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A l'image de Marie;

Car Dieu, de tous seul adoré,

Veult en ses saincts estre honoré

Sans aucune ydolastrie.

Apprends donc (passant) à lire
Pourquoy et comment,

Et quel est nostre argument
De ce memorer et dire,
Puis sur vostre lyre

Toy mesme tu vouldras mettre
Et toucher quelque bon metre,
Qu'en l'image de Marie

Le seigneur fit par sa bonté,
En deslivrant ceste cité,

Le repos de la patrie.

Or fut jadis une image

Posée en ce lieu,

Qui de la mere de Dieu

Feit memoire et tesmoignage.

Une dame sage

Quelque jour faisoit priere

A genoulx sur ceste pierre,

Tant que ravie et troublée,
Elle entendit vers la minuyt

Dessus la muraille un grand bruict

La cité prendre d'emblée,

Et une voix feminine

Qui l'admonestoit

Que ja toute preste estoit

De la cité la ruyne.

O bonté divine !

Aux bourgeois crie et enseigne
Que ce pied leur soit enseigne

De le croire a dict Marie.

A ce crie le peuple poussé

A son ennemy repoussé

Et puny de sa furie.

Ceste voix fut ung oracle
Du hault ciel transmis,

Lequel a aussy permis
A l'image le signacle.
Ce parfaict miracle

Qui du grand Seigneur procede
Nostre humain esprit excede;

Or doncq avec nous crie,

Passant, qu'à bon droict nous tendons

Ces autelz, et l'honneur rendons

A l'ymage de Marie.

K. T. BUTLER, Cambridge.

L'hiver de 1709 à Martincourt,

d'après le curé Gaillé

«En cette année de 1709 les gelées ont commencé le 6 janvier et ont duré quinze jours d'une telle rigueur de froidure que l'on ne pouvait sortir du logis qu'en danger de mort. Des soldats étant en marche depuis Nancy jusqu'à Toul, d'un bataillon il ne restait que deux tiers, le reste était mort avec ses femmes et enfants par les chemins, d'autres avaient les pieds et les mains gelés. Les bestiaux mouraient dans les écuries, les mouches à miel ont été presque toutes perdues; les arbres dans les forêts ont été fendus en deux, les arbres fruitiers presque tous perdus et il n'y en a pas resté un seul des gros. Tous les blés ont été gelés d'une telle sorte qu'il n'y en a point resté la dixme, presque dans tous les pays notamment en France, en Lorraine et en Bourgogne ce qui a porté famine pendant les mois de juin et juillet, qui (a obligé) la plus grande partie (des gens) à ne manger que du pain d'avoine, encore la moitié de leur suffisance. Les ecclésiastiques et la noblesse mangent un pain de blé avec orge et avoine; il y a des pauvres qui ont été obligés de manger du pain

de chenevis. Le printemps et l'été ont été pluvieux, ce qui a empêché de pouvoir voyager ni cultiver les terres et les vignes. Il n'y a point eu de vin l'an dernier 1708 ni encore rien en 1709. Mais il y a bien eu du marsage de la moisson dernière, notamment dans la Haye. Pendant l'année 1710, le blé après la semaille a valu 8 écus le rézal, la quarte du Pont à Mousson 6 écus 1/2; l'orge, 50 sols le bichet et l'avoine 2 francs le bichet. Les pois et les lentilles, un écu le bichet, le vin 5 ou 6 écus la hotte, en détail 20 sols et 24 sols le pot ce qui a duré jusqu'au mois de mars 1710. Depuis le mois d'avril 1710, le blé s'a vendu 3 écus et le plus beau 25 francs, l'orge 20 et le plus beau 25, l'avoine 15 sols et le vin 4 écus la hotte. Depuis la moisson, le blé s'a vendu 15 f. à 16 f. la quarte du Pont à Mousson, le bichet 15 sols et l'avoine 10 sols. >>

« GAILLÉ,

Curé de Saint-Jean et de Martincourt. »

(Extrait des registres paroissiaux de Martincourt disparus pendant la guerre de 1914-1918.)

