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Seconde branche: L'alliance d'Idron, fille de Jean-Ferry de Lavaulx, avec Fiacre-Didier l'Ecossois est une grave erreur. Si Mothieu Husson L'Ecossais, l'auteur du « Simple crayon », en 1674, avait été un descendant d'une des Lavaulx, il aurait sûrement écrit une généalogie de cette ancienne maison, tandis qu'il ne lui consacre qu'un feuillet, sans plus

Jean de Laval seigneur de Sorbey frère cadet de François, épousa en secondes noces, en 1464 (Public. t. 49. p. 345). Louise de Boligny, fille d'Antoine et d'Adélaïde de Franelle. Il fournit son dénombrement au duc de Lorraine le 10 octobre 1487. (Sceau rond de 27 mm., cire brune, écu penché à trois tours posées, 2 et 1; armet de profil, cimé d'un tambour couché. Légende: Jehan de Laval). Il eut pour enfants: Wary et Marie.

Wary, seigneur en partie de Sorbey, etc., épousa, le 12 mars 1487, à Metz, Mahol Studigel de Bitsche et fournit son dénombrement en 1509. Il n'eût qu'une fille, Françoise qui épousa l'écuyer Damien de Bossu, seigneur de Longueval.

Marie, dame en partie de Sorbey, épousa (v. note 49) Guillaume de la Croix. Deux fils: Thomas et Louis, vivants en 1534.

Dans le folio 50 de « Recueil des armes et blasons de la noblesse de lancienne chevalerie », dédié à M. du Chastelet par Jean CALLOT, en 1666, c'est ERARD de Lavaulx, seigneur de Gironcourt, Dollaincourt, Courcelles et en partie de Vrécourt, fills de François de Laval et petit-fils de Wary de Lavaulx et Jeanne de Sorbey, qui continua la branche directe, représentée encore aujourd'hui par les Comtes de La Vaulx, en France, et les Comtes Lavaulx, baron Précourt, en Autriche. La descendance d'Erard est sans doute fixée et connue. Il est alors impossible que Frédéric de La Vaux, avocat de Saint-Mihiel soit un membre de l'ancienne maison de La Vaulx.

d) La ferme Laval, près Velosnes (Montmédy), appartenait à la maison de La Vaulx jusqu'au commencement du XVIIe siècle. Claude de Laval, fille de Grantiant de La Vaulx et de Nicole de Custine, apporta la seigneurie Laval-Bazeilles à son mari, François de Lamouillye. Ensuite, le 25 février 1618, elle passa par mariage de leur fille Nicole avec Jean de Wopersnow à cette famlile (Bull. Montmédy, 34° année, 1922. V. l'article: « Bazeilles et Velosnes. fiefs males, 1741 », par P. Errard).

e) Vernon et Oulry sont-ils membres de la maison de La Vaulx? Cette question serait résolue, si un des actes plusieurs fois cités. et peut-être restés ignorés dans un dépôt d'archives,, de 1108. 1223, 1233, 1243, 1249, 1258, 1261 et 1269, portait le sceau avec les trois tours, posées 2 et 1.

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Le Mémorial de la maison de Lavaulx (Paris 1758) cite un acte d'après lequel Vernon: « dota le Prieuré de Saint-Ouen (sans « doute de Marville) d'un affouage dans ses bois, sous la condition de lui payer les mêmes cens et redevances que lui devoient les villages de Rupt et Petit-Failly: cet acte est daté du 18 août « 1198, sous son sceau, où les trois herses sont bien marquées. »> f) La question des armoiries des La Vaulx nous semble tranchée définitivement par ce passage de l'ouvrage de DE RAADT: Sceaux armoriés des Pays-Bas et des pays avoisinants, t. I, p. 137:

Quelques familles, semblant toutes appartenir à des régions comprises dans la France actuelle, portent trois meubles affectant, plus ou moins la forme de herses renversées (les pointes en haut), consistant en deux tiges horizontales et trois tiges verticales. Le double fait que ces meubles figurent dans les armes des LATOUR et que, par la suite, ils ont éé nettement représentés comme tours dans le blason des LA VAULX, prouve, à rotre sens, qu'ils ne sont autre chose qu'une forme conventionnelle, et sans doute régionale, de la tour. »

Vienne, le 20 janvier 1928.

Raoul DE LAVAULX.

