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La plupart des mères mesuraient de 65 à 68 pieds, et dépassaient donc la moyenne que nous avons donnée. Les mères, pendant la gestation, sont recherchées par les baleiniers, à cause de la graisse qu'elles ont au cœur, au mésentère et aux reins.

La mesure des foetus, trouvés dans le sein de mères capturées depuis le mois de mars jusqu'en août, et observés pendant quatre ans, présente une certaine régularité. En mars, M. Guldberg a mesuré un foetus qui avait 126mm; en avril, quatre avaient de 300 à 787mm, et un 2,510; en mai cinq foetus avaient de 325 à 975mm; en juin, six avaient de 1,135 à 2,037; en juillet, quatre mesuraient de 1,700 à 3,100; à la fin de juillet, deux jumeaux atteignaient chacun 2 mètres.

On n'a pas capturé de Balénoptère à terme.

Les nouveau-nés sont estimés à 6 mètres ou 18 pieds, et peut-être faut-il réduire cette taille à 16 pieds.

M. Guldberg a vu également des baleineaux accompagnant leur mère au mois d'avril, un avait de 18 à 19 pieds; un second, 18 pieds; un troisième, 21 pieds, et, au commencement de mai, il en a vu un quatrième de 40 pieds.

En 1883. à la fin de mai, les pêcheurs ont observé pendant deux à trois jours, à l'Est de Finmark, une gamme de baleineaux, dans le Voranger-fiord, sous la conduite d'individus adultes les plus jeunes avaient 20 pieds. En juin on a aperçu encore d'autres petites gammes de baleineaux, accompagnées d'individus adultes.

Le 24 juillet 1883, une femelle, accompagnée de son baleineau, y fut encore tuée; ses mamelles contenaient plusieurs litres de lait. On n'a pas indiqué la taille du jeune.

ORGANISATION.

Il existe une poche du larynx comme dans la Balénoptère de Sibbald, et sans doute dans les diverses espèces du genre. Du

Hamel la connaissait on m'a assuré, dit-il 1, que les Baleines ont au-dessous du gosier un grand réservoir d'air, qui équivaut aux petites vessies à air.

Cette poche a fait commettre bien des erreurs. Ainsi F. Cuvier 2, qui n'avait sans doute jamais vu de cadavre de Balénoptère, parle d'une vessie qui, après la mort, remonte dans la bouche de l'animal et force les mâchoires à s'écarter l'une de l'autre.

W. Vrolik s'est trouvé en présence d'un cadavre de cette espèce sur les côtes de la Hollande et a confondu cette poche avec un intestin, qui va, d'après lui, du menton jusqu'à l'ombilic 3. Au lieu de se trouver dans la cavité abdominale, comme chez les autres mammifères, les intestins sont placés, dit-il, en dehors. On ne dira pas cependant que W. Vrolik, comme son père, nétait pas un véritable anatomiste.

Pour expliquer la présence des sillons dans les Balénoptères, Vrolik suppose qu'il sont en rapport avec la nécessité de dilatation de l'œsophage, quand l'animal avale de gros poissons, comme il a l'habitude de le faire, dit-il. Jamais on n'a trouvé, que je sache, des restes de gros poissons dans l'estomac des Balénoptères; ce sont des poissons comme les harengs, les capelans ou les petites espèces de gades dont elles se nourrissent.

Nous avons fait dessiner cette poche et ses rapports avec le larynx dans les Bulletins de l'Académie, 3o sér. t. II, 1881. Le professeur Sir Turner a fort bien représenté cette même poche en place dans un foetus de Balaenoptera Sibbaldii.

Le Dr Ravin a publié quelques observations anatomiques sur les fanons d'un animal de 41 pieds de long, échoué en 1829 sur la côte du département de la Somme 4.

L'étude du fœtus a fait connaître que l'intestin grêle et le

1 Traite des Pêches, vol. IV, p. 6.

2 Hist natur. Cétacés, p xv.

3 Ann. Sc. nat., 1858.

Ann. Sc. nat., 1836, p. 266, pl. 11.

gros intestin sont séparés l'un de l'autre, et qu'il existe un cœcum peu développé.

Le professeur Struthers a publié une notice intéressante sur quelques faits d'anatomie de cette espèce il fait connaître avec soin la composition de la nageoire pectorale avec ses muscles fléchisseurs et extenseurs. Il décrit et figure en même temps le bassin, composé de l'os ischion et d'un rudiment de fémur avec des cartilages et des ligaments, le sternum et la manière dont il s'articule avec la première côte1.

La découverte du fémur rudimentaire dans les Balénoptères à été faite en premier lieu par le professeur Flower 2. Il paraît qu'il reste toujours rudimentaire dans cette espèce.

Le squelette de l'individu échoué à Pevensey-Bay, en 1865, a une apophyse transverse inférieure fort courte à la sixième cervicale et une seizième côte supplémentaire,

Le professeur Struthers a fait connaître également l'existence d'une petite côte supplémentaire dans un mâle de cette espèce. Nous avons publié la description du squelette dans l'Ostéographie des Cétacés.

