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M Charles de Hansé, au Bois-Gizi, paroisse de Savigni, à Nevers (1).

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Nous avons pu recueillir sur la verrerie de Bois-Gizet et les gentilshommes du nom de Hennezel ou Hennezet (qui, sans doute, se prononçait de Hansé) des documents si nombreux et si importants qu'ils feront l'objet d'un chapitre spécial.

Voici maintenant la fin de cette brillante période que l'on peut appeler la première époque de la verrerie nivernaise.

Les registres paroissiaux de Saint-Laurent et des différentes. paroisses de la ville, autrefois couverts des signatures de ◄ noble et sage personne Orasse Ponté, maître de la verrerie de Nevers et procureur fabricien de Saint-Laurent (2), de honnête femme ou noble damoiselle, ou encore scientifique damoiselle (3) Suzanne d'Albane, dame et maistresse des verriers (4) », car toutes les familles des faïenciers et des émailleurs, la plupart aussi d'origine italienne, estimaient comme un honneur de faire tenir leurs enfants sur les saints fonts du baptême par les nobles maîtres de la verrerie, ces registres commencent à faire silence.

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Par une déplorable fatalité, les comptes de l'hôtel de ville et leurs pièces justificatives manquent aux archives, de 1629 à 1688.

Une dernière fois, Horace Ponté est cité, le 28 octobre 1645, sur un acte des verriers de Bois-Gizet; et c'est cette année même qu'il meurt, sans que nous en trouvions d'ailleurs aucune mémoire officielle. Dès le 13 octobre 1635, Horace Ponté et sa noble compagne s'étaient fait don mutuel

(1) Agonie de la peinture sur verre, par M. l'abbé Canéto. (Annales archéologiques, tome X, page 30.)

(2) Acte du 9 septembre 1630, où il est parrain avec damoiselle Etiennette Brisson, femme de noble Jean Dupuis, médecin de Son Altesse de Manthoue, d'une fille de Vincent Doyard, maître serrurier de la ville, et de Claire Godin.

(3) Acte du 27 août 1609, paroisse Saint-Sauveur. (4) 17 janvier 1633, paroisse Saint-Arigle.

de tous leurs biens par-devant les notaires Taillandier et Casset. De même, le 18 janvier 1646, Suzanne d'Albane, veuve d'Horace Ponté, et Catherine Ponté, aussi veuve de noble Laurent Bertholus, vivant maître de la verrerie de Chalon-sur-Saône (1), demeurant de longtemps en cette ville de Nevers, au logis de la verrerie, n'ayant aucuns enfants de leurs mariages, pour l'amitié qu'elles se portent, secours et assistance qu'elles se sont toujours rendus, se font donation pure, simple et irrévocable, au dernier survivant, de tous leurs biens, tant meubles qu'immeubles, voulant qu'après le décès de la prémorante, la survivante en demeure propriétaire comme de sa chose, à la seule charge des frais funéraux, des services et aumônes comme la survivante avisera (2). Tout entière à sa douleur, et d'ailleurs fort riche, Suzanne d'Albane abandonne donc la fabrication. Alors se produit un temps d'arrêt qui pouvait être le signal de la chute définitive de cette industrie et qui l'eût été sans l'affection des princes de Gonzague pour leur ville de Nevers.

Deux années à peine écoulées, la verrerie va renaître et briller d'un nouvel éclat.

(1) Cette indication si intéressante rappelle la note de la page 141, où l'on mentionne Thomas Bartholus, gentilhomme verrier à Rouen en 1598.

(2) Cet acte des minutes Casset est revêtu des belles et grandes signatures de Suzanne d'Albane et Catherine Ponté.

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d'Azur à une Tour d'Argent surmontée d'un Aigle d'Or.

IV

gian carte Alan

V

michel Caftellan

LII Signatures de GIOVANI CASTELLANO et BERNARDINO PERROTTO à leur arrivée à Nevers.

III. Armoiries des CASTELLAN, d'après l'Armorial de d'Hozier. IV.V.Signatures de JEAN CASTELLAN, et de son fils MICHEL d'après les actes de lEtat Civil de Nevers.

IMP. C VALLIERE NEVERS.

OF

CHAPITRE III.

DEUXIÈME ÉPOQUE.

LES CASTELLAN.

(1647-1726.)

La princesse Marie de Gonzague écrit aux échevins de Nevers pour leur recommander Jean Castellan qui vient, avec son neveu Bernard Perrot, rétablir la verrerie; - Jean Castellan était déjà maître de la verrerie de Liége en 1638; Bernard Perrot s'en va fonder une verrerie à Orléans; il obtient de Louis XIV, en 1688, un brevet d'invention pour un nouveau moyen de couler le cristal en table; - dès 1661 Jean Castellan s'était fait concéder, à la faveur du cardinal Mazarin, le privilége de la vente de tous ses ouvrages de cristal et de verre raffiné, pendant trente années, depuis Nevers jusqu'à Poitiers, à l'exclusion de tous autres marchands; - Jean Castellan meurt en 1670; son fils Michel lui succède, avec son beau-frère, Marc de Borniol, époux de Marie Castellan; - dernières années de Suzanne d'Albane, veuve d'Horace Ponté; ses fondations pieuses, son testament en 1666, sa mort; quelques épisodes de la vie intime des verriers; Michel Castellan, seul maître de la verrerie depuis 1685, meurt en 1721, âgé de soixante-seize ans ; sa veuve, Marie Gentil, continue la fabrication, puis l'abandonne en 1726.

Nous avons raconté, dès les premières pages de cette histoire, comment le duc Louis de Gonzague avait été le véritable initiateur des verreries de cristal, à la façon de Venise, dans son duché de Nivernais.

Depuis ce temps, soixante et quelques années à peine ont passé, pendant lesquelles deux générations d'artistes se sont succédé dans une merveilleuse union; mais soudain, en frappant Horace Ponté, le neveu du premier de nos verriers T. II, 3' série.

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