Notes sur Thierry Alix

Président de la Chambre des Comptes de Lorraine

La biographie du laborieux président de la Chambre des comptes, Thierry Alix, a été écrite par M. Pierre Boyé (1) dans un livre très documenté. Notre dessein est d'apporter quelques informations complémentaires sur la vie et l'œuvre de cet honnête historiographe. Si menus que soient les détails qui font l'objet de ces notes, nous n'avons pu céder au désir de les produire : on excusera peut-être l'archiviste de Meurthe-et-Moselle de s'attarder avec un peu de complaisance sur l'œuvre de celui qui mit en ordre avec intelligence le Trésor des Chartes de Lorraine.

§ I. La lettre de DÉMISSION DE THIERRY ALIX

Thierry Alix eut une longue carrière. Il fut nommé le 28 août 1552 à la Chambre des Comptes, en qualité de greffier. En 1557. il reçut l'expectative de conseiller. Il devint conseiller en 1562, puis président en 1569. Nous avons d'aventure trouvé dans la Collection BuvignierClouët des Archives de Meurthe-et-Moselle, prami les papiers de Voillot, la lettre autographe par laquelle Thierry

(1) Qualis vir et scriptor exstiterit Theodoricus Alisius in curia rationum Lotharingia præses. Nanceii, Crépin-Leblond, 1898. Thèse Nancy.

Alix demande au duc Charles III de le relever de ses fonctions de président. La lettre est datée du 24 octobre 1593:

A son Altezze,

Remonstre en toute deue humilité le tres-humble et tres obeisant serviteur et subject naturel d'icelle. Thierry Alix, président des comptes de Lorraine, que pour son aage et debilité de sa personne, causee d'une longue et fascheuse maladie, qui l'a retenu puis dix mois en-ça et detient encore presentement (2), il ne peult plus, comme il desireroit, faire le debvoir de sa charge et S'en acquiter ainsy qu'il doit, et a faict avec toute fidélité depuis quarante deux ans qu'il a eu cest honneur d'avoir esté appelé au service de vostre dite Altezze, qui est la cause qui le contrainct supplier, comme il faict, plus que tres humblement a vostre dite Altezze, qu'il luy plaise avoir pour aggreable qu'il puisse resigner au sieur de Neuflotte, son beaufilz (3), le dit estat de président. en payant le quart denier pour finance, au contenu des lettres qu'il en a: s'offrant de postposer (après son salut) toutes aules affaires de ce monde, pour employer le reste de se jours, et si longuement qu'il plaira a Dieu luy prester la vie, a faire service a vostre dicte Altezze, avec la mesme fidelité, syncerité et affection que par cy devant. En foy de quoy, il a signé cestes de sa main. A Nancy, le 24 octobre 1593.

T. Alix

§ 2.

UNE CEUVRE OUBLIÉE: L'OBITUAIRE
DES CORDELIERS DE NANCY

La maladie, à laquelle Thierry Alix fait allusion dans sa lettre eut une issue fatale. L'ancien président de la Chambre des comptes mourut d'hydropisie le II mars 1594. Dans l'obituaire des Cordeliers de Nancy, qui est conservé aux archives de M. Pierre de Brunville (4), à Saint-Waast-sur-Seulles, on lit aux 5 des ides de mars (5): (2) Alix parle ailleurs dans les mêmes termes de sa maladie (cf. Pierre Boyé, op. cit., p. 32, n. 1).

(3) Nicolas Champenois, seigneur de Neuflotte, avait épousé en secondes noces Marie Alix, fille de Thierry (1574) (cf. C1o A. DE MAHUET. Biographie de la Chambre des Comptes de Lorraine, p. 30). Il succéda à son beau père le 12 novembre 1593. Il démissionna, d'ailleurs, deux ans après.

(4) Sur ce document, v. infra. Cette mention se trouve au f I du ms.

(5) Ce qui confirme la date de la mort de Thierry Alix donnée dans le registre B 1240 des Archives de Meurthe-et-Moselle (cf. P. BoYÉ, op. cit., p. 33, n. 1).

Anno Domini 1594 obiit dominus a Viruncuria et Forselles, Theodorus Alix, serenissimo Lotharingiæ duci a consiliis intimis, ejusdemque Lotharingiæ carmeræ fidelissimus preses, qui ado nostræ religionis et præsertim hujus conventus, amantissimus fuit, ut non solum nostrarum necessitatum apud principes studiosus orator, verum etiam in causis gravioribus emergentibus apud eosdem patronus singularis atque inde fessus fuerit; huncque librum, paucis ante mortem diebus, propria manu graphice depinxerit. Sepultus est in sacello suo, quod maximis expensis construi et honesti decorari fecit ornamentis. Anima ejus pace fruatur æterna. Amen. Anno Domini 1594.