Malm donne la description du squelette et la figure des principaux os, sauf la tête, d'après un squelette de Finmark.

MOEURS.

La Balénoptère qui nous occupe est ichtyophage; au Nord ce sont surtout les Loddes, Mallotus, c'est-à-dire, Osmerus arcticus qu'elle poursuit.

Ce poisson apparaît surtout en abondance au printemps. autour de l'Islande et au nord de la Norwège.

Des pêcheurs assurent en avoir trouvé jusqu'à huit cents dans un seul estomac de Balénoptère.

1 JOHN STRUTHERS, On some points in the anatomy of a great Fin-wahle (Balaenoptera musculus); on the cervical vertebræ and their articulations. JOURNAL OF ANATOMY AND PHYSIOLOGY, Vol VI, novembre 1871 et vol. VII, 1872. Proc. Zool. Soc. of London, novembre 1865, p. 704.

Sur les côtes d'Islande, d'Écosse et de Norwège, ce sont surtout les bancs de harengs que cette Balénoptère accompagne.

On cite encore parmi les animaux dont elle fait sa pâture : les Gades (Small cod, disent les pêcheurs) et au besoin des Schrimps.

Les Balénoptères que l'on capture sur les côtes de Finmark ont toujours leur estomac plein, tandis que les individus échoués ont ordinairement l'estomac vide. J. Murie a trouvé dans un animal échoué des débris de Méduses et des restes d'Entomostraces 1. On a trouvé aussi, dans le premier estomac, des algues qui avaient sans doute été avalées à défaut de proie.

Cette espèce souffle très haut, comme le Slätbak (Balana biscayensis), dit M. Malmgren; elle n'est pas farouche et approche des chaloupes en les côtoyant pendant des heures. C'est l'espèce la plus facile à observer.

Elle est sans doute moins farouche parce qu'on ne la poursuit guère.

D'après Guldberg, la fécondation et la mise bas ont lieu en hiver; la gestation est de dix à douze mois; le jeune accompagne sa mère jusqu'à ce qu'il ait atteint la moitié de sa taille.

PECHE.

Les baleiniers qui allaient jadis à la pêche de la Baleine franche dédaignèrent souvent de harponner la Musculus.

Fred. Martens aperçut en 1671, le 9 mai, une Baleine, à laquelle il aurait fait la chasse, dit-il, s'il n'avait pas aperçu sa nageoire dorsale.

R. Brown la considère encore comme sans importance à cause du peu de lard et de la difficulté de la capturer. Il se rappelle que les baleiniers trouvant un jour un cadavre flottant, qu'ils avaient pris pour un Mysticetus, l'abandonnèrent

1 Proc Zool. Soc., fur. 1865, p. 211.

aussitôt qu'ils aperçurent que c'était un Finfish; d'autres l'avaient également abandonné. Aujourd'hui on leur fait régulièrement la chasse; avant la découverte des bateaux à vapeur on ne pouvait y songer.

Une Société anglo-américaine a organisé cette industrie dans les eaux d'Islande en 1865; elle a cessé ses opérations en 1867.

C'est au commencement de 1870 que Svend Foyn a commencé la chasse avec des steamers et des canons chargés de bombes-lances et de harpons.

Il existe aujourd'hui une pêche de Balénoptères, régulièrement organisée, sur les côtes de Finmark, et parmi les espèces que l'on capture, pendant l'été, figure la Balanoptera musculus. La saison de cette pêche commence au mois de mai et finit au commencement d'août.

Nous avons fait remarquer plus haut que c'est la Balanoptera musculus qui arrive la première dans ces parages, et la Balaenoptera Sibbaldii, la dernière.

Le dernier animal capturé à Vardö en 1884 était une Musculus; le 22 août on en vit encore une à Eretiki; le 24 août on captura la dernière à 30°30'

M. A. Cocks n'a pas vu de Balénoptère dans la mer Blanche. En partant d'Arkhangelsk le 7 septembre, il a aperçu des Balanoptera musculus à Gorodetsk Point.

Après la Balaenoptera Sibbaldii c'est la Musculus qui est généralement la plus abondante sur la côte de Finmark. En 1885 néamoins c'est la Borealis qui a été la plus commune dans ces parages.

Les principales factoreries sont à Vardő, à Vadsö, à Böle, et à Far-Fyord.

Dans ces dix dernières années, on en a pêché sur les côtes de Finmark, en 1878, quarante; en 1879 également, quarante; en 1880 et en 1881, cinquante; (capitaine Sörensen, Guldberg.) Depuis 1881, on en a tué tous les ans plusieurs centaines. En 1886 on a capturé au moins cinq à six cents individus. Le plus grand nombre ont été pêchés aux mois d'avril et de mai.

TOME XLI.

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