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Fin des chroniques de François Amadi et de Diomède Strambaldi relatives au règne

du roi Jean II'.

I.

Amadi. Ms. de Venise, fol. 312. Ms. de Paris, fol. 540.

A dì 28 Zugno 1432, Idio fece il suo comandamento del preditto virtuoso principe el re Zegno. La sua malatia era molto grave et furon represe le sue man et piedi; et li durò la ditta malatia uno anno. Fu sepolto al monasterio delli Predicatori 2; il qual morì molto mal desposto et assai po

vero 3.

Immediate morto el ditto re Zegno, tutti li signori cavalieri et homini ligii che si trovorono presenti feceno homagio a monsignor Joanne suo figliolo et dretto herede del reame; et dapoi anunciorno la sua morte, cridando la creation del ditto re Joanne, suo figliolo, secondo l'usanza.

Et la domenica, a li 24 de Avosto del ditto anno, fu coronato a re de Cypro a Santa Sophia per man de fra Salomon Cardus, vescovo de Tortosa1.

In ditto tempo era la cavalletta 5 in Cypro et durò ... anni, et feva gran dissimo danno in le biave et in tutte le verdure.

1438. In ditto anno era la peste in Cypro et durò più di disisette anni, et fece grandissimo danno dentro a Nicossia et in li casali et castelli, eccetto al casal Pissuri7, che non toccò.

aux environs de Nicosie. Cette localité, où était un monastère de religieux Franciscains, paraît avoir existé au sud-ouest de la ville, du côté de la porte de Paphos.

La chronique dite de François Amadi, très-détaillée au XIII et au XIV siècles jusqu'au règne du roi Hugues IV, est, après cette époque, un abrégé de celle de Strambaldi, bien qu'on y trouve encore des développements assez abondants jusqu'au temps de Janus. Dès la fin de ce dernier règne jusqu'à l'année 1442 où elle s'arrête, ce n'est plus, comme l'on voit ici, qu'une indication tout à fait succincte et insuffisante des événements. La chronique de Strambaldi au contraire, si sommaire jusqu'au règne de Hugues IV, quand celle d'Amadi est si étendue, prend ensuite une supériorité marquée et la conserve jusqu'à la fin, bien

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1440. In ditto anno vene in Cypro madama Medea de Monferato, moglie del preditto re Joanne'. Et a dì [3] de Luio furon maridati. Et a li 13 di Settembrio, morì ditta regina.

1441. A dì x1 Decembrio vene in Cypro monsignor James Villarauto2 con [4] galeaze et [12] galie et [8] nave de Catellani, et assediorno Famagosta et la combattetero per tre volte, et non la poteno prender.

Médée ou Amée de Montferrat, fille du marquis Jean-Jacques, avait été mariée au roi de Chypre par procureurs et par contrat dressé au château de Ripaille, en Savoie, le 23 septembre 1437. Les intermédiaires de ce mariage furent Amédée VIII, premier duc de Savoie, beau-frère du marquis de Montferrat et oncle de la fiancée, et le cardinal Hugues de Lusignan, oncle du roi de Chypre. Benvenuto de Saint-Georges a rapporté les clauses du contrat dans son histoire de Montferrat. Une dot de cent mille ducats avait été promise par son père à Médée; mais, prenant en considération les difficultés au milieu desquelles se trouvait le marquis, par suite de sa guerre avec le duc de Milan, les procureurs du roi de Chypre déclarent être satisfaits en son nom d'une somme de 25,000 ducats, savoir : 7,000 ducats pour les joyaux et les frais du voyage de la princesse en Chypre, et 18,000 ducats payables à Venise en dix-huit annuités. Un donaire annuel de 5,000 ducats lui fut assuré en Chypre, pour le cas de veuvage. La maison qu'elle devait amener dans l'île était de dix personnes: quatre gentilshommes, quatre damoiselles, un chapelain et un médecin, plus deux femmes de chambre, un valet de chambre et un cuisinier. (Hist. Montf. ap. Murat. Script. Ital. t. XXIII, col. 708.) La pensée de ce mariage préoccupa les Vénitiens. Ils crurent voir dans la bonne entente qu'elle annonçait entre le duc de Savoie et le marquis de Montferrat des projets d'alliance et de prochaine agression. Le duc les rassura sur ses dispositions pacifiques en leur envoyant une ambassade, dont le doge François Foscari le remercie par ses lettres du 3 septembre 1437. (Guichenon, Hist. de Sav. t. Ia, p. 484; t. II, p. 300.) Les appréhen

