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III.

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Jean-Joseph Languet

de Gergy (1) (1723-1750).

Il naquit en 1677, à Dijon, où son père était procureurgénéral au Parlement. A la sollicitation du grand Bossuet, son ami et son compatriote, il entra dans la maison de Navarre, dont il devint supérieur. Il y prit le bonnet de docteur en Sorbonne. L'évêque de Meaux l'introduisit ensuite à la Cour et lui fit obtenir la place d'aumônier de Mme la duchesse de Bourgogne. L'abbé de Gergy était alors grand-vicaire d'Autun; mais Louis XIV, qui savait si bien apprécier le mérite des hommes dont il était entouré, ne tarda pas à l'appeler à l'évêché de Soissons (1715). Son zèle pour la fameuse constitution Unigenitus

(1) Armoiries: D'azur au triangle clesché et renversé d'or, de trois molettes de gueules sur les angles.

condamnant les Réflexions morales du janséniste Quesnel, n'avait pas peu contribué non plus à lui procurer la mitre, et ce zèle ne diminua point lorsqu'il l'eut obtenue. Il signala chaque année par des mandements et des écrits contre les anti-constitutionnaires, les appelants, les réappelants, les convulsionnaires et les dévots au diacre Paris. Ses ouvrages polémiques lui valurent un bref très honorable du Pape. Il avait été nommé à trois abbayes. Reçu à l'Académie française en 1721, il fut chargé d'y recevoir à son tour le célèbre Marivaux (1743). Ce prélat passa, en 1730, à l'archevêché de Sens et mourut le 11 mai 1753, âgé de soixante-seize ans, regardé comme un évêque pieux et charitable (1). Le roi l'avait appelé au Conseil d'Etat plusieurs années avant sa mort.

Dès qu'il fut mis en pleine jouissance de son bénéfice de SaintJust, se basant sur les concordats que ses prédécesseurs avaient signés, le 25 mars 1694 et le 29 mai 1699, L. de Gergy afferma en bloc tous les revenus de l'abbaye à Philippart Debacq, demeurant à Monchy-Humières, Denis Thirial, de Francières, près Monchy, et Bourdon (Antoine), lieutenant du duché-pairie de Monchy-Humières. C'étaient trois beaux-frères. Ils avaient des sous-fermiers; mais devant l'abbé ils restaient seuls responsables de la gestion des biens. Suivant les conditions de leur bail, conclu le 15 février 1724, les fermiers devaient fournir annuellement :

1° Pour la pension des religieux, 1 200 livres en argent sans compter les menus suffrages dont il est question dans le concordat que nous avons vu plus haut, et pour la taxe des séminaires, comme subvention et imposition ecclésiastique, jusqu'à concurrence de 400 livres ; — au curé de Saint-Just, 250 livres et trois muids de blé; au chantre de Tillard, 10 livres ; au curé de Ravenel, quarante mines de blé et vingt

(1) Parmi les ouvrages de piété composés par cet évêque on remarque son Traité de la confiance en la miséricorde de Dieu, bien propre, a dit un illustre écrivain, à la faire naître dans les cœurs. Il a écrit aussi un Traité de l'Esprit de l'Eglise dans les cérémonies; la Vie de la sœur Marguerite du Saint-Sacrement, ouvrage plus connu sous le titre de Vie de la mère Marie Alacoque; l'Office de la Semaine-Sainte, avec des réflexions et méditations, dédié à la Reine pour l'usage de sa maison; -plusieurs Catéchismes et une Traduction des Psaumes.

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au vicaire de Ravenel; trois mines de blé;

voine;

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mines d'avoine, et, comme supplément de portion congrue, 40 livres à l'église et fabrique de Ravenel, 30 livres et au curé de Catillon, « pour son gros, » quatre muids de blé et deux d'avoine; au curé de Cuignières, 10 muids de grain (deux tiers blé, un tiers avoine); au curé de Quinquempoix, six muids de blé et trois muids d'avoine avec 40 livres de supplément; au chapitre de Saint-Pierre de Beauvais, dix muids de blé et six d'avoine; au chapitre de Saint-Laurent, six muids de blé et six d'aà l'abbaye de Saint-Lucien, six muids de grain; à l'abbaye de Saint-Quentin de Beauvais, vingt-cinq muids de blé et vingt-cinq d'avoine; à l'abbaye de Saint-Corneille de Compiègne, treize muids de blé et huit d'avoine et quarante chapons; à l'abbaye de SaintMartin-aux-Bois, dix-huit mines de blé et quinze d'avoine; à la commanderie des Fontaines, dix muids de grain (deux tiers blé et un tiers avoine); à la châtellenie de Bulles, trente mines d'avoine; seigneur du Hamel, cinq muids de grain (deux tiers blé et l'autre tiers avoine); au seigneur des Fontaines, au lieu du sieur de Lihus, vingt et une mines et un boisseau de blé et dix mines d'avoine; aux héritiers du seigneur de Rouvillers, vingt-sept mines de blé et trois mines d'avoine; au seigneur de Wavignies, quatre mines et demie de blé et une redevance d'avoine; au seigneur de Warty, quatre mines et demie de blé et sept mines et demie d'avoine; - au seigneur de Quinquempoix, huit mines de blé et quatre muids d'avoine; payer et acquitter les gages et appointements des officiers de l'abbaye, savoir au bailli 12 livres, et au chirurgien un muid de blé et 10 livres d'argent.

