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premiers temps de la domination romaine dans ces contrées.

M. l'abbé Greppo, grand-vicaire du diocèse de Belley et membre correspondant de la Société, a assisté à la séance du 11 août 1842. Ce savant, si connu par ses travaux sur l'antiquité, a lu un Mémoire sur les mœurs des Egyptiens. On sait que ce peuple d'une superstition qui dépasse le ridicule, est accusé d'avoir adoré les légumes de ses jardins. Dans le travail intéressant qu'il a communiqué à l'Académie, M. Greppo s'est borné à l'examen de cette question : Les Egyptiens ont-ils véritablement adoré les oignons, comme le leur reprochent Juvénal et quelques autres poètes latins ?

Pour arriver à la solution d'un problème aussi difficile, l'auteur a succesivement interrogé l'histoire, la poésie, les

médailles, les hyérogliphes et les autres monuments. Il a conclu que les oignons et les porreaux avaient été de tout temps la nourriture des Egyptiens, que les habitants de Péluse étaient en Egypte les seuls qui s'abstinssent d'en manger, et enfin que le respect de ce peuple pour ces légumes ne prouvait pas qu'il les regardât comme des divinités, mais seulement comme des objets sacrés, parce qu'ils étaient sans doute consacrés à quelque dieu. Ce travail étant destiné à jeter de la lumière sur une question assez importante de l'histoire ancienne, la Société a jugé à propos de le publier dans ses Mémoires.

Sciences Philosophiques.

En 1840, M. le docteur Gouvert a lu à la Société le plan et quelques fragments

d'un grand travail sur la double vie de l'homme, la vie organique et la vie intellectuelle.

Le but de cet ouvrage intéressant est de combattre les doctrines de l'athéisme et du matérialisme, qui se sont trop souvent mêlées à l'enseignement des sciences physiologiques. L'auteur s'élève à de hautes considérations sur l'homme, sur les penchants opposés qui tendent à déterminer ses actions, et sur les influences qu'il reçoit de sa double nature. Il montre la fausse route suivie par quelques savants, qui ont cru trouver dans l'organisme humain, la cause unique de tous les phénomènes de la vie et de la pensée. Cette marche le conduit naturellement à Cabanis, dont il analyse les travaux sur les rapports du moral et du physiqne de l'homme, et à une réfutation des systèmes antilogiques du docteur matérialiste. Pourquoi faut-il qu'un ouvrage si utile reste

incomplet, et que la mort soit venue briser la plume qui le traçait?.......

Histoire.

L'histoire n'a pas été négligée par la Société académique. Plusieurs de ses membres s'en sont occupés d'une manière spéciale et avec un zèle et des succès dont le public pourra juger, à mesure que seront publiés les résultats des savantes recherches auxquelles ils se livrent.

M. le chanoine Turinaz a terminé le cours d'histoire qu'il destine à la jeunesse de nos colléges.

M. l'avocat Ménabréa a enrichi le XIe volume de nos Mémoires d'une dissertation sur l'abbaye de St-Jean d'Aulps, et cet ouvrage n'est qu'un épisode jeté au milieu de ses travaux historiques.

M. le marquis de Costa poursuit ses

recherches sur les anciennes familles de la Savoie, et a fourni à la Société les documents inédits extraits des archives de

la ville de Chambéry, qui font partie du présent volume.

Parmi les membres correspondants, M. le chanoine Chevray, M. le chanoine Angley, de St-Jean-de-Maurienne, M. l'abbé Bonnefoy, curé de Jarsy, M. Bonnefoy, notaire à Sallanches, s'occupent aussi à réunir des matériaux propres à jeter un plus grand jour sur l'histoire de notre patrie.

Cependant, comme il est difficile de rechercher dans toutes les localités les documents historiques qui ont pu échapper aux désastres de la révolution, et qu'il est d'ailleurs à souhaiter qu'il y ait de l'accord et de l'ensemble entre les diverses personnes qui travaillent dans le même but, l'Académie a cru devoir former dans son sein une Commission de recherches

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