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Ce fu fait au chasteau de Nefin, au conté de Triple, en l'an de l'Incarnation nostre Seignor Jhesu Crist mil et deus cens et quatre vins et deus, à vint et vi jors de Fevrier, en l'onzime indiction. Et je, Guillaume de Triple, par l'autorité de la sainte iglise de Rome, notaire publique, fu present au dit et confession dessus escrit, et à la préere et à la requeste del susmoti tres noble prince d'Antioche et conte de Triple, en ai escrit ce meehme instrument publique, et l'ai signé de mon signau.

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Le roi Henri fonde en l'église de Sainte-Sophie une messe quotidienne de Requiem pour le repos de l'âme du connétable Baudouin d'Ibelin, son oncle.

Venise. Cartulaire de Sainte-Sophie, no 57.

En nom du Pere, et du Fil, et du Sainct-Esperit, amen. Nous, Henris, par la grace de Dieu, xi roi de Jherusalem latin et roi de Cipre, faisons assavoir à tous ceulx qui cestui present privilege liront ou orront que nos, pour nous et pour nos successeurs, donnons, otroions et confirmons en perpetuel ausmone, pour l'ame de nostre chier et amé oncle Bauduin d'Ibelin', conestable des roys jadis des roiaumes de Jherusalem et de Cipre, dont Dieu ait l'ame, à vous, maistre Lanfranc, doyen de l'eglise de Nicosie et vicaire de l'ehlit2 de ladite eglise, et à vous le capitre de la meisme eglise,

1 Le connétable Baudouin d'Ibelin, mort encore jeune, était frère d'Isabelle d'Ibelin, mère du roi Henri II, et de Philippe d'Ibelin, sénéchal de Chypre, qui défendit cons

tamment le roi contre son propre frère, Amaury de Lusignan, prince de Tyr.

2 Sans doute Jean I'', élu archevêque, et confirmé seulement par le pape en 1288.

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recevant cestui don et cest aulmosne pour la devant dite eglise et en son nom, deux cens besanz blans chacum an, assenés à recepvoir sur les rentes de nos bains nors 1, qui furent jadis de sire Aymeri Barlais; et se de là deffalloit, sur toutes les rentes de nos cayseaus Arasse et Quindenari 2; et se de là deffalloit, sur toutes nos aultres rentes de nostre reaulme de Cipre miaus3 apparans; à paier par quatre termines de l'an, de trois en trois mois, à chacune paie cinquante besans. Pour lesquels dessusdis besans vous les dessusdis avés promis et prometés, pour vous et pour votre eglise, et estes tenus à nous et à nos hoirs et à nos successeurs à tenir en ladite eglise perpetuelement ung prebstre ayant chacun an cent et sectante et cincq besans blans, lequel, pour l'ame dudit conestable nostre oncle, cantera chacun jour messe de Requiem, en l'autel noeuf que nous avons faict faire desoubs le letrin de votre eglise à l'honneur de monseigneur saint François. Et de ces choses dessus dictes garder et tenir et acomplir selonc la forme desus devisée, nous vous avons donné cestui notre privilege, bullé de plomb empraint en nos drois coins de notre reaulme de Cipre, ou la garantie de partie de nos hommes qui y furent presens, desquelx ce sont les noms : Balien d'Ibelin, senecal du reaulme de Cipre; Gaultier d'Antioche, chambrelain dudit reaulme; Baudoin de Nores, Johan le Tor, Pierres de Nores, Brimont de Brie, Hugue d'Aguilier et plusieurs aultres. Et le premier prestre que nous avons presenté est sire Estienne Durant l'Auvergnas, nostre capellain. Et vos nous avés donnés privilege de ce, seelé du seau de vostre capitre; et nos prometés à bonne foi que, si tost come il y aura prelat en vostre eglise, vous en ferez avoir à nous ou à nos hoirs son privilege bullé de plomb, de la teneur de celui que vous nos avés donnés, seelé du seau du capitre, per lequel vous recongnoissiés et ottroiés toutes les choses qui sont en cestui privilege. Ce fut fait à Nicosie, en l'an de l'Incarnation Notre Seigneur Jhesus Crist м CC LXXX et vi, au moy de Janvier 5.

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1286, 27 juin. A Saint-Jean-d'Acre.

Le roi Henri de Lusignan constate devant témoins, et par acte public, l'offre qu'il fait aux Français détenant le château royal à Saint-Jean-d'Acre de leur garantir toute sécurité, s'ils consentent à évacuer les lieux, et de leur rendre le château, si le roi de France déclare la place doit être occupée par ses gens '.