Nous savons déjà, par Lionnois notamment (6), que Thierry Alix avait élu sépulture aux Cordeliers de Nancy. C'est lui qui avait élevé en cette église la chapelle de Notre-Dame de la Consolation où il reposait (7). Les religieux de saint François avaient alors les faveurs du duc Charles III. Alix imita son maître. Ce que l'on ignore généralement, ce que les biographes n'ont jamais signalé, c'est que Thierry Alix rédigea et écrivit de sa main l'obituaire des Cordeliers de Nancy. L'obit rapporte ce fait et ajoute que le sieur de Veroncourt compila l'obituaire peu de temps avant sa mort.

Cet obituaire n'est pas conservé, comme on pourrait le croire, dans le fonds des Cordeliers de Nancy, aux Archives de Meurthe-et-Moselle. Il était en 1910 la propriété de M. de Brunville, qui le tenait d'un oncle, M. Dufeugray, ancien attaché du préfet de la Meurthe, Séguier, sous la Restauration. Dufeugray avait préparé un travail sur les sépultures des ducs de Lorraine, au temps où l'on restaurait la chapelle ronde; il avait constitué une collection importante de documents relatifs à cette question, c'est ainsi qu'il se procura, dans des circonstances mal établies, le précieux obituaire. En 1910, un prêtre normand, M. l'abbé Bourrienne, adressa à l'Académie de Stanislas, pour l'obtention du prix Herpin, une copie de cet obituaire (8).

(6) Histoire des villes vicille et neuve de Nancy, t. I, p. 128. Cf. abbé GUILLAUME, Cordeliers et chapelle ducale de Nancy, Nancy, 1851, p. 55-6.

(7) Probablement la chapelle où se trouve actuellement le tombeau de Philippe de Gueldres.

(8) La copie de l'abbé BOURRIENNE est conservée à la Bibliothèque municipale de Nancy (ms. 3133 [1193]). Le ms. original

Cette transcription est conservée aujourd'hui à la Bibliothèque municipale de Nancy, où l'on peut aisément la consulter. Elle mériterait d'être publiée. Nous reviendrons, d'ailleurs, sur ce nécrologe.

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Dom Calmet, dans la liste des historiens de la Lorraine qu'il a dressée dans le premier volume de son Histoire de Lorraine, dit à propos de Thierry Alix: « On lui attribue aussi un écrit intitulé: Services de Neuchâtel où l'on démontre les services que les ducs de Lorraine ont rendus aux rois de France à cause des terres qu'ils tenaient de leur couronne » (9). M. Boyé déclare ce manuscrit perdu (10). Nous n'avons pas trouvé le manuscrit dû à Thierry Alix, mais nous avons relevé une mention de ce document, moins sèche que celle de Dom Calmet, dans les papiers de l'abbé de Camps, conservés à la Bibliothèque nationale (11). On sait que de Camps, abbé de Signy, entreprit vers 1693 de vastes dépouillements sur l'histoire de France et en particulier sur les droits du roi. Il vit un nombre considérable de documents, en fit des extraits et des copies. Il eut des correspondants dans toute la France: en Lorraine, il entretint des relations épistolaires avec le P. Benoit Picart et Alliot (12).

Au fo 6, ro, du 64 volume de la Collection de Camps (nouv. acq. franç., ms. 7394) nous lisons ce qui suit:

On ne trouve rien dans le trésor de Lorraine des services rendus aux rois de France par les ducs avant Philippe Auguste

a 150 ff. et mesure 250 X 125 mm. Nous venons d'apprendre que ce précieux document avait été acquis par la Bibliothèque nationale.

(9) Hist. de Lorr., t. I, vol. lxxiv.

(10) Op. cit., p. 60, n. 1. Cf. Henri LEPAGE, Le trésor des Chartes de Lorraine dans B. S. A. L., 1857, p. 131.

(11) Bibl. nat., nouv. acq. franç. 7394, fo 6, ro-vo.

(12) Ch. DE LA RONCIÈRE, Catalogue de la Collection de Camps conservée au département des manuscrits de la Bibliothèque nationale, Paris, 1896, introduction.

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