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presbytères. Pour y remédier, il est nécessaire qu'il soit fait un règlement qui portera que la dixme se percevera seulement sur les quatre gros fruits, c'est-à-dire blé, seigle, orge et avoine, et défense aux décimateurs de la percevoir sur les autres espèces de grains et récoltes.

15° La trop grande quantité de gibier étant un fléau pour le cultivateur, il seroit nécessaire de réformer la loi qui existe à ce sujet, de manière que lorsque le cultivateur s'apercevroit du tord que lui fait le gibier, il lui suffiroit de prendre un expert, de faire sommer le seigneur de se trouver, ou quelqu'un fondé de son pouvoir avec expert de sa part, à un jour indiqué qui sera au moins huitaine après la sommation à la visite, pour constater le dommage. Faute par le seigneur ou quelqu'un de sa part de se trouver, il seroit procédé à la dite visite, dont expert nommé par le plaignant fera son rapport, qu'il affirmera véritable devant le juge où ressort les appels de la justice du seigneur ou au bailliage du lieu, et le seigneur tenu de payer le dommage sans autres visites ni procédure.

Le pigeon faisant également un tort considérable aux cultivateurs soit lors des semailles, soit lors que les grains sont en maturité, il seroit nécessaire d'enjoindre à ceux qui, par les coutumes, ont le droit d'en avoir, de les retenir chez eux et de permettre aux habitans des campagnes de les tuer si ils dévastent les plaines.

16° L'expérience prouvant que loin que les haras servent à multiplier leurs espèces, il résulte une diminution considérable depuis leur établissement, qui opère la cherté excessive des chevaux. Il seroit nécessaire de les supprimer, comme opérant d'ailleurs une dépense inutile et considérable à l'Etat.

17° Il existe une quantité de maisons de religieux qui étoient composées de vingt à vingt-cinq religieux, qui se trouvent aujourd'huy réduites à six on huit; d'autres même réduites à un si petit nombre que les offices ne peuvent être faits selon l'institut. La communauté estime qu'il conviendroit tirer de différentes maisons du même genre des sujets pour compléter ces communautés telles qu'elles doivent être suivant l'institut, et que les biens des maisons où, par cet arrangement, il ne resteroit aucun sujet soyent loués ou adjugés au profit de l'Etat jusqu'à ce qu'il y ait des sujets pour les remplir; jusqu'au quel temps les revenus seroient employés à l'acquit de la dette nationale; et comme par ce moyen il ne seroit plus nécessaire qu'il y eut d'abbé commendataire, il en seroit usé de même pour les revenus de la mense abbatiale.

18° La communauté observe que pour que l'impôt leve sur le peuple parvienne sans frais et intact au Trésor de l'Etat il est un moyen bien simple, c'est de charger les assemblées de département de nommer un caissier d'entre leurs membres, qui fera pendant un an seulement la recette de tout le département gratis. Il en serait nommé un chaque année, et ce caissier verseroit directement au Trésor royal. Ce seroit une satis

faction pour celui qui paye l'impôt de savoir que le fruit de ses sueurs et de son travail tourne uniquement à l'acquit de la dette publique.

19 Pour aléger le poids des impositions dans la campagne, il paroît juste d'imposer à la taille tous les privilégiés qui font valoir leurs fermes, bois, dixies, champarts, etc., et ce qui proviendroit de cette imposition seroit diminué sur ce que payent les taillables actuels.

20° La communauté observe enfin qu'étant épuisée par les cens, champarts, chapons de coutume, corvée au seigneur, exaction des meuniers, il lui est presque impossible de subsister et de payer les impôts; que pour remédier à ces abus, il seroit nécessaire de réunir, au profit des habitans, les Communes du lieu, qui auroient la faculté de les cultiver en en faisant le partage. Il seroit également à propos de supprimer les corvées qui se payent au seigneur, à moins qu'il ne répare à ses frais les rues de la paroisse; il seroit également juste de défendre les cabarets et jeux publics qui y sont établis, comme étant des objets de dissipation et de désordre, et de diminuer les cens.

