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Je vais exposer successivement le détail de ces trois calculs, avec les précautions que j'ai prises pour éviter les erreurs.

1er Calcul de la hauteur de Chambéry au-dessus
du niveau de la mer.

9. J'ai fait au grand Séminaire, pendant les deux années 1838, 1839, environ quinze mois d'observations barométriques et thermométriques. Le baromètre dont j'ai fait usage est un baromètre de Gay-Lussac, avec la modification que Bunten a imaginée pour le rendre plus facilement portatif. Le diamètre extérieur du tube est de 6mm 75; d'où l'on peut admettre que le diamètre interne est d'environ 4mm 6. La monture est un tube de laiton, muni de deux verniers, qui permettent d'apprécier l'extrémité des deux colonnes de mercure, avec une précision de 0mm 1, ou même 0mm 05. Voulant examiner son échelle dans une assez grande étendue, j'ai porté l'instrument à différentes hauteurs avec d'autres bons baromètres, et j'ai fait des observations simultanées avec chaque baromètre.

Les hauteurs indiquées par les divers instruments n'étaient pas les mêmes, mais elles conservaient toujours la même différence. J'ai comparé ainsi le baromètre du grand Séminaire avec deux autres baromè tres, qui paraissaient construits avec soin, d'où j'ai

conclu que les échelles des trois baromètres ne renfermaient pas d'erreurs sensibles, excepté celle qui pouvait dépendre de la position du zéro.

J'ai reconnu en effet que le baromètre du grand Séminaire contient une erreur de ce genre. Voici quelle est à très-peu près la quotité de cette erreur. Le baromètre de Bunten du Collège des RR. PP. Jésuites, à Chambéry, a ětě envoyé à Paris, où il a été comparé par M. Eugène Bouvard, le 1er mars 1841, avec celui de l'observatoire de cette ville. Le même baromètre du Collège de Chambéry a été comparé avec celui du grand Séminaire immédiatement avant et après le voyage de Paris; il en est résulté qu'il fallait retrancher 0mm 9 au baromètre du grand Séminaire pour le rapporter à celui de l'observatoire de Paris.

D'un autre côté j'avais déjà déterminé le rapport du baromètre de l'observatoire de Genève avec celui du grand Séminaire de Chambéry. J'ai transporté celui-ci à l'observatoire de Genève le 22 août 1840; je l'ai placé à côté du baromètre de cet observatoire et à la même hauteur, et après un temps suffisant pour que le thermomètre fixé au baromètre ait pris la température du lieu, j'ai fait quatre observations, dont la moyenne a fait voir que le baromètre de Chambéry marque 0mm 741 de moins que celui de Genève.

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Le baromètre du grand Séminaire de Chambéry a aussi été comparé avec celui de Mgr Billiet, à Chambéry en 1837, à St-Jean-de-Maurienne en 1838, et de nouveau à Chambéry en 1841. Je me suis assuré ainsi qu'il n'avait éprouvé aucune altération, ni pendant le voyage de Genève, ni pendant la durée des observations qui me serviront à établir la hauteur de Chambéry.

10. S'il n'y a pas eu d'erreur commise dans la double comparaison du baromètre du grand Séminaire de Chambéry avec ceux de Genève et de Paris, il faut admettre qu'il y a entre les échelles des deux derniers une différence de 0mm 741 +0mm 91mm 641.

Cet excès du baromètre de Genève sur celui de Paris m'ayant beaucoup étonné, j'ai cherché quel serait l'effet de cette correction, si, après l'avoir effectuée sur la moyenne barométrique de Genève, je calculais, à l'aide de la moyenne barométrique de Paris, la hauteur de Genève au-dessus de la mer.

Avant d'exposer les résultats que j'ai obtenus, voici quelques détails sur les observations météorologiques que l'on fait à Genève; ils sont extraits en grande partie d'une Notice publiée par M. G. Maurice, dans le cahier de la Bibliothèque universelle du mois d'avril 1837. L'Hypsométrie de M. de Candolle m'a fourni la hauteur des différentes stations dans lesquelles le baromètre a été successivement placé.

Les observations météorologiques de Genève, que publie chaque mois la Bibliothèque universelle, ont commencé en 1796. On peut les diviser en trois séries la première comprend les trente années 17961825, pendant lesquelles la moyenne barométrique annuelle était calculée en prenant la moyenne des observations faites chaque jour au lever du soleil et à deux heures après midi. Le baromètre qui servait aux observations était placé pendant les 26 années 1796-1821, dans l'ancien jardin botanique, à environ 20 mètres au-dessus du niveau moyen du Rhône, et pendant les 4 années 1822-1825, dans le nouveau jardin botanique, à 9m 9 au-dessus du même niveau.

Pendant la seconde série, c'est-à-dire pendant les 10 années 1826-1835, le baromètre était dans la loge du pont des tranchées, à 32m 70 au-dessus du Rhône. Dans cette période, les observations ont été faites à 9 heures du matin, à midi et à 3 heures du soir, et l'on a regardé comme la moyenne de l'année la moyenne des observations de 9 heures du matin et de 3 heures du soir, parce que ce sont à peu près les heures du maximum et du minimum de la journée.

Enfin, on rapporte à la troisième série toutes les observations qui datent depuis 1836, époque à laquelle le lieu des observations a été transféré au nouvel observatoire, situé à 0m 30 plus haut que le lieu des observations de la seconde série, ou à 33 mètres

au-dessus du Rhône. On a ajouté les observations de 9 heures du soir à celles que l'on faisait déjà à 9 heures du matin, midi et 3 heures. On a continué de prendre pour la moyenne de l'année la moyenne des observations de 9 heures du matin et de 3 heures du soir. Le baromètre a été changé au commencement de cette série; on a reconnu, après plusieurs observations comparatives, que le baromètre dont on s'était servi jusqu'ici marquait 0mm 70 de moins que le nouveau.

Pour rapporter les observations de la première et de la seconde série à celles de la troisième, il fallait donc ajouter 0mm 70 pour corriger la différence de l'échelle des baromètres. Il était nécessaire aussi de faire une autre correction dépendante de la différence de niveau des stations dans lesquelles on a successivement observé le baromètre. On a trouvé, après ces deux corrections, que la moyenne barométrique des trente années 1796-1825, qui composent la première série, et pendant lesquelles les observations ont été faites au lever du soleil et à 2 heures après midi, est 726mm 97. Que la moyenne des treize années 18261838, conclue des observations de 9 heures du matin et 3 heures du soir, est 727mm 75 (7).

(7) Dans la notice de M. G. Maurice, citée plus haut, la moyenne de l'année 1826 est supposée être de 725mm 75;

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