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à son service toute son influence pour accélérer l'extension du Musée rendue nécessaire par son encombrement actuel et même indispensable pour la présentation des tapisseries réparées. Une réunion du Comité du Musée est aussitôt décidée pour arrêter un plan de campagne.

Les deux stèles de Cutry, arrivées à bon port, sont exposées provisoirement à l'entrée de la salle des Antiquités. Le Comité des Amis de La Mothe sollicite le concours pécuniaire de la Société pour la continuation des fouilles de cette ancienne ville forte.

Le ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts a accordé une subvention de 1.500 francs pour aider à l'impression du travail de M. Émile Duvernoy dans le prochain volume des Mémoires.

La Société vote l'impression de ce travail (Étude sur la Chronique de Lorraine) et nomme, pour former la Commission, MM. Robert Parisot, Pierre Boyé et René Harmand.

Admissions

Sont admis comme membres titulaires de la Société : l'UNIVERSITÉ DE PRINCETON, le COLLÈGE DE LA MALGRANGE, MM. Charles ARNOULT, Pierre BARBEY, Henri BATAULT, Henri BERTIN, Joseph BESNARD, Mme la comtesse DE BUCY, le comte Jacques DE CHATELLUS, MM. Roger CLÉMENT, Gaston COLIN, Remy COLIN, le docteur FRUHINSHOLZ, le docteur Louis JOB, MM. Paul Nicou, Charles THIÉRY, Frédéric TRIMBACH, Louis TROTABAS.

Présentations

Sont présentés en la même qualité: MM. Georges Bastien, 14, rue Gambetta, par MM. André Gain, Lacoste et Troux; Paul Croctaine, 8, rue de la Monnaie, par MM. Edmond des Robert, Charles Bruneau et Émile Duvernoy; Mme la baronne Maurice de Thomassin de

Montbel, 6, rue de Boudonville, par les mêmes; René Worms, 4, terrasse de la Pépinière, par les mêmes.

Ouvrages offerts à la Société

Généalogies inédites de la région de Thionville, par Edmond DES ROBERT. I. La famille de Soucelier. Metz, Les Arts Graphiques, 16 p. in-8. Extrait de l'Annuaire de la Soc. d'histoire et d'archéologie lorraine, 1927.

Bulletin of the international Committee of historical sciences, no 1, octobre 1926. Les Presses universitaires de France.

Lectures

M. Edmond DES ROBERT lit une note intitulée: A propos de la taque aux armes de Sébastien de Tynner.

M. Léopold BOUCHOT donne lecture d'un travail sur La peste en Lorraine de 1630 à 1636.

M. le comte A. DE MAHUET lit une Note sur un prix décerné en 1617 au Collège de Nancy.

La séance est levée à 17 h. 30.

AVIS

Par raison d'économie, les excursions organisées par la Société sont simplement annoncées dans la presse locale; néanmoins, les membres de la Société, qui en exprimeraient le désir, pourraient en recevoir directement avis. Pour cela, il suffirait de le faire savoir au président ou au secrétaire, au Palais ducal.

La Commission de rédaction des publications s'excuse des fautes typographiques qui, par suite d'un concours de circonstances fortuites, se sont glissées dans le Bulletin d'octobre-décembre 1926; la plupart furent rectifiées de suite par les lecteurs, telle celle qui donne. Nicolas pour Nicole, le graveur bien connu (p. 126).

MÉMOIRES

Récit inédit de la translation des reliques de saint Amon, second évêque de Toul (10 mars 1493)

En feuilletant le très précieux obituaire du chapitre cathédral de Toul dont nous préparons l'édition (1), nous avons trouvé sur un des feuillets qui le terminent le récit de la translation du maxillaire inférieur de saint Amon, second évêque de Toul (2), qui eut lieu en 1493, récit ignoré à ce qu'il nous semble des érudits toulois. Il paraît contemporain des évènements qu'il rapporte son écriture est du xve siècle. Il est fait en un fort mauvais latin. On en trouvera plus loin la transcription; en voici à peu près la teneur :

L'an du Seigneur 1493, le dimanche où l'on chante Oculi, en cette année-là le 10 mars, vers la huitième heure, après qu'on eut poussé solennellement les cloches et qu'on eut allumé les cierges et les lampes, le choeur psalmodiant l'antienne Ave, gemma sacerdotum Tullensis ecclesiae (3), les reliques du saint Amon furent descendues

(1) Obituaire et livre de distribution du chapitre de Toul, ms. du XIVe siècle avec de nombreuses additions (Cf. MOLINIER, Les obituaires français. Paris, 1890, no 313, p. 216).

(2) Il est généralement admis sur la foi des catalogues et de la tradition que saint Amon est le successeur de saint Mansuy. (L. DUCHESNE, Fastes épiscopaux de l'ancienne Gaule. Paris, 1915, t. III, p. 61-62.)