BIBLIOGRAPHIE

Notre confrère, M. André PHILIPPE, archiviste des Vosges, publie sur la série AA des Archives de la ville d'Épinal un volume in-4 à deux colonnes de VII-72 pages, Épinal, 1926, qu'on ne peut appeler un inventaire, car les 62 documents compris entre 1223 et 1624 y sont publiés in-extenso. Cette série AA contient les actes constitutifs de la commune, les chartes de privilèges, la correspondance avec les souverains; c'est dire son grand intérêt. En tête, une savante introduction; à la fin, un catalogue descriptif des 33 sceaux que possèdent les archives d'Épinal et dont une planche reproduit les plus beaux. L'inventaire des autres séries ayant paru précédemment, les Archives de la ville d'Épinal antérieures à la Révolution nous sont maintenant connues complètement,

Dans la Revue d'histoire littéraire de la Francé, 1926, p. 595-597, M. Ch. SAMARAN établit que le poète lorrain, Jean de Schélandre, est né le 10 février 1584, non pas, comme on le croyait, à Soumazannes dont son père était seigneur, mais à Jametz dont ce même père était gouverneur pour le duc de Bouillon, prince de Sedan.

CHRONIQUE

Versements de membres perpétuels

Ont versé la somme de 200 francs dans les conditions indiquées à la délibération du 28 avril 1891 et sont, en conséquence, devenus membres perpétuels de la Société d'archéologie lorraine et du Musée historique lorrain :

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LE COLLÈGE DE LA MALGRANGE, Jarville;

Mme A. ARTH, rue de Rigny;

MM. Pierre BARBEY, 3, rue Sainte-Catherine;

le docteur Paul BRETAGNE, 9, rue des Carmes;

l'abbé Émile CHATTON, curé-doyen de Bayon;

Émile DUVERNOY, archiviste départemental, 1, rue de la
Monnaie';

GALILE, 87, rue Denfert-Rochereau, Paris, xive;

Alexandre GENY, entrepreneur, 53-59, rue Charles-Keller; le marquis DE LAMBERTYE, Gerbéviller;

Henri LE HARIVEL DE GONNEVILLE, inspecteur d'assuran-
ces, Ville-sur-Illon (Vosges);

Paul MARICHAL, archiviste-paléographe, 11, rue de Paris,
Sceaux (Seine);

Henri MICHAUT, sénateur de Meurthe-et-Moselle, 49, rue
Hermite;

Paul NICOU, 10, rue de la Pépinière, Paris;

Léon THIRIET, docteur en pharmacie, 28, rue des Ponts; la baronne Maurice DE THOMASSIN DE MONTBEL, 6, rue de Boudonville.

Monuments historiques

Par arrêtés du 30 décembre 1926, ont été classés parmi les monuments historiques : dans l'église de Ménillot (cant. Toul

sud), La Vierge et l'Enfant, statue en pierre du xve siècle; dans la rue principale de Bicqueley (même canton), une ancienne cuve baptismale du xie siècle, servant de margelle de puits.

Par arrêté du 26 janvier 1927, ont été classés dans l'église de Vilcey-sur-Trey (cant. Thiaucourt): la chaire à prêcher, les lambris du chœur, le maître-autel, les statues de la Vierge et de saint Nicolas, un reliquaire en bois sculpté époque Louis XIV.

Une circulaire de la Direction des Beaux-Arts, en date du 23 novembre 1926, invite les préfets à ne pas autoriser l'installation de lignes électriques avant d'avoir consulté l'architecte des monuments historiques, pour s'assurer si elles ne nuiront pas à un monument classé (Recueil des Actes administratifs, 1926, p. 378).

Fouilles

Un cimetière mérovingien vient d'être découvert le long de la voie ferrée de Nancy à Srasbourg, près de La Forge, commune d'Imling (cant. de Sarrebourg). On a retiré du sol des vases en bon état, des piques et des épées.

Programme provisoire du Congrès de la Fédération historique lorraine à Sarrebrück, 5-6 juin 1927

9 heures 30.

Dimanche 5 juin 1927

Séance générale. Constitution des sections (Section de l'histoire de la Lorraine; section des archives et de la conservation des monuments; section administrative, etc.).

11 heures 30.

14 heures.

Repas.

Visite des vieux quartiers de Sarrebrück (Schlossplatz, Ludwigskirche, Saar Museum), et de SaintArnual.

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Séance des commissions et communications.
Banquet.

Conférences générales.

Lundi 6 juin 1927

Excursion vers Bliescastel et Hombourg.
Déjeuner.

Excursion à Sarrelouis. Visite d'un carreau

Séance des sections,

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