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AVERTISSEMENT.

Ce volume renferme les preuves appartenant aux derniers règnes de mon histoire et le supplément formé de documents nouveaux dont j'ai eu connaissance pendant l'impression de mon premier volume, ou que j'ai recueillis depuis.

Quelque considérable que soit l'ensemble de ces pièces, je dois dire que je ne les ai pas insérées dans mon recueil sans en avoir fait préalablement un choix rigoureux. J'ai éloigné un grand nombre de celles que j'avais à ma disposition, ou je me suis contenté de les indiquer sommairement, et j'ai mis une attention particulière à n'en admettre aucune, soit en totalité, soit par extraits, qui n'eût une utilité bien déterminée. J'ai même préféré restreindre en quelques points la partie inédite de mes sources, pour donner place à quelques pièces déjà connues, mais qu'il m'a paru nécessaire de rappeler ou de rapprocher d'autres documents, comme l'extrait des statuts de l'inquisition d'État de Venise, relatif aux droits de Catherine Cornaro sur l'île de Chypre et les actes concernant la traduction en italien des Assises de Jérusalem. Le nombre des documents réimprimés ainsi par exception, n'est au reste que de six sur quatre cents environ que contient le volume; et deux de ces six documents, les plus étendus comme les plus curieux, ont été publiés, il y a deux ans seulement, à l'étranger. Ce sont les dépêches écrites de Famagouste au sénat de Venise, en 1473, par l'ambassadeur Josaphat Barbaro, à l'époque de la mort du roi Jacques II et de la naissance du roi Jacques III, événements d'où date en réalité l'établissement de la domination vénitienne en Chypre. Cette correspondance, découverte par M. Henri Cornet à la bibliothèque impériale de Vienne, a été livrée à l'impression par ses soins dans l'année 1852.

a.

J'ai joint le plus souvent à ces divers textes quelques observations historiques, pour en signaler l'objet et les rattacher aux événements auxquels ils se réfèrent, ou au milieu desquels ils ont été pour la plupart rédigés.

J'espère que mon rôle d'éditeur et le soin que j'ai mis à rechercher ces monuments dans des sources jusqu'ici peu visitées, n'en ont pas exagéré la valeur à mes propres yeux. On reconnaîtra, je le crois, avec moi, qu'une lumière toute nouvelle et qu'un attrait inconnu jusqu'ici peut se répandre, au moyen de ces documents, sur toute l'histoire gallo-chypriote, et s'étendre même sur quelques parties de l'histoire générale du moyen âge. J'ai surtout la confiance que les érudits et les historiens trouveront dignes de leur attention les pièces que j'ai retirées des registres à peu près inexplorés du conseil des Dix et du conseil des Prégadi de Venise.

Je n'ai pu abandonner l'histoire des Lusignans avec la vie du dernier prince de ce nom. Les institutions françaises dont ils étaient les représentants furent conservées, quoique bien modifiées, sous les Vénitiens; elles ne périrent entièrement qu'avec les Turcs, à la prise de Nicosie. Les espérances et les droits de la civilisation latine survécurent quelque temps encore à cette catastrophe, et j'ai dù rappeler les efforts que firent pendant plus de cent ans pour les sauver les princes qui en étaient les héritiers véritables. Cette question, éteinte depuis longtemps, peut renaître de nos jours, au milieu des hasards providentiels d'une transformation à laquelle l'Orient musulman semble être arrivé. En restant dans le domaine historique, plus on examinera les faits et les monuments, plus les droits de la maison de Savoie contre les prétentions de Naples, les plus sérieuses de toutes, et la possession de Venise, longtemps la plus redoutable, paraîtront certains et bien fondés.

La plus grande partie des pièces du supplément du présent volume provient du cartulaire de Sainte-Sophie de Nicosie, que j'ai retrouvé à Venise, et des archives de la couronne d'Aragon, que j'ai consultées à Barcelone.

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