Imágenes de páginas
PDF
EPUB

Les fanons de cette espèce sont toujours faciles à reconnaître à leur longueur ainsi qu'à leur couleur jaune pâle. Les plus longs fanons ne dépassent pas 2 pieds.

MOEURS.

Le capitaine Holböll a eu l'occasion d'observer cette petite. Balénoptère sur la côte du Groënland, et il fait remarquer qu'on la voit au milieu des grandes Baleines. Il n'en est pas de même de la Balanoptera musculus, dont les baleiniers considèrent l'apparition comme un indice certain de la fin de la saison de pêche.

Quand on ne les voit pas au milieu de grandes Baleines, ces Balénoptères sont isolées ou à deux et trois ensemble.

Comme les autres Balénoptères vivent par couples et qu'à Bergen on voit souvent des mâles et des femelles, dont les dernières seules approchent des côtes, il y a tout lieu de croire que l'espèce qui nous occupe mène le même genre de vie.

Cette petite espèce poursuit les poissons comme la Balanoptera musculus et borealis.

Hunter a trouvé dans l'estomac des restes de divers poissons, surtout du Dog-fish.

Une femelle capturée à Weymouth avait l'estomac vide; il y avait au lieu de pâture dix cailloux dans son premier estomac et autant dans le second (Perrin).

Motzfeld a vu à Juliane haab, côte du Groënland, cette Balénoptère avaler des Mallotus arcticus, fermer la bouche au-dessus de l'eau et rejeter ensuite l'eau de la bouche en jets d'écume des deux côtés; puis, après un moment de repos, il a vu l'haleine sortir des narines comme chez tout autre animal qui respire.

On a vu souvent cette Balénoptère entourée de Tursiops tursio, au moins au nord de l'Atlantique. Ils poursuivent sans doute la même pâture.

D'après Eschricht la gestation n'est que de dix mois; en naissant l'animal a 9 pieds de long, c'est-à-dire, comme dans les autres espèces, à peu près le quart de la longueur de la mère.

Melchior a vu un foetus de 8 pieds 2 pouces qui n'était pas à terme.

On a recueilli à Bergen des fœtus de différentes tailles, et les femelles arrivent cependant à la même époque de l'année.

Eschricht a vu plusieurs exemples de jumeaux.

Sur les côtes de Finmark on recueille également des fœtus de tailles différentes à la même époque.

En faisant le relevé des côtes où des individus sont venus échouer et où on a tenu compte des dates de leur capture, on ne peut pas dire qu'il y ait quelque part un passage régulier, si ce n'est sur la côte de Norwège et à l'entrée de la mer de Baffin. Nous connaissons leur apparition périodique dans les Fiords de Bergen en été, comme dans le détroit de Davis, mais nous ignorons complètement, comme pour les autres Balénoptères, le lieu de leurs quartiers d'hiver.

Il est à remarquer qu'il n'y en a pas une seule, de celles qui sont venues vagabonder sur nos côtes tempérées, qui ait dépassé ou même qui ait atteint 30 pieds.

Grâce aux nombreux fœtus que l'on a pu recueillir, en tenant compte de la date de la capture de la mère et de la taille du fœtus, en faisant ensuite la comparaison des jeunes animaux capturés pendant les différents mois de l'année, on a pu constater de combien par mois les fœtus grandissent dans le corps de la mère et de combien les baleineaux s'accroissent par mois pendant la première année de leur vie.

On a recueilli un grand nombre de fœtus et on a heureusement tenu compte de la date de la capture de la mère et de la taille des fœtus. Eschricht est arrivé à ce résultat, confirmé par Guldberg, que le développement commence dans les premiers mois de l'année et continue jusqu'en novembre; en avril il a reçu un foetus de 0m,090 et en septembre un autre de 1m,624.

Comme la taille, à la naissance, est, d'après Eschricht, de 2,8, il y a lieu d'en conclure que la mise-bas a lieu en hiver.

Le Dr Knox a signalé un jeune animal capturé au mois de février 1834 qui avait 9 pieds 11 pouces. C'est un peu plus que la taille du baleineau au moment de la naissance. Il avait probablement un peu plus de deux mois.

Le 18 février ou mars 1878, un individu long de 3m,50 a été capturé près de Villefranche.

En février 1861, un de 3 mètres a échoué sur les côtes de Bretagne.

En avril 1791, on en a pris dans des filets, près de la rade de Cherbourg, un individu qui avait 14 à 15 pieds.

La jeune femelle que M. Perrin a décrite a été capturée en avril 1870; elle était longue de 13 pieds 8 1/2 pouces.

Le 15 mai 1885, un de 9m,62 a été capturé en mer par le Gaulois, de Fécamp.

