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monarchie bouleversée, plongée dans l'anarchie : cédant alors à la force, et enflammé d'espoir de servir utilement sa nation, il lui voua ses lumières et lui sacrifia son repos. Il fit tout pour détourner les calamités qui allaient fondre sur elle. Il voulut prévenir les révoltes populaires, la profanation des temples, le saccagement des villes, l'incendie des maisons, la ruine des familles, en un mot, l'arracher au fléau de la guerre civile et de la guerre étrangère, maintenir l'intégrité de ses frontières, et lui conserver le haut rang que l'honneur national réclamait.

XII. En ce poste éminent, tout malheureux lui était un frère, et dans des circonstances telles que l'Espagne n'en avait jamais vu de semblables, ce ministre (dont le caractère était de mépriser tout ce qui n'était pas honneur et raison; qu'un austère amour de ses devoirs, celui du bien public, pénétraient de cette chaleur dévorante qui étouffe les autres passions, ou qui du moins les réunit en un seul sentiment) ne se fit pas moins remarquer par des talens qu'avaient agrandis la réflexion et le travail, que par son ancienne et extrême philantropie. Enfin, il eut le bonheur de voir paraître pendant son ministère le décret qui supprimait le redoutable tribunal du Saint-Office, en le déclarant attentatoire à la souveraineté.

XIII. L'éloge de ce grand homme vient d'être fait par une plume énergique et sincère le public le lira avec autant de plaisir que d'intérêt; je me bornerai à dire que depuis quatre ans le chevalier de Urquijo vivait à Paris au milieu d'amis illustres, dont il faisait le charme, à en juger par leurs regrets. Il leur fut enlevé à la moitié de sa carrière après une maladie de six jours. Il est mort commeil

avait vécu, plein de ce courage et de cette sérénité précieuse, plein de cette philosophie et de ce sentiment profond de vertu qui sont la propriété de l'honnête homme et du sage. Son corps a été déposé, le 4 mai 1817, dans le cimetière de l'Est, dit du Père Lachaise, où on lui éleva, en marbre blanc de Carrare, un magnifique monument, sous la forme d'un temple en rotonde, orné de huit colonnes. Dans le centre et au-dessus de la sépulture, on voit un cénotaphe avec les inscriptions suivantes:

La façade du sud porte l'inscription principale en français.

ICI REPOSE

MARIANNO LOUIS DE URQUIJO,

ANCIEN MINISTRE

ET PREMIER SECRÉTAIRE D'ÉTAT
D'ESPAGNE,

DÉCÉDÉ A PARIS LE 3 MAI 1817,
AGÉ DE QUARANTE-NEUF ANS.
VRAI PHILOSOPHE CHRÉTIEN;
MODESTE DANS LA PROSPÉRITÉ,
FORT DANS L'ADVERSITÉ,
POLITIQUE ÉCLAIRÉ,

SAVANT,

PROTECTEUR DES SCIENCES ET DES ARTS;
BON FILS,

FIDÈLE A L'AMITIÉ,

COMPATISSANT POUR LES MALHEUREUX.
SES AMIS,

SA FAMILLE DÉSOLÉE,
L'HUMANITÉ ENTIÈRE,

PARTICULIÈREMENT L'ESPAGNE
SA BIEN-AIMÉE PATRIE,

LE REGRETTERONT TOUJOURS.
TERRE, SOIS-LUI LÉGÈRE!

Sur la façade au nord, la même inscription en

espagnol :

AQUI DESCANSA

DON MARIANNO LUIS DE URQUIJO,

ANTIGUO MINISTRO,

Y PRIMER SECRETARIO DE ESTADO
DE ESPAÑA.

FALLECIO EN PARIS A 3 DE MAYO 1817,

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Sur la façade au levant:

A LA MÉMOIRE

DU CHEVALIER DE URQUIJO.

Sur la façade à l'occident:

IL FALLAIT UN TEMPLE A LA VERTU :

UN ASILE A LA DOULEUR.

Sur la corniche:

CONCESSION A PERPÉTUITÉ.

XVI MÈTRES, L'AN M. DCCC. XVII.

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ARTICLE III.

Procès faits au prince de la Paix et à d'autres. personnes.

I. En 1792, les inquisiteurs de Saragosse reçurent une dénonciation, et entendirent des témoins contre D. Augustin Abad-la-Sierra, évêque de Barbastro, dénoncé comme professant le jansénisme, et approuvant les principes qui avaient servi de base à la constitution civile du clergé de France, sous l'assemblée constituante. Pendant que cette affaire était entre les mains du tribunal de Saragosse, don Manuel Abad-la-Sierra, frère de don Augustin, fut nommé inquisiteur général : les juges de Saragosse n'osèrent continuer les informations, et laissèrent tomber son procès dans l'oubli. Lorsque D. Manuel cessa ses fonctions d'inquisiteur général, il fut dénoncé lui-même comme janséniste, faux philosophe et machiavéliste: cependant, il ne fut pas entrepris de pour suite contre lui.

II. L'évêque de Murcie et de Carthagène, don Victorin Lopez Gonzalo, fut aussi dénoncé en 1800, devant l'Inquisition, comme suspect de jansénisme et de plusieurs autres hérésies, pour avoir approuvé et permis dans son séminaire de soutenir certaines propositions sur l'application du mérite du saint sacri fice de la messe, et quelques autres points de théologie analogues à cette matière. Le procès de l'évêque ne fut pas poussé plus loin que l'instruction sommaire, parce que, ayant été instruit des menées de quelques decteurs scolastiques du parti des jésuites, il se dé

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