21o Le tirage de la milice occasionnant une perte de tems considérable et une dépense par les bourses, quoique défendue, qui devient très onéreuse aux habitans, il seroit nécessaire d'en faire la suppression, sauf à prendre pour le remplacement le parti le moins onéreux au peuple.

BATICLE. D. THÉVET. G. LEMAY. François DESLIENS. Guillaume
DESLIENS. Claude DEVEAUX. Claude GUILLAUME. Sulpice
GAILLARD. Côme DUCHATEL. F. GAUTIER. DELANNOY. F. DU-
PUIS. Germain GAILLARD. F. GAILLARD NYON. Antoine
CAIGNY. HARDY. H. DOTIN. Claude
G. HARDY.

CAGNY. Y. LEROUX. Robert LECAT. L. LEROUX. LERoux.
Pierre GAILLARD. Pierre PINSON. L. RAYEZ. Charles LEMAIRE.
C. PATIN. OUDAILLE. GELLÉ.

Lors de l'élection des députés du Tiers-Etat par les délégués des paroisses du bailliage de Beauvais, le 19 mars 1789, l'un des deux élus fut un habitant de Berneuil, Pierre Oudaille, et le second fut Millon de Montherlant, avocat à Beauvais. Pierre Oudaille n'était qu'un simple cultivateur, mais c'était un cultivateur intelligent et avisé. Il était originaire de Berneuil. Il tint honorablement sa place à l'Assemblée nationale, à Versailles, jusqu'à la fin d'août 1791. A cette époque, il rentra dans la vie privée, un décret célèbre déclarait inéligibles les membres de l'Assemblée constituante. Il renonça sans peine à la vie politique et vécut paisiblement à Berneuil. Il mourut en 1810, à La Neuville-d'Aumont.

En 1790, lors de la création du département de l'Oise et de sa division en districts et en cantons, Berneuil fut compris dans le district de Beauvais et attribué au canton d'Auneuil, comme il l'est encore aujourd'hui.

Des faits de cette époque, nous n'en citerons que quelquesuns, en les empruntant aux papiers publics, et sans les commenter, ni les apprécier. Ces temps sont encore trop près de nous, et nous tenons à laisser le silence se faire un peu sur les personnalités et sur les passions violentes de ces jours.

1792, 15 août.

Arrêté de la municipalité pour défendre les danses, fètes et violons, la Patrie étant déclarée en danger. La municipalité désigne une salle du pres

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30 décembre.

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bytère pour lieu de ses réunions.

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1793, 31 août. Visite domiciliaire chez la comtesse d'Auteuil, comme suspecte et gardée à vue dans son château.

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- 1er novembre. Arrêté municipal chargeant Simon Devaux et Pierre Gaillard, maçon, moyennant 20 livres, de démolir les eroix et statues des ci-devant saints dans l'église; et Germain Durand, Augustin Duchâtel et Pierre Durand, charpentiers, de descendre les cloches et d'enlever les grilles du choeur et du cimetière.

2 novembre. Enlèvement de la ci-devant église de : 1o 186 livres de cuivre argenté provenant de deux croix, de seize chandeliers, de quatre girandoles, d'une lampe avec ses chaînes, de deux petites couronnes, de quatre petits chandeliers, d'un chandelier dormant, d'une sonnette, d'un encensoir et sa navette, d'une paix, d'un bassin à quêter, d'un coq et d'un soleil venant du clocher, et d'un bénitier en fonte bronzée ; 2o 25 marcs pesant d'argent provenant de deux calices, d'un ostensoir, d'une custode, trois boîtes aux saintes huiles, un cncensoir et sa navette, une croix de procession, deux petites croix, deux petits chandeliers, un plateau et ses deux burettes. Toutes ces matières d'argent et cuivre furent envoyées à la Monnaie de. Paris le 24 novembre 1794, avec 260 livres 8 sols d'argent monnayé, trouvés dans la caisse de la fabrique. On envoya en même temps 3,500 livres de métal provenant de deux cloches (on laissait la grosse, celle qui est encore dans le clocher, pour le service de la municipalité), 4 000 livres de fer, provenant des ferrements des cloches, de la grille du chœur et des trois grilles

