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Personnifications, no 19. Cfr. Hibbour, no 3.

Pharaon, n" 87.

Pierre effrayée, n" 70.

Prière (Efficacité de la), no 12-56.- Négligée, no 82 — hypocrite, n° 3 - musulmane, n° 84. Voir Malédiction.

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Vertu récompensée, no 9. Voir Bonne action.

Vicissitudes de la fortune, no 64.

Ville ruinée, no 69 — 82.

Voleurs (Les trois), no 68.

IV.

Le Hibbour maaslot '.

L'AUMÔNE.

1. Rabbi Meir avait l'habitude de ne quitter le temple qu'à dix heures du matin. Un jour, après avoir fait sa prière, il lui arriva de sortir plus tôt que de coutume, et lui-même s'étonna de cette anomalie: "Pourquoi, se dit-il, suis-je ainsi parti avant l'heure? Il faut que je me hâte, car peut-être Dieu veut-il me faire l'instrument d'un miracle.

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Bientôt il rencontra deux serpents conversant entre eux : " Où vas-tu, disait l'un? - Dieu m'envoie, répondit l'autre, mettre à mort Juda d'Anatot avec ses fils, ses filles et toute sa maison. Et pourquoi? - Parce que, avec toutes ses richesses, il n'a jamais fait l'aumône. A ces mots, Rabbi Méir résolut d'aller trouver Juda pour essayer de le sauver avec sa famille. Arrivé à un torrent, il vit le serpent qui voulait passer pour aller remplir sa mission. Méir lui défendit de franchir le torrent sans sa permission; puis il se rendit chez Juda, la figure voilée, pour n'être point reconnu. A sa vue, Juda et les siens s'écrièrent: "Voilà un voleur qui en veut à nos biens!, Méir, ayant entendu ces mots, alla se cacher dans l'étable des chameaux. Mais, quand Juda

1 Mélusine 2, 569-574. Voir, plus haut, p. 32-33.

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se mit à table avec sa famille, il vint se placer à côté d'eux. Aussitôt ils se mirent à l'injurier et voulurent le chasser, mais il leur dit: "Je ne quitterai la place que lorsque j'aurai mangé, car je suis affamé. On lui donna donc à manger et à boire; en outre, Méir prit un pain de la table et dit à Juda: "Tends-moi ce pain, en me disant : Voilà ce que je te donne par charité. “ Il ne te suffit donc pas de t'être restauré à satiété, riposta Juda, tu en demandes encore davantage! Que fit R. Méir? il éteignit la lumière, ôta son voile et illumina la chambre de son éclat '. Alors tous reconnurent R. Méir, et se levèrent pour lui demander grâce; Juda donna le pain à R. Méir, en ajoutant: "Voilà ce que je t'offre par charité., "Maintenant, lui dit R. Méir, envoie ta femme, tes fils et tes filles, chacun en un autre lieu, hors de chez toi. Juda obéit, et il ne resta plus dans la

chambre que lui et R. Méir.

La deuxième heure de la nuit étant passée, le rabbin permit au serpent de traverser le torrent, et le reptile arriva à la maison de Juda, tandis que Méir était sorti pour un besoin pressant. Le serpent entre chez Juda et veut le tuer, mais tout à coup revient R. Méir: "Que fais-tu ici? - Dieu m'envoie mettre à mort R. Juda et sa famille. Et pourquoi? Parce qu'il n'a jamais fait l'aumône. Tu te trompes, car hier il m'a donné à boire et à manger et, en outre, il m'a gratifié d'une miche de pain pour la route. Sors donc d'ici, car tu n'as en ce lieu aucun pouvoir., Sur ces mots, il le chassa

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1 C'est une tradition talmudique fondée sur l'interprétation du nom de Méir, qui signifie : celui qui éclaire. Pareille tradition existe aussi pour Moïse, qui, à sa naissance, illumina la maison. Voir Bacher, Revue des études juives, V, p.178.

de force et ferma la porte sur lui. Puis il recommanda à Juda de ne point ouvrir la porte jusqu'au lendemain. Au bout d'une heure revint le serpent, qui, prenant la voix de la femme de Juda, s'écria :

"O mon mari, ouvre-moi la porte, car j'ai froid et suis glacée., R. Méir lui dit: "N'ouvre pas, ce n'est pas ta femme qui est dans la rue. „ Après un court répit, le serpent, prenant la voix du fils aîné, cria: "Mon père, ouvre-moi la porte, car j'ai peur d'être dévoré par les bêtes féroces."- Ne crains rien, dit R. Méir à Juda celui qui t'appelle n'est pas ton fils; va te coucher et n'ouvre pas. "

Juda entendit ainsi successivement la voix de tous ses enfants, mais R. Méir le dissuadait d'ouvrir la porte. A la fin, le serpent, voyant qu'il n'avait pas de pouvoir sur la vie de Juda, fut pris de tremblement, il se roula à terre et s'écria: "Malheur, les décrets rendus par les êtres supérieurs sont annulés par les inférieurs!" Puis il se précipita à terre et mourut.

Deux heures après, arriva la femme de Juda avec ses fils et ses filles. "Demande-leur, dit R. Méir à Juda s'ils sont venus t'appeler cette nuit., Sur sa question, ils répondirent qu'en effet ils n'étaient point sortis jusqu'au matin de la maison où ils s'étaient réfugiés. "Viens avec moi, dit R. Méir, je vais te montrer qui t'a appelé cette nuit. Ils sortirent et virent le serpent étendu, inanimé, sur le seuil de la porte. Alors ils rendirent grâces à Dieu, et Juda s'écria: "Béni soit celui qui a fait ce miracle en ma faveur ! „ Il jura à R. Méir qu'il ne renverrait plus jamais à vide les pauvres qui viendraient l'implorer.

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Je ne t'ai raconté cette histoire que pour t'apprendre à craindre Dieu tous les jours.

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