-

au

de plus,

2o Au seigneur abbé. 1o 10,000 livres par an et entretenir les terres et prés en bon état; 2o faire percevoir les droits de ceux qui étalent et vendent le jour de la fête el marché de Saint-Just, par un homme autre que celui du prince de Courtenay; 3o de faire tenir les assises pour tous les lieux dépendant de l'abbaye, terres, maisons, bois ou autres héritages de cens et mouvant à censives, dîmes et champarts de ladite abbaye.

Ainsi tous les revenus temporels avec droits seigneuriaux et autres étaient cédés par le bail, aux conditions que nous venons d'énoncer. Ne furent pas compris toutefois les suivants, que l'abbé se réserva expressément :

1o Le droit de nommer les officiers de l'abbaye et de présenter aux bénéfices dépendant de l'abbaye; 2o le tiers des droits d'annates appartenant à l'abbaye sur les églises de Beauvais ; 3° la totalité du droit d'indemnité des héritages et biens relevant de l'abbaye, qui pourraient étre acquis par gens de main-morte; 4° le droit de chasse dans le logis abba

tial, les jardins et clos en dépendant; 5° les biens qui surviendraient au domaine de l'abbaye par réunion et cessation de cours de baux amphythéotiques, ou autrement; 6° les rentes payables sur l'hôtel de ville de Paris; 7° enfin tous les bois taillis et autres de l'abbaye, quels qu'ils fussent, qui n'étaient pas compris dans le bail.

Quant aux religieux, depuis l'établissement des commendes, leur régime de vie s'était singulièrement modifié. Ils avaient jusque-là mené de front la culture de la terre avec les exercices du cloître. Désormais leur nombre diminua et le ministère spirituel devint l'apanage presque exclusif des huit ou dix moines profès qui habitèrent Saint-Just jusqu'à la grande Révolution. Malgré le bail signé par l'abbé et les associés Debacq, il restait encore aux religieux un lot de terres suffisant pour occuper les frères convers en dehors du service intérieur de la communauté. On peut s'en convaincre en lisant cette longue convention du 25 mars 1724, entre l'abbé commendataire et le prieur de SaintJust, que nous rapportons textuellement :

Par devant les conseillers royaux, notaires à Paris, soussignez, furent présents Illustrissime et Révérendissime Seigneur Mer Jean-Joseph Languet, conseiller du Roy en ses conseils, Evesque de Soissons, abbé commendataire de l'abbaye de Saint-Just, ordre de Prémontré, diocèse de Beauvais, de présent à Paris, logé en la communauté de M. le curé de Saint-Sulpice;

Et Messire Augustin de Rocquevert, prêtre, religieux profès de l'abbaye et chef d'ordre de Prémontré, prieur de l'abbaye Notre-Dame de Saint-Just, de présent à Paris, logé chez sieur Lepère, caissier de la ferme générale de l'Ordre militaire de Saint-Louis, rue Sainte-Croix de la Bretonnerie, paroisse Saint-Jean-en-Grève, tant en sa dite qualité de prieur que comme fondé de la procuration spéciale de la communauté des autres religieux de la dite abbaye de Notre-Dame de Saint-Just, passée devant Michault, notaire royal au bailliage de Montdidier, résidant à Saint-Just, présents témoins..., le 1 mars présent mois, contrôlé, etc....;

Lesquels en attendant qu'il puisse être procédé entre eux à l'amiable au partage des biens et revenus de l'abbaye en trois lots égaux, l'un pour le dit seigneur-abbé, l'autre pour les religieux et le troisième pour l'acquit des charges, et que ledit seigneur, évêque de Soissons, ait fait mettre tous les bastiments des fermes dépendantes de la dite abbaye en bon estat de touttes réparations, qu'il ait fait faire les autres réparations, tant de l'église que lieux réguliers pour et au nom des héritiers de feu Mr Dubois, précédent abbé;

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