Paris. Arch. de l'Emp. Sect. hist. J. 456, no 37. Orig.

que

In Dei nomine, amen. Anno Incarnationis ejusdem M° CC° LXXX° Vio, mense Junii, die xxviia mensis ejusdem, inditione x. In presentia mei notarii infrascripti et testium subscriptorum, dum reverendi patres et viri religiosi, domini, Dei gratia, Gaufridus Ebronensis, Gaufridus Liddensis et Matheus Famagustanus episcopi, fratres Guillelmus de Bellojoco magister Templi, Brocardus magister domus Alemannorum, Jacobus de Taixi magnus preceptor domus Hospitalis Sancti Johannis, tenens locum magistri, et major pars conventuum domorum predictarum, Martinus abbas Templi Domini, Mansellus subprior Predicatorum, Gelebertus custos Minorum, et quamplures fratres eorumdem ordinum, necnon et plures alii milites, clerici, laici et seculares essent congregati in domo quondam domini Tyrensis 2, in Accon, ubi inclitus dominus Henricus, Dei gratia Jerusalem et Cypri rex, erat hospitatus, magister Richardus de Brandusio, jurisperitus, nomine et pro parte serenissimi regis predicti, ipso rege presente, dixit et proposuit in gallico verba que in presenti continentur instrumento, in hunc modum : Beaus seignors, plusors foiz vos a dit monseignor le roy qui ci est com«ment son entendement est que sa venue a esté à l'onor de Deu, au profit • et au bon estat de la Terre Sainte et de tote la Crestienté deça mer, et ⚫ coment sa volanté ne son proposement ne fu ne est de rioter, ne d'avoir « contenz à neluy. Voirs est que amprés ce que il fu descenduz en terre, où « il fu reçeuz à tel honor, à tel devotion et à tel reverence com vos veistes « communement de tout le puipple et de totes les genz de ceste vile, o "grans processions qui le condurent jusques à la mere yglise, où il rendi

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1 Hugues de Pélichin, qui commandait à Saint-Jean-d'Acre un corps de Français au nom de Charles d'Anjou et du roi de France, s'était fortifié dans le château et avait refusé de recevoir le roi de Chypre, venu à la Saint-Jean en Palestine pour se faire couronner roi de Jérusalem. Henri II fit aussitôt cerner le château, et l'aurait inévitable

ment réduit par la famine ou par la force,
si les défenseurs n'avaient accepté les pro-
positions et la sommation que leur notifia
la pièce que je publie ici. Maître du château,
le roi Henri alla, suivant l'usage, recevoir la
couronne de Jérusalem à Tyr. Voy. Sanudo,
Lib. Secret. lib. XIII, part. 12, p. 229.
2 Jean de Montfort, mort en 1283.

"graces à Nostre Seignor, si com les princes Crestiains sont usé de faire,

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quant premierement vont en lur terres et en lor seignories, son entende«ment estoit d'aler habergier en sa maison, c'est assavoir ou chasteau lequel « avoit esté maison de son pere et de ses autres ancestres, roys et seignors dou reaume de Jerusalem; mas il li fu dit que genz estoient entrez dedenz, qui l'avoient garni et ne sofriroient qu'il y entrast. Quant il entendi c'on «li deffendoit sa maison, et que l'on ne sofroit qu'il y aberjast, molt li desplost, et proposa d'aler là maintenant o tot son pooir, et faire si à son pooir que il en sa maison peust abergier. Mas quant il entendi que la gent de monseignor le roy de France estoit dedenz, il ne vost porsivre celui «proposement, ainz manda là à ceaus qui estoient dedenz le chasteau prelaz « et autres bonnes genz, requerant qu'il li deussent vuidier sa maison. Co⚫ment il respondirent orgoilleusement et outrajeusement, vos le savez, et "por ce ne vos en dirai riens1. Celuy jor meysmes, vos venistes à monseiས gnor le roy, la vostre merci, et il vos retraist ce que ces gens estoient en⚫trez en sa maison et ne la voloient vuidier. Vos li priastes que il se depor<< tast de ceste chose, tant que vos lor eussez parlé. Et il le fist à vostre priere. « Vos parlastes à eaus plusors feiz, et lur respons quels il fu, vos le savez bien. Quant monseignor le roy vist lor folie et lor outraige, coneissant que « ce que il fasoient de deffendre li sa maison estoit encontre volanté et com« mandement et deffensse de monseignor le roy de France, il mena en tel « maniere le fait que vos coneissez bien le point et estat en qui il sont et a que il ne se pevent longuement deffendre ne tenir 2. Voirs est que il fist crier le ban3 yer et huy, et devant le chasteau et par la vile, que toz les François qui estoient dedenz le chasteau s'en yssissent hors sauf et seurs « eaus et lor choses, et que nul ne fust si hardi en poine dou cors et de

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« l'avoir qui deist ne feist outrage ne villainie à nul des genz dou roy de

« France, ne à nul François. Ore, seignors, tout soit il que monseignor le

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roy saiche si com est dessus dit que ce que il font est contre le comman

dement dou roy de France, et que

1 Les archives de l'Empire possèdent l'acte authentique par lequel l'évêque de Famagouste et l'abbé du Temple Domini constatèrent le refus de ceux qui occupaient le château d'Acre d'ouvrir les portes du fort au roi Henri de Lusignan. J. 511. Sicile, n° 6.

Ils capitulèrent le cinquième jour, après

quant il le saura il li desplaira, tote

que le roi de Chypre eut cerné le château. Sanudo, loc. cit.

'Une expédition originale de cette proclamation, en date du 24 juin 1286, se trouve aux archives de l'Empire, J. 433, n° 6. Une copie en a été insérée dans les Mss. Dupuy. Le texte a été publié par M. Beugnot, Assises de Jérusalem, t. II, p. 357.

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