(3) Antienne du Magnificat, premières vêpres:

Ave, gemma sacerdotum

Tullensis Ecclesiae

Amon gerens cor devotum

Offerens quotidie

Alum cœli, vitae potum

Conferens familiae;

Per te cœtum hunc pranotum

Duc ad regna gloriae.

[Mgr. Bouange], Saint Amon, évêque de Toul, second patron de la paroisse de Villiers-le-Sec, diocèse de Langres, sa vie, ses reliques, son culte. Langres, 1881, in-16, p. 67.

du lieu élevé où elles gisaient, au-dessus des sièges de ceux qui officient à l'autel et déposées sur une table dressée sous la couronne de Pibon (1). Puis le doyen Jean Roberti déposa la mâchoire inférieure avec d'autres reliques dans un récipient d'or et d'argent, enrichi de pierres précieuses, fait en forme de tête coiffée d'une mitre pontificale.

Les prêtres, le corps de ville et les habitants de l'un et l'autre sexe étant présents, on replaça, comme il convenait, les autres ossements du saint, en même temps que ses vêtements et son cilice où ils se trouvaient depuis longtemps. On promena ensuite par la ville le buste-reliquaire en l'honorant. La procession terminée, la grand'messe fut célébrée avec le concours des grandes orgues.

Alors un enfant de chœur, âgé de douze ans, monta sur le pupitre où les jours de fête on lit l'évangile près du crucifix, et étant allé sur la stalle des petites orgues, tomba d'une hauteur de seize pieds dans la nef devant l'autel Saint-Martin et ne ressentit pas plus de mal de sa chute que s'il n'avait pas failli. On vit en cela un miracle et une marque de la sainteté du bienheureux confesseur.

Il nous faut situer ce récit dans l'histoire des reliques de saint Amon (2). Si nous en croyons Adson,abbé de Montiérender, Amon fut enterré à côté de son prédécesseur saint Mansuy (3). D'après les actes du saint évêque aujourd'hui

(1) Sur cette couronne, cf. infra, p. 13, n. 4.

(2) Nous remercions MM. les abbés Clanché et Demange des renseignements extrêmement utiles qu'ils nous ont donnés avec une grande bienveillance sur l'histoire des reliques de saint Amon.

(3) Vita et miracula sancti Mansueti dans Acta sanctorum, sept., I, p. 644 : « In oratorio quod superius diximus beati Petri, apostolorum principis, honore a sancto viro studiose constructum, cum eodem praedecessore suo sanctissimo condique traditus est sepultum. »

perdus et cités par le P. Benoît Picart (1), l'évêque << Frotaire fit la cérémonie de la translation de ses reliques vers l'an 820..., mais on les cacha depuis avec celles des saints Alcas et Celsin dans un souterrain pour les dérober à la fureur des Normans ou des Hongrois qui ravagèrent cette province sur la fin du neuvième siècle et commencement du dixième ». Saint Gauzelin « les retira de ce souterrain >> du temps qu'il réparait l'église de saint Mansuy.

En 1026, Hermann, évêque de Toul, fit transporter le corps saint en l'église cathédrale (2). En 1365, au chapitre général des Cendres, il fut décidé que l'on ferait une châsse en forme de chapelle pour y placer les reliques de saint Amon (3).

Enfin, le 26 février 1509 les chanoines ordonnèrent la confection d'une nouvelle châsse et décrétèrent que « J. Pelerin, maître de fabrique emploierait pour la construction de ce tombeau le chandelier d'argent qui était sous la couronne [de Pibon] ». Le 19 septembre 1511, le chapitre prescrivit la translation des reliques (4).

(1) Benoît PICART, Hist. de la ville et du diocèse de Toul. Toul, 1707, p. 207.

(2) Gesta episcoporum Tullensium, Mon. Germ. hist., SS., t. VIII, p. 463 « Ipse [entendez: Herimannus] corpus beati Amonis a cœnobio gloriosi Mansueti transtulit et in ecclesia episcopalis sedis, ubi nunc honorifice veneratur collocavit ». La date 1026 est rapportée dans la << légende de l'église cathédrale » (Benoit PICART, op. cit., p. 207); elle est donc sujette à caution.

(3) Communication de M. l'abbé Clanché d'après les actes capitulaires, arch. de Meurthe-et-Moselle.

(4) Jean Pélerin qui fut chargé de commander la châsse est le fameux VIATOR,auteur du livre de Artificiali perspectiva; Gaston SAVE, qui a écrit une biographie de Pélerin (Jean Pélerin le Viateur chanoine de SaintDié, de Nancy et de Toul, auteur de la « Perspective artistique »de 1505 dans Bull. Soc. philom. vosg., 1896-97, pp. 265-355) n'a pas relevé ce détail. Pélerin fut chargé de l'érection du tombeau de saint Mansuy (SAVE, op. cit. pp. 309-313). — La couronne dont il est question ici est celle que Pibon, évêque de Toul, donna à la cathédrale. Elle était

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