sions de Venise ne cessèrent pas néanmoins, et la crainte d'aigrir la république engagea le marquis de Montferrat à retarder le départ de Médée. Encore au mois de novembre 1437, après les premières fiançailles avec le roi de Chypre, le marquis consultait le sénat de Venise pour savoir s'il était mieux de faire une reine de sa fille ou s'il fallait la donner au marquis de Mantoue, capitaine général de Venise, qui la demandait pour son fils. Le doge dans sa réponse ne précisa rien, et les pourparlers avec le marquis de Mantoue ayant traîné en longueur, l'envoyé du marquis de Montferrat quitta Venise pour aller rejoindre l'ambassadeur du roi de Chypre, à qui l'on avait promis une réponse définitive à la Saint-Martin. (Sanudo, Vite de' duchi di Venez. ap. Murat. Script. Ital. t. XXII, col. 1048.) Venise finit par applaudir à la détermination du prince de Montferrat, et, le 29 mai 1438, la seigneurie autorisait le fils du marquis à faire armer une galère dont un noble vénitien prendrait le commandement, pour accompagner sa sœur Médée en Chypre. (Sanudo, loc. cit. col. 1059.) En 1439, le pape Eugène IV permettait à la princesse, encore en Europe, mais déjà qualifiée de reine de Chypre, d'avoir dans sa demeure deux religieux franciscains pour la confession et le service divin. (Wadding, Annal. Minorum; 1439, § 55, t. X, p. 90.) Médée s'embarqua seulement pour Chypre au mois de mai 1440. Voyez ci-après la note 2 de la page 80.

2 Peut-être : Villamarina. Florio Bustron l'appelle Jacques de Villarvola. (Ms. de Londres, fol. 174 v°.) Depuis le règne de Pierre II, les rois de Chypre avaient souvent employé des galères catalanes pour tenter de reprendre la ville de Famagouste aux Génois.

[1442. N. S.] A dì [2] Frever, vene in Cypro madama Helena Paleologo de la Morea, et si maridò con el ditto re Joanne ad [3] del ditto mese.

II.

Strambaldi. Ms. de Rome, fol. 214. Ms. de Paris, fol. 369 '.

Et a dì 3 Lujo 14402 venne re Zuanne con sua moglie Medea a Santa Sophia et si incoronorono dal Franza 3.

Et a dì 13 Setembrio 1440 morse la ditta regina Medea; et fu seppellita a San Domenico nel' arca della sua socera".

Et a dì 2 Febraro 1441 vene la signora Helena Paleologo, figliola della Morea, a San Xifi 6.

Et a dì 3 Febraro 1441, andò il prior de Antiochia et maridò il signor re Zuan in santa Sophia con la signora Helena Paleologo. Il qual signor re Zuane ha fatto una figliola nominata Zarlotta et la maridò; et subito deventò vedoa la signora sua figliola.

Et essendo che del 1453 ha tuolto l'infedel Turco Costantinopoli, ha fatto gran lamento la signora regina in Cipro. Et venero in Cipro molte cose buone, et nobili monachi; ha voluto et ha tuolto et fatto fabricar monastero fuori della città, nominato san Zorzi de Mangana 3; et ha fatto molte

1 Les faits antérieurs depuis l'an 1440 jusqu'à l'an 1432, date de la mort de Janus, manquent aux Mss., par suite d'une lacune signalée ainsi dans la copie de Rome : Quì mancano alcune carte.

