Imágenes de páginas
PDF
EPUB

On sait qu'un son quelconque fait entendre ses harmoniques à différentes octaves. En faisant des expériences au moyen de l'orgue, M. Raymond a observé que toutes les fois que deux sons se font entendre simultanément par deux tuyaux d'orgue, on n'entend pas seulement les sons harmoniques propres à chacun d'eux, mais encore un son distinct et différent de ces derniers, lequel se reproduit constamment dans les basses.

Ce son, que l'on pourrait appeler sousrésonnance, doit certainement avoir un rapport mathématique avec les deux sons générateurs, et c'est vers la recherche de ce rapport que se sont dirigées les expériences et les calculs du savant physicien. Le résultat de ses recherches a été la découverte de la loi à laquelle il est soumis, et qui peut être énoncée ainsi :

Deux sons qui vibrent ensemble reproduisent toujours un troisième son égal à

celui qui serait donné par un nombre de vibrations servant de plus grand commun diviseur aux vibrations des deux sons générateurs, pourvu que ce commun diviseur soit au-dessus de 32.

Dans le Mémoire de M. Raymond, cette proposition est appuyée par des démonstrations mathématiques qui ne laissent rien à désirer à l'esprit.

M. l'abbé Chamousset a fourni à la Société des observations de pluviométrie qui sont consignées dans le présent vol.

Mgr Billiet, archevêque de Chambéry et président honoraire perpétuel, a lu à la Société un Mémoire sur les vents périodiques des hautes vallées des Alpes.

Dans la première partie de ce beau travail, l'auteur établit que dans les vallées

de Maurienne, de Suse, de Pignerol et de Tarentaise, il règne durant la belle saison des vents qui, pendant le jour, se dirigent de la plaine vers le haut des montagnes, en suivant le fond des vallées, et prennent pendant la nuit une marche opposée. Le séjour prolongé que ce savant prélat a fait à St-Jean-de-Maurienne lui a fourni l'occasion d'observer et d'étudier ce phénomène. Après l'avoir décrit et suivi dans sa marche, il entre dans des considérations théoriques qui ont pour but d'en faire connaître la cause. Comme ce Mémoire est imprimé en entier dans le présent volume, nous y renvoyons le lec

teur.

Chimie.

M. Joseph Bonjean, protopharmacien de Chambéry, communique à la Société un Mémoire, dans lequel il examine une

question de grande importance pour la médecine pratique.

Le calomel ou protochlorure de mercure, mêlé aux chlorures alcalins avec ou sans eau, avec ou sans sucre, peut-il donner lieu à une composition de sublimécorrosif, et par là être dangereux pour les malades à qui un mélange semblable serait administré ?.....

Telle est la question que le jeune chimiste a cherché à résoudre, et qui déjà avait été fortement débattue dans le congrès scientifique de Turin.

M. Bonjean admet, avec Peten-Koffer, Miathe et M. Abbene, que le protochlorure de mercure en présence du sel ammoniac et de l'eau, se change, du moins en partie, en sublimé-corrosif et en mercure métallique, mais seulement dans le cas où la quantité du chlorure alcalin est au moins deux fois celle du calomel, et quand ce mélange est soumis à une tem

pérature d'au moins 40 à 50 degrés.

Comme conséquence de ces deux dernières conditions, M. Bonjean admet que le médecin pourra sans crainte prescrire le calomel uni au sel ammoniac, pourvu que ce dernier ne soit pas en quantité plus grande que le premier;

Que, quelle que soit la proportion des deux substances, il n'y a pas à craindre de voir se former du sublimé - corrosif, parce que la réaction des deux sels ne peut avoir lieu qu'à une température supérieure à celle du corps humain;

Que le médecin pourra toujours ordonner le calomel seul et sans addition de chlorures alcalins, parce que la quantité de ces sels contenus dans les organes du corps humain, n'est pas suffisante pour donner lieu à la formation du sublimécorrosif.

Dans la séance du 22 juillet 1842, M. Joseph Bonjean a fait à la Société une

« AnteriorContinuar »