir toles les covenances contenues es leitres saillées des seaulx des nobles barons dessuz diz, avons promis et promettons au devant dit nostre seignour le Roy d'entrer nos et noz hoirs en sa foy et en son homaige comme Roy de France et à ses successeurs roys de France, de rechiez à reprendre de lui en fiez les choses qui se ensuent ». Le document ne fait pas mention expresse de l'hommage de Jean de Faucogney. Comme Simon de Montbéliard, Jean de Vienne, Pierre de Marnay, Etienne d'Oiselet, Girard et Guil

(1) Archives Nationales. Trésor des Chartes. J. 254. No 18.

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