2 Médée de Montferrat s'était embarquée à Venise pour venir en Chypre le 27 mai 1440 «La fia del marchese de Montferra,

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che era novizza nel re de Cipri vene a Ve

« nexia a dì cinque mazo; a laqual furon fatti grandissimi honori. Et a dì vinti sette la se «parti con do galie armade in Venexia per «andar in Cipri; e per la signoria li fu do« nato un balazzo de ducati cinque cento « d'oro. » Voy. Chron. inédite de Venise. Ms. de la Bibl. imp. à Paris, no 10444-4. Ann. 1440. 3 Nous ne connaissons pas ce prélat.

4 Charlotte de Bourbon, mère de Jean II. 5 Hélène Paléologue était fille de Théodore Paléologue, despote de Morée, fils luimême de l'empereur Manuel. «Ingeniosa et « cordata mulier, dit Gobelin, verum Græca

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« instituta perfidia, Latinis inimica sacris et « Romanæ hostis ecclesiæ. Quæ ubi consum«mato matrimonio viri vecordiam cognovit, « non tam reginam quam regem egit ; regnum ipsa gubernavit, magistratus veteres deposuit, novos instituit, sacerdotia pro suo « arbitrio ordinavit et, eliminato Latinorum. <ritu, Græcanicum superinduxit, belli pa«cisque leges dixit. Viro satis fuit convivari, « deliciisque affluere; atque in hunc modum « universa insula in potestatem Græcorum « rediit.» Lib. VII, p. 322. Pü II Comment. éd. Rome, 1584.

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intrade nel ditto monastero per esser fatte le sue commemorationi, et così fanno fino al presente.

Et del 1458 morse la signora regina Helena et fu sepellita a san Domenico.

Et a dì 24 Lujo 1458, il ditto anno che morì sua moglie, morse et il buon re Zuane de Lusugnan, et l'hanno sepellito a san Domenico. Et lì, nel monastero viene1 Zarlotta sua figliola, laqual era vedoa, sopra il suo marito, il principe Zuan Copre 2. Et hanno publicato il ditto giorno la figliola del ditto re Zuane, la Zarlotta, regina de Cipro, secondo la usanza. Laqual regina Helena morse prima che il re Zuane giorni 70. Et Iddio li doni riposso!

Il y a au Ms. morse, qui donne un sens impossible.

* Jean de Coimbre ou Jean de Portugal, duc de Coimbre, petit-fils de Jean I de Portugal, premier mari de Charlotte de Lusignan, était mort en Chypre, en 1457, portant le titre de prince d'Antioche. Peu de temps après, quand la reine Hélène Paléologue vivait encore, le roi Jean accueillit favorablement les propositions de la cour de Turin pour marier le comte de Genève avec sa fille Charlotte, héritière de la couronne de Chypre. La reine repoussa toujours ce projet à cause du degré de parenté qu'il y avait entre eux, et conjura sa fille, au lit de mort, de ne point épouser Louis de Savoie, son cousin germain. (Florio Bustron, Ms. de Londres, fol. 178 v°; et Lusignan, Hist. de Cyp. fol. 161.) L'idée de cette union se

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poursuivit cependant, et se réalisa. Les fiançailles faites, les états de Savoie votèrent des subsides pour participer au voyage du prince, au commencement de l'année 1459: «Anno «Christi м CCCC LIX, Taurini comitia fiunt « quæ trium statuum vocant, et commeatus ingentes ex publico liberaliter irrogantur « Ludovico Sabaudo, Antiochiæ principi, Gebennensiumque comiti, ducis filio, in re«gnum Cypri proficiscenti, uxore prius ducta Charlota, Joannis regis Cypri filia et regni herede. » Acte du 5 janvier 1459, cité par Pingon, Augusta Taurinorum; Turin, 1577, in-fol. p. 64. Le mariage se célébra à Sainte-Sophie de Nicosie le 7 octobre suivant. (Lettre de communication du duc de Savoie au roi de France, du 13 décembre 1459. Guichenon, Hist. de Sav. t. II, p. 388; Reinhard, Hist. de Cypre, t. I, pr. p. 106.)