Le 27 septembre 1863, un de 8m,60 à Saint-Jean-de-Luz. Le 15 septembre 1878, un Vaagevhal a été pris dans le Fiord de Christiania; il avait 14 1/2 pieds.

En novembre 1860, un mâle de 25 pieds a échoué au sud-est de Crower (Flower).

D'après un manuscrit sur les pêches, cité par M. Guldberg, le temps de la mise-bas du Vaagevhal serait le commencement de novembre. Guldberg croit que cette époque est un peu trop avancée, et la fixe entre la fin de novembre et le commencement de janvier.

La gestation serait, comme Eschricht l'a estimée, de dix mois.

L'accouplement aurait lieu pendant les premiers mois de

l'année.

Reste la question de savoir où ils se réfugient pour mettre bas et de connaître les lieux où ils s'accouplent.

DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE ET PÈCHE.

Pendant l'été on les voit communément sur les côtes de Finmark, mais on ne les y chasse généralement pas.

Guldberg a trouvé tout près de Vadsö, dans le Varangerfiord, le squelette d'un individu qui s'y était perdu pendant l'hiver.

Nous allons citer d'abord les parages où des individus sont venus se perdre, en faisant remarquer que les Cétacés n'échouent généralement, comme l'a dit Eschricht, que sur les côtes qu'ils ne fréquentent pas régulièrement.

Le plus ancien exemple connu date du XVIIe siècle. Le 8 mai 1699, une petite Baleine vient se perdre dans le Weser et son squelette est conservé à Brême. La ville de Brême en a fait exécuter une peinture à l'huile. Cuvier en parle, mais en prenant cet animal pour un jeune Rorqual; le grand naturaliste n'avait pas de matériaux pour débrouiller cette histoire.

Nous en connaissons deux exemples en Belgique.

Le 10 juillet 1838, une jeune femelle de 5 mètres a été trouvée morte en mer près d'Ostende. Son squelette est au Musée de l'Université de Gand.

En 1865, au mois d'octobre, un mâle de 16 pieds a remonté l'Escaut et s'est fait prendre en amont d'Anvers. Son squelette est conservé à Bruxelles, au Musée royal.

Sur les côtes océaniques de France on a vu se perdre plusieurs individus.

En avril 1791, un jeune Rorqual de 14 à 15 pieds de long, dont le milieu des nageoires pectorales était blanc, est venu se perdre dans des filets de pêcheurs, près de la rade de Cherbourg. Un médecin de Valogne en a envoyé une description à Lacépède, et c'est d'après cet animal que ce naturaliste a établi la Balénoptère à museau pointu. La bande blanche des nageoires pectorales, dont parle le médecin de Valogne, ne laisse pas de doute sur l'espèce à laquelle appartient ce jeune animal.

Le 10 mars 1827, un individu de 7 mètres de long a été capturé sur les côtes d'Oleron; nous en avons vu les ossements au Musée de la Rochelle.

Le Dr Fischer croit que c'est par erreur qu'on a annoncé la capture d'une petite Balénoptère en juin 1850 sur les côtes du Morbihan; mais il n'est pas douteux qu'en 1852 on en a pris une à l'embouchure de la Seine, et dont le dessin est conservé dans les Vélins du Muséum 1.

Le 26 août 1835, un mâle a échoué dans la Charente; son squelette est conservé au Musée de l'Ecole de médecine de Rochefort; sa longueur était de 7 mètres 48 centimètres.

Un autre individu a été capturé sur la côte de la Gironde, dont le squelette n'a pas été conservé (Fischer).

Au mois de février 1861, un individu de 3 mètres a échoué sur les côtes de Bretagne.

Vers 1879, M. Quillau a envoyé un squelette incomplet au Muséum de Paris, qui provenait sans doute de cet animal.

Un autre encore, de 6 mètres 60, a échoué à Saint-Jean-deLuz le 27 septembre 1863.

Au Musée de Lille on conserve le squelette d'un individu échoué sur les côtes de Montreuil-sur-Mer (Fischer), et un autre à Brest, provenant d'un animal reconnu par Rochon.

A Bordeaux on conserve le squelette d'un animal qui a échoué à Boulogne.

Le 15 mai 1885, un bateau de Fécamp (Le Gaulois, patron Deshayes) a capturé en mer une Balanoptera rostrata, longue de 3 mètres 62 pieds. M. Leunier, directeur du Musée du Havre, en a donné le dessin d'après l'animal étendu sur le pont 2.

On a été longtemps dans le doute sur la question de savoir si la petite Balénoptère pénètre dans la Méditerranée. Ce doute est levé maintenant.

On en connaît aujourd'hui des exemples bien constatés, mais

Ce dessin, le plus beau que nous connaissions de cette espèce, a été reproduit par P. Gervais dans les Annales du Muséum, Mémoires, t. VII, pl. 3. La Nature, 7 novembre 1885.

« AnteriorContinuar »