du cimetière, 60 livres de plomb venant de la cuvette des fonts. Le 5 mars 1794, la municipalité avait fait porter au district de Beauvais tous les linges et ornements de l'église, consistant en trente-trois surplis et aubes, trente-sept nappes d'autel, quatre petits surplis, dix-sept serviettes, sept amicts, un voile de statue. et d'autres petits linges, six soutanes rouges, une robe de bedeau, une bannière, un dais, vingt chappes, vingt chasubles, deux petites tuniques d'enfants de chœur, deux draps des morts, deux devant d'autel et six rideaux (1). Après cela, l'église était complètement dépouillée.

1795, 19 avril. Les femmes de Berneuil font leur déclaration à la mairie que leur intention est de se réunir à la ci-devant église pour y prier Dieu.

Déclaration de Grégoire

1796, 12 mars (veille de la Passion). Lansart, de Beauvais, pour célébrer les cérémonies du culte dans la ci-devant église.

25 juillet. -Déclaration par Vincent-Théophile Jacquet, prêtre, pour exercer le ministère du culte catholique dans l'église (2).

— 18 décembre. - Même déclaration par Paul Lehermes, secrétaire de la municipalité du Coudray-Saint-Germer.

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Le chef ou président de l'administration municipale inaugurée en 1790 portait le nom de Maire, et il était assisté d'un conseil municipal. Leur mandat était électif. Les premiers maires de Berneuil furent:

MM. Oudaille (Pierre), député aux Etats-Généraux (1789).

Gaillard (François) (1790).

Oudaille (Pierre) (1792).

Gaillard (Sulpice) (1793, 1er mai).

Leroy (Jean-Nicolas) (1793, 1er juin).

(1) Archives de la commune de Berneuil, (2) Ib.

La Constitution de l'an III changea ce titre en celui d'Agent municipal.

M. Oudaille (Pierre) (1795).

La loi du 17 février 1801 rétablit le titre de Maire.

MM. Oudaille (Pierre) (1801).

Patin (1807).

Lefébure (Jean-François) (1813).

Garnier (Henri) (1816).

Motte de Bizancourt (Pierre-Louis-Charles (1821).

Palin (Antoine-Auguste) (1830).

Lefebure (Jean-François) (1831).

Patin (César) (1838).

Dupuis (Denis) (1842).

Lefébure-Tribout (ean-François-Frédéric) (1846).

Gaillard (Auguste) 1848).

Dupuis (Alexandre) (1868).

Patin (Come-Auguste) (1871).

Gaillard (Noël) (1876), actuellement en exercice (1885).

Instruction publique.

L'instruction est donnée dans cette

commune par un maître et par une maîtresse laïques.

L'école des garçons était, avant la Révolution, derrière l'église, à côté du presbytère; en 1793, on lui affecta le presbytère, dans lequel on fit la classe jusqu'en 1818. A cette époque, on acquit d'un sieur Bigot un immeuble que l'on transforma en école, c'est aujourd'hui l'école des filles. L'instituteur y resta jusqu'en 1875. En 1874, la municipalité acheta des sieurs Rose, Vast et Mercier un terrain assez vaste, et y fit construire par Jean-Baptiste Defrocourt, entrepreneur de maçonnerie, de Sénefontaine, le splendide palais scolaire avec la mairie que nous y voyons. Cela coûta 30,000 francs à la commune, mais c'est beau et bien aménagé. La classe fut mixte, eut garçons et filles depuis la Révolution jusqu'en 1867, époque où on créa une école spéciale de filles. Voici les noms de quelques-uns des instituteurs:

Gavois (Simon) (1721), mort le 16 mai 1722.

Commelin (Louis), (1722), mort le 3 mars 1737.
Tassart (Jangon) (1737).

Lebesgue (Augustin) (17:38).

Pillon Charles), (1742).

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