XV.

CHARLOTTE DE LUSIGNAN ET LOUIS DE SAVOIE,

REINE ET ROI DE JÉRUSALEM, DE CHYPRE ET D'ARMÉNIE.

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Extraits de la chronique de Georges Bustron relatifs à l'avénement de la reine Charlotte et aux premiers dissentiments survenus entre cette princesse et son frère Jacques le Bâtard.

Londres. British museum. Mss. Arundel, n° 518, fol. 21 v.

Καὶ ἀπεθανήσκοντας ὁ Ρήγας, μόναυτα ὁ μισέρ Καρτζερὰ Σουὰρ, ὁ Κοντοσταύλης τῆς Κύπρου, ὥρισεν ἕνα βαχλιότην τοῦ ῥήγα και έβγαλε τὸ δαχτυλίδι ἀπὸ τὸ χέρι του καὶ ἔπεμψέ το τῆς Κυρᾶς τῆς Τζαρλότ7ας. Καὶ μόναυτα ἐπῆγεν ὁ Ἀποστόλης, προτήτερα παρά τινα, καὶ ἐπῆκεν ὅρκον τῆς Κυρᾶς τῆς Ρήγαινας, ὅτι νὰ ζήσῃ καὶ νὰ πεθάνῃ εἰς πάντα τὸν ὁρισμόν. Καὶ τὰ πίσου, ὑπῆγαν ὅλοι οἱ καβαλάριδες, καὶ ὡμίλησαν, καὶ ἐπῆκαν ὅρκον κατὰ τὸ συνήθη. Καὶ τότες ἐκατέβασαν τὸν ῥῆγα καὶ ἔθαψαν τον εἰς τὸ αὐτοῦ μοναστήρι. Καὶ

La reine Charlotte de Lusignan et le roi Louis de Savoie, son époux, cessèrent d'être maîtres réels du royaume de Chypre au mois de septembre 1460, quand Jacques le Bâtard, leur frère, s'empara de Nicosie et les força de se renfermer dans le château de Cérines, dernière place qui resta en leur pouvoir jusqu'en 1463. La reine Charlotte, seule héritière légitime des rois Lusignans, devint veuve du roi Louis, en 1482; elle abdiqua en faveur de Charles I, duc de Savoie, son neveu, le 25 février 1485; elle mourut à Rome, le 16 juillet 1487.

2 Le chevalier choisi fut Balian Bustron. Chron. de F. Bustron, fol. 181.

Dès que le roi eut rendu le dernier soupir, messire Carceran Suarès, le connétable de Chypre, désigna un hommelige du roi, et ôta de la main du roi l'anneau, qu'il envoya à madame Charlotte. Aussitôt l'Apostole se rendit avant les autres [au palais], et fit serment devant madame la reine de vivre et de mourir à ses ordres. Ensuite les chevaliers vinrent tous ensemble et firent le serment, suivant l'usage. Alors ils descendirent le corps du roi et l'inhumèrent dans son monastère'; et, après l'avoir

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3 Ó áñоolóλns, l'élu; voy. p. 76, note 4. Les partisans et les adversaires de Jacques le Bâtard le désignèrent longtemps sous ce nom, depuis sa nomination à l'archevêché de Nicosie « El padre l'investì dell' arcivescovado de Nicossia, cioè el fese Postulato, che viene a dir eletto per dover esser creado << arcivescovo de Nicossia, e'l fese consagrar « da 4 ordeni a persuasion d'Helena so mo« gier.» (Malipiero, Annal. ven. publ. par M. Sagredo, t. II, p. 596.) Mais souvent une idée défavorable, et qui semblait rappeler réellement l'apostasie qu'on lui reprocha après son serment au sultan, était attachée à ce nom.

Au couvent de S' Dominique de Nicosie.

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